mardi, 22 septembre 2009
sans papier
D'après ce qu'on dit
Je vais me faire expulser
Vers ce maudit pays
J'entends même dire
Je vous jure c'est vrai
Que j'allais mourir
Si je résistais
Mettront sur le nez
Un de leur coussin
Voudront m'étouffer
Mais y sont pas bien
Pas de risque que je crie
M'auront bien scotché
La bouche et puis
Les mains les pieds
Tu sais d'où je viens
Y'a pas que des manchots
Ça frappe du poing
Même sur les marmots
Si tu gueules « j'ai faim »
On te coupe la langue
Si c'est « mort aux chiens !»
On te fou la sangle
Je croyais qu'ici
Les bras ouverts
On m'aurait dit
Respire le grand air
Je croyais qu'ici
Finis les cauchemars
Qui me réveillent la nuit
Maman !
J'ai peur dans le noir
Me voilà par terre
Dans cette église
C'est pas l'enfer
Mais ça s'éternise
Paraît que dehors
Y'a des uniformes
Qui veulent ma mort
En bonne et due forme
J'ai pas de papier
D'après ce qu'on dit
Je vais me faire expulser
Vers ce maudit pays
J'ai pas de papier
Et je sais même pas
Si je vais me faire tuer
Ici ou là-bas....
Gavroche
Photo : Linternationalmagazine.com
17:18 Publié dans chronique à gauche, coup de gueule, militance, mobilisation, poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |