lundi, 18 septembre 2006
sentiment partagé ...
Mon petit-fils a été baptisé ce week end. Sentiment partagé … d'un côté joie d'une réunion qui a réuni toute la famille, et de l'autre conviction que baptiser un enfant bébé, c’est porter atteinte à sa liberté. Pourquoi " marquer " ainsi sa progéniture? Mieux vaudrait ne donner le sacrement qu’à l’âge où l’engagement libre et conscient est devenu possible. Adopter une religion devrait être un choix raisonné, un choix d’adulte. Cela ne devrait pas passer par l’acceptation ou le refus d’une éducation religieuse imposée dans les premières années de la vie.
Il me revient en mémoire la réaction du curé qui était venu me rendre visite à la maternité de l'hôpital de Saint Germain en Laye lors de la naissance de mon fils : quand je lui avais dit que je n'avais pas l'intention de faire baptiser mes enfants, ce curé s'était exclamé "mais ils n'auront pas de morale !!!" Cela m'avait alors fait rire, mais je perçois maintenant dans cette réflexion une conviction dangereuse que tous les êtres humains ne sont pas égaux. Cet homme borné confondait un ensemble de règles de conduite et de valeurs en vigueur au sein d'un groupe ou d'une société, et auquel un individu se soumet "librement", avec "faire le bien dans le l'espoir de…", "ne pas faire le mal pour éviter…".
L'athée est responsable du choix de l'éthique qui le guide et de ses actes. Sa morale n'est pas une contrainte qu'on lui impose, mais l'objectif librement accepté qu'il se fixe. Il se passe de cette autorité supérieure pour choisir ses propres règles de vie, et fait donc preuve de plus de maturité que les croyants qui s'en remettent trop souvent aux Ecritures ou aux discours d'imams, du pape, de rabbins, du dalaï-lama...
Laissons donc nos enfants loin des dogmes et des croyances, laissons leur le temps d’apprendre à raisonner librement pour choisir ce qui sera bon pour eux.
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samedi, 02 septembre 2006
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Je ne voudrais pas me mettre à dos les enseignants qui auraient pu croire avec ma précédente note que je leur reprochais de ne servir à rien … alors pour me faire pardonner, ce texte de Victor HUGO, écrit après la visite d'un bagne :
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt.
Dieu, le premier auteur de tout ce qu'on écrit,
A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,
Les ailes des esprits dans les pages des livres.
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut
Planer là-haut où l'âme en liberté se meut.
L'école est sanctuaire autant que la chapelle.
L'alphabet que l'enfant avec son doigt épelle
Contient sous chaque lettre une vertu ; le coeur
S'éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donnez le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu'il puisse vous suivre.
La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentat.
Faute d'enseignement, on jette dans l'état
Des hommes animaux, têtes inachevées,
Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,
Aveugles effrayants, au regard sépulcral,
Qui marchent à tâtons dans le monde moral.
Allumons les esprits, c'est notre loi première,
Et du suif le plus vil faisons une lumière.
L'intelligence veut être ouverte ici-bas ;
Le germe a droit d'éclore ; et qui ne pense pas
Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.
Songeons-y bien, l'école en or change le cuivre,
Tandis que l'ignorance en plomb transforme l'or.
Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,
Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ;
Je dis qu'ils ont le droit, du fond de leur misère,
De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,
Et de vous demander compte de leur esprit ;
Je dis qu'ils étaient l'homme et qu'on en fit la brute ;
Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute ;
Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés ;
Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés
Ont pour point de départ ce qui n'est pas leur faute ;
Pouvaient-ils s'éclairer du flambeau qu'on leur ôte ?
Ils sont les malheureux et non les ennemis.
Le premier crime fut sur eux-mêmes commis ;
On a de la pensée éteint en eux la flamme :
Et la société leur a volé leur âme.
Victor HUGO
Les quatre vents de l'esprit
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jeudi, 24 août 2006
comptine
Un pou une puce
Sur un tabouret
Qui se disputent
En jouant au piquet
La puce en colère
Lui tira les cheveux
Et lui dit : Mon vieux
Tu n'es qu'un pouilleux.
Anonyme
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mardi, 15 août 2006
Les Indiens d'Amérique ont-il... une âme ?
« La discussion s'arrête soudain. Voilà donc le philosophe qui vient de lancer son premier argument réel. Las Casas l'attendait, mais il ne savait pas s'il viendrait en premier (car il connaît aussi les autres). Voici donc surgir le spectre de la juste guerre, la guerre aimée de Dieu.
Au lieu de s'opposer brutalement à ce qui, au fond de lui-même, le scandalise et l'épouvante, Las Casas préfère feindre, et répondre à une question par une question :
- Et pourquoi donc l'a-t-il permis, à votre avis ?
- Je vais vous le dire.
Le philosophe fait rapidement glisser entre ses doigts quelques pages de notes. Son argumentation commence. Il met de l'ordre dans sa pensée, à l'aide de dix secondes de silence, puis il dit :
- D'abord les Indiens méritent leur sort parce que leurs péchés et leur idolâtrie sont une offense constante à Dieu. Et il en est ainsi de tous les idolâtres. Leur attitude lui répugne. Sans doute a-t-il tenté à plusieurs reprises, dans son infinie bonté, de les éclairer, de les ramener sur le bon chemin. Cependant, ils ont persisté dans le crime. Aussi, en fin de compte, a-t-il décidé de les punir. Et les Espagnols sont le bras de Dieu dans cette guerre, comme ils l'ont été contre les Maures.
Dans l'assistance, on voit se hocher plusieurs têtes. Il ne fait pas de doute que le raisonnement de Sépulvéda, dans une assemblée aussi pieuse, ne parvienne à convaincre certains, ou à les confirmer dans une conviction commode. Il est toujours très rassurant - pour la conscience en tout cas - de mettre Dieu de son côté, et qu'il partage la victoire.
- Mais de quels péchés parlez-vous ? demande le dominicain. De quels crimes ? Et pourquoi Dieu, à qui tout est possible, aurait-il échoué dans son entreprise de les convaincre ? Pourquoi ne leur a-t-il pas envoyé son fils ? Qui est brouillé, ici ? Qui est aveugle ?
Au lieu de répondre (d'ailleurs, s'agissait-il d'une question ? ), Sépulvéda lance une autre attaque, indirecte et inattendue. Il demande à Las Casas :
- Je vous pose une question : ce jeune garçon dont vous avez parlé, à qui un soldat perça le ventre et qui tenait ses entrailles à la main, vous l'avez vu ?
- De mes yeux vu.
- Et qu'avez-vous fait dans cette occasion ?
Assez désarçonné, Las Casas répond sincèrement :
- Je l'ai rattrapé, je lui ai vite parlé de Dieu, du Christ, comme je pouvais, je l'ai baptisé, il est mort dans mes bras.
- Le salut de son âme vous a donc paru important ?
- Évidemment je ne pouvais rien sauver d'autre.
Las Casas ne voit pas encore très clairement où le philosophe veut en venir. Celui-ci s'adresse maintenant au légat, comme pour marquer un point au passage, un avantage.
- Éminence, je retiendrai d'abord ce point-là. Le salut de l'âme.
- Vous supposez donc qu'ils en ont une ? demande le légat. »
La controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière
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samedi, 22 juillet 2006
un bien brave homme !
«Il fut une abbaye de l’ordre de Cîteaux
près de Leira, et appelée Poblet,
et un bien brave homme en fut l’abbé.
Puis Dieu en fit le chef de tout Cîteaux,
Et ce saint homme, avec d’autres, partit
En terre d’hérétiques, et bien les instruisit».
(Guillaume de Tudèle, La chanson de la Croisade)
Cet abbé, c'est Arnaud Amalric.
Prenant la tête de la croisade, il participe le 22 juillet 1209 au sac de Béziers. L'évêque de la ville tente de négocier, mais il revient avec la proposition suivante : Béziers sera épargnée si les catholiques consentent à livrer les hérétiques. Le marché est rejeté avec indignation par toute la population, y compris les catholiques qui marquent par ce refus la ferme volonté de préserver la liberté de leur ville. Les habitants de Béziers sont bien conscients qu'il s'agit de conserver leur indépendance face aux grands seigneurs du nord. Les croisés doivent bien comprendre que les catholiques du sud feront passer leurs intérêts nationaux avant tous les autres. Dès le départ, cette guerre religieuse prend un caractère de résistance nationale qu'elle gardera jusqu'au bout.
La légende dit que la ville prise, lorsqu'on lui demande comment distinguer les catholiques des hérétiques, Arnaud Amalric déclare «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens».
S'il n'est pas sûr qu'Arnaud Amaury a prononcé cette phrase, il sut se montrer digne d'une telle déclaration quand il écrivit au pape Innocent III : «Les nôtres, n'épargnant ni le sang, ni le sexe, ni l'âge, ont fait périr par l'épée environ 20 000 personnes et, après un énorme massacre des ennemis, toute la cité a été pillée et brûlée. La vengeance divine a fait merveille.»
Ce massacre, qui fit entre 20 000 et 60 000 morts, marqua le début de la "Croisade des Albigeois", qui se termina en 1244 par un autre bain de sang à Montségur, dans le Comté de Foix.
Mais toujours l'histoire se répète ...
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vendredi, 14 juillet 2006
Drapeau
L’heure patriotique du tirage au sort
A fait vibrer le beffroi légal des mairies,
Les gâs aux grands yeux bons sont d’venus conscrits
Et leur troupeau dévale par les rues
Sous le geste dur des houlettes tricolores.
En les voyant ainsi passer, les filles belles
Qui s’avancent par la paix fleurie des venelles,
Se demandent en leur naïveté, pourquoi
L’on gaspille ainsi si belle soie.
Holà ! Nos galants aimés. Holà ! Disent-elles,
Baillez-nous l’étoffe jolie de vos drapeaux,
Nous en ferons des robes bleues, rouges ou blanches
Et nous les froisserons aux danses des dimanches
Contre votre cœur qui s’en montrera plus tendre.
Mais les galants passent et s’en vont sans comprendre
Le bon désir des amantes qui restent seules...
Et demain les drapeaux leurs seront des linceuls.
Gaston Couté (1880-1911)
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lundi, 19 juin 2006
il y a le ciel, le soleil et la mer ...
15:19 Publié dans à méditer | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
vendredi, 21 avril 2006
A pied à l'école, à pedibus
Alors, aller à l’école à pied, saugrenue comme idée, non ? Appelez cette activité "Pédibus", mettez des chasubles fluos aux parents encadrant des groupes d’enfants allant à pied à l’école, et vous comprendrez mieux ce qui se passe dans un nombre croissant de communes depuis quelques mois ! Pas de moteur, mais des parents accompagnateurs à tour de rôle, une ligne, des arrêts, un horaire, un véritable "bus de ramassage scolaire pédestre" … Tout pour se rendre à l’école et en revenir sous surveillance, sans danger et sans polluer.
22:55 Publié dans à méditer | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
mardi, 07 février 2006
Une idée à exploiter !!!
Savez vous ce qu'est un togouna? Au pays des Dogons, cela signifie espace de dialogue, de réflexion et d’échanges. En fait c'est aussi le nom de la construction qui abrite les discussions des sages du village, où sont débattus les sujets d’intérêt collectif. La "case à palabres" occupe toujours une position stratégique. Orientée dans le sens nord–sud, elle a des formes diverses: carrées, rondes, rectangulaires, losangiques, etc.
Elle est constituée de 8 piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers. L’unique mobilier, pour s’asseoir ou s’allonger, consiste en de grosses pierres ou des planches posées à même le sol.
Mais pourquoi, me direz-vous, est-ce que je m'intéresse aus togounas? eh bien parce que le plafond y est volontairement bas, à environ 1,20m du sol, pour que les hommes y règlent les problèmes assis, et si l'un d'entre eux vient à s'emporter en se levant pour mieux se faire entendre, il est rapidement calmé en se cognant le crâne au plafond. Gare donc aux coléreux...
Une idée à exploiter !!!
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jeudi, 26 janvier 2006
Le produit
Qui a sa photo sur l'affiche?
Une femme.
Qui se pavane toute nue?
Une femme.
Qui est recouverte des pieds à la tête?
Une femme.
Qui a mille manières de se coiffer?
Une femme.
Qui met de la couleur sur son visage?
Une femme.
Qui a besoin de bijoux sur le nez, aux oreilles?
Une femme.
Qui porte sur le dos les marques de coups de fouets?
Une femme.
Qui a les larmes aux yeux?
Une femme.
Qui a été tuée en pleine nuit?
Une femme.
Qui sourit sur la photo?
Une femme.
Ce poème est paru dans "Femmes, poèmes d'amour et de combat" de Talisma Nasreen, aux éditions Librio (seulement 2€)
Née en 19962 au Bangladesh, Talisma Nasreen s'est rapidement révoltée contre le "cercle rouge des interdits" infligé aux femmes au nom de la tradition et de l'Islam. Issue d’une famille aisée et cultivée, elle écrit ses premiers poèmes à 14 ans. Elle fait des études de médecine et devient gynécologue. En 1990, elle publie des articles dans des journaux dont le sujet central est la critique de l’organisation patriarcale de son pays et la soumission dont la femme est victime. Très vite, ses écrits dérangent et elle ne tarde pas à être la cible des fondamentalistes et du gouvernement.
Elle ne s’arrête pas pour autant et publie un roman en 1992, intitulé « Lajja » (la honte) qui condamne les affrontements entre musulmans et hindous. Le gouvernement interdit la vente de ce livre pour « incitation à la haine interconfessionnelle ».
Un an plus tard, un groupe fondamentaliste (Le Conseil des soldats de l’Islam) émet une fatwa qui promet une prime à qui assassinera la jeune femme. Talisma Nasreen ne plie pas et continue à publier ses écrits. Le gouvernement lance un mandat d’arrêt contre elle.
Les manifestations de ses détracteurs se multiplient jusqu’à atteindre un mouvement de 100 000 personnes qui scandent « À mort Nasreen » le 29 juillet 1994.. Elle doit plonger dans la clandestinité dont elle ne sortira en août 94 que pour être expulsée après d'âpres négociations de plusieurs pays interpellés par des groupes humanistes et féministes. Elle entame alors une longue errance en occident qui débutera en Suède puis en Allemagne. Elle vit aujourd’hui à Berlin.
À propos de ses écrits, elle déclare « Il y a beaucoup de gens qui font de la littérature ; aussi je crois que je dois utiliser la littérature comme un moyen pour transmettre un message, pour dire quelque chose de plus. »
01:30 Publié dans à méditer, coup de coeur, coup de gueule, poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |