dimanche, 30 avril 2006
" Les yeux des bêtes sont remplis des choses qu'elles ne peuvent pas dire. "
Elise va avoir 16 ans 1/2; un age canonique pour une chienne de sa taille. Duke, son vieux compagnon a lui aussi vécu plus de 16 ans avant de mourir d'une crise cardiaque il y a un peu plus d'un an. Ma maison doit être bonne pour la gente canine …
Mes nièces ont donc essayé la semaine dernière de me persuader de leur réserver un petit de Vanille, leur chienne labrador. Le père est lui aussi un champion et avec de tels parents je ne risque donc pas de dysplasie des hanches ou de tare oculaire. Mais non, pas question … j'adore les chiens, surtout les gros, mais basta, je vais souffler un peu après Elise !
Et puis comment contraindre ma "petite vieille" percluse de rhumatisme à supporter les bousculades d'un chiot plein d'énergie qui viendra sans cesse lui sauter dessus pour jouer, alors qu'elle doit souvent bander tous ses muscles pour arriver à se mettre debout, ses pattes flageolant pendant quelques secondes comme on le voit faire par un jeune veau qui se met debout pour la première fois, et sa grande queue lui servant de balancier pour ne pas tomber.
Après la mort de Duke, mon lit était devenu sa tanière et elle y passait pratiquement toutes ses journées à somnoler. Mais dès qu'elle entendait ma clé dans la serrure, elle se précipitait pour m'accueillir. Mais peu à peu, monter et descendre les escaliers était devenu une épreuve, surtout le matin quand les muscles sont engourdis, et je la voyais tourner en rond pendant de longues minutes avant de se lancer. Et puis, un jour, fini, elle avait décidé que ce n'était pas possible, qu'il valait mieux rester en bas plutôt que de prendre trop de risques! Depuis, elle ne quitte plus le canapé …
Comment lui imposer aussi un jeune compagnon glouton qui lorgnera sur sa gamelle alors qu'elle aime maintenant prendre son temps pour manger et attendre d'être bien sure que je ne vais pas lui donner quelque reste de mon assiette pour se décider à attaquer sa gamelle. Quand nous allons à Bordeaux, elle préfère d'ailleurs ne pas manger pendant quelques jours plutôt que d'engloutir sa gamelle pour éviter que Vanille et des 2 chats ne la lui chipent!
22:10 Publié dans Elise | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 21 avril 2006
A pied à l'école, à pedibus
Alors, aller à l’école à pied, saugrenue comme idée, non ? Appelez cette activité "Pédibus", mettez des chasubles fluos aux parents encadrant des groupes d’enfants allant à pied à l’école, et vous comprendrez mieux ce qui se passe dans un nombre croissant de communes depuis quelques mois ! Pas de moteur, mais des parents accompagnateurs à tour de rôle, une ligne, des arrêts, un horaire, un véritable "bus de ramassage scolaire pédestre" … Tout pour se rendre à l’école et en revenir sous surveillance, sans danger et sans polluer.
22:55 Publié dans à méditer | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
mardi, 18 avril 2006
Simplification
Le chaud, le froid, les arbres, les montagnes, les animaux, les fleurs, les rivières, les cailloux, les bulles; les hommes, les villes, les livres, les véhicules, la nourriture, les yeux, les films
Bref, si on tasse toutes ces choses dans un cube bien étanche, il restera encore :
Les balais, les roues dentées, les nids d'oiseaux, les nuages, les bébés, les routes, les courants d'air, les médicaments.
Et si on rajoute tout cela à ce qui stagne déjà dans le cube, il restera encore :
Les stylos à bille, Saturne, les coquilles d'escargot, les extra-terrestres, les futurs livres, les graines.
Et si on insiste, si on ramasse tous les objets vivants ou morts pour les fourrer dans le cube, on aura encore oublié :
Les momies, les châteaux-forts, les feuilles mortes, les plumes, les bouées, les fossiles, les écorces, les neiges éternelles.
Et si on s'obstine, si on aspire tout cela, on verra errer encore :
Les fractions d'idées, les univers calfeutrés, les horizons défaits.
Et si l'on arrive – par quel exploit! – à concentrer tout cela dans le cube, il sera toujours possible d'entendre :
Les chocs des vents contraires, les gémissements des îles, le cri de la pesanteur.
Et si – quelle performance ! – on enregistre tous ces bruits jusqu'à les neutraliser, il restera encore :
Le silence, c'est-à-dire la lourde digestion du monde.
Jean-Luc Coudray
(Nona)
éditions L'amourier
22:52 Publié dans coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 15 avril 2006
Chant sur le berceau
Je veille. Ne crains rien. J'attends que tu t'endormes.
Les anges sur ton front viendront poser leurs bouches.
Je ne veux pas sur toi d'un rêve ayant des formes
Farouches ;
Je veux qu'en te voyant là, ta main dans la mienne,
Le vent change son bruit d'orage en bruit de lyre.
Et que sur ton sommeil la sinistre nuit vienne
Sourire.
Le poète est penché sur les berceaux qui tremblent ;
Il leur parle, il leur dit tout bas de tendres choses,
Il est leur amoureux, et ses chansons ressemblent
Aux roses.
Il est plus pur qu'avril embaumant la pelouse
Et que mai dont l'oiseau vient piller la corbeille ;
Sa voix est un frisson d'âme, à rendre jalouse
L'abeille ;
Il adore ces nids de soie et de dentelles ;
Son coeur a des gaîtés dans la fraîche demeure
Qui font rire aux éclats avec des douceurs telles
Qu'on pleure ;
Il est le bon semeur des fraîches allégresses ;
Il rit. Mais si les rois et leurs valets sans nombre
Viennent, s'il voit briller des prunelles tigresses
Dans l'ombre,
S'il voit du Vatican, de Berlin ou de Vienne
Sortir un guet-apens, une horde, une bible,
Il se dresse, il n'en faut pas plus pour qu'il devienne
Terrible.
S'il voit ce basilic, Rome, ou cette araignée,
Ignace, ou ce vautour, Bismarck, faire leur crime,
Il gronde, il sent monter dans sa strophe indignée
L'abîme.
C'est dit. Plus de chansons. L'avenir qu'il réclame,
Les peuples et leur droit, les rois et leur bravade,
Sont comme un tourbillon de tempête où cette âme
S'évade.
Il accourt. Reviens, France, à ta fierté première !
Délivrance ! Et l'on voit cet homme qui se lève
Ayant Dieu dans le coeur et dans l'oeil la lumière
Du glaive.
Et sa pensée, errante alors comme les proues
Dans l'onde et les drapeaux dans les noires mêlées,
Est un immense char d'aurore avec des roues
Ailées.
Victor Hugo
L'art d'être grand-père
07:05 Publié dans Hugo...mania, poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
vendredi, 14 avril 2006
Cheeta, un senior à part
Cheeta a fêté dimanche son anniversaire avec un gâteau sans sucre. Pour ceux qui s’en souviennent, Cheetah est la fidèle compagne de liane de Johnny Weissmuller, alias Tarzan, dans les films homonymes produits dans les années 30, avant de prendre sa retraite en 1967 à l'âge de trente cinq ans.
Habituellement, les chimpanzés vivent une quarantaine d'années à l'état sauvages, et un peu plus de 50 ans en captivité. A 74 ans, retiré à Palm Spring près de Los Angeles, Cheeta est le chimpanzé le plus vieux au monde. Pourtant dans sa jeunesse, il n'a pas toujours été sage, aimant particulièrement la bière et les cigares. Mais aujourd'hui, même s'il reste en forme, Cheeta est diabétique et doit suivre un régime composé des fruits frais, des légumes, et de pâtée spéciale, toutefois son gardien Dan Westfall lui fait parfois faire un petit tour en voiture et lui offre alors un hamburger et un coca.
L’ancien partenaire de Tarzan passe désormais son temps à jouer à des jeux pour enfants, à feuilleter des magazines, à regarder la chaîne animalière et les dessins animés, mais aussi à peindre des toiles aux couleurs lumineuses qui, certificat d'authenticité à l'appui, sont vendues 125 $ pour financer la réserve de primates dans laquelle il vit.
02:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 11 avril 2006
Boui abaisso - Quand ça bouille tu baisses!
"La bouillabaisse, c'est du poisson avec du soleil". disait Alfred Capus. Lorsque les pécheurs des calanques entre Marseille et Toulon faisaient chauffer au bord de l'eau un chaudron rempli d'eau de mer pour y faire cuire les poissons abîmés et donc invendables, ils ne se doutaient pas que les chefs de restaurants du Vieux port de Marseille dispenseraient un jour des cours de "bouillabaisse" ouverts aux autochtones pour 110 € par personne, mais aussi aux touristes de passage en anglais, en chinois et en japonais! Du choix des Rascassouiro, Escourpe, galinettes et autres fielas sur le marché aux poissons jusqu'à l'élaboration du précieux met dans l'ambiance feutrée d'un restaurant réputé du cru, les gastronomes amateurs commentent, "avé l'accen", les différentes étapes de la divine recette. Heureusement la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (ouf j'ai réussi à l'écrire !!!) impose un étiquetage avec les noms scientifiques qui permet à tout le monde de se comprendre, l'espéranto des cuisiniers en quelque sorte …
Bien sûr la soupe originelle des pêcheurs a été améliorée au fil du temps pour devenir une "bouillabaisse riche" et il y a autant de variantes que de cuisiniers à Marseille. Toutefois il y a des règles de base que l'on ne saurait transgresser sans encourir les foudres des autochtones. Selon la charte de la bouillabaisse établie en 1980, celle-ci doit comprendre au minimum 4 espèces parmi les suivantes : rascasse, rougets grondin, congre en tranches, saint-pierre, pajot, sans oublier le Chapon, la rascasse rouge dont la chair blanche et ferme est assez proche de celle du ... homard. Bien sûr on ne met pas de loup, de dorade ni de langouste ! Si vous mettez des vives, attention aux 3 petits aiguillons venimeux qu'elles ont sur le nez; le mieux est de laisser le poissonnier les retirer lui-même. En cas de piqûre, un seul et grand remède : il faut appliquer sur la plaie de l'ammoniaque pure très rapidement, même chose pour la piqûre de rascasse. Remède de bonne femme très efficace à défaut d'un médicament approprié bien évidemment.
N'oubliez pas le fenouil sec, le safran, le zeste d'Orange Séché. Certains rajoutent des pommes de terre qui doivent cuire avec les poissons dans le bouillon. Une chose est sure, le poisson doit arriver entier sur le plat et être découpé devant les convives. La bouillabaisse s'accompagne également d'une sauce : la rouille et de croûtons frottés à l'ail.
A chantonner pour faire encore plus couleur locale la chanson de Fernandel : La Bouillabaisse
Pour les cours, Renseignements et réservation à l'Office du Tourisme de marseille. Tel : 04 91 13 89 00. vite, le prochain cours est le 13 avril
11:43 Publié dans petit conte culinaire | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
dimanche, 09 avril 2006
Bonnet d'âne au parti nationaliste hindou du Bharatiya Janata
Rien d'étonnant dans ce pays éminemment machiste où des inscriptions publicitaires sur les murs proposent encore "Dépensez 500 roupies, sauvez-en 500 000" : dépensez 500 pour une échographie et économisez 500 000 de dot ! "Elever une fille c’est comme arroser le jardin de son voisin", dit en effet un proverbe indien … pourtant la loi indienne interdit de pratiquer des échographies uniquement pour connaître le sexe du futur enfant mais selon une étude publiée en janvier par la revue médicale britannique The Lancet, 10 millions de filles auraient été avortées en Inde depuis 20 ans.
Heureusement, et c'est une première, le docteur Anil Sabani et son assistant Kartar Singh ont été condamnés à deux ans de prison pour avoir révélé à une femme enceinte le sexe de son fœtus, ce qui est illégal. Lors de la consultation, le docteur Sabsani avait proposé à la femme de lui révéler le sexe de son bébé pour 1500 roupies de plus. Des preuves vidéo et audio montrent le Dr Sabani en train de dire à une patiente qui avait accepté de jouer le rôle du « leurre », qu’elle était enceinte d’une fille et qu’il allait "s’en occuper"… "Ce verdict est un grand encouragement pour tous ceux qui luttent pour sauver les bébés filles et défendent les femmes", affirme Nidhi Chugh, de l'organisation non gouvernementale Saheli
Souhaitons qu'elle ait raison …
11:45 Publié dans Bonnet d'âne | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
vendredi, 07 avril 2006
Germaine Tourangelle
Cette gerbe est pour vous Manon des jours heureux,
Pour vous cette autre, eh ! oui, Jeanne des soirs troublants.
Plus souple vers l'azur et déchiré des Sylphes,
Voilà tout un bouquet de roses pour Thérèse.
Où donc est-il son fin petit nez qui renifle ?
Au paradis ? eh ! non, cendre au Père-Lachaise.
Plus haut, cet arbre d'eau qui rechute pleureur,
En saule d'Orphélie, est pour vous, Amélie.
Et pour vous ma douceur, ma douleur, ma folie !
Germaine Tourangelle, ô vous la plus jolie.
Le fluide arc-en-ciel s'égrenant sur mon coeur.
Paul FORT
(Ballades françaises - 1913)
23:47 Publié dans poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
mercredi, 05 avril 2006
Cortège Pour un Enterrement
10:25 Publié dans chronique à gauche | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
dimanche, 02 avril 2006
Le hussard du chef de l'Etat ?
Eh bien le Premier ministre vient de rentrer dans l'Histoire... des petits soldats de plomb dans une boutique de figurines du Palais-Royal, à Paris. "Il y a un peu de totalitarisme dans ce que le Premier ministre fait en ce moment, donc ça correspond bien", déclare le responsable de la boutique "Les Drapeaux de France", prestigieuse maison fondée il y a 55 ans.
Ce soldat cherche toujours preneur au prix de 200 à 230 euros.
L'autre caricature, celle de son rival Nicolas Sarkozy, serait moins réussie ...
Mais le hussard n'est pas près de nous faire marcher au pas (cliquer ici) …
16:25 Publié dans chronique à gauche, rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |