vendredi, 13 juillet 2007
L' Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) ne veut pas mourrir à 40ans !
Il y a 40 ans, le 13 juillet 1967, était crée l' Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) sur ordonnance du secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales chargé de l'emploi, Jacques Chirac, pour organiser l’intervention publique sur le marché du travail.
Elle prend le relais des Services Extérieurs du Travail et de la Main d'Oeuvre (SETMO) mis en place au lendemain de la seconde guerre mondiale. L'ANPE, est un office autonome qui a pour mission de recenser les emplois disponibles et de venir en aide aux 300 000 chômeurs que compte alors la France en leur proposant travail ou formation.
L'an dernier ... avec 3,8 millions de demandes pour 3,5 millions d'offres collectées, l'ANPE a proposé chaque jour entre 160 000 et 310 000 offres d’emploi, presque autant que le nombre total de chômeurs en 1967 !
Oui, mais ... dans la lettre de mission adressée cette semaine à Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy a demandé à sa ministre de l'Economie, des finances une fusion rapide de l'ANPE et de l'Unedic, pour, dit-il, procéder "sans tarder, à la création d'un grand service public de l'emploi capable d'aider les chômeurs à retrouver un travail beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui", en associant, le cas échéant, des partenaires privés ...
Dit comme ça, ça semble parfait, mais n'est-ce pas tout simplement le passage d'une logique de "moyens" (humains, sociaux, économiques, ...) à une logique de "résultats" et de traitement purement comptable du chômage ?
Et puis cette fusion parait complètement irréaliste. Car il n'y a que deux solutions : soit on enlève aux partenaires sociaux la gestion paritaire de l'Unedic, on l'étatise et heureusement les syndicats s'y opposent formellement. Soit c'est l'ANPE qui passe sous gestion paritaire, et on voit mal le gouvernement l'accepter. Le vrai enjeu, c'est leur complémentarité, au bénéfice des chômeurs.
En fusionnant l'ANPE avec l'Unedic, Sarkozy sera-t-il son fossoyeur en 2007?
En 1998, Anne Sylvestre chantait la "java des assediques"
les paroles sont à l'annexe !
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mercredi, 11 juillet 2007
Hommes sous linceul de silence
Camarade,
es-tu vacciné contre toutes maladies toutes?
es-tu tamponné pour l'emballage et l'amour
pour donner
ton sang ta voix tes muscles ton corps
pour la prospérité de leur industrie
pour le bien-être de tous notre humanité
pour rapporter des devises et venir raconter aux autres que là-bas... Ah! là-bas... ce n'est pas comme ici là-bas à Gennevilliers Aubervilliers ou Argenteuil cabanes plombées par treize par sept entassés dans votre fraternité votre solitude votre silence entre le feue et l'usine
avec vos sexes en berne
avec votre désir à jamais refoulé
même pas pour ramasser une infection vénérienne courante
Non, pas de putains pour les Nor'af
Assassine en toi l'Arabe
Tu es porteur de germes de barbarie
ressuscite en un autre corps en une autre peau
on te veut
comme nos caisses d'oranges
comme nos caisses de conserves
on te veut
sans visage sans regard sans nom sans famille
sans enfants
sans désir sans désir on te veut
brute et force
absolu comme un chiffre
en unité de bulldozer
en bras métalliques
mains calleuses
en acier en fer marchandise courante
et surtout
refusé au souvenir
camarade.
Il est une place
presqu'île dans le silence
où des hommes viennent accrocher le soleil
dans l'indifférence des remparts
et le refus des autres
une ombre sort un œil
et le pose sur la natte
corps à vendre
pièce maîtresse d'un arsenal dur
et des mains dans les fers
j'ai un front pour casser vos pierres
de l'acier pas de la chair
Sur ma vie j'ai prélevé des jours
pour miner votre sommeil
pour pâlir vos rêves
pour polluer l'air
et assurer votre mort
violente
Je puise encore dans la réserve des mots-torpilles
des serpents à sonnette
des nids de violence
pour vous préparer un lit dans l'étang cancéreux
attendez pour savoir
vos larmes n'auront pas le temps de conjurer le ciel.
à l'apparition de la lune les hommes ramassent leur corps
et s'en vont le rectifier à la mer.
Tahar Ben Jelloun
Hommes sous linceul de silence
Publié en 1970 aux éditions Atalantes
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