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samedi, 07 octobre 2006

Indigènes

medium_zouave_tambour_major_1863.3.jpgAdieu, chants de combat, adieu, cris de victoire,

Récits éblouissants d'une héroïque histoire,

Que les âges futurs nommeront fabuleux!

Adieu, bouches de feu vomissant la mitraille,

Glaives qui rayonnez, quand gronde la bataille,

Comme des éclairs lumineux!

 

 

Hier, on entendait la trompette d'alarmes,

La plainte des blessés, le cliquetis des armes,

Le clairon du zouave et le cri des spahis;

Hier, comme un héros d'une antique épopée,

Brillait du fier pacha la formidable épée,

Étincelante de rubis.


 medium_tirailleur_senegalais_grandmaison002c.4.jpgHier, les lourds canons, épouvantant la terre,

Retentissaient au loin comme un glas funéraire

Qui couvre l'agonie et l'adieu des mourants;

Hier, les nations, muettes, dans l'attente,

Regardaient en tremblant cette arène sanglante

Où se mesuraient trois géants.

 

Mais aujourd'hui la paix, divinité sereine,

Découvrant de ses biens la source toujours pleine,

Aux regards du vaincu, comme à ceux du vainqueur,

Vient offrir les douceurs, chères à la mémoire,

De la patrie absente.  Hier c'était la gloire,

Mais aujourd'hui c'est le bonheur.

 

  medium_spahiblesse.3.jpg

C'est le jour des héros, qui, repliant leur tente,

S'éloignent en vainqueurs de la scène éclatante

Où leurs noms ont brillé dans un drame immortel.

Ils s'en vont radieux, conduits par l'espérance,

Suspendre les lauriers conquis par leur vaillance

Au toit du foyer paternel.

 

Comme le naufragé sauvé de la tempête,

Les fils de Mahomet, en ce grand jour de fête,

Aux vivats des chrétiens viennent mêler leurs chants,

Et les nobles accents de cette voix sonore

S'élèvent solennels des rives du Bosphore

Aux sommets glacés des Balkans.

 

 Octave Crémazie

(Québec 1827- Le Havre 1879)



Claude-Joseph-Olivier Crémazie est né à Québec, le 16 avril 1827. Il fait ses études de philosophie au Petit Séminaire de Québec qu'il abandonne pour fonder, en 1843, avec son frère Joseph, une librairie qui deviendra l'un des foyers de la culture de la ville, dont, l'arrière-boutique est un lieu de rencontre des plus grands auteurs québécois. Il participe à la fondation de l'Institut Canadien de Québec en 1847. A partir de 1849, Octave Crémazie commence à publier ses poèmes dans le Journal de Québec et l'Abeille. Malheureusement, la librairie fait faillite en 1862, et Octave doit s'enfuir clandestinement de Québec pour Paris, sous le nom de Jules Fontaine. Il vit très difficilement et assiste au siège de Paris, qu'il commentera dans son Journal du siège de Paris. Il perd son frère en 1872. Il travaillera à Bordeaux puis au Havre pour des libraires. Il y meurt d'une péritonite, le 16 janvier 1879.

Consacré «barde national» au milieu du siècle dernier, il est considéré Un des plus importants écrivains romantiques du Canada français.

 

 

 

vendredi, 06 octobre 2006

Le blog de Bereno censuré

Bereno dénonçait les situations scandaleuses qu'il observait parfois dans l'exercice de son métier d'inspecteur du travail. Son blog dérangeaient... le ministère du travail lui a intimé l'ordre de se taire sous peine de sanctions.

Il s'agit là d'une atteinte grave à la liberté d'expression !

Un chien à abattre

medium_1981_-_Mort_d_Anouar_el-Sadate_assassine_lors_d_un_defile_militaire_au_Caire.jpg« Les hommes de paix attirent la violence, mais je suis un croyant et si je suis tué ce sera un grand honneur pour moi car ce sera la reconnaissance de mon action pour mettre fin à la guerre. »

Il y a 25 ans, le 6 octobre 1981, Anouar el-Sadate était victime d'un attentat perpétré par des soldats au cours d'un grand défilé militaire commémorant la guerre du Ramadan de 1973. Mais lui-même savait, depuis ce jour de novembre 1977 où, dans un effort désespéré pour mettre fin à un conflit presque trentenaire, il avait pris la décision de se rendre à Jérusalem, initiative qui étonna alors le monde entier et devait lui valoir le prix Nobel de la paix, qu'il était un mort en sursis.

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jeudi, 05 octobre 2006

Quitter la France

medium_banlieue.jpgFatou est née au Mali. A 14 ans, ses parents l'ont mariée à un homme de son village qui habitait en France. Elle ne l'avait jamais vu avant. Quand elle débarque en région parisienne avec un visa de 3 mois, elle découvre un homme mur, et la première épouse de son mari, de vingt ans son ainée et enceinte de son quatrième enfant.

Quinze ans après Fatou ne travaille pas, elle n'a pas de papiers … elle n'avait pas voulu divorcer comme l'exigeait la circulaire sur la décohabitation des co-épouses, en vigueur depuis 2001. "Chez nous, une femme doit toujours garder ses malheurs dans son cœur, c'est pas bien de divorcer pour une musulmane." Et puis les enfants étaient trop petits et trop nombreux pour qu'elle puisse travailler, et on n'avait pas pu lui trouver un logement. Alors elle était restée … et quand elle sortait, elle prenait les papiers de la première épouse, au cas où on l'arrêterait.

Mais aujourd'hui "La vie est devenue impossible à quatorze dans le cinq-pièces", confie Fatou, dont les enfants sont victimes de la mésentente entre les épouses. Et puis Diallo, son mari, est maintenant à la retraite et parle de rentrer au pays. Et Fatou ne veut pas que ses filles retournent dans la brousse !!! Elle le sait, l'excision et le mariage précoce et forcé les attendent!

Alors cet été, Fatou a saisi sa chance !!! Elle va décohabiter, chercher du travail, trouver un logement … Mais il lui faut des papiers, alors elle fait son dossier, ses enfants sont scolarisés en France, elle les obtiendra !!! Elle y croit, elle acceptera même de divorcer … elle a trouvé une formation, les services sociaux de la mairie lui ont promis de l'aider …

Ce matin, Fatou a reçu une lettre type de la préfecture lui demandant de quitter la France "car elle n'est pas divorcée" …

mercredi, 04 octobre 2006

Un événement bien discret …

medium_brazza_petitjournal_detail_.jpg« Payez leurs services, achetez leurs vivres, écoutez leurs doléances, n'oubliez pas que vous êtes l'intrus qu'on n'a pas appelé. »

 

Hier, aucune information à la télé ou à la radio …

Et pourtant les dépouilles de l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza, décédé en 1905 à Dakar, de son épouse et de ses quatre enfants ont été transférés samedi d’Alger où ils reposaient, et ré inhumés mardi à Brazzaville dans un mausolée construit par les autorités congolaises à côté de la mairie, en présence des présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, et gabonais, Omar Bongo Ondimba, du roi de la communauté téké, la plus importante ethnie du Congo et du ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.

Né en 1852 à Rome et décrit comme un aventurier visionnaire et humaniste, Pierre Savorgnan de Brazza fut l’une des grandes figures de la présence coloniale française en Afrique. C’est lui qui signa à la cour du chef Makoko le traité rattachant le Congo à l’Empire français en 1882. Son "utopie" pour l’époque de considérer que les colons étaient des intrus devant conquérir le respect des autochtones lui valut d’être relevé de ses fonctions en 1898. Il s’installe alors à Alger où il vivra quelques années avant d’être rappelé pour enquêter sur les exactions commises au Congo par l’administration française. Son rapport qui décrit les abus et le pillage organisé par les sociétés françaises, est resté confidentiel. Aujourd’hui encore, la France dément en détenir une copie, sans doute par crainte des conséquences que cela pourrait avoir sur ses rapports avec le Congo et pour éviter que le Congo et l'Algérie ne demandent aujourd'hui des réparations.

Parmi les quelques fonctionnaires de la commission figurait un jeune agrégé de philosophie, Félicien Challaye, qui représentait le ministre de l’instruction publique. Félicien Challaye publia son témoignage en 1935 dans un ouvrage intitulé « Souvenirs sur la colonisation ». Ces textes furent repris en 1998 dans « Un livre noir du colonialisme » édité par Les nuits rouges. Un extrait de cet ouvrage sur la situation des indigènes au Congo, il y a un siècle donne des précisions sur le système des concessions qui a saigné le Congo.

Des polémiques se sont développées au Congo, notamment, à l'occasion de ce transfert. Lors d'un colloque à Franceville, organisé par la fondation Savorgnan de Brazza, des universitaires gabonais et congolais se sont notamment insurgés que « des colonisés puissent faire l'apologie du colonisateur ». D'autres se demandent si ce monument dédié à la mémoire d'un administrateur colonial n'entretient pas le mythe de l'Européen supérieur à l'Africain. Le coût du monument (près de 8 millions d'euros), financés par le gouvernement congolais, a également été critiqué au sein de la diaspora congolaise et pour cause : le pays compte parmi les plus pauvres..

 

Lire un article intéressant de Christian Campiche publié sous le titre "Brazza dérange encore" dans La Liberté du 4 décembre 2005

 

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mardi, 03 octobre 2006

une certaine idée du bonheur ...

medium_bonnard_toilette01.jpg

Une certaine idée du bonheur, celle de Pierre Bonnard. Et souvent le même sentiment de quiétude, palpable, un rien nostalgique. Ici une femme alanguie sur un lit, là une farandole d’enfants, ou l’étreinte d’amoureux noyés dans la végétation.

Et Marthe, sacralisée dans ses gestes les plus quotidiens, ... dans une série de nus magnifiques et de nombreuses Toilettes. Tout n’y est que calme, volupté, et jeunesse éternelle.

Laver son linge sale en famille ...

medium_munch_puberty.jpgLes enfants vont dans des écoles catholiques. Les bonnes sœurs sont un peu revêches, l'aumônier est sympa. Il a bien compris qu'elle n'est pas heureuse, il la fait se confier, il lui dit des mots apaisants … il y avait bien longtemps qu'on ne l'a pas écoutée comme ça!!!

Il lui dit de venir le voir chaque fois qu'elle est malheureuse … elle y va de temps en temps, elle lui raconte ses bisbilles avec ses frères et sœurs, ses embrouilles avec sa belle-mère, la lâcheté de son père qui prend toujours le parti de sa femme. Il vérifie ses résultats scolaires, il lui donne des conseils sur ses études, ça lui fait du bien à elle, ces moments où enfin on s'intéresse à elle, elle ne se méfie pas …

Elle garde des enfants pendant les vacances, il passe justement par là! Il l'emmène faire un tour en voiture quand elle est de repos …

Ils s'étonnent de cette visite. Ils en parlent à leur curé qui prévient l'évêque … A la rentrée des classes, on la change d'école …

Longtemps après, la radio dit que le cardinal Joseph Ratzinger est accusé d’avoir couvert, pendant 20 ans, les prêtres pédophiles au sein de l’Eglise catholique.

Il vaut mieux laver son linge sale en famille !!!

lundi, 02 octobre 2006

1981, révolution radiophonique

medium_philips_3.jpg

Il y a 25 ans, le 2 octobre 1981 une loi autorisait les radios locales sans publicité en France  .

Aujourd’hui, nous ne connaissons plus que le bouton FM sur notre récepteur radio, pourtant ma génération a découvert Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Sheila, Jacques Dutronc et Michel Polnareff dans "Salut les copains" ou vibré avec Albert Ducrocq pour les premiers pas de Neil Amstrong sur la lune en écoutant Europe n°1 sur les « grandes ondes »  (G.O. ou L.W.).

Comment imaginer qu'avant 1981, on n'écoutait sur le territoire français que Paris Inter et quelques radios que l'on appelait alors « périphériques », car leurs émetteurs étaient à leurs débuts implantés hors de nos frontières pour respecter le monopole de la télévision et de la radiodiffusion puisque la loi du 2 mai 1837, toujours en vigueur, prévoyait que sera puni « quiconque transmettra sans autorisation, des signaux d’un lieu à un autre, soit à l’aide d’une machine télégraphique, soit par tout autre moyen ».: les plus anciennes, nées avant la guerre, Radio Luxembourg et Radio Andorre, que l'on ne captait que dans le sud-ouest, puis Radio Monte Carlo, créée par Goerring et qui émettait dans le Sud-est (contrairement à la loi … mais en fait elle était contrôlée par l'état français), et enfin la plus jeune, née en 1955, Europe n°1, qui hérite du monopole de la télévision et de la radiodiffusion en Sarre, région alors administrée par la France. Cela donne une idée de l’ampleur révolutionnaire de la libéralisation des ondes lors de l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, et de la déferlante de contenus radiophoniques qui s’en est suivie.

medium_radio_caroline.jpgEt qui se souvient également que quinze années plus tôt, en 1964, cette révolution radiophonique avait été précédée par une autre, en Grande-Bretagne, en France, et aux Pays-Bas, les radios pirates ! Avec la plus célèbre d’entre elles, Radio Caroline … en effet le monopole des ondes règne aussi chez nos voisins britanniques et les « braillards »  sont interdits d’antenne sur la BBC. L'irlandais Ronan O’Rahilly va donc diffuser uniquement la musique qu’il aime depuis un bateau ancré dans les eaux internationales. Radio Caroline (du prénom de la fille de Kennedy) ouvre son antenne le jour de Pâques 1964 à midi avec une chanson des Beatles. Le succès va durer près de 30ans, ponctué de soubresauts, d’abordages des garde-côtes anglais, et de changement de navire émetteur … jusqu’à sa disparition en 1991.

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