samedi, 30 juin 2007
Rien n'est plus beau que le montage d'un chapiteau.
"Je n'ai jamais compris que l'on puisse dire "Quel cirque!" pour évoquer une pagaille, alors que rien n'est plus organisé que le cirque.
Ou " Il fait le clown ", jeté avec mépris, alors que rien n'est plus sérieux qu'un clown.
Heure par heure, tout est minuté, étudié, depuis des décennies.
Modernisme, progrès sont des mots qui n'ont pas cours au cirque.
Rien n'est plus beau que le montage d'un chapiteau, plus émouvant que ces heures de travail.
Pour quelques moments d'oubli, de bonheur.
Quand, après le spectacle, comme un film qui se déroule à l'envers, on fait le démontage, qu'il ne reste qu'un rond de sciure dans un espace infini.
Ce rond est notre paradis.
On se dit qu'on a de la chance de faire partie de ce monde de baladins, de saltimbanques.
Tant que nous existons tout n'est pas perdu."
Annie Fratellini
Il y a 10 ans, Annie Fratellini disparaissait à soixante-quatre ans des suites d’un cancer. Annie Fratellini avait de qui tenir! Elle faisait partie d’une dynastie de véritables gens du voyage. Elle était l'arrière petite fille de Gustavo Fratellini, le fondateur de la dynastie, la petite fille de Paul, et la petite nièce de Louis, François et Albert Fratellini. Son père, Victor Fratellini, était trapéziste et clown, sa mère Suzanne était la fille de Gaston Rousseau, qui fut directeur du Cirque de Paris. C’est sur la piste du cirque Médrano qu’Annie avait fait ses premiers pas en 1948. On peut la voir en équilibre sur une boule, jouant du saxo.
Avec son mari l'acteur Pierre Etaix, elle avait créé l'École Nationale du cirque Annie Fratellini, en 1974. L'école Fratellini lui survit, sa fille, Valérie Fratellini, trapéziste et écuyère, ayant décidé de reprendre le flambeau il y a quelques années.
21:25 Publié dans souvenirs | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
vendredi, 29 juin 2007
Question à deux balles pour le week-end… chez la Bourrique
22:12 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
signez la pétition pour le maintien de l'émission "La Bande à Bonnaud"
20:55 Publié dans coup de gueule, mobilisation | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mercredi, 27 juin 2007
"Le Soleil vêt de noir le bel or de ses feux ; Le bel œil de ce monde est privé de ses yeux."
(dans Jugement, de Théodore Agrippa d' Aubigné)
L'été arrive, et avec lui les incendies. Hier, l'un d'eux a parcouru 500 hectares dans le Var. Il pourrait être dû à un jet de mégot depuis une voiture, selon la justice ...
Je suis née un mois avant le grand incendie d'août 1949 dans la forêt girondine. C’était une année d’extrême sécheresse. Parti d'une scierie forestière de Saucats, le feu faisait rage autour de Bordeaux et, attisé par le vent, dévorait la forêt, sans doute mal entretenue pendant les années de guerre. Et puis, racontera-t-on longtemps, de vieilles querelles, des rancœurs ... La commune de Saucats envoya immédiatement l'unique engin de défense qu'elle possédait à cette époque, une ancienne autochenille Citroën rescapée du raid Paris-Pekin qui, à la vitesse de 10 km/heure, mit plus d'une heure pour atteindre le feu et déverser ses 600 litres d'eau. Le deuxième jour, les pompiers, les habitants des communes avoisinantes et les soldats du contingent appelés en renfort furent surpris et encerclés par les flammes ... l’incendie fit 82 victimes, et détruisit 140 000 ha ...
On m'a raconté que la fumée plongeait Bordeaux dans l’obscurité et obligeait les voitures à circuler tous phares allumés. Partout dans le département les habitants étaient sur le qui-vive. Ils regardaient avec appréhension les cendres venues du ciel qui tombaient sur les toitures et les jardins. Craignant le pire, ils avaient préparé à tout hasard des tuyaux d’arrosage et rempli des seaux d’eau ... A Andernos où mes grands parents passaient leurs vacances, la population très inquiète fuyait vers la plage avec bagages et provisions.
De 1942 à 1949, c'est au total 250 000 hectares de forêts qui sont détruits dans les Landes, et un député socialiste Charles Lamarque-Cando jouera un rôle primordial dans la création du corps des sapeurs-pompiers forestiers ainsi que dans celle du fonds forestier national. Aujourd'hui la Gironde et les Landes se sont équipés de casernes de pompiers avec des engins performants et du personnel permanent, régulièrement entraîné, et les chemins d’accès à la forêt sont entretenus et débroussaillés. Partout, des miradors permettent de scruter les départs de feu et d'intervenir rapidement.
J'ai passé une partie des weekends et des vacances de mon adolescence dans ces Landes girondines, marquées par le feu. J'y ai fumé mes premières (et dernières) cigarettes, mais jamais il ne nous serait venu à l'idée de jeter nos mégots n'importe où ! Les restes calcinés des pins, le monument de Cestas étaient là pour nous rappeler qu'on ne joue pas impunément avec le feu !
19:30 Publié dans souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 26 juin 2007
Des clochers pour Framboisine
Retour d'un week end lotois, pour le baptème de Julie
Et pour Framboisine, et aussi pour Hélène, quelques clochers de la région
Carnac-Rouffiac, notre village ...
Cambayrac et l'un des clochers_murs typiques du coin
Montcuq, un peu plus au sud
ou Les Arques (et les sculptures de Zadkine ...) plus au Nord !
Et bien sûr la Cathédrale de Cahors
00:35 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
dimanche, 24 juin 2007
Éloge et pouvoir de l'absence
Je ne prétends point être là, ni survenir à l'improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne,
Ni répondre aux censeurs, de ma voix; aux rebelles, d'un œil implacable; aux ministres fautifs, d'un geste qui suspendrait les têtes à mes ongles.
Je règne par l'étonnant pouvoir de l'absence. Mes deux cent soixante-dix palais tramés entre eux de galeries opaques s'emplissent seulement de mes traces alternées.
Et des musiques jouent en l'honneur de mon ombre; des officiers saluent mon siège vide; mes femmes apprécient mieux l'honneur des nuits ou je ne daigne pas.
Égal aux Génies qu'on ne peut récuser puisqu'invisibles,- nulle arme ni poison ne saura venir ou m'atteindre.
Victor Segalen
21:03 Publié dans poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
samedi, 23 juin 2007
Ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, danger ! suite ...
Mais qui peut donc fait partie du "GHN" ? Le groupe de haut niveau se compose de 29 personnes. Tout d’abord de 4 membres de la Commission européenne : Günter Verheugen (vice-président et commissaire à l’Entreprise et à l’Industrie), Stavros Dimas (Environnement), Neelie Kroes (Concurrence) et Andris Pielbags (Energie). Quatre ministres font aussi partie du GHN : le ministre autrichien de l’Économie et du Travail, son homologue allemand, le ministre finlandais du Commerce et son confrère britannique.
Par ailleurs, ce groupe comprend en majorité des industriels, des membres de la société civile et d’instances de régulation nationales, soit 21 personnes. Aux côtés du PDG de Lafarge (Bertrand Collomb), on trouve, entre autres, l’ancien président du MEDEF et actuel dirigeant de son équivalent à l’échelle européenne, Ernest-Antoine Seillère, les entreprises nucléaires AREVA (Anne Lauvergeon) et Siemens (Eduard G. Krubasik), d’autres responsables d’entreprises telles que BP, Endesa ou Distrigas, alors que le secteur des énergies renouvelables ne compte aucun représentant ... Quant aux autres composantes de la société civile, on note la participation du WWF, d'une agence suédoise de protection de l’environnement, mais il n'y a aucun représentant d'une organisation de protection des consommateurs (on ne peut pas dire que la "Dutch Competition Authority" hollandaise en soit une ...), et un seul représentant syndical fait partie de ce groupe, il s’agit de John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats !
00:20 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
vendredi, 22 juin 2007
Ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, danger !
On nous serine que le 1er juillet, nous aurons la liberté de choisir notre fournisseur d'électricité et de gaz en faisant jouer la concurrence.
GDF en profite pour nous proposer un nouveau contrat "à prix du marché". Bien sûr dans un premier temps ces contrats seront alléchants, mais ensuite que se passera-t-il ? La logique du marché voudrait que les prix de l’énergie baissent avec le jeu de la concurrence. Pourtant, si cela peut être vrai dans le reste de l'Europe, on peut avoir quelques doutes pour la France, dont les tarifs réglementés sont parmi les plus bas d’Europe. En clair, les fournisseurs alternatifs vont difficilement pouvoir s’aligner sur le long terme, d'autant qu'il leur faudra investir massivement dans des centrales ! Et dans ce cas, pourquoi EDF ou GDF n'augmenteraient-ils pas leurs tarifs sensiblement au même niveau que leurs concurrents, même s'ils ont moins besoin d'investir puisqu'ils disposent d'un réseau déjà constitué ... que nous avons payé ?
Depuis le 1er juillet 2004, les entreprises qui ont choisi de sortir du tarif réglementé en ont fait l'amère expérience, y compris s'ils ont choisi de rester chez EDF ! Ce qu’on a observé, c’est d’abord des prix libres largement inférieurs aux tarifs réglementés. Et au fur et à mesure, une augmentation très sensible des prix, jusqu'à 60 %.
Et en plus, si on décide de quitter l’offre régulée d’EDF ou GDF ou de notre entreprise locale de distribution (régie, SEM, ...), dont les prix sont fixés par l’Etat, et de souscrire à une offre dérégulée, attention, ce choix est irréversible ! Cela signifie qu’une fois que l'on a quitté l’offre régulée, on ne peut plus jamais y souscrire.
Pire, GDF et EDF se moquent de nous !!! En effet, si on déménage et si notre prédécesseur a choisi un contrat dérégulé, on ne pourra plus souscrire un contrat régulé, même si nous en avions un dans notre ancien logement, puisque les contrats resteront appliqués à la résidence et non plus souscripteurs !!!
Encore plus fort, si vous êtes propriétaire, et que vous avez un locataire qui décide de "sortir" des tarifs réglementés, le compteur (appelé Point de Livraison) sera déclaré "élu". Vous ne pourrez plus jamais prétendre à un prix réglementé sur ce point de livraison, ni vous, ni les locataires suivants ... Le propriétaire peut-il s'y opposer ? Je ne crois pas. La seule solution est que le propriétaire soit destinataire de la facture et qu'il refacture à son locataire les charges d'électricité et/ou de gaz, ce qui n'est pas toujours évident.
Gageons que dans quelques temps, on demandera avant de louer ou acheter "est-ce que ce logement est au tarif réglementé ?"
14:05 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 14 juin 2007
Commune présence
Tu es pressé d'écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,
Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.
Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.
René Char
Le Marteau sans maître, 1934
René Char est né il y a cent ans, le 14 juin 1907
02:50 Publié dans poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mardi, 12 juin 2007
Il parait que je devais payer moins d'impôts ...
Je viens de faire ma déclaration de revenus sur internet. Un peu étonnée d'avoir à payer plus alors que mes revenus de préretraitée n'ont évidemment pas bougé, j'ai décidé de regarder tout ça en détail. J'ai donc calculé ce que j'aurais payé avec l'ancienne méthode et la nouvelle, qui soit disant devait réduire de 8% mes impôts. Résultat, j'aurai à payer 3% de plus.
Où est le schmilblick, me direz-vous ? eh bien tout simplement parce que l'abattement de 10% sur les revenus est plafonné pour nous les "vieux" à un niveau plutôt bas, ce qui veut dire qu'avec le découpage des tranches, lorsque nous avons une pension de l'ordre de 3 000 euros par mois, nous paierons davantage pour que quelques riches héritières puissent percevoir de confortables chèques de plusieurs millions d'euros au titre d'un trop perçu fiscal suite à l'instauration du bouclier fiscal.
Il y a plus malheureux que moi allez-vous rétorquer ... certes, mais je n'ai tout de même pas l'impression de faire partie des "riches" ! Surtout quand notre génération doit aussi payer à la fois pour ses enfants en situation souvent précaire, et pour ses parents dont les dépenses liées à la dépendance dépassent les revenus !
A quand une révolte des papis et mamies ?
14:19 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |