mercredi, 17 octobre 2007
Il y a 50 ans, le gouvernement le plus court !!!
Nommé président du Conseil le 17 octobre 1957, Antoine Pinay ne sera pas investi par l'Assemblée Nationale et il démissionnera le 18. Son gouvernement n'aura duré qu'une journée !!! Le 22 octobre, Guy Mollet lui succédera comme Président du Conseil ... pour 6 jours !
Retour sur l'année 1957 ... Le 7 janvier 1957, le gouvernement français confie au général Jacques Massu les pleins pouvoirs de police sur le Grand Alger. 8 000 hommes de la dixième division parachutiste de retour d’Égypte, où ils ont participé à la campagne de Suez, entrent dans Alger avec pour mission de "pacifier" la ville. La division est commandé par le Général Jacques Massu, à qui Robert Lacoste vient de donner les pleins pouvoirs, assisté des colonels Marcel Bigeard, Roger Trinquier et Yves Godard. Les parachutistes traquent les terroristes dans toute l'agglomération et pratiquent la torture pour faire parler les personnes suspectes d'avoir caché des bombes. Ils se justifient de leurs actes au nom de la nécessité. C'est le début de la "bataille d'alger"
La presse publie des témoignages qui dénoncent la torture, les exécutions sommaires de suspects, les jugements expéditifs par les tribunaux militaires, les centres de détention clandestins, etc. ... le 21 juillet, une commission d'enquête rend un rapport accablant, le quotidien Le Monde le publie le 6 octobre, ce qui lui vaut d'être saisi.
Sur le plan politique, en 1956 le gouvernement de Guy Mollet veut faire progresser l’intégration administrative de l'Algérie en remplaçant le gouverneur général par un ministre résident, en dissolvant l’Assemblée algérienne et en multipliant les communes, les arrondissements et les départements, sans toutefois procéder à des élections pour cause d’insécurité. Mais il propose aussi un nouveau statut à négocier entre le gouvernement français et les futurs élus des Algériens, devant concilier la "personnalité algérienne" et le maintien de "liens indissolubles" avec la France. Les divisions déchirent les partis, provoquent la rupture de la majorité de Front républicain au pouvoir depuis janvier 1956, et le retour à l'instabilité ministérielle des législatures précédentes Abandonné par la droite qui lui reproche sa politique financière et sociale, le gouvernement Mollet, qui lui, détient le record de longévité de la IVe République (16 mois ...) est mis en minorité par l'Assemblée nationale sur des mesures fiscales et démissionne en mai 1957. Il est remplacé par le gouvernement de Maurice Bourgès-Maunoury
Pendant ce temps le ministre résident Robert Lacoste élabore un projet de "loi-cadre", qui maintient l’Algérie sous la souveraineté de la France, mais qui la divise en territoires autonomes fédérés entre eux, dotés d’assemblées territoriales et d’une assemblée fédérative élues au suffrage universel dans un collège unique. Ce projet, approuvé en conseil des ministres le 13 septembre 1957, inquiète les Français d’Algérie et les défenseurs de l’intégration pure et simple. Le 30 septembre le projet est repoussé essentiellement par les communistes, les poujadistes et les gaullistes par 279 voix contre 253 et est refusée par le FLN. Le gouvernement Bourgès-Maunoury démissionne.
Son successeur Félix Gaillard fera adopter le 31 janvier 1958 un projet amendé, qui équilibre les assemblées élues au collège unique par des conseils représentant paritairement deux collèges homogènes suivant le statut civil "de droit commun" ou "de droit local" (musulman ou berbère). Mais cette loi-cadre ne sera jamais appliquée, à cause du renversement de la IVème République.
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