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lundi, 22 octobre 2007

La vie à en mourrir


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La nuit qui précéda sa mort

Fut la plus courte de sa vie

L'idée qu'il existait encore

Lui brûlait le sang aux poignets

Le poids de son corps l'écœurait

Sa force le faisait gémir

C'est tout au fond de cette horreur

Qu'il a commencé à sourire

Il n'avait pas un camarade

Mais des millions et des millions

Pour le venger Il le savait

Et le jour se leva pour lui.

Paul Eluard

Avis (1942)

 

Ils s’appelaient Missak MANOUCHIAN, Louis COQUILLET, Henri BAJTSZTOCK, Tony BLONCOUR, René BOMPAIN, Honoré d’ESTIENNE d’ORVES, Léon JOST, Arthur LOUCHEUX, Guy MOQUET, Gabriel PERI ... Ils sont des milliers de résistants, célèbres ou anonymes, fusillés ou guillotinés pendant l’occupation, victimes des Allemands et de Vichy.

Dans l’attente de la mort, ils adressent à leur famille, à l’être aimé, à un(e) ami(e) leur dernière lettre. Ils parlent pour des milliers d’autres massacrés, déportés, victimes d’exécutions sommaires - qui sont morts sans laisser de témoignages écrits. A la dernière heure, ils disent leur amour, affirment leur foi, se soucient de leurs proches. Ils ne regrettent rien. Passés au crible de la censure ou transmis en cachette, leurs mots sont l’ultime acte de la résistance d’hommes restés debout face à leur destin.

 
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Missak Manouchian, de la poésie à la lutte armée

 


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Louis Coquillet alias "René" (1921 – 1942)

 


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Et beaucoup d'autres ...

 

e448a647dbc18b41a6a71537cc15f4b3.jpgCes lettres ont été éditées dans l'ouvrage "La vie à en mourir, Lettres de fusillés 1941-1944", paru aux éditions Tallandier. Lettres choisies et présentées par Guy Krivopissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale, préface de François Marcot, post-face de Robert Hossein.

En commandant cet ouvrage par l’entremise du Musée de la Résistance nationale, vous aiderez financièrement au développement de cette association.

 

 

Daniel Mermet avait consacré 2 émissions à cet ouvrage en septembre 2003, le tout accompagné par la merveilleuse chanson de Léo, l’affiche rouge.

-  l’émission du 18 septembre 2003 sur www.la-bas.org

-  l’émission du 19 septembre 2003 sur www.la-bas.org

 
 

50f27ffbcab07132658c06509ba0aab4.jpgMissak Manouchian, responsable des FTP-MOI de Paris (été 1943), est né le 1er septembre 1906 dans une famille de paysans arméniens du petit village d'Adyaman, en Turquie.

Il a huit ans lorsque son père trouvera la mort au cours d'un massacre par des militaires turcs. Sa mère mourra de maladie, aggravée par la famine qui frappait la population arménienne.

La résistance arménienne à la domination turque accentuée par le conflit religieux opposant les deux nations, les premiers étant chrétiens orthodoxes entraîne de terribles massacres par le gouvernement turc. Près de deux millions d'arméniens, hommes et femmes, y ont trouvé la mort (1915-1918).

Agé de neuf ans, témoin de ces atrocités qu'on qualifie aujourd'hui de génocide par référence à celui des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale Missak Manouchian en restera marqué pour la vie. De nature renfermée, il deviendra encore plus taciturne ce qui le conduira, vers l'âge de douze ou treize ans, à exprimer ses états d'âme en vers : "Un charmant petit enfant /A songé toute une nuit durant/ Qu'il fera à l'aube pourpre et douce / Des bouquets de roses". Recueilli comme des centaines d'autres orphelins par une institution chrétienne après avoir été hébergé dans une famille kurde, Missak gardera toujours le souvenir du martyre arménien mais aussi de la gentillesse des familles kurdes, ce qui le rapprochera, 25 ans plus tard, de ses camarades juifs de la résistance en France, eux-mêmes confrontés au génocide de leur peuple.

Arrivé en 1924 avec son jeune frère à Marseille, Missak apprendra la menuiserie et s'adonnera à des métiers de circonstance. Il consacrera les journées de chômage aux études, fréquentant les "universités ouvrières" créées par les syndicats ouvriers (CGT). Il fonde successivement deux revues littéraires, Tchank (Effort) puis Machagouyt (Culture). Dès 1937, on le trouvera en même temps à la tête du Comité de secours à l'Arménie, et rédacteur de son journal, Zangou (nom d'un fleuve en Arménie).

Le tragique rendez-vous du 16 novembre 1943 à Évry Petit-Bourg Rien à signaler sur les divers fronts. Mais ce matin-là, sous un ciel lourd, aux environs immédiats de la gare d'Évry Petit-Bourg (Essonne), va se jouer un épisode dramatique du " front invisible " où s'affrontent, à armes inégales, les Francs-Tireurs et Partisans immigrés (FTP-MOI) et les Brigades Spéciales de la police française aux ordres de la Gestapo.

"Filé" à partir de son domicile parisien, Missak Manouchian devait rencontrer, sur les berges de la Seine, Joseph Epstein, responsable des Francs-Tireurs Français pour l'Ile-de-France. Ils seront capturés sur la rive gauche après avoir tenté d'échapper aux policiers en civil lancés à leurs trousses. Ainsi a pris fin l'une des plus grandes opérations de police contre la résistance, notamment la formation militaire des volontaires immigrés d'origines juive, italienne, espagnole, arménienne... dont les faits d'armes, dans la capitale même, furent autant de coups portés au prestige de l'occupant. Ce qui leur valut la colère de Berlin qui exigeait de mettre rapidement les "terroristes juifs et étrangers hors d'état de nuire".

Missak Manouchian tombera au Mont-Valérien, avec vingt-et-un de ses camarades, sous les balles de l'ennemi, le 19 février 1944. Également condamnée à mort, la jeune femme, Olga (Golda) Bancic, sera décapitée en Allemagne. Joseph Epstein et vingt-huit autres partisans français seront fusillés le 11 avril 1944. Louis Aragon a écrit sur cet épisode un poème magnifique, chanté avec beaucoup d'émotion par Léo Férré.

Source (http://perso.orange.fr/pcf.evry/manouchian.htm)

 

90b30d0904d04c2f9022f54a32bd9209.jpgLouis, Albert, Jean Coquillet est né le 6 mars 1921, à Saint-Méen-le-Grand (35), d'un père cheminot et d'une mère travaillant aussi à la S.N.C.F. Bon élève, il obtient à 12 ans une mention " bien" à son certificat d'études. Il va ensuite à l'E.P.S., École Primaire Supérieure, puis à l'École Industrielle. Il entre apprenti à l'École des Chemins de Fer de Rennes et devient lui aussi cheminot.

En 1938, il est l'un des dirigeants des Jeunesses Communistes.

Le 21 décembre 1939, comme son père, il devient Sapeur Pompier volontaire de la Ville de Rennes et habite avec sa famille dans le logement du Palais Saint-Georges.

Dès l'entrée des troupes allemandes, le 18 juin 1940, à Rennes, il organise la Jeunesse Communiste, appelle par tracts à lutter contre l'occupant et contre le gouvernement de Vichy. Dès juillet, Louis surnommé "Lizette", prend une part très active à la lutte clandestine, très vite il rentre en contact avec Henri Bannetel, étudiant  en Médecine et René Le Herpeux, étudiant en Médecine, dirigeant des étudiants communistes. Autour de lui d'autres noms de la résistance rennaise : André Rouault, Jean Courcier, Robert Barbier, Jean Rolland, Bernard Sidobre, René Even, Raymond Le Cornec, Dinard, Rémy et Jules Le Brun, mais aussi Maurice Hay, Léost et Fourrier (fusillés le 30 décembre 1942, à la Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande).

Louis Coquillet conduit les premières luttes des jeunes résistants, il est l'un des premiers F.T.P., Franc Tireur Partisan, et assure des liaisons Paris-Bretagne, transportant de grandes quantités d'armes et de tracts.

Fin 1940, il est secrétaire régional des Jeunesses Communistes.

Activement recherché, en août 1941, la police spéciale de Vichy se présente au domicile de la famille Coquillet au Palais Saint-Georges, seul Louis est absent. A son arrivée, il est ceinturé et fouillé, sur lui est trouvée une clef que le commissaire soupçonne être celle du local de fabrications de tracts et de cache d'armes. Sans perdre son sang froid, Louis Coquillet explique que c'est simplement la clef de l'appartement et le prouve sur-le-champ. Il introduit la clef dans la serrure et ferme violemment la porte et enferme tout le monde à l'intérieur. Louis se sauve à toutes jambes, se rend chez des camarades, retrouve ensuite sa fiancée et partent se réfugier tous les deux à Paris.

Il entre aux "Bataillons de la Jeunesse" de Paris. Le 23 août 1941, sous les ordres du Colonel Fabien, au métro Barbès, il participe à l'exécution d'un officier allemand. Il participe à de nombreuses opérations, comme l'attaque d'une centrale électrique ou l'attaque de la Feldgendarmerie, boulevard des Batignolles à Paris, où un autre officier allemand est tué.

Trop longtemps dans la clandestinité, il décide de se rendre dans un restaurant parisien où il est arrêté au cours d'un banal contrôle d'identité de la Police allemande. On trouvera sur lui un cachet de cyanure qu’il avait pour consigne d’avaler pour ne pas tomber vivant aux mains de la police.

Louis Coquillet est incarcéré à la prison de la Santé où il est torturé. Un procès à lieu à la maison de la chimie de Paris, transformé en tribunal pour la circonstance, 23 hommes dont Louis Coquillet sont condamnés à mort par des militaires allemands.

Louis Coquillet est fusillé, avec ses camarades d'infortunes le 17 avril 1942, au Mont-Valérien à Paris.

Il est titulaire à titre posthume de la Croix de Guerre avec l'étoile d'argent et de la Légion d'Honneur.

Source (http://assoc.orange.fr/memoiredeguerre/biogr/coquillet.htm)

Lire aussi http://www.resistance-ftpf.net/chimie/pages/louis-coquill... et http://www.humanite.fr/2003-09-20_Politique_-Mont-Valerie...

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Commentaires

Merci. Tout simplement !

Écrit par : La fargussienne | mardi, 30 octobre 2007

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