Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 07 mars 2006

Tous unis contre le CPE !!!

.

medium_cpe.3.jpg

vendredi, 03 mars 2006

"Le chemin entre l'indifférence et le mépris n'est pas bien long, il est le même entre le mépris et le racisme." (Solidarité Guyane)

 

medium_amerindien_small.jpgLes explorations de la blogosphère ont du bon, elles permettent de s'informer sur un tas de sujets que notre presse, avide de scandale plutôt que d'information, nous passe sous silence. Bien sûr il faut garder un œil critique, tout ce qui s'écrit sur Internet n'est pas à prendre comme argent comptant, et une vérification est toujours nécessaire.

Un exemple me touche puisqu'il concerne la Guyane. En allant sur le site (excellent) de "Réac de Gauche" qui s'indignait justement dans une note de l'uniformité de l'information et de la presse dite de gauche " qui se couche devant la loi des marchés qu'elle considère comme inéluctable.", j'ai appris qu'en Guyane sévissaient la maladie de Chagas, dont je n'avais jamais entendu parler malgré mes nombreux voyages professionnels là-bas ! La dengue, sorte de grippe tropicale due à des virus qui sont transmis par un moustique (Aedes aegypti).ainsi que la leishmaniose cutanée et cutanée américaine, transmise par le phlébotome, petit insecte ressemblant à un moustique, sont également présentes en Guyane, la Brucellose y est courante, ainsi que l'Hépatite A, et les Hépatites B et D y sont hautement endémiques.

Selon l'OMS les maladies infectieuses constituent la cause de 43% des décès dans les pays pauvres pour 1% dans les pays riches, les 4 facteurs influant étant l'hygiène, la nutrition, la vaccination et l'accès aux soins

Pour ce qui est de l'accès aux soins, les liens entre pauvreté et santé sont clairs dans le département français de Guyane, et l'état des lieux de la santé y est donc particulièrement calamiteux, avec une espérance de vie en moyenne 4 ans inférieure à la moyenne nationale. Bien sûr le dispositif de couverture maladie universelle assure aux plus modestes la prise en charge de la plupart des soins. Mais en Guyane le taux de CMU n’a rien à voir avec l’Hexagone, de 7.5% en métropole on passe à 42% voire 70% dans certaines communes, ce département connaît également une très forte immigration et beaucoup d'étrangers en situation irrégulière, et au final la consommation médicale moyenne d’un Guyanais est 4 fois moindre que celle d’un habitant de l’hexagone (environ 500 euros en Guyane pour 2000 euros en métropole) alors que tous les indicateurs sanitaires sont dans le rouge !

Une étude publiée par les syndicats de médecins de Guyane montre aussi que le nombre de praticiens y est 3 fois plus faible qu'en métropole. A cette pénurie s'ajoute la difficulté pour le personnel médical de couvrir l'ensemble du territoire. De plus les médicaments efficaces, en particulier contre le paludisme, traînent à obtenir les autorisations de l'administration sanitaire française, alors qu'ils sont déjà en circulation dans les pays limitrophes comme le Surinam (voir le site Tamanoir)

Mais une des solutions efficaces serait sans aucun doute la prévention des maladies infectieuses. Et les vaccins constituent de puissants outils de prévention !

Ainsi pour le paludisme qui tue 1 million de personnes dans le monde chaque année, la revue britannique The Lancet, a publié en novembre 2005 des résultats sur le vaccin RTS, S/AS02A, fruit d’un partenariat entre le laboratoire GlaxoSmithKline et l’Initiative pour un vaccin contre le paludisme (Malaria Vaccine Initiative) lancée par l’organisation humanitaire américaine Path. Testé sur 2022 enfants âgés de 1 à 4 ans en zone rurale au Mozambique, ce vaccin a permis de retarder ou d’éviter chez 30% des sujets testés un premier accès palustre. Six mois après la vaccination, la présence de parasites dans le sang était de 37% inférieure dans le groupe vacciné, et la fréquence des formes sévères de la maladie, en particulier la malaria cérébrale, réduite de 58% ! Reste à vérifier que le vaccin protège de manière durable et qu’il n’exige pas trop de rappels : les chiffres montrent que 21 mois après la vaccination, la protection des enfants traités est resté supérieure à 38,8% pour les formes sévères de paludisme. Le Dr Pedro Alonso de l’université de Barcelone qui a dirigé l'étude au Mozambique, pense donc qu'il serait "possible de mettre au point un vaccin capable de maîtriser la pandémie de paludisme". Mais d’autres professionnels sont quant à eux beaucoup plus sceptiques sur le sujet et estiment que l'efficacité est insuffisante. Le principal problème reste en effet le prix du vaccin, 5 dollars minimum... Nous voilà replongés dans l’éternel affront entre les industries pharmaceutiques et les pays pauvres, et face à cela une question : à quand l’accès aux médicaments des pays en voie de développement ?

Il est donc plus que temps de souligner le caractère particulièrement scandaleux du silence des bonnes consciences dans les pays industrialisés, où sont produits des médicaments efficaces contre la quasi totalité de ces fléaux endémiques qui continuent d'anéantir les forces vives dont les pays en développement ont tant besoin. Apparemment, les grands groupes pharmaceutiques n'éprouvent aucun intérêt à commercialiser leurs produits, à prix modéré et donc accessible, sur le marché des pays les plus pauvres !

Mais si nous n'avons pas réussi jusqu'ici à mobiliser suffisamment la conscience internationale sur les ravages de tous ces fléaux, n'est ce pas parce que, de notre côté, nous avons tendance à considérer ces maladies comme inévitable, comme une forme de fatalité sous les tropiques, et à adopter une attitude de laisser-aller, jusqu'à ce que le chikungunya fasse rage à la Réunion et s'étende dans les zones touristiques de l'océan Indien, menaçant nos vacances et le cours des valeurs hôtelières à la Bourse de Port-Louis !!!

vendredi, 24 février 2006

Après le contrat responsable, le contrat déraisonnable ?

Selon Le Point, AGF envisage de lancer une assurance-santé très haut de gamme, baptisée "Excellence Santé". Ce contrat serait destiné notamment aux dirigeants des grandes entreprises françaises. Moyennant le paiement d'une cotisation annuelle de 12.000 euros (plus de 5 fois le salaire médian et 17 fois la prime d'assurance moyenne !!!) ces assurés privilégiés bénéficieront d'un accès privilégié à toute une batterie de services, passant du coaching à l'accès aux meilleurs médecins, dans des délais forts raccourcis. Ce contrat viserait notamment les 1.000 premiers dirigeants d'entreprises françaises.

Le "cœur du système" sera constitué d'un réseau de 200 médecins, des "pontes" sélectionnés et cooptés par un comité scientifique, un médecin généraliste de ce réseau percevra 80€ pour une consultation, 130€ pour une visite (contre respectivement 20 et 30€ au tarif sécu). Un contrat pour les très hauts revenus qui pourrait ouvrir la voie à une médecine à 2 voire 3 ou 4 vitesses, avec des tarifs et donc des prestations fonction du niveau des revenus !!!

L'affaire risque de faire grand bruit. En effet si ces pratiques se généralisent serons-nous dans quelques années encore tous égaux devant l'accès aux soins ?

Lire la réaction du CLCV (consommation logement et cadre de vie) sur ce sujet, ainsi que l'article de Martine Marchand , porte parole de l'ADAS (Association de Défense des Assurés Sociaux)

mardi, 21 février 2006

Pour Michèle ALLIOT-MARIE

Veux-tu monter dans mon bateau ?

 

medium_barque.3.jpgVeux-tu monter dans mon bateau ?

- Ton bateau, l'est pas beau.

Veux-tu monter dans mon bateau,

- L'est pas bien beau, mais l'y va sur l'eau.

 

Je l'y mettrai des voiles (bis)

Des blanches et puis des bleues (bis)

 

Veux-tu monter dans mon bateau?...

 

Je l'y mettrai des rames (bis)

Pour qu'il avance mieux (bis)

 

Veux-tu monter dans mon bateau?...

 

Je l'y mettrai des cages (bis)

Avec des oiseaux bleus (bis)

 

medium_barques_bleues.3.jpgVeux-tu monter dans mon bateau?...

 

Je l'y mettrai des fleu-res (bis)

Pour que ça sente bon (bis)

 

Veux-tu monter dans mon bateau?...

 

Je l'y mettrai des lampes (bis)

D'en bas jusqu'au plafond (bis)

 

Veux-tu monter dans mon bateau?...

 

Je l'y mettrai le diable (bis)

Pour qu'il te jette à l'eau (bis)

 

- Je veux monter dans ton bateau,

Ton bateau, l'est très beau.

medium_barque_bretone.jpg- Tu viendras pas dans mon bateau

L'est bien trop beau pour t'emmener sur l'eau.

 

Anne Sylvestre

vendredi, 17 février 2006

Brisons ce silence trop longtemps maintenu !

Le "rôle positif" abrogé officiellement

Un décret du ministre de l'Education abrogeant le deuxième alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 a été publié jeudi au JO.

Le Journal officiel a publié jeudi 16 février un décret, signé du ministre de l'Education nationale et daté de la veille, abrogeant le deuxième alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés, qui évoquait le "rôle positif" de la colonisation.

Produit d'un amendement, cet alinéa, qui avait suscité la polémique, stipulait que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".

Le 31 janvier, le Conseil constitutionnel a déclassé l'alinéa litigieux sur la colonisation française, en déclarant qu'il avait un caractère "réglementaire" et non législatif. Cette décision ouvrait la voie à la suppression par décret, et sans retour au Parlement, de l'alinéa en question.

Par ailleurs, le 9 février, la section permanente du Conseil supérieur de l'Education (CSE), convoquée pour consultation, avait approuvé jeudi à l'unanimité le projet de décret.

 

***********

 

Je réclame le droit de savoir !

medium_esclave_noir.jpgChaque année depuis 1990, le Mémorial de Caen, le Barreau et la Ville de Caen, organisent un Concours International des Droits de l’Homme. Chaque année, ce sont ainsi plus de 1 500 jeunes, originaires de la France entière, qui prennent position pour des causes réelles d'atteinte aux Droits de l'Homme.

Lors du 9e Concours lycéen sur les Droits de l’Homme du vendredi 27 janvier 2006, Aurélie Janice Bayimbi, lycéenne du Lorrain (Martinique) a remporté le premier prix avec une plaidoirie intitulée "Brisons ce silence trop longtemps maintenu ! "

 

Cliquez ici pour voir la vidéo

 

La plaidoirie en texte

"Tout commence durant un cours d’histoire. Les élèves et leur professeur échangent avec ferveur, car le thème est passionnant : en effet, il s’agit de la mondialisation. Très vite s’élèvent pêle-mêle la découverte des Amériques, le commerce triangulaire et aussi naturellement la colonisation et la servitude. Le débat s’enflamme et glisse inexorablement sur la vision d’une Afrique qui a avorté d’infinies possibilités du fait de la déportation des millions d’Africains qui sont nos ancêtres.

Chacun y va alors de sa théorie ! « Finalement, la colonisation, ce n’est pas si intolérable que ça puisque maintenant on est civilisé. » Ou encore : « Ah non ! Je ne suis pas un Africain moi ! Je ne vis pas en brousse ! » Tous s’enfoncent dans le gouffre de l’ignorance historique, expliquant le manque de rigueur scientifique de leurs propos. Et c’est au coeur de cette confusion générale que le temps s’est suspendu pour moi, car elle a dit : « Ah non, je ne suis pas noire ! T’as pas vu que ma peau est moins foncée que la tienne ? ! »

Mesdames et messieurs, vous comprenez l’effroi qui me saisit devant une telle répulsion pour son être. Car il s’agit bien d’une jeune fille martiniquaise qui s’exprime ainsi. Se défend presque, comme agressée. Et pourquoi donc ? Parce qu’un de ses camarades, sans doute trop conscient de qui il est réellement, l’a qualifiée de « belle négresse ».

Honte de ses origines. Honte d’être noire. Honte de descendre d’Africains. Complexe d’infériorité. Manipulation. Trouble identitaire. Aliénation de la réflexion. Assimilation à deux revers. Tel est pour moi l’écho des dires de cette adolescente. Tels sont pour moi les traumatismes dus au « silence des aïeux ». Le silence qui enfouit tout ! Qui ne guérit rien ! » D’abord celui de l’impossible parole des traumatisés ! Sauvagement déracinés, les déportés africains furent, dès leur arrivée en Martinique, dépossédés d’eux-mêmes ! Des familles entières furent disloquées. Plongées dans un monde créolisé, les réduisant à un mutisme forcé qui déstructura leur être. Plus de transmission de la mémoire et des traditions ! Plus de mots pour exprimer la douleur !

L’esclavage rompit tout contact culturel, bâillonnant l’esclave au moyen de ses propres cris réprimés. Mais le silence a surtout été imposé par l’État colonial ! Stratégie politique cynique ou revirement humaniste ?

J’estime qu’il est vain d’essayer de trancher car l’assimilation qui suivit l’abolition de l’esclavage, en 1848, est tout cela à la fois : une assimilation à deux revers. L’une des premières mesures de la Seconde République est d’abolir l’esclavage dans les colonies.

Le décret d’application de la loi Schoelcher du 27 avril est prêt : dans un délai de deux mois, aucune colonie française ne portera plus d’esclaves.

« Il n’y a plus parmi nous de libres, ni d’esclaves. La Martinique ne porte plus aujourd’hui que des citoyens », proclama Rostoland, le 23 mai 1848, alors futur gouverneur de la colonie.

« Je recommande à chacun d’oublier le passé. »

Entendez par là, mes chers, que les esclaves, en devenant citoyens français, n’avaient plus d’histoire spécifique.

La République poursuit ainsi sa stratégie de l’oubli forcé !

Au nom de la réconciliation, les nègres marrons et les esclaves insurgés du 22 mai, à qui on doit la liberté effective et sans condition, sont amnistiés ! La France accorda ainsi son pardon aux esclaves pour l’insurrection du 22 mai au lieu de reconnaître l’esclavage comme un crime commis envers eux. Ce n’était pas la violence de la période esclavagiste mais la violence exprimée au moment de l’abolition qu’il fallut oublier pour rétablir la paix sociale.

Le silence sur la période esclavagiste s’accompagna du silence sur l’héroïsme des esclaves !

Si bien que de l’abolition de 1848, on ne retint ainsi que l’idéologie shoelchériste, le mythe du sauveur blanc, de la France émancipatrice et miséricordieuse. La vérité fut honteusement passée sous silence, la réalité historique déformée et instrumentalisée par l’État.

On notera surtout comme finalité de ce mutisme imposé, le maintien de la structure économique où les intérêts des anciens maîtres et de la France métropolitaine passent avant tout.

Je cite : « La liberté n’est pas le droit de vagabonder, mais bien celui de travailler pour vous-mêmes (...). Mes amis, soyez dociles aux ordres de vos maîtres pour montrer que vous savez qu’il n’appartient pas à tout le monde de commander. »

Il est évident que l’on passe d’un capitalisme esclavagiste à un capitalisme où le colonisé devient un travailleur, certes, mais rémunéré en fonction de son assiduité. Il est traité en fonction d’un passé esclavagiste qu’on lui demande par ailleurs d’oublier. On le prive, je cite, « du temps de la gestion mentale du bouleversement social lié en mai 1848. Il n’a ni le temps du deuil ni celui de la jouissance. Seul celui de continuer de travailler pour ces anciens maîtres lui est accordé. »

C’est alors plein d’espoir que l’on se tournerait vers l’école pour l’éradication d’une aliénation culturelle et historique. Mais il faudrait se contenter d’une simple répétition de l’histoire coloniale en marche, car l’école républicaine fut le haut lieu de l’exécution de l’âme martiniquaise !

Les bienfaits de la colonisation y furent enseignés aux écoliers comme on apprend le Notre-Père par coeur, sans même savoir l’écrire ! Alors que, et je me permets de citer Césaire, la colonisation fut synonyme de « cultures piétinées, de terres confisquées, d’extraordinaires possibilités supprimées », notamment avec l’instruction systématique en français, langue alors dite de prestige et de promotion sociale, qui relégua le créole au rang d’idiome vulgaire, reflet d’un passé honteux. Les petits Martiniquais ne reçurent donc aucun enseignement de l’histoire de la Martinique, noyés dans le Rhône et la Garonne et savamment ridiculisés, je l’avoue, par les casques de fer et les mèches blondes de leurs prétendus ancêtres les Gaulois.

Sous la houlette des grands créoles, du clergé et des enseignants, le chaos identitaire issu d’une francisation exacerbée et aliénante fonctionna à merveille.

Aujourd’hui encore, l’omniprésence de l’esclavage dans les esprits persiste. Cent cinquante-sept ans plus tard, le crime est toujours intact et les traumatismes engendrés par les mécanismes sévissent.

Le Martiniquais continue de développer un complexe d’infériorité évident. Le père, réduit au rôle de géniteur du temps de l’esclavage, reproduit ce schéma dans la structure familiale actuelle, où il est déresponsabilisé, au profit de la femme dite « poto-mitan » de la société.

Les critères esthétiques influencés par le modèle de type européen qui exalte la finesse des traits, la blancheur de la peau poussent encore le Martiniquais à vouloir « blanchir sa race », « chaper la peau », comme on dirait en créole. Le Martiniquais en vient à renier ses origines, parfois sa culture et même sa langue.

Il a encore honte de sa peau. De lui-même. D’être noir.

L’acquisition de connaissances quant à la période esclavagiste est donc cruciale pour que les langues se délient et que les traumatismes soient dépassés et vaincus. Or, les programmes d’histoire actuels n’y pourvoient pas ! La reconnaissance de l’histoire des Antilles, de la traite négrière et du système esclavagiste, comme matière à part entière, est donc absolument indispensable : pour un dépassement de la haine, pour une réelle conscience historique, et surtout, pour combattre les manoeuvres des institutions scolaires qui visent à redorer le blason des puissances coloniales et à anoblir l’esclavage. Notamment par la loi sur le discours positif sur le colonialisme. Et cela au mépris de la vérité scientifique et de la reconnaissance par l’État de l’esclavage comme crime contre l’humanité.

Au nom de tous et en tant que lycéenne d’origines antillaise et africaine, engagée dans une construction cohérente de ma personne, je réclame la mise en place de dispositions nécessaires quant à un réel enseignement de notre histoire.

Je réclame « le soleil de la conscience ».

Je réclame le droit de savoir !"

Par Aurélie Bayimbi, du Lycée Pernock-le-Lorrain (Martinique)

vendredi, 27 janvier 2006

Les "folles" de la place de Mai marchent pour la dernière fois pendant 24 heures

medium_folles-de-mai.jpgLes Mères de la Place de Mai, dont les enfants ont "disparu" pendant la dictature militaire en Argentine (1976-82), ont marché jeudi à Buenos Aires pour la dernière fois 24 heures d'affilée devant "la casa rosada", le palais présidentiel, mais sans pour autant renoncer à leur combat. Quelque 25 Mères ont commencé mercredi leur marathon à 18H00, au son de l'Internationale, autour de l'obélisque de la place de Mai, qui, depuis plus d'un quart de siècle, voit ces femmes manifester inlassablement contre toutes les injustices. A 07H00 jeudi matin, la plupart étaient toujours là, marchant et se reposant à tour de rôle.

C'est le 25ème, et donc l'ultime grand défilé pour réclamer justice pour les disparus sous la dictature. Hebe de Bonafini la fondatrice du mouvement, explique la décision des Mères : "C'est la dernière marche parce que l'ennemi n'est plus à la casa rosada".

L'ennemi, c'était la junte militaire qui entre 1976 et 1983 a fait disparaître 30 000 opposants à la dictature. Mais aujourd'hui, l'actuel président Nestor Kirchner est considéré comme un ami par les "Mères".

Les "folles" de la place de Mai, comme les ont surnommées les militaires argentins, ne désarment pas pour autant. Ces femmes ont entre 74 et 93 ans, elles ne sont plus qu'une quarantaine et certaines sont malades, mais elle continueront malgré tout à manifester. Chaque jeudi depuis 1977, elles marchent pendant une demi-heure autour de l'obélisque de la place de Mai et elles ont bien l'intention de continuer comme elles le font depuis presque 30 ans, pour leurs disparus, "jusqu'à ce que la dernière Mère puisse marcher", assure leur présidente.

dimanche, 08 janvier 2006

Extraits du discours d'investiture de François Mitterrand, le 21 mai 1981

medium_mitterand.jpgEn ce jour où je prends possession de la plus haute charge, je pense à ces millions et ces millions de femmes et d'hommes, ferment de notre peuple qui, deux siècles durant, dans la paix et la guerre, par le travail et par le sang, ont façonné l'Histoire de France, sans y avoir accès autrement que par de brèves et glorieuses fractures de notre société.

C'est en leur nom d'abord que je parle, fidèle à l'enseignement de Jaurès, alors que, troisième étape d'un long cheminement, après le Front populaire et la Libération, la majorité politique des Français démocratiquement exprimée vient de s'identifier à sa majorité sociale. [..]

Il n'y a eu qu'un vainqueur le 10 mai 1981, c'est l'espoir. Puisse-t-il devenir la chose de France la mieux partagée ! Pour cela j'avancerai sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme, confrontation des différences dans le respect d'autrui. Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale. [..]

Une France juste et solidaire qui entend vivre en paix avec tous peut éclairer la marche de l'humanité. A cette fin, elle doit d'abord compter sur elle-même. [..]

A toutes les Françaises et à tous les Français, au-delà de cette salle, je dis ayons confiance et foi dans l'avenir.

Vive la République.

Vive la France !

mardi, 20 décembre 2005

La DADVSI discutée à l'Assemblée aujourd'hui et mercredi

La loi DADVSI (droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information), aux enjeux pourtant très importants, devrait être adoptée cette semaine selon une procédure d'urgence par l'Assemblée puisque le gouvernement n'a pas respecté le délai pour transposer la directive européenne EUCD (European Union Copyright Directive).de 2001!

Il faut rappeler que cette même directive n'a pas été débattue en toute liberté par les parlementaires européenspuisqu'elle était le résultat d'accords internationaux signés entre diplomates en 1996, dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies. La communauté européenne a apposé sa signature sur les deux traités de l'OMPI (WCT et WPPT)le 20 décembre 1996, engageant alors l'ensemble des états membres dans une course à la surprotection du droit d'auteur.

Le projet de loi DADVSI, confié à la Commission spécialisée portant sur les aspects juridiques d'une oeuvre sur Internet, dite commission Sirinelli, du nom de son président, vise à notamment à "instituer une protection juridique des mesures techniques de protection et d'identification des oeuvres" et à assimiler le contournement de ses dispositifs à de la contrefaçon, selon le site de l'Assemblée Nationale.

La loi DADVSI, si elle est adoptée en l'état, interdira les logiciels de lecture et d'échange de fichiers ne disposant pas de gestion des droits numériques. L'adoption de cette loi marquerait donc une forte limitation du droit à la copie privée, droit pour lequel les citoyens français payent quand ils achètent des CD vierges ou des baladeurs numériques. Le ministre de la Culture, M. Donnedieu de Vabres apporte son soutien à ce projet.

215 amendements ont été déposés (voir l'analyse thématique de ces amendements sur le site de "Temps Nouveaux"), qui devront être débattus une seule fois, procédure d'urgence imposée par le gouvernement oblige Les députés n'auront que deux jours pour décider de l'avenir de la diffusion de la culture en France. Ils devront faire le choix entre le modèle purement économique de confort des monopoles des industries culturelles, ou le modèle social de l'accès garanti à la culture et la sauvegarde des pratiques culturelles. Une série d'amendements tente de jouer la conciliation entre les deux mondes. Il s'agit de ceux, proposés par l'Alliance Public-Artistes, repris par le PS et par certains députés UMP, qui visent à instaurer une licence globale.

Selon une enquête de la Spedidam, 75% des internautes seraient d'accords avec cette solution "leur permettant d'échanger des oeuvres sur internet, dans un mode optionnel, contre une rémunération forfaitaire destinée aux ayants droit". Toujours selon cette organisation d'artistes-interprètes, "les internautes d'accord pour payer un supplément mensuel afin d'avoir le droit de téléchargement et d'échanger librement et légalement de la musique, des films et des images seraient prêts à payer en moyenne 6,90 euros par mois".

Télécharger n'a aucun effet sur l'achat de CD et DVD... Une étude financée par le ministère de la Recherche et publiée aujourd'hui indique que l'intensité du copiage n'a "globalement aucun effet" sur les achats de CD et DVD. Lire l'article du Nouvel Obs

 

L'association EUCD.info a lancé une pétition contre cette loi. L'association a réuni les signatures de plus de 120 000 particuliers et de plus de 700 organisations - dont plus de 160 entreprises menacées. Ce projet de loi est également combattu par le monde du logiciel libre.

 

Signez la pétition eucd.info contre le projet DADVSI

Lisez le communiqué de presse du MJS

samedi, 10 décembre 2005

Les Restos du cœur ont du mal à trouver des locaux

medium_restos_du_coeur.jpgAlors qu'ils entament leur 21ème saison, les restos du cœur ont de "plus en plus de mal à trouver des locaux dans les centres-villes" selon Olivier Berthe, président de l’association. "L’objectif de certaines communes est de cacher la misère et de l’exporter au-delà des frontières du centre- ville" , affirme-t- il. L’association s’inquiète également de la baisse des moyens issus de l’Union européenne. Pourtant il y a dix fois plus de démunis qui fréquentent les restos du cœur qu'il y a vingt ans. Au cours de l’hiver 2004‑2005, les 43 000 bénévoles ont distribué 67 millions de repas à 630 000 personnes.

Voir le site des restos du coeur

vendredi, 09 décembre 2005

Décidément, tout est bon chez Victor …

 

medium_discours_enseignement.2.jpg

J'ai trouvé sur le site du Centre d'Étude et de Recherche en Histoire de l'Éducation de l'Académie de Rennes le texte du discours de Victor Hugo prononcé le 15 janvier 1850 à la tribune de l’Assemblée législative contre le projet de loi sur l’enseignement du Ministre de l’Instruction publique, le comte de Falloux. Cette loi, finalement adoptée en mars 1850, donnait une part prépondérante à l'Église catholique dans le système éducatif français.
Ce discours marque, et avec quel éclat, l'entrée de Victor Hugo dans le combat pour les libertés et bientôt pour la République !!!

 

 

Petit Papa Noël, dépose dans ma chaussure quelques ouvrages de ce bon Victor, que je puisse continuer à me régaler ….