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jeudi, 26 janvier 2006

Le produit

 

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Qui a sa photo sur l'affiche?

Une femme.

Qui se pavane toute nue?

Une femme.

Qui est recouverte des pieds à la tête?

Une femme.

Qui a mille manières de se coiffer?

Une femme.

Qui met de la couleur sur son visage?

Une femme.

Qui a besoin de bijoux sur le nez, aux oreilles?

Une femme.

Qui porte sur le dos les marques de coups de fouets?

Une femme.

Qui a les larmes aux yeux?

Une femme.

Qui a été tuée en pleine nuit?

Une femme.

Qui sourit sur la photo?

Une femme.

 

Ce poème est paru dans "Femmes, poèmes d'amour et de combat" de Talisma Nasreen, aux éditions Librio (seulement 2€)

 


Née en 19962 au Bangladesh, Talisma Nasreen s'est rapidement révoltée contre le "cercle rouge des interdits" infligé aux femmes au nom de la tradition et de l'Islam. Issue d’une famille aisée et cultivée, elle écrit ses premiers poèmes à 14 ans. Elle fait des études de médecine et devient gynécologue. En 1990, elle publie des articles dans des journaux dont le sujet central est la critique de l’organisation patriarcale de son pays et la soumission dont la femme est victime. Très vite, ses écrits dérangent et elle ne tarde pas à être la cible des fondamentalistes et du gouvernement.

Elle ne s’arrête pas pour autant et publie un roman en 1992, intitulé « Lajja » (la honte) qui condamne les affrontements entre musulmans et hindous. Le gouvernement interdit la vente de ce livre pour « incitation à la haine interconfessionnelle ».

Un an plus tard, un groupe fondamentaliste (Le Conseil des soldats de l’Islam) émet une fatwa qui promet une prime à qui assassinera la jeune femme. Talisma Nasreen ne plie pas et continue à publier ses écrits. Le gouvernement lance un mandat d’arrêt contre elle.

Les manifestations de ses détracteurs se multiplient jusqu’à atteindre un mouvement de 100 000 personnes qui scandent « À mort Nasreen » le 29 juillet 1994.. Elle doit plonger dans la clandestinité dont elle ne sortira en août 94 que pour être expulsée après d'âpres négociations de plusieurs pays interpellés par des groupes humanistes et féministes. Elle entame alors une longue errance en occident qui débutera en Suède puis en Allemagne. Elle vit aujourd’hui à Berlin.

À propos de ses écrits, elle déclare « Il y a beaucoup de gens qui font de la littérature ; aussi je crois que je dois utiliser la littérature comme un moyen pour transmettre un message, pour dire quelque chose de plus. »

Commentaires

Une très belle note! Un très grand message.
Merci

Écrit par : jlhuss | jeudi, 26 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.