mercredi, 15 mars 2006
MECENAT DE COMPETENCE, UN ECHANGE "GAGNANT-GAGNANT"
Lorsqu'on nous parle de mécénat d'entreprise, on pense souvent aux fondations d'entreprise qui patronnent des projets généralement culturels ou sportifs comme la Fondation Gan pour le cinéma, la Fondation La Française des jeux pour le sport ou encore la Fondation Cartier pour l'art contemporain. On pense aussi à un soutien financier pour une rénovation d'un musée, à un nom prestigieux associé à une exposition, un prix, une bourse ou un exploit. La culture restait d'ailleurs jusqu'à présent le domaine préféré des mécènes puisqu'elle représentait jusqu'à maintenant plus de la moitié du budget des mécénes.
Mais, ces dernières années, le mécénat a évolué vers une implication plus concrète dans la vie de la cité et dans des actions de solidarité de proximité, où, très souvent, le salarié est l'instigateur ou partie prenante de la démarche. Cela devient un mécénat "en nature", un mécénat technologique, un mécénat de compétence : L'entreprise met à disposition d'organisations d'intérêt général le savoir-faire professionnels de ses salariés pendant une période plus ou moins longue, pendant les heures de travail ou sur le temps libre.
Pour l'association bénéficiaire, cela permet d'acquérir à moindre coût des compétences nouvelles; et pour les entreprises, le mécénat sert à valoriser son image auprès des actionnaires, des milieux financiers ou des médias, ou aide à accompagner la pénétration commerciale de nouveaux marchés. Cela permet également des déductions d'impôts plus avantageuses depuis la loi du 1er août 2003 dont Jean-Jacques Aillagon a été l'initiateur : 60% dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaire hors taxe Les actions de mécénat sont donc désormais l'objet d'une réflexion stratégique dans beaucoup d'entreprises, qui d'ailleurs les maintiennent même en cas de restructuration.
L'exemple le plus récent de mécénat de compétence est celui de SFR, qui a lancé hier le statut de "collaborateur citoyen", dans le cadre d'un accord avec les partenaires sociaux, qui permet à un salarié de bénéficier d’absences rémunérées (jusqu’à 11 jours par an) pour s’investir dans une association engagée dans la protection de l’enfance, l’insertion des personnes handicapées ou l’aide à l’éducation et la formation Cette initiative n'est pas unique, mais jusqu'à présent elle consistait souvent à mettre à disposition à temps plein pendant 2, 3 ou 4 ans un petit nombre de salariés au service d’associations sociales ou humanitaires. Dans le cas de SFR, chaque année 50 salariés pourront bénéficier de ce nouveau statut. Il pourra être attribué pendant trois ans à une même personne. Dans le cadre du droit individuel à la formation, cette entreprise propose également des "formations citoyennes" pour devenir bénévole ou créer et développer son association. C'est donc une "dynamique" nouvelle qui peut ainsi être donnée aux engagements citoyens.
Bien sûr le mécénat n'est pas là pour faire les fins de mois d’un "Etat nécessiteux” et remplacer un gouvernement qui diminue drastiquement les aides aux associations, si vivantes et fertiles dans notre pays. Mais quand la stratégie commerciale de l'entreprise rejoint les engagements citoyens de ses salariés, on ne peut que se réjouir et souhaiter que ces initiatives se multiplient …
12:25 Publié dans chronique à gauche, coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Ben non, ce n'est pas à la "stratégie commerciale" de l'entreprise de s'occuper des banlieues et de fourger des téléphones pour se créer de nouveaux marchés. Ces fonds devraient passer par l'État pour une répartition la plus équitable possible. Le politique n'a pas à se décharger de ses responsabilité pour un économique dont les intérêts ne sont pas si généraux que ça.
Bien cordialement.
Écrit par : FF | mercredi, 15 mars 2006
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