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mercredi, 04 janvier 2006

O Bouteille

Pour ne pas se déshabituer trop vite après les agapes de fin d'année :

 

 

 

O Bouteille

Pleine toute

De mystères,

D'une oreille

Je t'écoute :

Ne diffères,

Et le mot profères,

Auquel pend mon cœur.

En la tant divine liqueur,

Qui est dedans tes flancs reclose,

Bacchus, qui fut d'Inde vainqueur,

Tient toute vérité enclose.

Vin tant divin, loin de toi est forclose

Toute mensonge et toute tromperie

En joie soit l'âme de Noach close,

Lequel de toi nous fit la tromperie.

Sonne le beau mot, je t'en prie,

Qui me doit ôter misère.

Ainsi ne se perdre ue goutte

De toi, soit blanche, ou soit vermeille.

O Bouteille

Pleine toute

De mystères,

D'une oreille

Je t'écoute :

Ne diffères.

 

 

François Rabelais

Pantagruel

 

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