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dimanche, 07 janvier 2007

"Sainte-Mélanie, priez pour le nouveau commandant militaire du département d'Alger !"

medium_3Filmagens.jpgIl y a 50 ans, le 7 janvier 1957, l’armée reçevait les pleins pouvoirs à Alger. C'était le début de la bataille d'Alger, menée par les « paras » du général Jacques Massu, chargé du maintient de l’ordre dans l’agglomération algéroise. Sans s'embarrasser de scrupules ni de juridisme, ils pratiquent la torture pour faire parler les personnes suspectes d'avoir déposé des bombes. Ces hommes, dont beaucoup ont précédemment combattu les Allemands et dénoncé la barbarie nazie, se justifient de leurs actes au nom de la nécessité …

medium_bataille_alger.gifLe réalisateur italien Gillo Pontecorvo a l’idée d’un film sur les "événements" d’Algérie bien avant que ceux-ci se terminent, son projet s’intitule à l’époque "Paras".

Mais son idée va attendre de rencontrer celle de Yacef Saadi, ex-commandant du Front de libération nationale (FLN) d’Alger, trois fois condamné à mort, gracié en 1958 par de Gaulle, et devenu à l’indépendance le créateur de Casbah Films, première maison de production algérienne. Il monte une co-production entre son pays et l’Italie en 1965. Montrant les méthodes hideuses de l’armée française aussi bien que les attentats monstrueux contre les civils perpétrés par les membres du FLN, Gillo Pontecorvo réussit un film honnête et impartial. Ce qui n’est pas de l’avis de tous. Le film est interdit en France à sa sortie. Il est pourtant Lion d’Or au Festival de Venise en 1966, prix de la critique au Festival de Cannes la même année. Il récolte également trois nominations aux Oscars (en 1967 et 1969, Meilleur film étranger, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario) et un énorme succès public à sa sortie à Alger. Mais il n’obtient son visa d’exploitation en France qu’en 1971. Et à quel prix. A sa sortie, le Saint-Séverin, qui affiche le film à Paris, est plastiqué. A Lons-le-Saulnier, dans le Jura, un commando met l’écran en pièces et détruit la copie du film à l’acide sulfurique. Partout en France, le film explosif est retiré des écrans.

En novembre 1971, Massu publiera "La Vraie Bataille d'Alger", qui lui vaudra, l'année suivante, la réplique de Pierre Vidal-Naquet "La Torture dans la République".

21:00 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

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