dimanche, 24 juin 2007
Éloge et pouvoir de l'absence
Je ne prétends point être là, ni survenir à l'improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne,
Ni répondre aux censeurs, de ma voix; aux rebelles, d'un œil implacable; aux ministres fautifs, d'un geste qui suspendrait les têtes à mes ongles.
Je règne par l'étonnant pouvoir de l'absence. Mes deux cent soixante-dix palais tramés entre eux de galeries opaques s'emplissent seulement de mes traces alternées.
Et des musiques jouent en l'honneur de mon ombre; des officiers saluent mon siège vide; mes femmes apprécient mieux l'honneur des nuits ou je ne daigne pas.
Égal aux Génies qu'on ne peut récuser puisqu'invisibles,- nulle arme ni poison ne saura venir ou m'atteindre.
Victor Segalen
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Commentaires
La signature, c'est pas Ségolen ?
Écrit par : FF | dimanche, 24 juin 2007
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