lundi, 04 décembre 2006
Aujourd'hui Sainte Barbe
Bien que je sois maintenant complètement athée, je garde de ma jeunesse catholique de nombreuses traditions de cette période de l'avent, et chaque fête, pour moi devenue "païenne" est une source de souvenirs.
La première de cette période est la sainte Barbe, patronne des artificiers, des artilleurs et des mineurs, comme des Sapeurs Pompiers. Et les pompiers, les enfants adorent, si bien que le Père Noel distribue même aux tout petits une flopée de camions bien rouges!
La légende raconte que Barbara ou sainte Barbe aurait vécu au milieu du IIIe siècle à Nicomédie en Asie mineure, aujourd'hui Izmit, un port de Turquie, sur la mer de Marmara. Son père, un riche païen, un satrape du nom de Dioscore, voulut protéger sa virginité et l'enferma dans une tour à deux fenêtres. Mais au retour d'un voyage, Barbara lui apprit qu'elle avait percé une troisième fenêtre dans le mur de la tour pour représenter la Sainte Trinité et qu'elle était chrétienne. Furieux, le père la traîna devant le gouverneur romain de la province, qui la condamna à d'affreux supplices. Comme la fille refusait d'abjurer sa foi, le gouverneur ordonna au père de trancher lui-même la tête de sa fille. Dioscore la décapita le 4 décembre 235. Il alla ensuite à la cour, triomphant et fier de son zèle à servir l’Etat. C'est alors que la foudre vint le frapper et le réduisit en poussière, le consuma sans laisser de cendres. Quand les chrétiens vinrent demander le corps de la jeune fille, ils ne purent la nommer que comme «une jeune femme barbare». Et la tour, au cours des âges, a fini par se confondre avec une poudrière.
C'est donc la patronne de ma profession, fêtée surtout dans les endroits qui ont été confrontées à des catastrophes, les pays miniers du nord de la France en particulier. Et si quelques "anciens" rappelaient qu'autrefois cela donnait lieu à un jour de congé, cela n'était plus depuis les années 70 qu'un lointain souvenir dans mon entreprise. Mais lorsque j'ai travaillé en Italie il y a peu de temps encore, j'ai pu constater que cette tradition y était restée vivace dans l'usine de Collefero, qui est principalement une poudrerie, et dont l'existence a été ponctuée de plusieurs accidents mortels, dont le plus important en janvier 1938 couta la vie à 60 personnes et en blessa 1500 autres, ce qui est énorme pour cette ville de moins de 9000 habitants … Le jour de la Sainte Barbe, toute la ville se rassemble donc dans un même élan pour se souvenir des morts et des blessés de cette explosion encore dans tous les esprits.
Heureusement les traditions autour de cette journée ne sont pas toutes si tristes, et le 4 décembre, en Provence, on plante "Lou blad de santo Barbo" Cela représente les prémices de la moisson. Les soucoupes (1, 3, ou multiples de 3) orneront la table du gros souper de Noel, et doivent se conserver jusqu'à la Chandeleur. Si la germination se fait bien et si le blé est bien vert, l'année sera "granado".
En Alsace, on coupe des branches d'arbres fruitiers, en particulier de cerisiers, qui sont placées dans un vase empli d'eau. À partir de là il faut quotidiennement couper un petit bout du pied de la tige et renouveler l'eau. Si on observe bien ces recommandations, les branches fleurissent vers Noël et une belle floraison est signe d'abondance.
Mais puisse sainte Barbe mettre rapidement fin à l'œuvre de notre pompier pyromane national ...
et comme tout finit par des chansons ...
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