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mercredi, 26 mai 2010

Charles VII et la naissance de l'état moderne

saisons2.jpgJ'aime les éphémérides, ils sont quelques fois pour moi le point de départ d'un article pour mon blog. Je me dis "tiens, qu'est-il arrivé un 15 mars, ou un 25 juin", et une date m'accroche, je pars dans des recherches historiques ou scientifiques ... j'aime bien le blog "il y a un siècle", et son très jeune frère "il y a trois siècles". L'auteur nous conte des événements d'il y a un siècle de manière vivante et souvent amusante, inventant les situations, mais en respectant le contexte historique, si bien qu'on pourrait croire qu'ils se sont passés réellement . Je n'ai pas ce talent de conteur, mes posts sont plus factuels mais, ne me prenant évidemment pas pour une historienne, je suis plutôt chroniqueuse et "compilateure" de tout ce que je trouve sur internet, en essayant tout de même de trier le vrai du faux dans la mesure de mes moyens ... je savoure ainsi la (re)découverte de notre histoire, y vagabonde parfois tellement que je dépasse allègrement la date en question, ce qui m'oblige à remettre à plus tard l'édition de ma note ...

Le Moyen Age est ma période préférée, sans doute parce que je peux coupler ces recherches avec celles concernant un autre de mes hobbys, l'enluminure. Cette fois ci, le hasard m'a fait (re)découvrir combien notre organisation politique et économique devait à cette période.

 

Charles_VII_by_Jean_Fouquet_1445_1450.2.jpgOnzième des douze enfants de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, et troisième à porter ce prénom, Charles devient dauphin à la suite de la mort prématurée de ses deux frères aînés, Louis de France en 1413 et Jean, duc de Touraine, mort en 1417. En 1418, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, l'héritier de la couronne doit quitter Paris, aux mains des Bourguignons, et se réfugie à Bourges où il prend le titre de régent, suite à la démence du souverain.

Henri V d'Angleterre, profitant de la folie du roi Charles VI de France et de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, relance la guerre de Cent Ans, remporte la bataille d'Azincourt en 1415, s'empare de la Normandie et installe son gouvernement au château de Rouen le 19 janvier 1419. À cette date, seul le Mont-Saint-Michel tient bon ! Les Anglais peuvent prendre Paris en 1419. Il s'allie alors avec le jeune duc de Bourgogne, Philippe le Bon, qui avait à venger le meurtre de son père Jean sans Peur par les partisans du dauphin à Montereau (10 septembre 1419) et avec la reine Isabeau de Bavière, et il obtient la couronne de France au traité de Troyes en 1420, à condition d'épouser Catherine de Valois, fille du roi de France, avec en dot l'Aquitaine et la Normandie, héritage d'Aliénor d'Aquitaine et de Guillaume le Conquérant confisqué petit à petit par la monarchie capétienne. Charles VI conserve néanmoins le titre de roi et son fils gouverne en qualité de régent les États qui lui restent.

bourguigons_dans_paris_1418.JPGA la mort des 2 rois Henri V d'Angleterre et Charles VI de France en 1422, Henri VI d'Angleterre devient roi de France à l'âge de neuf mois. Replié au sud de la Loire, Charles VII, le "roi de Bourges", comme on le surnomme par dérision, voit donc sa légitimité contestée. Mais les Armagnacs dénoncent le traité de Troyes, s'appuyant sur le précédent de la succession de Charles IV et sur la loi salique pour refuser que la couronne puisse échoir au fils de la fille du roi. La France est partagée en trois influences : les régions au sud de la Loire, moins la Guyenne, fidèles au dauphin, le nord-ouest tenu par les Anglais, le reste aux Bourguignons

charles_VII_jeanne_arc.JPGPendant quelques années la situation n'évolue guère, mais en 1429, les Anglais reprennent les armes, et mettent le siège devant Orléans. C'est dans ces circonstances qu'intervient Jeanne d'Arc. Le dauphin Charles est extrêmement affaibli, seul un signe divin pourrait effacer les rumeurs de bâtardise et le légitimer. L'action de Jeanne d'Arc est alors décisive puisqu'en prenant le contrôle de Reims et de Compiègne, elle coupe les possessions du duc de Bourgogne. Après la victoire française de Patay, Charles est couronné roi sous le nom de Charles VII, le 17 juillet 1429, à Reims, en présence de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais, ce qui coupe l'herbe sous les pieds à Henri VI qui ne peut être sacré qu'à Notre-Dame de Paris le 16 décembre 1431, à l'âge de dix ans, mais c'est trop tard : les Anglais sont perçus comme des occupants et les soulèvements se multiplient.

sacre_charles_VII_vigiles_charles_VII.JPGÀ partir de ce moment tout tourne en faveur de Charles VII. Il reprend la majorité des territoires du nord contrôlés par les Anglais et réussit par le traité d'Arras en 1435 et au prix de concessions territoriales importantes, à faire la paix avec le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon jusqu'alors allié de l'Angleterre : Charles VII abandonne à Philippe le Bon les comtés de Mâcon et d'Auxerre, ainsi que quelques villes de la Somme : Abbeville, Amiens, Corbie, Péronne et Saint-Quentin que, d'ailleurs, il se réserve la faculté de racheter ; mais ce sacrifice met fin à la lutte entre Armagnacs et Bourguignons.

Cependant Paris est toujours occupé par les Anglais. Les notables se concertent pour mettre fin à la domination étrangère et ouvrent clandestinement les portes au connétable de Richemond qui reprend possession de la ville en 1436. Les Anglais sont alors inexorablement et progressivement repoussés. En 1453, ils ne contrôlent plus sur le continent que Calais, et les droits d'Henri VI sur le trône de France sont révoqués, Charles VII est donc rétabli sur le trône. Mais pour pouvoir bouter définitivement les Anglais hors de France, le roi doit disposer d'une armée mais pour cela il a besoin d'argent !

 

L'impôt et l'armée régulière ...

france en 1429.pngDéjà les "Etats" de 1435 ont admis que l'ancienne pratique "le roi vit du sien" n'est plus entièrement applicable en France face à la poussée des dépenses. Les revenus fournis par le domaine royal ne permettent plus au roi d'assumer les dépenses du royaume. Les Etats décident d'attribuer au roi les rentrées fiscales d'un impôt de consommation perçu sur les marchandises mises en vente : les aides. Parallèlement, la décision d'affranchir les clercs du paiement de cet impôt augmente les libertés, franchises et privilèges ceux-ci et renforce la cohésion de l'"ordre" du clergé. Les Etats de 1435 se plaignent par ailleurs des gens de guerre qui "continuellement s'arment et poursuivent les armes", ces "gens de guerre" étant souvent confondus avec l'"ordre" de la noblesse.

Car pour faire la guerre, le roi est obligé de faire appel à ses vassaux pour réunir l'Ost (coutume féodale du ban). Mais les vassaux ne sont tenus à répondre à l'appel que pendant 40 jours. Au delà, le roi doit recruter des compagnies de mercenaires. Lors des périodes de paix ou de trêve, ces mercenaires sans emploi se regroupent en bandes et vivent de pillages et de rançons. C'est ce qui s'était passé au début de la guerre de Cent Ans, après les victoires de Charles V et Du Guesclin, et se passe de nouveau après le traité d'Arras de 1435. Certaines de ces bandes, qui peuvent compter plusieurs milliers de membres, sont appelées les Écorcheurs. Elles sont souvent menées par des chefs qui ont servi Charles VII. Parmi les Écorcheurs les plus célèbres, on peut citer La Hire, Antoine de Chabannes, Jean Poton de Xaintrailles ou Rodrigue de Villandrando. Ces bandes mettent à mal les campagnes françaises, pillant, violant, brûlant et tuant et, selon les chroniques du temps, commettant des "abominations telles que les Sarrasins ne font pas aux Chrétiens".

Charles VII décide donc de poursuivre l'offensive avec une armée régulière, permettant d'assurer un engagement de longue durée aux anciens mercenaires. Il obtient progressivement des états de la langue d'Oïl puis d'Oc la possibilité de reconduire les "aides" sans réunir les états annuellement : c'est l'instauration de la permanence de l'impôt prélevé dans chaque famille du royaume.

Le 2 novembre 1439, les "Etats", réunis à Orléans, l'autorisent à lever régulièrement, chaque année, l'impôt pour la "taille des lances" (on parlera plus tard de la "taille" tout simplement). Le clergé et la noblesse en sont dispensés. Tirant parti de ces ressources financières régulières, le roi va pouvoir remplacer les mercenaires par une armée régulière. Dans ses Vigiles de Charles VII (écrites en 1439) Martial d'Auvergne écrit: "L'an mil quatre cent trente neuf / Le feu roi si fit les gens d'armes / Vêtir et habiller de neuf, / Car lors étoient en pauvres termes. / Les uns avoient habits usés / Allant par pièces et lambeaux / Et les autres tout déchirés / Ayant bon besoin de nouveau. / Si les monta et artilla, / Le feu roi selon son désir, / Et grandement les rhabilla / Car en cela prenoit plaisir."

Désormais nul ne peut être capitaine de gens d'armes sans avoir été nommé par le roi. Tous ceux qui étaient atteints par ces mesures, princes et seigneurs qui y voient, non sans raison, un risque pour leurs privilèges féodaux, chefs de bandes, ... cherchent aussitôt à en empêcher l'exécution, et dès lors "se machina une praguerie". Ce mouvement, appelé Praguerie parce qu'il coïncidait avec une manifestation analogue en Bohême, réunit plusieurs seigneurs de haut rang, comme le duc Charles I° de Bourbon, le comte de Dunois, le duc Jean II d'Alençon, le grand chambellan et ancien "favori" Georges de La Trémoïlle, et les capitaines de routiers, comme Antoine de Chabannes, etc. Il entraîna même le dauphin Louis, alors âgé de seize ans, dont l'ambition précoce commençaient à s'éveiller. Il est rapidement maté par le Connétable de Richemont.

image7.jpgPar une ordonnance en date du 26 mai 1445, à Louppy-le-Châtel (près de Bar-le-Duc), le roi Charles VII crée les Compagnies de l'ordonnance ou compagnies d'ordonnance. Cette nouvelle formation militaire, constituée avec les éléments les plus présentables des bandes d'écorcheurs, devient la première armée permanente à la disposition du roi de France. Chaque compagnie est commandée par un capitaine nommé par le roi et comprend cent lances garnies, une lance garnie comprenant six hommes : un homme d'armes en armure, trois archers, un coutilier et un page. Cent lances forment une compagnie. Les 15 compagnies totalisent 9 000 hommes, dont 6 000 combattants qui forment la grande ordonnance. En 1448, Charles VII crée la petite ordonnance : en cas de mobilisation, chaque paroisse (cinquante feux) est tenue de mettre à la disposition du roi un archer bien équipé et bien exercé. Pour compenser les charges qui pèsent sur lui, il est dispensé de la taille d'où son nom de "franc-archer". Choisi par les agents du roi, il est tenu au service de ce dernier. À l'image de l'Angleterre, la France se constitue ainsi une infanterie d'environ 8 000 francs-archers.

creation_francs_archers_vigiles_charles_VII.JPGDans le même temps, le grand-maître de l'artillerie Gaspard Bureau et son frère Jean réorganisent l'artillerie de campagne : les bombardes du temps de Crécy font place à de véritables canons ! Avec sa "gendarmerie" à cheval formées de nobles, son artillerie et ses francs-archers, Charles VII dispose ainsi de la première armée d'Europe, et la supériorité militaire anglaise disparaît progressivement au profit des Français. C'est grâce aux progrès fulgurants accomplis par les frères Bureau que la victoire sera complète et rapide face aux anglais à Castillon

 

La genèse de l'état moderne ...

Les Etats de 1439 et l'ordonnance du 26 mai 1445 jouent donc un rôle important dans la création de la France monarchique : ils définissent rigoureusement le droit de lever des armées et l'attribuent exclusivement au roi. Le droit de guerre ou de paix et le pouvoir de négocier avec les puissances étrangères deviennent un des attributs essentiels de la souveraineté en France. Après le droit de justice acquis sous les capétiens, avec la Curia regis , haute juridiction royale dérivée du conseil des vassaux, et les officiers royaux -baillis et sénéchaux - chargés de rendre et de contrôler la justice et créés par Philippe Auguste, après le monopole de battre la monnaie depuis Philippe de Valois par une ordonnance du 16 janvier 1346 déclarant "A nous et à notre majesté royale appartient seulement pour le tout, en notre royaume, le métier, le fait, la provision, et toute l'ordonnance de monnaie, et de faire monnoyer telles monnaie, et donner tel cours, pour tel prix, comme il nous plaît et comme bon nous semble" , confirmée par l'ordonnance du 20 mars 1381 "A nous seul, et pour le tout, de notre droit royal, par tout notre royaume, appartient de faire telles monnaies, comme il nous plaît, et de leur donner prix", c'est l'ensemble des droits régaliens qui sont ainsi clairement définis dans le royaume : Le souverain est seul justicier, seul homme de guerre, seul monnayeur ...

La cristallisation de la souveraineté nationale en la personne du Roi de France va s'accompagner, au cours du XVème et XVIème siècle,  du développement des organisations permettant l'exercice de cette souveraineté, ancêtres de nos Services Publics ... L'administration centrale et territoriale se spécialise, se professionnalise et se hiérarchise. A la fin du Moyen Age, il existe un milieu d'officiers, distinct des seigneurs et des notables urbains, qui compose ces administrations : La Chancellerie, responsable de l'administration écrite, de la diplomatie, La Trésorerie, la cour des comptes qui contrôle la bonne gestion des comptes fiscaux et le parlement : C'est parmi les parlementaires que l'on remarque un milieu social autonome. En même temps se met en place une administration territoriale : Baillis, Sénéchaux, Receveur et Elus ... Les officiers prennent de plus en plus de pouvoir ; la carrière administrative est prometteuse.

saint_louis_rend_la_justice2.jpgSur le plan juridique, le roi de France dispose du pouvoir législatif par le biais des ordonnances, qui portent sur le droit public et la réformation du royaume. Quant au droit privé, régi par la coutume, le roi cherche à le stabiliser, sinon à le rationaliser. Pour pallier les insuffisances du siècle précédent, Charles VII, dans le 125ème article de l'ordonnance de Montils-les-Tours (1454), ordonne aux baillis de rédiger les coutumes de leurs ressorts : "nous, voulant abréger les procès et litiges d'entre nos sujets et les relever de mise et dépends, et mettre certaineté ès jugements tant que faire se pourra, et ôter toutes manières de variations et contrariétés, ordonnons et décernons, déclarons et statuons que les coutumes, usages et styles de tous pays de notre royaume soient rédigés et mis en écrits (...) prohibons et défendons à tous les avocats de notre royaume qu'ils n'allèguent, ne proposent autres coutumes, usages et styles que ceux qui seront écrits, accordés et décrété comme dit est"

Mais cette ordonnance est mal conçue : le projet de rédaction de chaque bailliage doit en effet être renvoyé au roi, lequel doit consulter le Parlement avant promulgation. L'expérience montre que le Parlement, débordé de réclamations, ne peut faire face. Charles VIII de France repensera donc le système dans l'ordonnance de Moulin du 2 septembre 1497 : dans chacun des bailliages, ce sont désormais des commissaires délégués, issus du Parlement, qui rédigent le projet élaboré par le bailli assisté des notables. En conséquence les coutumes d'application géographique restreinte disparaissent, et les différences entre coutumes, désormais aisément identifiables, se trouvent mises en pleine lumière. Dans un souci d'harmonisation, la monarchie décide donc la "réformation" des coutumes. Ce travail juridique permet au roi d'évincer progressivement le droit romain, et de le remplacer par un droit royal français.

 

Grand_schisme.jpgLa crise du Grand Schisme d'Occident (1378-1417) est également favorable au renforcement de l'autorité royale sur le clergé français. La publication en France des canons du Concile de Bâle de 1431, fournit l'occasion d'assurer cette autorité. Auparavant les papes s'attribuaient le droit de régenter les monarchies chrétiennes. Charles VII fait examiner ces canons par l'assemblée réunie à Bourges en 1438 et il les publie, amendés, en une "Pragmatique Sanction de Bourges", ordonnance promulguée le 7 juillet 1438 avec l'accord du clergé. Elle donne son autonomie à l'Eglise de France face à la papauté et à la curie romaine. Le roi s'affirme comme le gardien des droits de l'Église de France et surtout comme "première personne ecclésiastique du royaume". Son texte réserve à l'Église gallicane (c'est-à-dire française) tout ce qui relève de l'administration en laissant au pape ce qui relève de la foi. On peut admettre que cette "Pragmatique sanction" marque une étape importante dans le passage de la "Respublica christiana" - état de droit canon transcendant les divers Etats temporels, de droit civil et purement humain - à une conception moins exclusivement religieuse du monde, début d'un processus de laïcisation ... Ces idées que le "Prince" doit pouvoir disposer d'une force propre et de compétences militaires et que l'état laïc doit contrôler l'Église, Machiavel les théorisera quelques dizaines d'années plus tard dans "Le Prince" ...

La fin de la guerre de Cent Ans (1448 - 1453)_1274882546150.pngSon fils Louis XI transformera ce pays dépeuplé en un État de grande puissance. Il crée les parlements de Bordeaux et de Dijon, il encourage le commerce et facilite l'accès de la France aux négociants étrangers, il améliore les routes, établit les premières postes (qui, à vrai dire, ne servirent d'abord qu'à la transmission de ses ordres), il favorise l'établissement de l'imprimerie à Paris et grâce à lui se fondent, à Tours, les premières manufactures de soieries. Mais surtout il posera les bases d'une unité territoriale et administrative aux dépends des pouvoirs locaux. En 1482, Louis XI parvient à récupérer la Picardie et la Bourgogne par le traité d'Arras. Par le jeu d'héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entre en possession du Maine et de la Provence. L'unité du pays est rétablie, les frontières ne sont pas tout à fait celles de la France actuelle mais elles s'en rapprochent. En 1483, pour la première fois, la représentation des trois ordres est organisée pour l'ensemble du royaume et les Etats de langue d'Oïl et ceux de langue d'Oc forment les Etats Généraux. Plus tard, la progression du français dans les élites sociales puis l'Ordonnance de Villers-Cotterêts du 10 août 1539 instituant le français comme la langue des documents administratifs, montreront que les conseils du roi ont compris que l'intérêt de l'Etat commandait l'unification de la langue qui devait faciliter l'unification de la justice, de l'administration et du royaume.

 

vendredi, 07 mai 2010

Songes drolatiques de Pantagruel ...

Les songes drolatiques de Pantagruel - Google Livres_1272473943364.pngInternet est une mine, et mes recherches pour mes cours de peinture m'amènent parfois à faire des découvertes qui me passionnent.

Ainsi, alors que je recherchais des photos de tableaux avec des diamants, des perles et des pierres précieuses pour mon stage du week end dernier, j'ai découvert un peu de mon bonheur sur "le petit carnet de Maxence", puis sautant de post en post, des gravures qui me serviront de modèles pour faire quelques enluminures !!! Je cherchais des sujets non religieux, les voilà ... tirés d'un petit volume d'illustrations paru en  1565, 12 ans après la mort de Rabelais, Les Songes drolatiques de Pantagruel, où sont contenues plusieurs figures de l'invention de maistre François Rabelais: & dernière oeuvre d'iceluy, pour la récréation de bons esprits.

Les songes drolatiques de Pantagruel - Google Livres_1272474069997.pngEn effet ces gravures sont interprétées un peu à la manière des grotesques L'original, dont aucun des dessins n'est arrivé jusqu'à nous, a été publié par Richard Breton à Paris. La signification exacte des dessins n'est pas claire, car hormis un préambule qui n'explique pas grand-chose, il n'y a que des images. Certains chercheurs prétendent qu'il sont politiques et satiriques, arguant, par exemple, de la ressemblance avec le pape Jules II dans au moins de vingt et une gravures. En tous les cas, cette suite de cent vingt planches décline, avec une incroyable inventivité, le thème du monstre qui a fasciné la Renaissance, comme ceux décrits dans le fameux Des monstres et prodiges d'Ambroise Paré.

Dans l'introduction et la postface d'un livre paru en 2004, un historien de la littérature, Michel Jeanneret, et un historien de l'art, Frédéric Elsig, rappellent l'origine probable des Songes drolatiques : le milieu parisien des imprimeurs, des brodeurs et des décorateurs : ils leur servaient de source d'inspiration pour créer des costumes de carnaval ? Ils les rapprochent de la mode des grotesques dans les marges des enluminures de manuscrits du Moyen Age et de la renaissance, et les replacent dans la tradition des drôleries gothiques et flamandes, celle de Bosch et de Bruegel, qui étaient tous deux contemporains de Rabelais. Ils rappellent que l'univers mental de la Renaissance est peuplé de monstres et, pour saisir l'enjeu de ces gravures étranges, proposent une réflexion sur le rapport qu'entretiennent la peur et le rire, suggérant que, si l'attribution à François Rabelais est historiquement fausse, elle rejoint pourtant, dans l'esprit, les joyeuses aventures des Pantagruélistes.

La publication de Gargantua et de Pantagruel a rapidement inspiré imitations, parodies et commentaires par d'autres écrivains, l'un des premiers a été un long poème de François Habert, Le Songe de Pantagruel, avec la déploration de feu messire Anthoine Du Bourg, chevalier, chancellier de France, publié en 1542.

 

legendes-mythes-initiation-tradition-universelle-tarot-maison-dieu.jpgJe ne connais rien au tarot, mais des sites "spécialisés" indiquent que Rabelais en connaissait les cartes et font remarquer la similitude entre l'iconographie de certains arcanes du tarot et quelques-unes des 120 gravures.

 

 

 

 

 

Dali a été attiré par la fantaisie, la satire, la subversion, l'érotisme et le matériel onirique contenus dans les textes de Rabelais en raison de leur similitude avec les idées surréalistes. Il s'en est largement inspiré pour les 25 illustrations à la gouache et crayon feutre, Les chansons (Songes) drolatiques de Pantagruel, éditées en lithographies en 1973 Là non plus, aucun commentaire, uniquement une annotation alphabétique. Certaines de ces images ont également été influencées par le travail du peintre et graveur suisse Urs Graf (1485-c.1529).

 

 

 

 

E.jpg

 

mercredi, 09 mai 2007

Attention aux bonimenteurs

Le dit de l'herberie

 

medium_311.jpg

Seigneurs qui êtes venus ici,

petits et grands, jeunes et vieux,

vous avez de la chance,

sachez-le bien.

Je ne cherche pas à vous tromper :

vous vous en rendrez très bien compte

avant que je m'en aille.

Asseyez-vous, ne faites pas de bruit,

et écoutez, si cela ne vous ennuie pas :

je suis médecin,

j'ai été dans bien des pays.

Le seigneur du Caire m'a retenu

plus d'un été;

je suis resté longtemps avec lui,

j'y ai gagné beaucoup d'argent.

J'ai passé la mer

et je suis revenu par la Morée,

où j'ai fait un long séjour,

et par Salerne,

par Burienne et par Biterne.

En Pouille, en Calabre, à Palerme

j'ai recueilli des herbes

qui ont de grandes vertus

quel que soit le mal sur lequel on les applique,

ce mal s'enfuit.

Je suis allé jusqu'à la rivière qui résonne

jour et nuit de la cascade des pierres

pour en chercher.

Le Prêtre jean y faisait la guerre;

je n'osai pas entrer dans le pays

je m'enfuis jusqu'au port.

medium_313.jpgJ'en rapporte des pierres très précieuses

qui peuvent ressusciter un mort :

ce sont des ferrites,

des diamants, des cresperites,

des rubis, des hyacinthes, des perles,

des grenats, des topazes,

des tellagons, des galofaces

(il ne craindra pas les menaces de la mort,

celui qui les porte;

il serait fou d'être inquiet :

il n'a pas à craindre qu'un lièvre l'emporte,

s'il reste ferme,

pas plus qu'il n'a à craindre les aboiements d'un chien

ni les braiments d'un vieil âne,

s'il n'est pas un couard;

il n'a rien à craindre d'aucun côté),

et aussi des escarboucles et des garcelars

qui sont tout bleus.

J'apporte des herbes des déserts de l'Inde

et de la Terre Lincorinde,

qui flotte sur l'onde

dans les quatre parties du monde

aussi loin qu'il s'étend,

vous pouvez m'en croire.

Vous ne savez pas qui vous avez en face de vous;

taisez-vous et asseyez-vous :

medium_0-2.jpgvoyez mon herberie.

Je vous le dis, par Sainte Marie,

ce n'est pas le marché aux puces,

mais des produits de qualité.

J'ai l'herbe qui redresse les bittes

et celle qui rétrécit les cons

sans peine.

De toute fièvre, sauf la fièvre quarte,

je guéris en moins d'une semaine

à coup sûr;

je guéris aussi de la fistule;

si haute ou si basse qu'elle soit,

je la réduis complètement.

Si la veine du cul vous élance,

je vous en guérirai sans contestation,

et de la rage de dent

je guéris très habilement

avec un petit peu de l'onguent

que je vais vous dire :

écoutez comment je le préparerai;

je vais vous décrire sa préparation sans mentir,

je ne plaisante pas.

Prenez de la graisse de marmotte,

de la merde de linotte

le mardi matin,

de la feuille de plantain,

de l'étron de putain,

bien ignoble,

de la poussière d'étrille,

de la rouille de faucille,

de la laine,

de la balle d'avoine

pilée le premier jour de la semaine,

et vous en ferez

un emplâtre. Avec le jus, lavez

la dent; mettez l'emplâtre

sur la joue;

dormez un peu, je vous le conseille :

si au lever il n'y a pas de la merde et de la boue,

Dieu vous confonde !

Écoutez, si vous voulez bien :

vous n'avez pas perdu votre journée

quand vous pouvez faire cela à quelqu'un.

Et vous, que la maladie de la pierre fait hurler,

je vous en guérirai sans obstacle

si j'y mets mes soins.

De l'inflammation du foie, de la hernie

je guéris de façon extraordinaire

quoi qu'il arrive.

Et si vous connaissez un sourd,

faites-le venir chez moi;

il repartira complètement guéri :

Dieu protège mes mains que voici,

il n'a jamais entendu moins

qu'il n'entendra alors.

RUTEBEUF

Dit, seconde moitié du XIIIe siècle

 

le même en langue originale à l'annexe

 

vendredi, 05 janvier 2007

Philippe le Bel, les impôts et le droit au logement !!!

Les loyers chers à Paris, cela ne date pas d'hier … ainsi le 5 janvier 1307, il y a donc 700 ans aujourd'hui, vingt-huit Parisiens étaient pendus suite à une émeute qui avait éclaté quelques jours plus tôt à Paris en raison du rétablissement de la monnaie forte par Philippe IV le Bel, les propriétaires parisiens entendant se faire payer des loyers exigibles d'avance en monnaie forte, alors que les salaires étaient encore versés en monnaie faible, ce qui aboutissait à un triplement des charges pesant sur les locataires … D'où, fin 1306, de graves émeutes à Paris, où les artisans de corporations semblent avoir joué un rôle de premier plan. L'exécution de meneurs et de chefs des corporations, la suppression, provisoire, des corporations parisiennes laissent soupçonner que cet épisode mal connu n'a fait que révéler et exacerber des antagonismes sociaux profonds.

medium_philippe_le_bel_et_revoltes.jpg"Cette même année, le roi de France Philippe IV voulut, ainsi qu'il l'avait promis auparavant au pape Benoît XI, rétablir en bon état la monnaie ayant cours dans tout le royaume ; et il fit ordonner, vers la fête de saint Jean Baptiste, partout par les villes et les châteaux du royaume, ainsi qu'il fut consigné dans l'acte, qu'à partir de la Nativité de la Vierge en septembre, tous les contrats seraient passés en bonne monnaie, à la valeur de la monnaie ayant cours au temps de son aïeul Saint Louis, et que tous les revenus et loyers des maisons seraient versés en bonne monnaie. C'est pour cette raison qu'une révolte éclata et beaucoup d'autres par la suite. Les citoyens de Paris, surtout les pauvres et les moyens, qui louaient leurs maisons, à cause de l'augmentation par trois du prix des loyers, ourdirent une conspiration d'abord contre les propriétaires des maisons et ensuite contre le roi. En effet, ces gens en armes et désespérés assiégèrent le roi dans le Temple(1), où il s'était réfugié avec ses sergents d'armes, ses chevaliers, de nombreux barons et conseillers afin qu'il ne puisse recevoir de nourriture et objets de première nécessité avant de leur avoir parlé pacifiquement à propos de leur requête (ce que le roi refusait, au contraire, il se dérobait). Et parce qu'on disait que le conseiller du roi sur ce sujet était Étienne Barbette, citoyen de Paris et voyer de la ville (2), ils se réunirent en une seule foule, puis une partie alla incendier entièrement la maison que ledit Étienne avait en dehors de la ville, et l'autre mit à sac une autre maison qu'il avait dans la ville. medium_philippe_le_bel_et_templiers.jpgEt la foule tenait le roi, ses frères et ses barons si bien assiégés dans le Temple qu'aucun d'eux ou de leurs hommes n'osait entrer ou sortir. Ce fut la raison de bien des malheurs : en effet, le roi par la main armée des nobles répondit par la violence, et plusieurs émeutiers furent tués, et d'autres pendus aux arbres près de la ville le jour de l'Épiphanie, pour que tous les voient ; d'autres encore qui n'étaient que suspects, furent emprisonnés quelque temps dans les prisons royales. Il saisit les biens de tous les gens qui avaient été pendus. Quelques innocents furent pendus ; tandis que d'autres, conscients du péril où ils étaient, choisirent la fuite." Extrait de la Chronique de Jean de Saint-Victor dans Recueil des historiens de France (Traductions du latin)

 

Eh oui, le règne de Philippe IV n'est pas marqué par une réussite extraordinaire en tout, notamment en matière de Finances publiques ! Bien au contraire, nombre de ses initiatives gouvernementales se sont soldées par des échecs, mais son règne marque le début des finances publiques modernes car c'est à partir de celui-ci que les historiens ont identifié une volonté de transformer les finances privées du roi en des finances nationales.

medium_banquiers_juifs.jpgLa nécessité de développer de véritables finances publiques vient du fait que le roi ne pouvait plus gouverner avec les seuls revenus du domaine royal augmentés de taxations extraordinaires levées en vertu des institutions féodales (aides demandées en certains cas aux vassaux), domaniales (tailles levées sur les paysans) ou obtenues du clergé aux fins prétendues de croisade (décimes), ou des villes (subsides) sous des prétextes divers. Il lui faut donc faire appel à un certain nombre d'expédients tels que des dévaluations (en 1295-1296, 1303 et 1305) qui lui vaudront d’être appelé "faux monnayeur" par le Pape Boniface VIII, allié aux banquiers florentins, créanciers du roi, suivies de rétablissements de valeur en 1306 et 1313 pour conjurer l’inflation qui, à la longue appauvrit le Trésor, ou de plusieurs confiscations des biens, qui s'accompagnent d'expulsions collectives : en 1306 les Juifs, en 1277, 1291 et 1311 les banquiers Lombards, qui jouaient un rôle important dans le grand commerce (le plus riche Parisien du temps était probablement le Placentin Gandoufle ou Gandolphe d'Arcelles) et dans les finances royales (les frères florentins Biccio et Musciato Guidi de Franzesi, dits Biche et Mouche, furent les banquiers et les conseillers du roi en matière monétaire)., et en 1307 le célèbre ordre du Temple en 1307 …

medium_pape_et_philippe_le_bel.jpgPhilippe le Bel tenta bien d'établir une imposition directe régulière par différents moyens qui assureraient à l'Etat des ressources stables : centièmes, cinquantièmes, vingtièmes ou autres, assis sur le capital, le revenu, ou par famille ("par feu"). Pour obtenir l'assentiment à cette mesure, à partir de 1302 le roi va convoquer pour la première fois ensemble les ordres du Royaume, représentants de la Noblesse, du clergé ou des villes, chacun octroyant une assistance financière spécifique. L’appellation d’Etats généraux leur sera donnée postérieurement. Mais l'administration de Philippe le Bel, que celui-ci a "laïcisée", est impuissante à fixer l'assiette en matière d'impôt, incapable de connaître le chiffre de la population, la richesse des individus et du pays, de réunir les renseignements indispensables à un gouvernement rationnel. Les projets fiscaux du roi sont donc des échecs.

Par contre les bases historiques des institutions actuelles des Finances publiques sont solidement posées : Philippe le Bel crée un Trésorier, véritable ancêtre du ministre des Finances, et des receveurs spécialement chargés d’encaisser les recettes et de payer les dépenses. Cette création d’un corps spécifique de comptables royaux sera suivi après Philippe IV de l’instauration d’un serment obligatoire devant les chambres des comptes à qui est confié leur contrôle. C’est l’origine lointaine de l’actuelle Cour des comptes.

Et par les consultations des représentants de la Noblesse, du clergé ou des villes, le roi et ses conseillers contribuent à créer une "opinion publique nationale" et la "raison d'État" au niveau de la justification publique.

Comme on le voit, en 700 ans les préoccupations n'ont pas changé !!! vie chère, revenus trop faibles, lourds impôts, fraude fiscale … avec quelque fois des poussées de violence qui pourraient rappeler les "Jacqueries" d'autrefois ?

vendredi, 20 octobre 2006

Histoires d'ours !!!

medium_phebus_chap8_ours.jpgUne clownerie sanglante : Sergueï Starostine, vice-directeur du Département pour la protection et le développement des Ressources de chasse de la région de Vologda, dans le nord-ouest de la Russie, a raconté à la presse que Juan Carlos d'Espagne aurait tué un ours ivre lors d'une partie de chasse truquée en août dernier. Les organisateurs de cette chasse auraient amené dans un champ une cage transportant un ours dompté s'appelant Mitrofan, ils lui auraient donné de la vodka mélangée à du miel et l'auraient poussé en dehors de la cage. Le roi auraient alors tué Mitrofan d'un seul coup de fusil.

 

Mais savez vous qu'un lointain cousin de Mitrofan eut plus de chance en 1902 aux Etats-Unis? en 1903, Théodore (Teddy) Roosevelt rentra bredouille d'une chasse à l'ours de quatre jours. Croyant lui faire plaisir, les organisateurs enchaînèrent un ourson au pied d'un arbre afin de satisfaire les cartouches du président : outré par cette mise à mort, Théodore Roosevelt fit libérer l'animal. Un caricaturiste reproduisit la scène dans le Washington Star en Novembre 1902, et l'ours devint le symbole du président. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom immortalisèrent cette histoire en créant un ours en peluche qu'ils baptisèrent Teddy.

 

 

Et maintenant, la chanson de l'ours ...

 

Dans notre village, autrefois,

Un ours énorme dévastait le bois.

Il faisait peur au bûcheron

Et du berger mangeait tous les moutons.

 

Le maire et monsieur le curé

Dirent en colère : "Cela ne peut durer.

Cet ours nous enlève tout repos.

Avant huit jours, il faut avoir sa peau."

 

On partit donc de bon matin

Dans la forêt qui sentait le bon pin

Avec des piques des flambeaux

Car, ce jour-là, il ne faisait pas beau.

 

Nous avons marché tout le jour

Et, malgré ça, nous n'avons pas vu d'ours.

Pourtant, à la tombée de la nuit,

Dans un sentier, on voit un œil qui luit

 

Et pan ! Voilà monsieur le Curé

Qui met en joue et s'en est bien tiré

Mais l'ours, qui n'était que blessé,

Tout étourdi, roula dans un fossé.

 

On l'emporta à la maison

Et, dans la cave, on le met en prison.

Depuis ce jour, apprivoisé,

L'ours pas méchant, joyeux et bien rasé

 

Se charge d'un tas de travaux.

A la fontaine il va quérir de l'eau.

Il sait conduire le tracteur.

Au nouvel an, il aide le facteur.

 

Pour la distribution des prix,

C'est son discours qui fut le mieux compris.

Depuis qu'il siège au tribunal,

On s'aperçoit que ça ne va pas plus mal.

 

Tout marche mieux à la mairie.

Ah, s'ils avaient le même ours à Paris...

 

 

Paroles et Musique: Charles Trenet

 

jeudi, 15 décembre 2005

Week end enluminé

 

Je lègue à mes amis
un bleu céruleum pour voler haut
un bleu de cobalt pour le bonheur
un bleu d'outremer pour stimuler l'esprit
un vermillon pour faire circuler le sang allègrement
un vert mousse pour apaiser les nerfs
un jaune d'or : richesse
un violet de cobalt pour la rêverie
une garance qui fait entendre le violoncelle
un jaune barite : science-fiction, brillance, éclat
un ocre jaune pour accepter la terre
un vert Véronèse pour la mémoire du printemps
un indigo pour pouvoir accorder l'esprit à l'orage
un orange pour exercer la vue d'un citronnier au loin
un jaune citron pour la grâce
un blanc pur: pureté
terre de Sienne naturelle: la transmutation de l'or
un noir somptueux pour voir Titien
une terre d'ombre pour mieux accepter la mélancolie noire
une terre de Sienne brûlée pour le sentiment de durée

(Viera da Silva, "Le Testament")

 

 

medium_pigments2.3.jpg
Passé un week end à enluminer!!!
Fascinée par les pigments et leur préparation... La tempera à l'oeuf donne un rendu bien plus beau que celui de la gouache !!! Trouvé plusieurs sites donnant des informations pratiques sur ce sujet, en particulier celui de l'association "d'or et de pigments", ou encore celui de Catherine AUGUSTE qui expliquent la fabrication des pigments et donnent énormément d'adresses de fournisseurs, des références de livres, etc ... Le site plus "savant" de la DOcumentation Technique sur les Arts Plastiques Et Avoisinants (DOTAPEA) fournit des recettes de tempera à l'oeuf.

Mes coups de coeur : le site "pourpre" consacré à la couleur, et "le site "discipline" qui est une véritable encyclopédie de la peinture!!!

Et pour finir un site qui donne une foule de liens concernant la calligraphie et enluminure