jeudi, 31 mai 2007
Le "Camp des Corbeaux"
Résistante de la première heure, opposante à la torture en Algérie, Germaine Tillion fêtait ce mercredi 30 mai ses cent ans. Engagée dans la résistance, elle est dénoncée et arrêtée à gare de Lyon le 13 août 1942. En 1943, la jeune résistante est déportée à Ravensbrück. Un an avant Granny ...
Une amie de ma grand-mère, Simone Rohner, avait écrit dès 1945 le récit de leur déportation (En enfer.- 9 Février 1944 - 8 Mai 1945), que j'ai retrouvé un jour par hasard sur internet. Ce récit, je l'ai relu hier soir quand j'ai réalisé brusquement que Madeleine R., ma grand-mère avait peut être croisé Germaine Tillion au Block réservé aux "politiques" avant d'être envoyée quelques semaines plus tard dans un autre camp, à Hanovre, pour travailler dans une usine d'armement ?
"[...] Après une marche assez longue, des pavés sonnèrent sous nos pas, nous distinguions dans la nuit étoilée de coquettes villas, des jardins, l'odeur des fleurs parvenait jusqu'à nous. Nous tournâmes à gauche et le portail de RAVENSBRÜCK brillamment illuminé apparut à nos yeux…
Il était environ minuit et nous étions le 18 Mai 1944.
RAVENSBRÜCK
**
Un grand portail de bois, genre rustique, violemment éclairé par des projecteurs, un bâtiment sur le côté gauche avec des marches, sur ces marches une quarantaine de S.S. hommes et femmes, la Commandante, calot sur l'oreille, chien dogue en laisse. Cela sentait l'effet organisé à notre intention, pour nous impressionner. J'ignore ce que ressentirent mes camarades, moi en toute sincérité, cela m'amusa, je trouvais cela grotesque.
Nous pénétrâmes sous le porche nous aperçûmes, car le camp intérieur était éclairé par des lampadaires électriques, de grandes bâtisses s'allongeant sur une sorte d'avenue. Nous n'eûmes pas le temps de voir grand chose, car nous faisant tourner sur la droite, nous pénétrâmes dans un bâtiment, par une entrée faiblement éclairée. Nos camarades s'engouffraient, poussées par des S.S. à l'intérieur d'une pièce obscure. Je fus saisie à la gorge par une atmosphère lourde, humide, n'y voyant rien, nous trébuchions les unes dans les autres, sur des valises, des sacs, le flot des camarades continuait d'entrer. Nous étions toutes debout, tassées, impossible de faire un mouvement.
La porte se referma.
Nos yeux s'habituant à l'obscurité, nous arrivâmes à distinguer vaguement des tiges pendant du plafond au-dessus de nos têtes et nous n'arrivions pas à saisir leur utilité. En tout cas, il était visible que l'exiguïté de la pièce n'était pas faite pour contenir 1 000 femmes et la chaleur devint suffocante, des femmes criaient, réclamant à boire, quelques-unes s'évanouirent, les autres se mirent à taper contre la porte afin de demander du secours, le bruit devint infernal, tout à coup, une femme cria d'une voix perçante :
- Nous sommes dans une chambre à gaz, ils vont nous asphyxier !
Imaginez la panique que ce cri déchaîna ? Des femmes se battaient, poussaient, hurlaient, sanglotaient, les coups redoublèrent dans la porte, c'était atroce. Brusquement nous fûmes inondées de lumière, nous nous aperçûmes à ce moment que nous étions dans les douches ; la porte s'ouvrit au même instant, la Commandante parut, suivie de femmes S.S. Une femme habillée en costume rayé gris et bleu, un triangle rouge et un numéro sur la poitrine, brassard jaune au bras, les accompagnait. C'était une prisonnière, elle s'adressa à nous en français :
- Mesdames, la Commandante vous fait dire que si elle entend un seul bruit, des sanctions seront prises, ici ne l'oubliez pas le règlement est sévère. Vous êtes priées de ne pas bouger et d'attendre les ordres. Défense absolue de toucher aux robinets, l'eau est contaminée. Je vous prie de vous abstenir de toutes protestations, c'est dans votre intérêt !
La Commandante avait écouté sans mot dire, elle s'avança vers nous, rompit le flot des femmes, nous dévisageant d'un œil froid, cruel, son chien la suivait, et nous nous écartions à son approche. C'était une femme d'une quarantaine d'années, aux cheveux blonds grisonnants, coiffure "Aiglon" son calot posé sur le côté, bottée, cravache à la main. Elle ressortit au bout d'un instant et tout retomba dans l'obscurité, un silence angoissant régnait, il semblait que personne n'osait plus espérer. Au bout d'un moment, les conversations reprirent à voix basse nous étions toutes arrivées à nous asseoir sur nos paquets. Tonio me dit :
- Je n'en puis plus, je dors !
- Tu as raison, répondis-je, j'en fais autant !
Je m'endormis presque aussitôt, lourdement, affalée sur des valises, terrassée par 5 jours d'insomnie. Lorsque je repris conscience, la lumière était allumée, Madeleine me dit :
- Comment as-tu pu dormir malgré cette angoisse ? C'est insensé, je ne le comprends pas ! Je vis qu'elle pleurait.
- Mais voyons qu'as-tu ? Reprends-toi, je t'en prie ! lui dis-je.
- Impossible ! Cette nuit m'a bouleversé ! me disait-elle et ses larmes coulaient lourdes de détresse, elle resta ainsi 8 jours sans pouvoir se ressaisir…
Enfin après un laps de temps assez long, la porte s'ouvrit et on nous pria de sortir.
C'était l'aube, un ciel gris et une petite pluie fine tombait.
On nous fit mettre en rang par dix et nous restâmes là, debout. Tout à coup, nous vîmes déboucher de l'avenue, une troupe de femmes marchant au pas cadencé, pelle ou pioche sur l'épaule. La vision était dantesque, car elles étaient toutes hâves, des yeux immenses dans des visages ravagés, un foulard sur la tête cachait mal des têtes presque toutes tondues. Nous les regardions venir vers nous, stupéfiées, le souffle court. Quoi ? C'était des femmes comme nous ? Ce troupeau aux robes rayées, la plupart pieds nus… J'eus à ce moment la révélation du bagne, de l'horreur, une désespérance me saisit pendant quelques minutes, je tournais les yeux vers mes camarades, toutes avaient les yeux embués de larmes ; non ce n'est pas possible, jamais nous ne deviendrions ainsi, jamais, d'ailleurs la délivrance est proche… et je secouais d'un coup d'épaule l'angoisse agrippée après moi, mais je la sentais sourdre en mon cœur. La colonne défilait devant nous, visages de détresse, nous regardant sans une lueur de vie dans les yeux ; en fin de convoi aux signes de têtes nous criâmes :
- Françaises !
Deux, trois voix s'élevèrent dans les rangs :
- Mangez toutes vos provisions, ils prennent tout !
Des S.S. bondirent dans la direction des voix et des coups s'abattirent sur des nuques, malgré tout, elles continuèrent à crier :
- Mangez tout, mangez tout…
Nous vîmes arriver des groupes de 4 femmes, sortant d'allées transversales, donnant sur le côté droit de l'avenue elles se dirigeaient toutes vers une large bâtisse en briques roses qui faisait suite aux bâtiments des douches. Elles en ressortaient avec de lourds bidons de 60 à 80 litres, nous les voyions ployer sous la charge.
C'était la corvée des cuisines.
Des S.S. nous gardaient, ainsi que des prisonnières Polonaises ayant au bras un brassard vert. Le jour se leva, la pluie tombait toujours et nous transperçait petit à petit, nous étions toutes lasses infiniment, nous nous étions assises sur les valises, nous protégeant sous nos couvertures, nous ressemblions ainsi à un campement de Bédouins. Il était à peu près 4 h 1/2 lorsqu'une sirène sonna ; de tous côtés des femmes en rang de 5 arrivaient et vinrent se placer sur la large avenue. Nous assistâmes un premier appel du camp, celui-ci dura au moins 2 h. Puis elles repartirent, les unes vers les blocs, les autres vers la sortie, c'était les travailleuses qui se rendaient dans différentes usines entourant le camp (nous sûmes cela plus tard).
Vers 7 h des prisonnières nous apportèrent des bidons et des écuelles, la distribution d'un jus clair, dénomm é"café" nous fut faite. Cela nous parut bon tant la soif nous dévorait depuis 6 jours… c'était le premier liquide que nous absorbions et nous le bûmes goulûment.
L'attente continua.
Nous sentions la faim nous gagner et tranquillement, sous l'oeil des S.S. les provisions sortirent des sacs. Ce fut une véritable curée, car nous avions encore aux oreilles le cri des camarades : "Mangez vos provisions !". Boîtes de conserves, fromage, lait condensé, chocolat, gâteaux, sucre, confiture, tout y passa, dans un mélange hétéroclite, sardines après confiture, que nous importait, nous bâfrions… Malgré notre ardeur, bien des choses restaient, car beaucoup de camarades avaient cru bien faire en entassant des réserves.
La pluie tombait toujours… nous grelottions, Madeleine et moi malgré sa couverture de fourrure que nous avions sur le dos. Celle-ci remarqua les yeux admiratifs des S.S. :
- Les garces, dit-elle, si elles croient se l'approprier tu vas voir ce que j'en fais… Aide-moi !
Toutes deux nous nous mîmes à déchirer, dépioter les peaux, c'était du ventre de petits gris, puis elle l'étala sur le sol plein de boue et la piétina consciencieusement. J'aurai voulu que vous voyiez l'aspect de la couverture ! Je ne pouvais m'empêcher de rire aux larmes de ce vandalisme voulu.
[...]
Nous regardions les camarades entrer 10 par 10 par une porte, vêtues plus ou moins élégamment suivant leur condition et ressortant un quart d'heure après, par une autre porte, entièrement nues. Le contraste était frappant, nous ne pouvions nous empêcher de rire de certaines têtes entièrement rasées, lorsque les filles étaient jeunes, passe encore, mais nous vîmes venir de pauvres vieilles honteuses, ne sachant comment cacher la misère de leur nudité. C'était lamentable ! Quelques-unes étaient tondues et nous nous demandions pourquoi, exemple la Générale Audibert qui avait 73 ans !…
En ressortant, elles nous prévinrent que la fouille était complète… (j'avais camouflé la lettre de mon Jacques dans un papier cellophane, là où vous pensez !). Je me décidai la mort dans l'âme à la détruire, ce fut pour moi, un gros chagrin, car je tenais tellement à cette petite lettre, c'était tout ce qui me restait de lui…
Une de nos camarades, peu de temps après, nous prévint que nous pouvions nous arranger avec une Polonaise pour camoufler les choses auxquelles nous tenions le plus, contre de la nourriture. Trop tard, pour moi… Je lui remis à tout hasard, mon tricot, un petit porte-monnaie dans lequel j'avais mis mon mouchoir brodé en cellule. Celui-ci nous avait servi de drapeau pendant tout le voyage, nous l'agitions par la fenêtre au passage des gares.
Lorsqu'elles étaient au nombre de 40, elles s'installaient sous les douches et les S.S. les arrosaient d'eau bouillante ou glacée, suivant leur fantaisie… puis vous receviez un paquet de vêtements ficelé : 1 chemise, 1 culotte, 1 robe, 1 foulard, des claquettes.
Qu'importe la taille.
[...]
Le lendemain nous fîmes connaissance avec le premier appel.
Le jour se levait à peine et nous frissonnions dans nos robes de bois. Nous étions debout sur 10 rangs de 100 au garde-à-vous et cela durait de 1 h 1/2 à 2 h environ. Une fois même à la suite d'une évasion nous restâmes 5 h ainsi. Lorsque le"Achtung !" retentissait, nous nous immobilisions toutes, tête droite, yeux fixés devant nous. 4 ou 5 S.S. nous comptaient, nous examinaient, puis signaient le cahier du bloc que leur présentait la Blokowa,. Sitôt le signal de la sirène nous nous ruions toutes vers l'entrée du bloc. Pendant notre attente, nous regardions le jour se lever, et suivions des yeux la course des nuages dans le ciel. Je dois dire qu'à RAVENSBRÜCK celui-ci était d'une grande luminosité, était-ce la réverbération des marais, du sable dans la plaine ou le peu d'éloignement de la BALTIQUE ? Je l'ignore, mais les jours et les nuits étaient merveilleux de pureté, il semblait que rien n'altérait l'air outre la terre et le ciel. Seul, parfois un brouillard venant de cheminées du camp, recouvrait celui-ci, nous avions remarqué l'odeur étrange qui s'en dégageait, un soir même une camarade nous fit la réflexion suivante, en regardant une lueur rouge s'élevant de celle-ci :
- Qu'est-ce qu'ils font comme cuisine !
En effet, curieuse cuisine que celle des corps de nos camarades qui s'envolaient ainsi en fumée et que nous prenions pour du brouillard… mais nous étions nouvelles et nous ne sûmes que plus tard ce macabre détail."
Durant sa détention, Germaine Tillion écrit une opérette-revue, "Le Verfügbar aux enfers", texte stupéfiant écrit dans un seul but, survivre à la barbarie nazie. A sa vision ironique et distanciée d'un quotidien infernal se mêle le souvenir musical d'airs d'opéra ou d'opérette, de chansons légères ou nostalgiques des années folles. Le "Verfügbar aux Enfers" illustre le pouvoir subversif et salvateur de la légèreté sur le tragique, que j'ai également retrouvé dans le récit de Simone Rohner ...
L'œuvre n'a jamais encore été jouée. Elle est adaptée pour la première fois à la scène par de jeunes artistes habités du devoir de mémoire et de transmission, et jouée au Théâtre du Châtelet (Paris) du 02 Juin au 03 Juin 2007
Les dessins qui illustrent cette note ont été fait à Ravenbruck (http://www.chgs.umn.edu/Visual___Artistic_Resources/Women... ). voir aussi un article sur "l'art et les camps" http://perso.orange.fr/d-d.natanson/art_et_camps.htm#prem...
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Etranges étrangers
reprise de la note du 28 février 2006
Étranges étrangers
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays loin
cobayes des colonies
doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou du cap Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaire
avec une vieille boite à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d'or faits de papiers plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd'hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranger étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous en mourez.
Jacques PREVERT
(La pluie ou le beau temps)
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mercredi, 30 mai 2007
Vendredi, n'oubliez pas que le mois Molière débute à Versailles
Tout d'abord des animations musicales !!!
On commence avec les Pastorales italiennes de Marc-Antoine Charpentier à 19h à l'Hôtel-de-Ville (gratuit). Marc-Antoine Charpentier à écrit 9 pastorales dont la plus célèbre est Actéon, pastorale en six scènes (H 481), composée vers 1684. Ses pastorales "italiennes" ont pour nom Amor vince ogni cosa,"pastoraletta" pour cinq voix (H 492) qui met en scène deux couples de bergers, Linco (haute-contre) et Filli (haut-dessus) d'une part, Silvio (ténor) et Eurilla (dessus) d'autre part (la date et la destination de la composition ne sont pas connues) et Cupido perfido dentr'al mio cor.
Pour mieux connaître Marc-Antoine Charpentier , voir
le site "officiel" très complet sur Marc-Antoine Charpentier, le musicien du baroque : http://www.charpentier.culture.fr/intro_flash.htm
l'espace " Marc-Antoine Charpentier " sur le site de la Musique Baroque de l'Ecole Versaillaise http://www.baroque-versailles.com/Charpentier/Espace_Marc...
la fiche du ministère des affaires étrangères, où on peut aussi écouter quelques extraits sur http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/polit...
le site http://perso.orange.fr/jean-claude.brenac/CHARPENTIER.htm
On continue avec L'ensemble de clarinettes Clar'Yvelines, regroupant une quinzaine d'instrumentistes amateurs du département, sous la direction de Philippe Pate, nous propose une version originale de la pratique amateur. En réunissant exclusivement des instruments de la famille des clarinettes (clarinette Mib, clarinette Sib, cor de basset, clarinette basse et contrebasse, ...), ils désirent approfondir et faire découvrir aux autres, un répertoire spécifique, varié et de qualité. Pour cette soirée ils joueront Mozart, Rossini, Grieg, Villa Lobos, Cesarini, Bligny ... à 20h45 au Carré à la Farine (gratuit)
Au passage, on a entendu quelques notes de jazz Place Charost (une super place piétonnière avec plein de bons restaurants où diner en écoutant la musique et le 1er c'est à 20h30 et c'est gratuit) avec le Mique Mac Band. Créé autour de l'école de la rue Richard Mique à Versailles dans le but d'animer la kermesse scolaire, le Mique Mac Band, ensemble à géométrie fortement variable, a très vite fait l'école buissonnière pour animer les soirées versaillaises. Cet ensemble cultive la joie de vivre en jouant de la musique. La devise du Mique Mac Band est "FAUX FORT ET LONGTEMPS". Ne vous laissez pas abuser par cette devise racoleuse : elle n'a pour objet que d'affirmer le caractère ubuesque de l'association. En vérité les musiciens du Mique Mac Band jouent longtemps, mais surtout juste et tout en nuances (enfin... disons qu'ils jouent en général juste et avec nuances). Enfin, c'est ce que dit leur site ...
Mais si vous préférez le théatre, de Molière à Ionesco, en passant par Feydeau, disputes, réconciliations, les malheurs de la vie à deux envahissent la scène ...
Avec d'abord Léonie est en vacances (je connaissais la pièce Léonie est en avance ou le mal joli ... sans doute Feydeau a-t-il fait grandir la petite ... à moins qu'il y ait une erreur dans le programme ?) & On va faire la cocotte, de Feydeau, pièce en deux actes, restée inachevée, jouées par l'atelier théâtre de l'université inter-âges, (à l'université inter-âges, 6 impasse des gendarmes, 20h30, gratuit).
"Feydeau était un grand comique. Le plus grand après Molière... Les pièces de Feydeau ont la force, la progression et la violence des tragédies. Elles en ont l'inéluctable fatalité. Devant les tragédies, on étouffe d'horreur. Devant Feydeau, on étouffe de rire." (Marcel Achard).
Georges Feydeau (1862-1921) domine le théâtre de Boulevard de la fin du XIXe siècle, et donne au vaudeville français ses lettres de noblesse en le portant à son point de perfection. Ce fin observateur de la bonne société parisienne d'il y a cent ans donne à son théâtre une précision d'horlogerie, un rythme vertigineux. La noble institution du mariage paraît bien fragile sous sa plume incisive et cruelle, un simple malentendu, un petit mensonge inoffensif et la machine à scandales démarre. Par sa verve comique, son imagination et sa lucidité, il provoque le rire tout en mettant en lumière les failles et les contradictions de ses personnages. Son sens du quiproquo et sa capacité à transformer une situation banale en délire scénique, ont fait dire de lui que c'est un Molière moderne, qui annonce le théâtre burlesque et l'absurde de Ionesco.
On peut télécharger quelques pièces de Feydeau (mais pas celle jouée le 1er juin à Versailles ...) sur http://jydupuis.apinc.org/feydeau/index.htm
Vaudeville encore avec Il ne faut jurer de rien d'Alfred de Musset par le Théâtre des Deux Rives (salle Delavaud, 20h30, 8€50). Valentin est un beau jeune homme qui vit aux crochets de son oncle; il est persuadé que les femmes sont toutes les mêmes : elles finissent toujours par vous tromper ! Son oncle lui a pourtant trouvé une jeune fille, Cécile, qui pourrait devenir sa femme. Valentin, qui ne veut en aucun cas se marier, va entrer chez Cécile sous une fausse identité pour, ainsi, prouver à son oncle qu’il a raison. Les choses se passeront-elles comme prévu ? c’est… qu’il ne faut jurer de rien ! Avec cette comédie en trois actes écrite en 1836, Alfred de Musset reprend le genre du « proverbe » (intrigue dont la morale est un proverbe). Le personnage central, Valentin, illustre bien le style romantique de l’époque et reflète également le tempérament dépensier, insouciant et libertin de son auteur au même âge.
La compagnie versaillaise des Deux Rives, a été créé en 1994 par Daniel Annotiau sur les conseils de Marcelle Tassencourt, alors Directrice du Théâtre Montansier, et son objectif est de mettre en avant de jeunes talents; elle est composée d'acteurs professionnels et amateurs.
Télécharger intégralement la pièce au format PDF sur http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Jurer.pdf
La flûte enchantée, d'après l'œuvre de Mozart, sur un livret d’Emanuel Schikaneder, par la troupe Comédiens et Compagnie de Paris (grandes écuries à 21h, gratuit) dans une mise en scène de Jean-Hervé Appéré et une direction musicale de Samuel Muller.
Sarastro a enlevé Pamina, la fille de la Reine de la Nuit. Tamino, prince téméraire épris de la princesse, part à sa recherche Tamino se voit offrir par la Reine. une flûte enchantée, tandis que Papageno, l'oiseleur au corps couvert de plumes multicolores qui l'accompagne, reçoit un carillon magique. Ces instruments les aideront à triompher des épreuves qui les attendent ... Voyage initiatique au terme duquel les héros triomphent du mal, La flûte enchantée ressemble à un conte de fées traditionnel : le jeune héros, après une suite d'obstacles, retrouve et délivre sa bien-aimée. L'amour et la recherche de la sagesse sont deux points essentiels dans La flûte enchantée. Pour traiter ces thèmes, l'œuvre opère un incessant va et vient entre gravité et comique ...
Ce spectacle qui a déjà tourné dans plusieurs villes de Saône & Loire sera donné ensuite dans le cadre du XVIIIème Festival « Théâtre Côté Cour » de Salon-de-Provence, du 3 au 11 juillet. En 1974, j'avais aimé l'adaptation de Bergman !
01:25 Publié dans coup de coeur, litterature, musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 29 mai 2007
Fête des parcs et jardins en Yvelines
Et si vous voulez enchanter vos enfants, inscrivez-les à la ferme de Gally, où la "ferme ouverte" leur offre un parcours didactique, écolo, rigolo ou gourmand... avec entre autre son "Jardin des 5 sens", aménagé dans un décor paysager de 400 m² au fond de la pépinière de la jardinerie de Saint Cyr l'Ecole. Vos petits naturalistes pourront découvrir les traces des pattes d'animaux de la ferme, et ramener un moulage en plâtre d'une trace d'un animal, découvrir la passionnante organisation de la société des abeilles et le métier d'apiculteur en fabricant des bougies ou extrayant du miel, transformer la riche crème en beurre dans la baratte.
Et le dimanche 10 juin à Sartrouville, lors de la Fête du potager, vous apprendrez avec eux à semer et repiquer les légumes puis découvrirez comment pousse une plante, planterez votre fraisiers ou votre aromatique, dans un pot biodégradable, découvrirez le compostage des déchets verts, l’intérêt du paillage et des engrais verts, observerez les insectes des bois et ceux utiles au jardin et fabriquerez du papier recyclé
Emmenez-les au château de Breteuil, où un jeu de piste pour les enfants leur fera découvrir les contes de Charles Perrault, et, où, le 10 juin, Mousquetaires du Roi et Grenadiers de Napoléon de la troupe Dauphin Dauphine donneront un spectacle d'enfants, avec calèches, poneys, maquillage, conteuse et gourmandises. Entrée gratuite pour tous les enfants costumés en personnage de conte.
Vous en profiterez pour arpenter le parcours balisé à travers son parc de 75 ha classé "Jardin Remarquable" par le Ministère de la Culture et ses "arbres remarquables", du cyprès chauve au tulipier de Virginie, en passant par le cèdre du Liban ou les châtaigniers plantés sous Louis XIV; neuf de ces arbres sont eux même classés "arbres remarquables" et font partie des 210 plus beaux arbres de France. L'autre nouveauté de l'année est le
Ou encore le château de Monte-Cristo, demeure et parc d'Alexandre Dumas, sur la colline de Port-Marly, entre Marly-le-Roi et Saint-Germain-en-Laye où ils pourront participer à une chasse au trésor organisée les mercredis 6 et 13 juin, à un spectacle "Contes de cape et d'effets" le mercredi 20 juin, un conte très animé, visuel et mouvementé où alternent suspense et humour, par Jean DONAGAN, conteur, ou enfin à un "spectacle en bac à sable" original et amusant avec une comédienne marionnette, des chansons , par la compagnie "le TOA", Théâtre d'Opération Ambulant, le mercredi 27 juin. Pour les plus grands, une balade dans le parc et une visite du château vous feront découvrir tout l'univers de l'écrivain à travers une collection de gravures, peintures et reproductions. Et le samedi 16 juin, danseurs aux costumes multicolores, musiciens orientaux, échassiers, bretteurs, comédiens... vous plongeront dans une atmosphère orientale dépaysante; la soirée se clôturera par un magnifique spectacle de feu, une création originale de la compagnie Nagarythe pour Monte-Cristo ....
Les 2 et 3 juin, ne ratez pas le programme spécial : « Magie de l’Eau à Versailles » : entre fontaines et bassins, au fil de ballades contées, de visites- conférences et d’autres animations, vous naviguerez du Grand Canal aux océans, sur les traces de Louis XIV et du corsaire Jean Bart.
Il y a encore plein d'autres lieux dont je vous reparlerai peut être ...
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lundi, 28 mai 2007
L'air de rien !!!
Chanter ce n'est pas seulement se servir de sa voix et de son corps, c'est aussi interpréter, faire partager au public les émotions.
Et de l'émotion il y en avait la semaine dernière quand 180 enfants de CM1 et CM2 du Mesnil Saint Denis (Yvelines) ont interprété ensemble "l'arbre chanson", un conte musical d'Etienne Daniel.
Pensez donc, ils étaient même accompagnés d'un vrai orchestre !!! Et ils recommencent le samedi 2 juin à l'église du Mesnil ...
Ils ont un site très bien fait, on peut même écouter la chorale à l'œuvre !
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dimanche, 27 mai 2007
Arènes sanglantes
"Pendant que le public envahissait tumultueusement la place, et que le vaste entonnoir des gradins se noircissait d’une foule de plus en plus compacte, les toreros arrivaient les uns après les autres par une porte de derrière dans l’endroit qui leur sert de foyer, et où ils attendent l’heure de la funcion.
C’est une grande salle blanchie à la chaux, d’un aspect triste et nu. Quelques petites bougies y font trembloter leurs étoiles d’un jaune fade devant une image enfumée de Notre-Dame suspendue à la muraille ; car, ainsi que tous les gens exposés par état à des périls de mort, les toreros sont dévots, ou tout au moins superstitieux ; chacun possède une amulette, à laquelle il a pleine confiance ; certains présages les abattent ou les enhardissent ; ils savent, disent-ils, les courses qui leur seront funestes. Un cierge offert et brûlé à propos peut cependant corriger le sort et prévenir le péril. Il y en avait bien, ce jour-là, une douzaine d’allumés, ce qui prouvait la justesse de la remarque de don Andrès sur la force et la férocité des taureaux de Gaviria qu’il avait vus la veille à l’Arroyo, et dont il décrivait avec tant d’enthousiasme les qualités à sa fiancée Feliciana, médiocre appréciatrice de semblables mérites.
Il vint à peu près une douzaine de toreros, chulos, banderilleros, espadas, embossés dans leurs capes de percaline glacée. Tous, en passant devant la madone, firent une inclinaison de tête plus ou moins accentuée. Ce devoir accompli, ils allèrent prendre sur une table la copa de fuego, petite coupe à manche de bois et remplie de charbon, posée là pour la plus grande commodité des fumeurs de cigarettes et de puros, et se mirent à pousser des bouffées en se promenant ou campés sur les bancs de bois le long du mur.
Un seul passa devant le tableau révéré sans lui accorder cette marque de respect, et s’assit à l’écart en croisant l’une sur l’autre des jambes nerveuses que le luisant du bas de soie aurait pu faire croire de marbre. Son pouce et son index, jaunes comme de l’or, sortaient par l’hiatus de son manteau, tenant serré un reste de papelito aux trois quarts consumé. Le feu s’approchait de l’épiderme de manière à brûler des doigts plus délicats; mais le torero n’y faisait pas attention, occupé qu’il paraissait d’une pensée absorbante.
C’était un homme de vingt-cinq à vingt-huit ans. Son teint basané, ses yeux de jais, ses cheveux crépus démontraient son origine andalouse. Il devait être de Séville, cette prunelle noire de la terre, cette patrie naturelle des vaillants garçons, des bien plantés, des bien campés, des gratteurs de guitare, des dompteurs de chevaux, des piqueurs de taureaux, des joueurs de navaja, de ceux du bras de fer et de la main irritée.
Il eût été difficile de voir un corps plus robuste et des membres mieux découplés. Sa force s’arrêtait juste au point où elle serait devenue de la pesanteur. Il était aussi bien taillé pour la lutte que pour la course, et, si l’on pouvait supposer à la nature l’intention expresse de faire des toreros, elle n’avait jamais aussi bien réussi qu’en modelant cet Hercule aux proportions déliées.
Par son manteau entrebâillé, on voyait pétiller dans l’ombre quelques paillettes de sa veste incarnat et argent, et le chaton de la sortija qui retenait les bouts de sa cravate ; la pierre de cet anneau était d’une assez grande valeur, et montrait, comme tout le reste du costume, que le possesseur appartenait à l’aristocratie de sa profession. Son moño de rubans neufs, lié à la petite mèche de cheveux réservée exprès, s’épanouissait derrière sa nuque en touffe opulente ; sa montera, du plus beau noir, disparaissait sous des agréments de soie de même couleur, et se nouait sous son menton par des jugulaires qui n’avaient jamais servi ; ses escarpins, d’une petitesse extraordinaire, auraient fait honneur au plus habile cordonnier de Paris, et eussent pu servir de chaussons à une danseuse de l’Opéra.
Cependant Juancho, tel était son nom, n’avait pas l’air ouvert et franc qui convient à un beau garçon bien habillé et qui va tout à l’heure se faire applaudir par les femmes : l’appréhension de la lutte prochaine troublait-elle sa sérénité ? Les périls que courent les combattants dans l’arène, et qui sont beaucoup moins grands qu’on ne pense, ne devaient avoir rien de bien inquiétant pour un gaillard découplé comme Juancho. Avait-il vu en rêve un taureau infernal portant sur des cornes d’acier rougi un matador embroché ?"
Théophile gautier (Militona)
Ce week-end, c'est la féria de Nîmes, véritable institution pour la ville : Pendant quelques jours la ville prend des accents espagnols et la fièvre s'empare de la population qui vit au rythme du flamenco, entraînée par la musique des penas ! On célèbre un animal élevé au rang d'un dieu, le Taureau que l'homme défie lors de courses effrénées et de corridas.
J'aime les animaux et la corrida devrait me révulser et pourtant j'avoue qu'elle me fascine depuis l'enfance. Sans doute le souvenir des arènes en bois du Bouscat, près de Bordeaux, qui furent détruites par un incendie en 1961, à quelques centaines de mètres de chez mes grands parents. Les camions, après avoir déchargé les taureaux, venaient se garer dans la rue, devant la maison, et je me souviens d'avoir vu (et senti !) les bêtes mortes mais encore chaudes que l'on ramenait vers l'abattoir. Ma ville natale avait d'ailleurs une forte tradition tauromachique puisqu'elle possédait aussi autrefois 2 autres arènes à La Benatte et à Talence, tradition glorifiée par Francisco Goya qui réalisa pendant son exil aquitain un recueil de lithographies intitulé Les Taureaux de Bordeaux.
Autre souvenir qui m'a marquée, le premier film que j'ai vu au cinéma, 2 ou 3 ans avant l'incendie du Bouscat : j'étais en vacances au Pays basque, un petit village appelé Estérencuby, et c'était jour de fête : pelote basque, danses, chants... et le soir, pour finir en beauté, quelques parents avaient décidé d'emmener les enfants au cinéma à Saint Jean Pied de Port. Refus de mes parents qui estimaient que le film n'était pas pour les enfants, et déception de voir partir mes copains. J'ai dû pleurer à chaudes larmes, ce qui a dû amadouer mon père ! Alors course folle pour parcourir la dizaine de kilomètres et finalement j'ai rejoint mes copains; le film était déjà ancien et s'appelait Arènes sanglantes, je me souviens encore de Tyrone Power endossant l'habit de lumière …
01:20 Publié dans cinéma, litterature, souvenirs, traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 26 mai 2007
Le roi de la contrebande
Brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc,
A la mode des...
Vous m'entendez ?
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie
C'est d'avoir goupillé,
La bourse d'un...
Vous m'entendez ?
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé.
J'entrai dedans sa chambre
Mon Dieu, qu'elle était grande !
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main...
Vous m'entendez ?
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main dessus.
J'entrai dedans une autre,
Mon Dieu, qu'elle était haute !
De robes et de manteaux
J'en chargeai trois...
Vous m'entendez ?
De robes et de manteaux,
J'en chargeai trois chariots.
Je les portai pour vendre
A la foire en Hollande.
J' les vendis bon marché,
Ils n' m'avaient rien...
Vous m'entendez ?
J' les vendis bon marché,
Ils n' m'avaient rien coûté.
Ces Messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes,
Et leurs bonnets carrés,
M'eurent bientôt...
Vous m'entendez ?
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre,
Ah ! c'est dur à entendre !
A pendre et étrangler,
Sur la place du...
Vous m'entendez ?
A pendre et étrangler,
Sur la place du Marché.
Monté sur la potence
Je regardai la France,
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un...
Vous m'entendez ?
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un buisson.
Compagnons de misère,
Allez dire à ma mère,
Qu'elle ne me reverra plus,
Je suis un enfant...
Vous m'entendez ?
Qu'elle ne me reverra plus,
Je suis un enfant perdu !
La complainte de Mandrin
Il y a un peu plus de 250 ans, le 26 mai 1755, ce bandit de grand chemin qui volait les riches pour en faire profiter les pauvres, était exécuté sur une place de Valence. Depuis 1755, l’histoire de Mandrin a été colportée de génération en génération.
Cette complainte, datant de l'année même de sa mort, est chantée sur un timbre tiré d’un air de l’opéra comique de Favart, Acajou (1744) , qui est lui-même une parodie en mode majeur d’un intermède instrumental de l’opéra de Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie (1733), et que ce dernier avait lui-même tiré de la musique traditionnelle ... Les paroles quant à elles, sont assez proche de d’autres chansons de brigands de la fin du XVIème siècle.
00:05 Publié dans chronique à gauche, Histoire, musique, traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 25 mai 2007
Le plus grand ensemble de percussions du monde
Ce vendredi, un groupe de 10.000 tambours tente de battre le record du monde du plus grand ensemble de percussions du monde lors d'un festival de musique en Haïti à Jacmel, à 116 kilomètres au sud-est de Port-au-Prince dans le sud du pays. Des percussionnistes de ce pays des Grandes Antilles et au-delà doivent s'atteler à un record du monde inscrit dans le Guinness Book qui a été établi en Inde l'an dernier -7.951 personnes avaient joué sans interruption du tambour pendant cinq minutes. "Avec ces tambours", l'établissement d'un nouveau record "enverra au monde un nouveau message d'un Haïti uni", précisent les organisateurs du festival sur le site web.
Damian et Stephen Marley, les fils de la légende du reggae, Bob Marley, seront les têtes d'affiche de ce festival Mizik Jakmel qui se tiendra sur trois jours du 25 au 27 mai. 24 groupes de diverses tendances musicales vont également y participer, dont Les Nubians (Cameroun), Simbi (Suède), Les Reggae Cowboys (Dominique), Muta Baruka (Jamaïque), Bruce ‘SunPie’Barnes (New Orleans, USA), MC Red1 (Canada). "Cet évènement culturel sera l'occasion pour les mélomanes de tout horizon de venir savourer la diversité musicale d'Haïti", a indiqué Patrick Boucard, l'un des organisateurs du festival. "Nous voulons ainsi émanciper la culture haïtienne à travers la musique et reconnecter le pays avec le reste du monde", a t-il ajouté. "Nous voulons démontrer que Haïti peut réussir à être hôte d’un événement de cette envergure, d’un événement si ambitieux. Nous voudrions que ce festival commence à devenir une nouvelle voie positive pour Haïti". Les organisateurs de la manifestation espèrent en faire un rendez-vous annuel.
A noter qu'en 2005, dix percussionnistes, neuf Kenyans et un Nigérian, ont battu le tambour sans discontinuer pendant près de 100 heures, en se relayant par équipe de trois. C’était leur façon d’annoncer l’ouverture du festival de cirque acrobatique de Nairobi, au Kenya !
photo http://www.azurs.net/
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jeudi, 24 mai 2007
Les femmes qui lisent sont dangereuses (suite)
Samedi dernier, visite dans une galerie rue Quincampoix où Pierre, un ami, expose ses sculptures. L'artiste est absent pour un petit moment et nous décidons de faire quelques emplettes dans le quartier avant de repasser à la galerie. Arrêt au "Comptoir aux écritures" pour acheter du fiel de bœuf que j'utilise en enluminure, puis retour par les boutiques à touristes en face de Beaubourg. Qui sait, peut être vais-je trouver une photo marrante à encadrer pour mes 2 puces ? Non, rien que des "merdouilles" et pourtant dans une de ces boutiques, un présentoir de cartes postales attire mon attention. Eh oui, rien que des reproductions de tableaux de femmes en train de lire ! Oui, vous savez, de ces femmes dangereuses dont parle le livre de Laure Adler et Stefan Bollman et dont j'avais fait une note en janvier ... et comme ces tableaux ne figurent pas dans le livre, je vous en fais profiter aussi.
La liseuse de Félix Vallotton,
La liseuse au guéridon de Matisse
et, trois siècles plus tôt, une vieille femme lisant, de Rembrandt.
Ces trois peintres ont déja également peint d'autres femmes lisant, qui figurent dans le livre ...
00:55 Publié dans femmes, litterature, peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 23 mai 2007
Les enfants n'aiment rien tant que les tartines de beurre, si ce n'est les tartines de confitures.
"Werther a rendu le beurre poétique ; c'est en voyant Charlotte faire des tartines pour les enfants qu'il prend cet amour fatal, qui se termine par un coup de pistolet. Goethe a raison : les enfants n'aiment rien tant que les tartines de beurre, si ce n'est les tartines de confitures." (Alexandre Dumas, Dictionnaire de cuisine (collection " 10/18 "))
Depuis que j'ai habité à Rome, je remplace souvent le beurre sur mes légumes par de l'huile d'olive. Mais pour mon petit déjeuner, rien ne remplace les tartines de beurre, sans confiture, que je préfère manger à part, à la cuillère. Depuis quelques temps je me suis mise à manger du beurre salé, et délaisse de plus en plus le beurre "doux". Résultat, plus d'une fois il m'a fallu jeter une plaquette à peine entamée, mais qui avait ranci. Pourtant il existe des méthodes pour conserver le beurre plus longtemps : l'envelopper dans un linge trempé dans de l'eau vinaigrée ou citronnée, le recouvrir d'un pot en terre cuite trempé dans l'eau ... On peut même redonner sa fraicheur à du beurre rance en le mettant dans un saladier rempli d'eau glacée additionnée de bicarbonate de soude et en le malaxant vigoureusement. Le bicarbonate détruit les germes responsables de la fermentation et neutralise le goût rance.
Mais c'est encore Alexandre Dumas, dans son Dictionnaire de cuisine qui donne la méthode la plus originale pour ne jamais manquer de beurre. "Dans quelque pays que j'aie voyagé, j'ai toujours eu du beurre frais du jour même. Je donne ma recette aux voyageurs, elle est bien simple et en même temps immanquable.
Partout où je pouvais me procurer du lait soit de vache, soit de chamelle, soit de jument, soit de brebis, et particulièrement de brebis, je m'en procurais, j'en emplissais une bouteille aux trois quarts, je la bouchais, je la suspendais au cou de mon cheval, et je laissais mon cheval faire le reste ; en arrivant le soir, je cassais le goulot et je trouvais à l'intérieur un morceau de beurre gros comme le poing qui s'était fait tout seul. En Afrique, au Caucase, en Sicile, en Espagne, cette méthode m'a toujours réussi. ". De nos jours, gageons que nous aurons du mal à suivre cette consigne.
Par contre nous pouvons peut être essayer sa recette de Beurre rôti à la Landaise : "Salez d'abord la bille de beurre, cassez quatre oeufs entiers, battez-les en omelette, préparez de la mie de pain blanche bien séchée, ajoutez un peu de sel fin, roulez votre bille de beurre dans vos oeufs et saupoudrez de mie de pain, recommencez l'opération jusqu'à l'absorption des oeufs ; mettez votre beurre en broche ; à la cuisson, la croûte devient ferme et vous en formez une croustade que vous servez en place de pain pour les huîtres. Buvez du vieux Barsac, mais n'arrosez pas avec. Formule de M. Vuillemot."
00:15 Publié dans litterature, petit conte culinaire | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |