vendredi, 24 février 2006
• Ma rue
Dans cette rue y avait
Des espagnols qui n’osaient pas montrer
Qu’ils étaient de vieux réfugiés
Qu’avaient fui les cons et les rois
Dans cette rue y avait
Des français n’avaient pas de chance
Ils ont écrit “Vive la France”
Au fronton de leur maison
Dans cette rue y avait
Des portugais fiers comme
Les geôliers de la misère
Quelques arbres fruitiers
Et la pudeur de la terre,
C’était
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s’égosillent
C’était : va jouer aux billes
C’était ma rue
C’était pas Manille
Non c’était pas les Antilles
Le marteau ou la faucille
C’était ma rue
Les glaces à la vanille
Et les petites qui frétillent
Qui n’étaient pas si gentilles
C’était ma rue
Bonjour les anguilles
Les condés qui nous quadrillent
Mais c’était pas ma Bastille
C’était ma rue
Dans cette rue y avait
L’Afrique et son mea-culpa
D’avoir un autre dieu je crois
Y z’ont trouvé des cons et des croix
Dans cette rue y avait
Tous les ouvriers de la terre
Y z’ont construit des pieds à terre
Qu’ils n’habiteront jamais
Dans cette rue y avait
Des caravanes comme
Des chariots de la colère
Qu’ont pas peur de l’hiver
De la fureur de la terre
Dans cette rue je crois
Les enfants n’étaient pas de glace
Quand passait le camion de glace
On tirait des langues étrangères
On était dans les bois
On avait des arcs et des flèches
Quand d’autres avaient des cannes à pêche
Mais l’école, elle en veut pas
Un jour on s’est fâchés
On a tout brûlé, on a pas eu peur de l’enfer
Quand on s’est réveillés
Derrière des barreaux en fer
Pour toi
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s’égosillent
C’était : va jouer aux billes
C’était ma rue
Des espagnols qui n’osaient pas montrer
Qu’ils étaient de vieux réfugiés
Qu’avaient fui les cons et les rois
Dans cette rue y avait
Des français n’avaient pas de chance
Ils ont écrit “Vive la France”
Au fronton de leur maison
Dans cette rue y avait
Des portugais fiers comme
Les geôliers de la misère
Quelques arbres fruitiers
Et la pudeur de la terre,
C’était
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s’égosillent
C’était : va jouer aux billes
C’était ma rue
C’était pas Manille
Non c’était pas les Antilles
Le marteau ou la faucille
C’était ma rue
Les glaces à la vanille
Et les petites qui frétillent
Qui n’étaient pas si gentilles
C’était ma rue
Bonjour les anguilles
Les condés qui nous quadrillent
Mais c’était pas ma Bastille
C’était ma rue
Dans cette rue y avait
L’Afrique et son mea-culpa
D’avoir un autre dieu je crois
Y z’ont trouvé des cons et des croix
Dans cette rue y avait
Tous les ouvriers de la terre
Y z’ont construit des pieds à terre
Qu’ils n’habiteront jamais
Dans cette rue y avait
Des caravanes comme
Des chariots de la colère
Qu’ont pas peur de l’hiver
De la fureur de la terre
Dans cette rue je crois
Les enfants n’étaient pas de glace
Quand passait le camion de glace
On tirait des langues étrangères
On était dans les bois
On avait des arcs et des flèches
Quand d’autres avaient des cannes à pêche
Mais l’école, elle en veut pas
Un jour on s’est fâchés
On a tout brûlé, on a pas eu peur de l’enfer
Quand on s’est réveillés
Derrière des barreaux en fer
Pour toi
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s’égosillent
C’était : va jouer aux billes
C’était ma rue
Zebda
21:35 Publié dans coup de coeur, poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Charmant....
Écrit par : Thierry | samedi, 25 février 2006
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