mercredi, 31 janvier 2007
"Notre-Dame de la Tuyauterie"
Ce mercredi, le Centre national d'art et de culture Georges Pompidou (dit Beaubourg) fête ses 30 ans. Il a été inauguré le 31 janvier 1977, par Valéry Giscard d'Estaing en présence du Premier ministre, Raymond Barre, de Mme Pompidou et de nombreuses personnalités : un bâtiment réunissant un musée d'art moderne, une bibliothèque nationale et l'Institut de rechercher et de création artistique (IRCAM) ... et des tuyaux multicolores ! L'architecture du Centre suscite en effet une vive polémique : canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tout ce qui est traditionnellement dissimulé est ici volontairement montré à la vue de tous, d'où son surnom, "Notre-Dame de la Tuyauterie". Mais cette architecture controversée démolit l'image d'un bâtiment culturel qui fait peur. Le Centre, prévu pour cinq mille visiteurs quotidiens, en accueillera finalement cinq fois plus. La plupart des 180 millions de visiteurs accueillis depuis 1977 viennent pour voir les grandes expositions sur l’art, mais la Bibliothèque publique d’information et sa médiathèque bat aussi des records d’affluence.
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mardi, 30 janvier 2007
JUSTESSE DE GEORGES DE LA TOUR
L'unique condition pour ne pas battre en interminable retraite était d'entrer dans le cercle de la bougie, de s'y tenir, en ne cédant pas à la tentation de remplacer les ténèbres par le jour et leur éclair nourri par un terme inconstant.
Il ouvre les yeux. C'est le jour, dit-on. Georges de La Tour sait que la brouette des maudits est partout en chemin avec son rusé contenu. Le véhicule s'est renversé. Le peintre en établit l'inventaire. Rien de ce qui infiniment appartient à la nuit et au suif brillant qui en exalte le lignage ne s'y trouve mélangé.
Le tricheur, entre l'astuce et la candeur, la main au dos, tire un as de carreau de sa ceinture ;
des mendiants musiciens luttent, l'enjeu ne vaut guère plus que le couteau qui va frapper ;
la bonne aventure n'est pas le premier larcin d'une jeune bohémienne détournée ;
le joueur de vielle, syphilitique, aveugle, le cou flaqué d'écrouelles, chante un purgatoire inaudible.
C'est le jour, l'exemplaire fontainier de nos maux. Georges de La Tour ne s'y est pas trompé.
René Char - 26 janvier 1966
Georges de La Tour est mort le 30 janvier 1652
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Alors comment s'appellent-elles ?
Vous les connaissez très certainement... Ce sont les trois Fées du conte de Charles Perrault de 1695, ou de celui des frères Grimm entre 1812 et 1815, mais aussi les non moins célèbres Fées du film de Walt Disney : La Belle aux Bois Dormant qui date du 29 janvier 1959.
Alors comment s'appellent-elles ?
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jeudi, 25 janvier 2007
Mis à part les cadres, tout l'ensemble ne vaut pas plus de 5 £, et seulement pour le plaisir d'en faire un feu de joie.
Il est difficile, en 1939, alors qu'une exposition du centenaire de Cézanne se fait au bénéfice d'un grand hôpital, et qu'une foule d'admirateurs, d'adorateurs soumis, se presse chaque jour dans la galerie, d'imaginer la violence des réactions que provoquèrent ces tableaux il y a moins de trente ans. Les œuvres sont les mêmes; c'est le public qui a changé. Mais le fait n'est pas douteux. Le public de 1910 fut secoué par des paroxysmes de colère et de rire.
On allait de Cézanne à Gauguin, et de Gauguin à Van Gogh, on passait de Picasso à Signac, et de Derain à Friesz, et on éclatait de fureur. C'était une plaisanterie, c'était se moquer du monde. Une grande dame exigea qu'on raye son nom du comité. Un gentleman, devant un portrait de Mme Cézanne par le peintre, se mit à rire si fort, selon Desmond McCarthy, «qu'on dut le faire sortir et l'obliger à prendre l'air durant cinq minutes.
De belles dames firent tinter un rire artificiel et argentin.» Le secrétaire dut apporter un registre pour que le public puisse se plaindre par écrit. Pas moins de quatre cents personnes par jour visitèrent la galerie, et exprimèrent leurs opinions non seulement dans le registre du secrétaire, mais aussi dans des lettres au directeur lui-même. Cette peinture était scandaleuse, anarchiste et puérile. C'était une insulte au public britannique, et l'homme qui était responsable de cette insulte était soit un idiot, soit un imposteur, soit un gredin. Des caricatures d'un monsieur à la bouche grande ouverte et aux cheveux très ébouriffés parurent dans les journaux. Des parents envoyèrent des gribouillages de leurs enfants en affirmant qu'ils étaient très supérieurs aux œuvres de Cézanne. Cette tempête d'injures inquiéta vraiment Roger Fry, dit Mr. McCarthy.
Les critiques se montrèrent naturellement plus mesurés dans leurs reproches, mais ils restaient perplexes. Un seul critique londonien, sir Charles Holmes, selon Mr. McCarthy, prit le parti des postimpressionnistes. Le plus influent, le plus écouté, le critique du Times, écrivit ceci: «Lorsque [Roger Fry] place sous son autorité une exposition de ce genre, et laisse entendre qu'il considère les œuvres de Gauguin et de Matisse comme le fin mot de l'art, il est à craindre que d'autres commentateurs moins sincères suivront ses traces, et s'efforceront de persuader le public que les postimpressionnistes sont des gens bien, et que leur art est la chose qu'il faut admirer. Ils accuseront sans doute ceux qui ne sont pas d'accord avec eux d'être des réactionnaires de la pire espèce.
Il est légitime d'aller au-devant de ces accusations, et de déclarer que nous sommes convaincus que cet art en soi est un flagrant exemple de réaction. Il prétend à la simplicité, et pour simplifier il rejette toute la technique que les maîtres du passé ont longuement acquise, développée et transmise. Il reprend tout au début - et s'arrête là où s'arrêterait un enfant... L'art vraiment primitif est séduisant parce qu'il est spontané: mais cet art-là est calculé - c'est le refus de tout ce que la civilisation a accompli, le bon comme le mauvais... C'est encore la vieille histoire de l'époque de Théophile Gautier - le but de l'artiste doit être d'épater le bourgeois et surtout pas de lui plaire! Un tel but est parfaitement atteint par le peintre Henri Matisse, de la main de qui nous avons un paysage, un portrait et une sculpture. Nous aurions pu avoir davantage, mais il paraît que toutes ses œuvres appartiennent à une riche famille parisienne, qui sans doute s'en est tellement entichée qu'elle ne veut rien prêter. Trois œuvres suffisent pour nous permettre d'évaluer la profondeur de la chute, nous ne dirons pas depuis les maîtres anciens, mais depuis trois idoles d'hier - depuis Claude Monet, depuis Manet, et depuis Rodin.» Finalement, le critique du Times en fait appel au Temps - «le seul classificateur impeccable» - qui, conclut-il assez étourdiment, confirmera son verdict. [...]"
La vie de Roger Fry de Virginia Woolf
traduit de l'anglais par Jean Pavans.
Editions Payot.
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mercredi, 24 janvier 2007
Les femmes qui lisent sont dangereuses (suite)
Modigliani est mort un 24 janvier 1920. Le lendemain, sa compagne, Jeanne Hébuterne, enceinte de quelques mois et désespérée, saute par la fenêtre du sixième étage de l'immeuble qu'elle habitait, l'une des légendes artistiques les plus sombres du siècle est née.
J'avais en mémoire nombre de ses tableaux d'une rétrospective au Sénat il y a 4 ou 5 ans, des portraits de ses amis, Soutine, Max Jacob... des nus "à poils" admirables et pourtant si décriés à l'époque, mais aussi des portraits de ses compagnes, Béatrice Hastings et Jeanne Hébuterne. Le féroce galériste et critique d'art Adolphe Basler, qui fit paraître un livre sur lui en 1931 (G.Crès et cie, Paris, collection "les Artistes nouveaux"), écrivait un peu plus tôt : "Modigliani est une sorte de Botticelli Nègre", et le peintre Jacques Emile Blanche, un de ses contemporains, voyait en lui "un descendant direct des pieux imagiers siennois", et c'est vrai que ces femmes ressemblent à des madonnes.
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lundi, 22 janvier 2007
Le Naufrageur (Barcarolle des Kerlouans Naufrageurs)
Si ce n'était pas vrai – Que je crève!
J’ai vu dans mes yeux, dans mon rêve,
La NOTRE-DAME DES BRISANS
Qui jetait à ses pauvres gens
Un gros navire sur leur grève…
Sur la grève des Kerlouans
Aussi goélands que les goélands.
Le sort est dans l'eau: le cormoran nage,
Le vent bat en côte, et c'est le Mois Noir…
Oh! moi je sens bien de loin le naufrage!
Moi j'entends là-haut chasser le nuage.
Moi je vois profond dans la nuit, sans voir!
Moi je siffle quand la mer gronde,
Oiseau de malheur à poil roux!…
J'ai promis aux douaniers de ronde,
Leur part, pour rester dans leurs trous…
Que je sois seul! – oiseau d'épave
Sur les brisans que la mer lave…
Oiseau de malheur à poil roux!
– Et qu'il vente la peau du diable!
Je sens ça déjà sous ma peau.
La mer moutonne!… – Ho, mon troupeau!
– C'est moi le berger, sur le sable…
L’enfer fait l'amour. – Je ris comme un mort –
Sautez sous le Hû!… le Hû des rafales,
Sur les noirs taureaux sourds, blanches cavales!
Votre écume à moi, cavales d'Armor!
Et vos crins au vent!… – Je ris comme un mort –
Mon père était un vieux saltin,
Ma mère une vieille morgate…
Une nuit, sonna le tocsin:
– Vite à la côte: une frégate! –
… Et dans la nuit, jusqu'au matin,
Ils ont tout rincé la frégate…
– Mais il dort mort le vieux saltin,
Et morte la vieille morgate…
Là-haut, dans le paradis saint
Ils n'ont plus besoin de frégate.
Tristan Corbière — Les Amours jaunes
(Ranc de Kerlouan – Novembre)
______
Saltin : pilleur d’épaves.
Morgate : pieuvre.
Selon un officier de police anglais, des voleurs ont dérobé une partie de la cargaison du porte-conteneurs "MSC Napoli", échoué sur des fonds de faible profondeur, à environ 1.500 mètres au large de Sidmouth, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Ils auraient dérobé plus d'une dizaine de vélomoteurs pendant la nuit, alors que d'autres sillonnaient la plage en portant différents objets, de pièces de voitures à de la crème pour le visage.
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dimanche, 21 janvier 2007
où vont les rêves
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vendredi, 19 janvier 2007
Papillon de Dinard
Le petit papillon couleur safran qui venait chaque jour me trouver au café, sur la place de Dinard, et m'apportait (me semblait-il) de tes nouvelles, sera-t-il revenu, après mon départ, sur cette petite place froide et éventée? Il était improbable que le glacial été breton fît naître des vergers transis tant d'étincelles toutes pareilles, toutes de la même couleur.
Peut-être avais-je rencontré non pas les papillons, mais le papillon de Dinard, et la question était de savoir si ce visiteur matinal venait exprès pour moi, s'il négligeait délibérément les autres cafés parce que je me trouvais dans le mien (Aux Cornouailles) ou parce que ce petit coin était simplement inscrit sur un itinéraire mécanique, qùil suivait chaque jour. Promenade matinale, en somme, ou message secret? Afin de lever le doute, avant de repartir, je décidai de laisser un bon pourboire à la serveuse, avec mon adresse en Italie.
Elle devrait m'écrire un "oui" ou un "non": si le visiteur s'était de nouveau manifesté après mon départ, ou s'il ne s'était plus montré. J'attendis donc que le petit papillon se posât sur un vase de fleurs et, sortant un billet de cent francs, un bout de papier et un crayon, j'appelai la jeune fille. Dans un français plus hésitant que de coutume, en balbutiant, j'expliquai la situation ; non pas toute la situation, mais une partie. J'étais un entomologiste amateur et je voulais savoir si le papillon allait encore revenir, jusqùà quand il pourrait tenir avec ce froid. Puis je me tus, en nage, atterré.
- Un papillon? Un papillon jaune? - dit la charmante Phyllis en écarquillant deux yeux à la Greuze. Sur ce vase? Mais je ne vois rien. Regardez mieux. Merci bien, Monsieur.
Elle mit le billet de cent francs dans sa poche et s'éloigna en tenant un café filtre. Je baissai la tête et, quand je la relevai, je vis que, sur le vase de dahlias, le papillon n'était plus là.
Eugenio Montale
Papillon de Dinard
Traduit de l'italien par Mario Fusco.
Edition Fata Morgana, 1985
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mercredi, 17 janvier 2007
Les femmes qui lisent sont dangereuses
"Car les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations.
Car un texte, signé ou pas, constitue pour les femmes un puits de secrets, un vertige, une possibilité de voir le monde autrement, voire de le vivre autrement, peut donner l'élan de tout quitter, de s'envoler vers d'autres horizons en ayant conquis, par la lecture, les armes de la liberté. [...]
C'est bien pour cela que les femmes qui lisent sont dangereuses. D'ailleurs, les hommes ne vont pas s'y tromper, qui vont empêcher, encercler, encager les femmes pour qu'elles lisent le moins possible et qu'elles lisent ce qu'ils leur enjoignent de lire." (Les femmes qui lisent sont dangereuses - éditions Flammarion)
Hier, en allant acheter un journal, j'ai découvert le livre de Laure Adler et Stefan Bollman, un "beau livre", qui rassemble plus d'une centaine de peintures et de photographies dont celles de Rembrandt, Manet, Matisse, Edward Hopper, etc. ... en suivant un fil d'Ariane, des portraits de femmes face à leur livre, leur journal, ou leur lettre. Les femmes, nous avions plutôt l'habitude de les voir en maternité, en prière, en deuil, au bal, à la toilette, à l'église, au bordel, à l'atelier, et même au travail… Mais à la lecture, non ! Et pourtant les voila, nombreuses, banales, plongées naturellement dans cette activité familière, les visages rêveurs ou concentrés, les corps ramassés ou alanguis, les mains gracieuses et précises… dans des lieux qui transpirent le plaisir et même le bonheur; jardins en été, fauteuils profonds, lits, chambres, intérieurs domestiques... Nues, joliment déshabillées, parfois splendidement vêtues, les femmes qui lisent sont belles !!!
Et je prends même plaisir à compléter cette exposition ...
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vendredi, 12 janvier 2007
" Assassinat commis par le prince Pierre Napoléon Bonaparte sur le citoyen Victor Noir ".
"J'ai eu la faiblesse de croire qu'un Bonaparte pouvait être autre chose qu'un assassin ! J'ai osé m'imaginer qu'un duel loyal était possible dans cette famille où le meurtre et le guet-apens sont de tradition et d'usage. Notre collaborateur Paschal Grousset a partagé mon erreur, et aujourd'hui nous pleurons notre pauvre et cher ami Victor Noir, assassiné par le bandit Pierre-Napoléon Bonaparte.
Voilà dix-huit ans que la France est entre les mains ensanglantées de ces coupe-jarrets qui, non contents de mitrailler les républicains dans les rues, les attirent dans des pièges immondes pour les égorger à domicile. Peuple français, est-ce que décidément tu ne trouves pas qu'en voilà assez ?" Henri Rochefort (le quotidien "la Marseillaise", le 11 janvier 1870).
Victor Noir, pseudonyme de Yvan Salmon (1848-1870), journaliste à La Marseillaise mort à l'âge de vingt-deux ans, est resté célèbre pour les circonstances de son décès et une caractéristique de sa pierre tombale … Le prince Pierre Bonaparte, fils de Lucien Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et cousin de Napoléon III, s'estimant diffamé par un article de La Marseillaise, provoque en duel son rédacteur en chef, Pascal Grousset. Ce dernier envoie Victor Noir et un ami au domicile du prince, 9, rue d'Auteuil, en vue d'organiser le duel. L'entrevue se passe mal. Victor Noir, semble-t-il, lève sa canne sur le prince et celui-ci, se saisissant d'un pistolet, fait feu sur le jeune homme et le tue net. Pierre Bonaparte, connu pour son tempérament très violent, sera néanmoins acquitté par la Haute Cour de justice le 21 mars 1870.
Victor Noir est d'abord enterré le 12 janvier 1870 dans le cimetière de Neuilly, et l'émotion de la foule débouche sur de violentes manifestations hostiles à l'Empire et à Napoléon III. En 1885 une cérémonie commémorative a lieu et les restes de celui que beaucoup considéraient comme un martyr de la foi républicaine, sont transférés au Père Lachaise dans un tombeau payé par une souscription nationale. C'est à Jules Dalou, ancien élève de Carpeaux, que fut confiée la réalisation du monument. Avec beaucoup de réalisme, il choisit de représenter le jeune Victor Noir allongé sur une dalle, en habit de cérémonie tel qu'il avait été découvert blessé à mort. La tombe de Victor Noir jouit depuis cette date d'une popularité qui ne se dément pas ! On dit qu'aujourd'hui encore, des jeunes filles et des femmes en mal d'amour viennent, par superstition, effleurer une certaine protubérance du gisant sculpté par Jules Dalou (ce qui explique l'usure du bronze à cet endroit). Celles qui ont vu leurs vœux exaucés ne manquent pas de fleurir la tombe du "séduisant" journaliste.
"Un passé lisse, une femme modèle, des amis précieux, une probité à toute épreuve, une implantation locale, un bon bilan, un parti à sa dévotion, une ambition... A force de manipulation et de séduction des médias, Nicolas Sarkozy s'est façonné une image d'homme politique qui sait " ce que pensent vraiment les Français " et ne se prive pas de le dire tout haut.
Aujourd'hui ministre de l'Intérieur, président de l'UMP, président du conseil général des Hauts-de-Seine et conseiller municipal de Neuilly, serait-il, en outre, l'homme providentiel capable de préserver la droite de ses vieux démons ? Certes, " Sarko " séduit. Mais il faudrait être de bien mauvaise foi pour s'imaginer qu'une telle ambition se bâtit sur des sourires et des poignées de main. Il faut beaucoup de moyens, et peu de scrupules - une méthode, un système.
C'est précisément à cette face moins apparente du personnage, rarement évoquée dans les abondantes pages que la presse lui consacre, que s'intéresse ce livre. Qu'il s'agisse des dessous de son fief des Hauts-de-Seine, de son activité d'avocat d'affaires, de ses fréquentations - pas toujours fréquentables -, de ceux qui lui sont proches ou qui le sont moins aujourd'hui, on trouvera ici tout ce qui manque à son portrait officiel.
Longtemps on a fait à Nicolas Sarkozy la réputation d'un Iago, d'un Brutus, prêt à tuer son père. Aujourd'hui, alors que ses mentors semblent passer la main. les uns après les autres, c'est à un combat fratricide qu'il se prépare. Mais Brutus est-il enfin prêt à devenir César ?" Victor Noir est le nom donné à un collectif de journalistes d'investigation à Libération et au Parisien, qui a écrit "Nicolas Sarkozy ou le destin de Brutus", paru en octobre 2006.
Auteuil, un journaliste symbole d’un soulèvement populaire contre l’Empire … une coïncidence ?
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