lundi, 19 janvier 2009
"le Chat noir"
Le 19 janvier 1809, il y a 200 ans naissait Edgar Allan Poe, écrivain américain.
La nouvelle "Le Chat noir" fut publiée pour la première fois le 19 août 1843 dans l’hebdomadaire The Saturday Night Evening Post. La version française de cette nouvelle, comme beaucoup d’autres de Poe, a été traduite en français par Charles Baudelaire. La nouvelle se trouve également dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires.
En voici le texte intégral ...
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Jacques Boistel d’Welles, architecte et visionnaire ...
En 1925, Bordeaux adopte un vaste programme d'urbanisme appelé "Plan Marquet" (1930-1940). Jacques Boistel d’Welles est alors l’architecte en chef de la ville, et à ce titre participe au développement de la ville, comme je l'ai écrit dans une précédente note.
Mais cet architecte était aussi un visionnaire, il n'y a qu'à lire ce qu'il écrivait sur la circulation automobile dans un texte intitulé "À propos de circulation urbaine", publié en 1951 dans la revue Urbanisme, en France.
Constatant que "le nombre des voitures automobiles augmente selon une progression irrésistible. À chaque augmentation du parc de 1.000 voitures visiteuses correspond la nécessité de trouver des kilomètres de trottoir d’accostage nouveaux" et que "le stationnement est l’obstacle majeur à ce flux (circulatoire)" car "il interdit à la plupart des usagers de l’auto l’avantage primordial attendu de ce moyen de transport : le trajet de porte à porte" puisqu'"on ne sait plus jamais si l’on pourra s’amarrer devant une porte d’entrée déterminée.", il préconise de "prendre des mesures draconiennes si l’on veut maintenir tous les avantages qui étaient, il y a vingt ans, ceux de l’usage de l’auto et qui sont grignotés chaque jour" .Il explique donc l'intérêt d'instaurer une forme de partage des véhicules pour en diminuer le nombre et propose la création d’une "Société de transport en commun" dans ce qu’il nomme les C.A.E. (les "capitales anciennes évoluées") "dont le but essentiel serait d’offrir au citadin la possibilité de se dégager précisément du moyen de transport en commun classique (par autobus ou chemin de fer) en lui permettant de se servir de voitures individuelles.
Il propose donc un certain nombre de solutions comme d'imposer aux immeubles neufs de construire un nombre suffisant de parking, de reléguer la voiture individuelle "dans de vastes garages situés à la naissance des autostrades, à la périphérie de la cité. Sa circulation en ville a été réglementée : heures et voies.de construire" mais surtout il propose que chaque "capitale ancienne évoluée" (Paris, par exemple) créent une "Société de transports en commun" qui fournisse à ses abonnés une " voiture spéciale de ville, la "citadine" [...] monoplace, vitesse limitée, sans klaxon, sans gaz brûlé, silencieuse", ce qui donne au citadin la possibilité de se dégager des moyens de transport en commun classiques, par autobus ou chemin de fer dit métropolitain, en lui permettant de partager des voitures individuelles. Ainsi, était née l'idée d'auto-partage qui permet d'utiliser une voiture sans posséder de voiture.
Sans doute Jacques Boistel d’Welles connaissait-il l'expérience de SEFAGE (Selbstfahrergenossenshaft, ou "club de conducteurs"), fondée à Zurich en 1948, où les membres s’étaient cotisés pour acquérir une automobile, un bien de luxe à l’époque. SEFAGE n’a jamais compté plus que quelques usagers et l’expérience fut sans lendemain et l'idée fut plutôt rangée au rang des utopies et des bizarreries !
Si, entre 1955 et 1960, plusieurs auteurs y allèrent de leurs propres suggestions, les premières expériences françaises d’auto-partage remontent seulement aux années 1970. mais cette forme de transport ne s'est réellement développée qu'à partir de la fin des années 1990, sur le modèle de ce qui avait été inventé en Suisse au milieu des années 80 (la Suisse représente à elle seule près d'un tiers des auto-partageurs européens avec 70 000 adhérents), et il faudra attendre un demi-siècle pour que le législateur lui donne en 2006 un cadre juridique spécifique, à l'initiative de Roland Ries, sénateur socialiste du Bas-Rhin et maire de Strasbourg. Aujourd'hui des expériences d’auto-partage existent dans une vingtaine de grandes villes françaises, en particulier à Paris, Strasbourg, Marseille, Lille ou Lyon ... mais ce service ne représente que 5 % des conducteurs français.
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dimanche, 18 janvier 2009
Difficile de faire le pont à Bordeaux ! la suite ...
Je le disais dans ma note précédente, la ville de Bordeaux, classée en 2006 au patrimoine de l'Unesco, risque de perdre son label ... à cause de ses ponts !
La destruction du Pont du Pertuis a été l'élément déclencheur de l'indignation de l'UNESCO et du Ministère de la culture. Quésako ? Encore un pont ? Oui, mais celui-ci ne franchit pas la Garonne mais est situé au cœur des bassins à flot du port de Bordeaux. Construit en 1911, il était le seul pont à culasse (tournant autour d'un axe à l'arrière du pont) restant en France, et à ce titre il était reconnu comme patrimoine remarquable dans le cadre du classement de Bordeaux. Les inspecteurs de l'ICOMOS, l'organisme qui a inspecté la ville avant qu'elle soit classée à l'UNESCO, étaient r'ailleurs restés baba des heures devant ce petit bijou. Et pourtant il a été détruit en décembre 2007, ce que les bombardements de la base sous-marine n'avaient pas réussi à faire. Officiellement, l’état de dégradation de cet ouvrage, rouillé, rendait une simple rénovation impossible et une reconstitution à l’identique aurait été de fait nécessaire, faisant soit disant perdre tout intérêt à cette opération. En fait sa réhabilitation coutait 2,2 millions d'euros alors qu'une démolition-reconstruction coutait 1,7 million d'euros. Eh oui, pour 500 000 €, on a détruit un des témoins des grandes heures de l’histoire maritime de ce qui fut un des plus grands ports d’Europe ! il devrait être remplacé par un pilier au milieu de l'écluse, ce qui parait-il est en plus une aberration économique puisque cela ne permettra de faire rentrer dans le bassinnuméro 2 que les petits bateaux de plaisance de 8 m de large alors que la mode est aux catamarans plus larges.
Ensuite, un second projet a failli s'attirer les foudres de l'Unesco, la destruction de passerelle Saint-Jean, elle aussi dans le périmètre Unesco. Edifiée en 1858, cette passerelle ferroviaire est le premier chantier mené par Gustave Eiffel. Autant dire qu'il s'agit là aussi d'un ouvrage appartenant au patrimoine culturel de la ville. Bien sûr, l'œuvre Bordelaise de Gustave Eiffel n'était plus adaptée, notamment en raison de son étroitesse, aux besoins actuels du trafic ferroviaire, et sa destruction était programmée en 2008 ... Après y avoir été favorable, Alain Juppé s'y est opposé, tout en affirmant n'avoir pas les moyens, seul, de sa réhabilitation. Heureux hasard : au moment où le directeur du centre du Patrimoine mondial se trouvait à Bordeaux, l'Etat a annoncé, le 23 juin 2008, l'instance de classement du pont au titre des monuments historiques pour une durée de un an. Pendant cette année des études sont réalisées pour évaluer combien couterait le maintien de cet ouvrage, et s'il doit être classé monument historique. L'avenir de la passerelle Eiffel reste donc incertain car le coût de sa remise en état dépasserait les 7 millions d'euros. Plusieurs projets ont été proposés, dont un est la transformation en galerie culturelle, passerelle démontée puis reconstruite dans un autre lieu, ou encore mise à la verticale en signe d'entrée dans Bordeaux, les bruits les plus fous circulent, mais pour l'instant aucune décision définitive ne semble avoir été arrêtée ... à suivre donc !
Dernier dossier qui fâche, le futur pont Bacalan-Bastide, encore appelé pont Lucien Faure ! Alerté par les opposants au projet qui, pour certains y voient un "aspirateur à voitures", et pour d'autres contestent son architecture, le directeur du Centre du patrimoine mondial, Francesco Bandarin, doit débarquer à la fin du mois à Bordeaux avec une délégation d’experts de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites), chargée d’évaluer l’impact de la construction du futur pont levant haut de 112 m, au design résolument moderne, sur le classement du Port de la Lune au patrimoine mondial. "Il peut y avoir des adaptations", a concédé Alain Juppé début janvier, évoquant le sujet dans le cadre de ses vœux à la presse. Mais "Il s’agit de savoir si une ville classée à l’Unesco est un musée ou si elle peut vivre".
Mais dernier rebondissements, le tribunal administratif de Bordeaux examinait mercredi dernier le recours en annulation déposé par une quinzaine d'associations qui dénoncent depuis des années ce projet de construction. Après trente minutes passées à balayer certains des arguments avancés sur les violations du Code de l'environnement ou l'insuffisance de la consultation publique, la sentence est tombée : Le commissaire du gouvernement, Antoine Bec, a demandé à la ville de Bordeaux l'annulation d’une délibération de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui déclarait d'intérêt général la construction du pont. La faille de ce dossier ? l'absence d’une véritable "évaluation financière des modalités de financement". En clair, rien sur la participation financière respective de l'Etat, de la région, du conseil général et de la CUB. Autre lacune pointée par le juge qui évoque la loi Loti (Loi d'orientation des transports intérieurs) qui impose une information totale non seulement sur l'ouvrage à réaliser mais aussi sur les travaux annexes qui en découleront, le coût de l'ouvrage, estimé à 120 millions d'euros, "mais qui ne comprend pas tous les aménagements nécessaires pour accéder au pont". Constatant que l'avis des services maritimes figure dans le dossier, mais pas celui des compagnies maritimes qui fréquentent le port de la Lune, le magistrat s'est aussi interrogé sur la compatibilité de ce pont levant avec les gros navires de croisière, qui pourraient se voir dans l'impossibilité "de franchir l'ouvrage" dont la travée mobile sera de 110 m, et dont le coût représente pourtant "un montant triple de celui d'un pont fixe"
Les partisans d'un tunnel interdit aux poids lourds reprennent du poil de la bête ... A suivre là aussi !!!
17:20 Publié dans balade, Bordeaux, Histoire, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 16 janvier 2009
Difficile de faire le pont à Bordeaux !
Je suis née à Bordeaux, et lorsque j'étais enfant, un seul pont routier enjambait la Garonne, le "Pont de pierre", que je prenais tous les jeudis pour aller voir ma grand-mère qui habitait sur la rive droite. Quand aux trains, ils empruntaient la "passerelle Eiffel" qui, avec ses 2 voies, était déjà insuffisante et constituait un étranglement. Une légère passerelle pour piétons y était accrochée, qui a été supprimée en 1981 car elle était trop dangereuse. C'est dire s'il était difficile de passer sur l'autre rive !
En fait Bordeaux n’a eu un pont qu’en 1822 avec la construction du "Pont de Pierre". Certes, la variation des marées (le "marnage") est importante let a Garonne est large (500 mètres), mais pourtant avant cette époque la technique permet déjà de construire des ponts importants dans des conditions identiques.
En fait, Bordeaux n’avait pas besoin de ponts puisque la vie de la ville se résumait à la Garonne, son cabotage, et non à son franchissement. De plus, Bordeaux, c’était la ville de la rive gauche, et uniquement cette rive. Il fadra attendre Napoléon, qui veut faire passer ses garnissons par Bordeaux pour atteindre l’Espagne, pour voir la construction de ce premier pont. Les travaux commencent en 1810, mais la chute de l'Empire en 1814 les arrête jusqu'en 1816, faute d'argent. Finalement de riches négociants et armateurs bordelais, dirigés par Balguerie-Stuttenberg dont un "cours" porte le nom, avancent la plus grande partie des capitaux, à condition de percevoir, pendant quatre-vingt-dix neuf ans, un droit de péage, et ils créent La Compagnie du pont de Bordeaux le 18 avril 1818. L'inauguration a lieu le 25 août 1821 et le 1er mai 1822, il est livré à la circulation, moyennant péage. Bien sûr je n'ai jamais vu ce péage, qui a pris fin en 1863, donc bien avant la fin des 99 ans !
En 1860, à ce premier pont, s’ajoute donc la passerelle Eiffel ... ensuite la ville se recroqueville sur sa rive gauche pendant plus d'un siècle. Bordeaux est la seule ville française qui reste 140 ans avec un seul et unique pont, quand, dans le même temps, Paris en compte une vingtaine, Lyon et Nantes une douzaine. Le manque de pont est une histoire du non-intérêt entre les deux rives de Bordeaux.
Pourtant de nombreux projets dormaient dans des cartons. Au début du XXème siècle, on débute même la construction d'un pont transbordeur de 1910, interrompue par la guerre 14-18; seuls les pylônes seront terminés, que les allemands bombarderont en 1942.
Ensuite dans les années 1930, sous la houlette du maire Adrien Marquet, Jacques Boistel d’Welles, l’architecte en chef de la ville, engage la ville dans une politique de grands travaux connue sous le nom de "plan Marquet". Leur objectif ? Doter Bordeaux des infrastructures indispensables à son développement, mais aussi redonner du travail à ceux de ses habitants que la crise de 1929 a plongés dans les affres du chômage. Jacques d’Welles construit ainsi la Piscine de la rue Judaïque et la Bourse du Travail cours Aristide Briand, des monuments art déco tous deux classés monuments historiques, ainsi que le stade Lescure, aujourd'hui stade Chaban-Delmas, ou encore le stadium de l'université à Pessac. Evidemment il prévoit aussi de nouveaux ponts dans son plan d’urbanisme, dont un franchissement amont de la Garonne, un autre en aval de la Garonne, et entre les deux, il souhaite un doublement du pont de Pierre, ainsi qu’un tunnel au niveau des Quinconces. Il envisage également un pont depuis Bacalan et un autre sur les rives d’Arcins.
Les ouvrages nés de cette réflexion seront le pont Saint Jean inauguré le 4 avril 1965, le pont d’Aquitaine, pont autoroutier inauguré le 6 mai 1967, et enfin en 1993 le pont François Mitterrand que les bordelais appellent toujours Pont d’Arcins. Bordeaux possède enfin 4 ponts routiers permettant de traverser la Garonne, dont 2 urbains ! Et dernier en date, 2008 a vu la mise en service d'un nouveau pont ferroviaire, dont on prévoit déjà le doublement des voies, la fin du projet étant programmée pour 2015.
Tout va bien, Bordeaux comble son retard me direz-vous ? Oui, mais il y a encore un Schmilblick ! La ville de Bordeaux, classée en 2006 au patrimoine de l'Unesco, risque de perdre son label ... à cause de ses ponts ! mais ça, je vous le raconterai demain ...
22:13 Publié dans balade, Bavardage, Bordeaux, Histoire, Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
dimanche, 11 janvier 2009
il y a 50 ans, naissait Tintin et son fox-terrier Milou.
Le 10 janvier 1929, un jeune garçon à la houppe prend le train Bruxelles-Moscou pour un reportage au "pays des Soviets". Un agent secret soviétique voulant empêcher Tintin de mener à bien son reportage est à bord du même train. Alors que le train passe par l'Allemagne, il le fait exploser, afin de tuer Tintin. Tintin et Milou échappent à la mort, mais le reporter est accusé de l'attentat et est enfermé. Il réussit néanmoins à sortir de la prison, grâce au déguisement qu'il a volé à un gardien, et poursuit son voyage jusqu'en URSS. Lorsqu'il arrive avec Milou à Stolbsty, il est immédiatement traqué par le Guépéou ...
Le dessinateur belge Georges Rémi, plus connu sous son pseudonyme Hergé (d'après ses initiales), publie la première aventure de Tintin et Milou, sur commande de l'abbé Wallez, propriétaire du journal. Rédacteur en chef du Petit Vingtième, supplément jeunesse du journal catholique Le Vingtième Siècle, Hergé n'a que 21 ans mais a déjà créé maints héros, y compris un petit Totor, dans une précédente bande dessinée, "Totor, CP (Chef de Patrouille) des Hannetons", destiné à un magazine de scouts appelé Le Boy-Scout belge.
Avec Tintin, Hergé met en scène un très jeune homme sans aspérités qui va très vite se confronter aux malheurs du monde. Éternel témoin de son temps, le jeune reporter du Petit Vingtième est amené dans cette première aventure à visiter le pays des Soviets. Hergé, qui n'a jamais fait mystère de ses opinions anti-communistes, en profite pour dénoncer la dictature stalinienne et montrer l'envers du décor.
Au fil des aventures, plusieurs figures récurrentes vont apparaître, comme le Capitaine Haddock, les détectives Dupond et Dupont, ou encore le professeur Tournesol.
Une anecdote, le 8 mai 1930, lorsque l'aventure eut fini de paraître au Petit Vingtième, le journal annonça le retour de Tintin à la Gare du Nord de Bruxelles et engagea quelqu'un pour jouer le rôle de Tintin. Une foule se précipita aussitôt à la gare, preuve du succès de l'œuvre d'Hergé. La scène fut d'ailleurs reprise dans l'album ...
Une passionnante vidéo de l'INA montre une série de dessins de Tintin et Milou illustrant son univers, puis HERGÉ, interviewé par Bernard PIVOT, parle de son personnage et de la réédition des premiers "Tintin". Commentaires de Thierry DEFERT et Gilles DEBURE sur "Tintin au pays des Soviets" et "Tintin au Congo". Réponse d'HERGÉ sur les accusations d'anticommunisme, de colonialisme, sur les modifications qu'il a réalisées, sa façon de travailler, son album préféré, l'absence de femmes, le détournement de ses dessins (un Tintin situationniste) ...
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samedi, 10 janvier 2009
Coplas por la muerte de su padre
Je viens de perdre un ami, et pure coincidence, France inter passait tout à l'heure cette belle chanson de Paco Ibáñez, tiré d'un long poème médiéval ... le début de la version "originale" du XVième siècle ...
I - Recuerde el alma dormida
Recuerde el alma dormida,
avive el seso y despierte
contemplando
cómo se pasa la vida,
cómo se viene la muerte
tan callando,
cuán presto se va el placer,
cómo, después de acordado,
da dolor;
cómo, a nuestro parecer,
cualquiera tiempo pasado
fue mejor
II - Pues si vemos lo presente
Pues si vemos lo presente
cómo en un punto se es ido
y acabado,
si juzgamos sabiamente,
daremos lo no venido
por pasado.
No se engañe nadie, no,
pensando que ha de durar
lo que espera
mas que duró lo que vio,
pues que todo ha de pasar
por tal manera.
III - Nuestras vidas son los ríos
Nuestras vidas son los ríos
que van a dar en la mar,
que es el morir,
allí van los señoríos
derechos a se acabar
y consumir;
allí los ríos caudales,
allí los otros medianos
y más chicos,
y llegados, son iguales
los que viven por sus manos
y los ricos.
La suite ici
Coplas por la muerte de su padre, appelé également Coplas a la muerte del maestro don Rodrigo, ou tout simplement coplas de Jorge Manrique, une élégie écrite par Jorge Manrique à la mort de son père. Écrite après le 11 Novembre 1476, date de la mort de Don Rodrigo Manrique, ce long poème constitue une des œuvres capitales de la la poésie castillan.
Le poème est composé de 40 strophes (on parle de "laisse" dans la littérature médiévale). Chacune est une suite 12 vers caractérisés par une alternance de deux octosyllabe suivis d'une tétrasyllabe ou d'une pentasyllabe. Pour sa part, Paco Ibáñez en a fait une version musicale dans les années 60 avec un rythme imposé par cette forme très particulière.
Et la chanson donc en vidéo ...
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Anastasie fait son cinéma
Qu'ont en commun les films "Zéro de conduite", "l'âge d'or", "Le Cuirassé Potemkine", "Quai des brumes", "La Bataille d'Alger", "Le Petit Soldat", "La religieuse", "l'Empire des sens", ou encore "La dernière tentation du Christ" ? Eh bien le fait d'avoir subi les foudres de la censure cinématographique !
Mais qui se souvient que celle-ci est née il y a cent ans, le 10 janvier 1909 ?
C'est une affaire criminelle qui en est l’origine, celle de la Bande à Pollet, dite aussi d’Hazebrouck. Forte d’une dizaine de bandits menés par les frères Abel et Auguste Pollet, elle écumait et terrorisait la région d’Hazebrouck de 1895 à 1905, la mettant à feu et à sang. Emprisonnés au début 1908, ils étaient accusés de sept assassinats et dix-huit tentatives d’assassinats suivis de vols. On les avait appelés « Les chauffeurs ». Tout bêtement parce qu’ils chauffaient les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer où elles cachaient leur pécule.
En juin 1908, le prétoire des assises de Saint-Omer, trop étroit pour contenir les nombreux inculpés, doit être agrandi. La presse régionale et nationale est présente et les curieux sont venus en foule. Le vendredi 26 juin, les frères Pollet et leurs lieutenants Canut Vromant et Théophile Deroo sont condamnés à mort pour assassinats, le reste de la bande à de fortes peines de prison. La Cassation est refusée; de même la grâce du président de la République ...
Le 10 janvier 1909 la nouvelle se répand vite, les bois de la guillotine sont arrivés à Béthune ! Des centaines d'hommes, de femmes se rendent à pied au cours de la nuit vers le chef lieu d'arrondissement, 6 000 personnes attendent la venue des condamnés. 90 gendarmes à pied, 40 gendarmes à cheval, le bataillon du 73° en garnison à Béthune et 200 cavaliers du 21° Dragons de Saint-Omer assurent le service d'ordre ... La presse nationale et internationale et de nombreux journaux régionaux ont envoyé leurs propres journalistes pour couvrir les exécutions capitales. De plus les opérateurs Pathé sont aussi présents. En effet, le public du cinématographe raffole particulièrement d’un genre nouveau, les exécutions capitales dont les reconstitutions truquées virent parfois au ridicule. Une exécution capitale, filmée en réel et non reconstituée, passionne donc les opérateurs Pathé Actualités, attire journaux et badauds, mais affole au plus point les autorités, locales et nationales, alertées par un tapage médiatique exceptionnel et par une foule de plus en plus nombreuse et excitée.
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Une fenêtre ouverte
La mort n'est jamais complète,
il y a toujours puisque je le dis
puisque je l'affirme
au bout du chagrin
une fenêtre ouverte
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux
une main tendue
une main ouverte
des yeux attentifs
une vie, la vie à se partager.
Paul Eluard.
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vendredi, 09 janvier 2009
Le 9 janvier 1959 première de Cinq colonnes à la une
Le 9 janvier 1959 pour la première fois, un magazine d’actualité du nom de Cinq colonnes à la Une, impose son rendez vous le premier vendredi de chaque mois, à 20h30, autour de l’équipe de Pierre Lazareff, Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes et du réalisateur Igor Barrère. Le petit écran ouvre ainsi une fenêtre sur le monde. L'émission cessera d'être diffusée peu après les évènements de mai 1968, après 103 numéros.
Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, mais la musique du générique, c’est vraiment quelque chose !!!
Au menu de cette première émission : de la politique avec un portrait de Michel DEBRE, nommé premier "premier ministre" de la Cinquième République la veille 08 janvier 1959, un reportage en Algérie, sur le sergent Charlie Robert, jeune appelé dans une compagnie opérationnelle et chef de groupe de combat de tirailleurs, ou encore l'interview en triplex de trois ouvriers de l'industrie automobile, un Français travaillant chez Renault à Flins, un Allemand employé de Volkswagen et un Italien de la firme Fiat à Turin. Ce reportage les montre tout d'abord en activité sur leur propre lieu de travail, sur leur niveau de vie, leurs salaires, les vacances, et leurs sentiments devant les débuts du marché commun, qu'ils voient tous d'un bon œil ; la culture avec l'ouverture prochaine à Athènes du Musée de l'Acropole, ou le Pape Jean XXIII et son expérience du cinéma ; les spectacles avec la présentation par France Roche du film "Jeux dangereux" de Pierre Chenal avec Sami Frey et Pascale Audret, un concours de hula-hoop aux Etats-Unis, ou la 100ème du show Yves Montand au théâtre de l'Etoile ; des faits divers et un interview d'Alain Bombard suite au naufrage de deux canots de sauvetage près du port d'ETEL (BRETAGNE) qui a causé la mort de neuf personnes lors d'une expérience menée par lui même, et même du "poeple" avec Brigitte Bardot dans son premier film réalisé en 1939 par sa maman "tatty", ou les petits-fils du général De GAULLE, Charles, Yves et Jean en promenade au Bois de Boulogne avec leur mère …
Générique cinq colonnes à la unes ici
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jeudi, 08 janvier 2009
Sa mort nous laisse baba.
"- Si on parlait un petit peu du mariage ? Pour le traiteur, j’ai pensé qu’on pouvait prendre Lenôtre.
- Qui c’est ?
- Pardon ?
- Le traiteur ! Qui c’est ?
- C’est Lenôtre mais si vous préférez prendre le vôtre...
- Non, on va prendre le vôtre."
C’était en 2001, un dialogue entre la mère de Chochana et celle de Serge, dans La Vérité si je mens 2. Bien sûr ce n'était pas très original, nous, on l'avait déjà fait ... mais ces répliques sont devenues culte. Pour une maison comme Lenôtre, c'était aussi une sorte de consécration populaire !
Parmi ses inventions, un gâteau à la pâte de macaron et à la crème de nougatine baptisé Succès, ou l' Opéra (mais cette paternité est contestée, ce gâteau aurait été inventé en 1955 par Cyriaque Gavillon de la maison Dalloyau qui voulait créer une nouvelle forme d'entremets avec des tranches apparentes pour lequel une seule bouchée suffisait à donner le goût du gâteau entier et que son épouse, Andrée Gavillon, baptisa "Opéra" en hommage à une danseuse étoile et à ses petits rats qui faisaient des entrechats dans la boutique ... et pour nous embrouiller encore plus, on retrouve trace d'un gâteau de même composition sous le nom de gâteau Clichy dont un certain Louis Clichy serait le créateur en 1903 pour de l'Exposition Culinaire à Paris ...).
Il parait que Sacha Guitry et Marcel Pagnol ont été ses premiers inconditionnels, en particulier de ses macarons glacés (là, le macaron serait né à Venise au Moyen Âge et aurait été introduit en France par Catherine de Médicis ... mais selon la maison Ladurée c'est Pierre Desfontaines, petit-fils de Louis Ernest Ladurée qui, au début du XXe siècle, aurait eu l'idée d'accoler deux à deux des petits gâteaux ronds à la fois moelleux et croustillants et de les garnir d'une ganache.) et financiers (là encore il y a contestation ! a-t-il été créé par le pâtissier Lasne près de la Bourse vers 1890, pour régaler les financiers rapidement et sans se salir les mains, ou par les sœurs de la Visitation de Nancy en l'honneur du roi Stanislas de Pologne ?)
Aujourd'hui la mort de celui qui nous a fait fondre de Plaisir (aux noix, mon préféré depuis au moins 30 ans ... enfin fondre, pas les kilos ! et à déguster avec un bon Porto, il parait qu'il a été conçu exprès à la demande d'une association de gourmets, le Club des Cent ?) nous laisse baba !
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