samedi, 22 juillet 2006
un bien brave homme !
«Il fut une abbaye de l’ordre de Cîteaux
près de Leira, et appelée Poblet,
et un bien brave homme en fut l’abbé.
Puis Dieu en fit le chef de tout Cîteaux,
Et ce saint homme, avec d’autres, partit
En terre d’hérétiques, et bien les instruisit».
(Guillaume de Tudèle, La chanson de la Croisade)
Cet abbé, c'est Arnaud Amalric.
Prenant la tête de la croisade, il participe le 22 juillet 1209 au sac de Béziers. L'évêque de la ville tente de négocier, mais il revient avec la proposition suivante : Béziers sera épargnée si les catholiques consentent à livrer les hérétiques. Le marché est rejeté avec indignation par toute la population, y compris les catholiques qui marquent par ce refus la ferme volonté de préserver la liberté de leur ville. Les habitants de Béziers sont bien conscients qu'il s'agit de conserver leur indépendance face aux grands seigneurs du nord. Les croisés doivent bien comprendre que les catholiques du sud feront passer leurs intérêts nationaux avant tous les autres. Dès le départ, cette guerre religieuse prend un caractère de résistance nationale qu'elle gardera jusqu'au bout.
La légende dit que la ville prise, lorsqu'on lui demande comment distinguer les catholiques des hérétiques, Arnaud Amalric déclare «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens».
S'il n'est pas sûr qu'Arnaud Amaury a prononcé cette phrase, il sut se montrer digne d'une telle déclaration quand il écrivit au pape Innocent III : «Les nôtres, n'épargnant ni le sang, ni le sexe, ni l'âge, ont fait périr par l'épée environ 20 000 personnes et, après un énorme massacre des ennemis, toute la cité a été pillée et brûlée. La vengeance divine a fait merveille.»
Ce massacre, qui fit entre 20 000 et 60 000 morts, marqua le début de la "Croisade des Albigeois", qui se termina en 1244 par un autre bain de sang à Montségur, dans le Comté de Foix.
Mais toujours l'histoire se répète ...
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