lundi, 07 décembre 2009
Te recuerdo Amanda
Il est des hommes dont la voix et l’engagement politique font vibrer les coeurs et les mémoires bien au-delà de leur mort. Le chanteur Victor Jara est de ceux-là au Chili. 36 ans après avoir été torturé et exécuté lors du coup d‘état d’Augusto Pinochet, il a été enterré dignement hier après trois jours d’hommage national.
“Son corps, détruit par la torture va retourner à la terre, entouré de l’amour de ses filles et de sa femme, et dans l’immense amour que son peuple et le monde ont exprimé,” a déclaré la fille du chanteur, Manuella Jara. Victor Jara avait été enterré à la sauvette en 1973. Sa dépouille a été exhumée en juin dernier pour des examens médico-légaux. Le dossier des morts et disparus de la dictature est loin d‘être clos. “Victor peut enfin reposer en paix après 36 ans, a souligné la présidente du Chili Michelle Bachelet. Mais beaucoup d’autres familles” aimeraient aussi retrouver la paix”. “Il est important de poursuivre la quête de justice et de vérité”. Un souhait partagé par la femme de Victor Jara. Son mari fut détenu dans le stade de Santiago avec 5000 autres prisonniers politiques en 1973. Ses bourreaux s’acharnèrent sur ses doigts de guitariste. Ils les brisèrent avant d’exécuter à la mitraillette le chanteur dont la voix, elle, continue de rimer avec résistance.
http://fr.euronews.net/2009/12/06/chili-enterrement-solen...
Te recuerdo Amanda
La calle mojada
Corriendo a la fábrica
Donde trabajaba Manuel.
La sonrisa ancha
La lluvia en el pelo,
No importaba nada
Ibas a encontrarte,
Con él, con él, con él
Son cinco minutos,
La vida es eterna
En cinco minutos.
Suena la sirena
De vuelta al trabajo,
Y tu caminando
Lo ilumina todos
Los cinco minutos
Te hacen florecer
Te recuerdo Amanda
La calle mojada
Corriendo a la fábrica
Donde trabajaba Manuel.
La sonrisa ancha
La lluvia en el pelo,
No importaba nada
Ibas a encontrarte,
Con él, con él, con él,
Que partió a la sierra
Que nunca hizó daño
Que partió a la sierra
Y en cinco minutos
Quedó destrozado.
Suena la sirena
De vuelta al trabajo ;
Muchos no volvieron,
Tampoco Manuel.
Te recuerdo Amanda…
Victor Jara (1968)
Je me souviens de toi, Amanda.
Les rues qui se mouillaient
tandis que tu marchais vers l'usine
où travaillait Manuel.
Un large sourire,
la pluie sur ton visage,
rien n'avait d'importance
car tu allais te retrouver avec lui,
avec lui, avec lui, avec lui...
Cinq minutes seulement.
La vie est éternelle
Pendant ces cinq minutes.
La sirène sonne,
La reprise du travail.
et toi tu marchais
en illuminant tout ce qui t'entourait.
Ces cinq minutes
t'avaient fait fleurir.
Je me souviens de toi, Amanda.
Les rues qui se mouillaient
tandis que tu marchais vers l'usine
où travaillait Manuel.
Un large sourire,
la pluie sur ton visage,
rien n'avait d'importance
car tu allais te trouver avec lui,
avec lui, avec lui, avec lui
qui est parti à la montagne,
qui ne faisait aucun mal,
qui est parti à la montagne
et qui en cinq minutes
a été déchiqueté.
La sirène sonne,
La reprise du travail.
Beaucoup d'entre eux ne sont pas revenus,
Manuel non plus.
Je me souviens de toi, Amanda.
Les rues qui se mouillaient
tandis que tu marchais vers l'usine
où travaillait Manuel.
01:24 Publié dans chronique à gauche, coup de coeur, Histoire, militance, musique, poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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