lundi, 24 décembre 2007
Black Christmas
Par Alphonse ALLAIS
I - PROLOGUE
Je veux bien encore, malgré mon extrême lassitude, malgré mon écoeurement de tout ce qui se passe en ce moment, malgré mille déceptions de toutes sortes, je veux bien vous dire un conte de Noël.
Oui, mais pas un conte de Noël comme tous les autres.
Dans les coutumiers contes de Noël, il tombe de la neige, comme si le bon Dieu plumait ses angelots.
S'il ne neige pas, dans les contes de Noël, au moins le sol est durci par le froid et le talon des passants résonne joyeusement sur les pavés.
Dans mon conte de Noël de cette année, si ça ne vous fait rien, nous jouirons d'une chaleur de tous les diables, phénomène peu étonnant quand vous saurez que la chose se passe dans une plantation de La Havane.
18:15 Publié dans litterature, traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 17 décembre 2007
Yeux ouverts
"Nous sommes tous solitaires, solitaires devant la naissance (comme l'enfant qui naît doit se sentir seul!); solitaires devant la mort; solitaires dans la maladie, même si nous sommes convenablement soignés; solitaires au travail car même au milieu d'un groupe, même à la chaîne, comme le forçat ou l'ouvrier moderne, chacun travaille seul. Mais je ne vois pas que l'écrivain soit plus seul qu'un autre. Considérez cette maison: il s'y fait presque continuellement un va-et-vient d'êtres: c'est comme une respiration. Ce n'est qu'à de très rares périodes de ma vie que je me suis sentie seule, et encore jamais tout à fait. Je suis seule au travail, si c'est être seule qu'être entourée d'idées ou d'être nés de son esprit; je suis seule, le matin, de très bonne heure quand je regarde l'aube de ma fenêtre ou de la terrasse; seule le soir quand je ferme la porte de la maison en regardant les étoiles. Ce qui veut dire qu'au fond je ne suis pas seule.
Mais dans la vie courante, de nouveau, nous dépendons des êtres et ils dépendent de nous. J'ai beaucoup d'amis dans le village; les personnes que j'emploie et sans lesquelles j'aurai du mal à me maintenir dans cette maison après tout assez isolée, et manquant du temps et des forces physiques qu'il faudrait pour faire tout le travail ménager et celui du jardin, sont des amies; sans quoi elles ne seraient pas là. Je ne conçois pas qu'on se croie quitte envers un être parce qu'on lui a donné (ou qu'on en a reçu) un salaire; ou, comme dans les villes, qu'on ait obtenu de lui un objet (un journal mettons) contre quelques sous, ou des aliments contre une coupure. (C'est d'ailleurs l'idée de base de Denier du rêve1: une pièce de monnaie passe de main en main, mais ses possesseurs successifs sont seuls). Et c'est ce qui me fait aimer la vie dans les très petites villes ou au village. Le marchand de comestibles, quand il vient livrer sa marchandise, prend un verre de vin ou de cidre avec moi, quand il en a le temps. Une maladie dans la famille de ma secrétaire m'inquiète comme si cette personne malade que je n'ai jamais vue, était ma parente; j'ai pour ma femme de ménage autant d'estime et de respect qu'on pourrait en avoir pour une sœur. L'été, les enfants de l'école maternelle viennent de temps en temps jouer dans le jardin; le jardinier de la propriété d'en face est un ami qui me rend visite quand il fait froid pour boire une tasse de café ou de thé. Il ya aussi bien entendu, hors du village, des amitiés fondées sur des goûts en commun (telle musique, telle peinture, tels livres), sur des opinions ou des sentiments en commun, mais l'amitié, quelles qu'en soient les autres raisons, me paraît surtout née de la sympathie spontanée, ou parfois lentement acquise, envers un être humain comme nous, et de l'habitude de se rendre service les uns aux autres. Quand on accueille beaucoup les êtres, on n'est jamais ce qui s'appelle seul. La classe (mot détestable, que je voudrais voir supprimer comme le mot caste) ne compte pas; la culture, au fond, très peu: ce qui n'est certes pas dit pour rabaisser la culture. Je ne nie pas non plus le phénomène qu'on appelle «la classe», mais les êtres sans cesse le transcendent."
Marguerite Yourcenar, Yeux Ouverts, entretiens avec Matthieu Galley
Il y a 20 ans, le 17 décembre 1987 mourrait à Mount-Desert (États-Unis), Marguerite de Crayencour, plus connue sous l’anagramme de Marguerite Yourcenar.
23:55 Publié dans à méditer, coup de coeur, femmes, litterature | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
lundi, 10 décembre 2007
L'avenir de nos parents en danger dans le Sud-Yvelines
CARMAD, association Loi 1901, est un réseau de santé gérontologique de ville pour aider au maintien et au retour à domicile de la personne âgée de plus de 60 ans, ayant besoin d'aide, quel que soit l'état cognitif, avec l'accord du médecin traitant, du Patient et/ou de la famille. CARMAD propose alors un maintien sécurisé, un suivi, un contact permanent, une coordination. Actuellement il prend en charge 548 personnes dont la moyenne d’âge est de 79.8 ans.
Or je viens d'apprendre (sur les infos régionales de France 3) que la diminution de la subvention 2007/2008 accordée par la caisse d'assurance maladie URCAM-ARH (moins 43 % du financement antérieur), leur a été notifiée définitivement et sans appel, le 30 octobre, sans aucun espoir d’un complément pour finir 2007.
Ce réseau, faute de financement, risque de fermer ses portes, laissant par force à l'abandon les personnes âgées qu'il avait prises en charge. A l'heure où tout le monde parle maintien à domicile, où notre Président de la République fait sa « com » sur le Plan « Alzheimer », comment cela est-il possible???
Visitez son site: www.carmad.fr, tout y est expliqué. Soutenez les, c'est l'avenir de nos parents qui est en danger.
12:25 Publié dans chronique à gauche, coup de gueule, mobilisation | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 09 décembre 2007
Maillol, la peinture, la sculpture et Marly-le-Roi
J'aime bien quelques uns des sites qui nous racontent l'histoire au jour le jour. Je visite souvent le site "Hérodote" mais aussi une éphéméride sur l'art, assez "rustique" mais efficace, avec plein de liens sur des reproductions des tableaux dont parlent les articles ! A partir de là, je me promène ensuite sur internet à la recherche d'infos sur tel ou tel évènement, tel ou tel artiste, bref je continue à m'instruire !!!
Et hier, j'ai donc découvert que le sculpteur Maillol, né le 8 décembre 1861 (le même jour que Méliès), et dont on admire les sculptures monumentales de nus féminin au jardin des tuileries ou ailleurs, avait son atelier à Marly-le-Roi, dans les Yvelines, pas loin de chez moi donc !!! J'ai habité à Marly et je ne la savais pas ... Il faut dire qu'à l'époque mes promenades dans Marly se résumaient souvent à une ballade dans le parc avec le tricycle de mon fils alors bambin !!!
J'ai ainsi appris qu'Aristide Maillol avait commencé par peindre, se lia avec Gauguin et qu'un temps il fut très proche de Maurice Denis, Vuillard, Bonnard ... même s'il ne s'intégra jamais complètement au groupe des Nabis. Il fut aussi "designer" de tapisserie et son travail reflète sa grande admiration pour les Nabis, et l'utilisation de grands aplats de couleurs "sorties du tube", qui caractérisait leurs œuvres, se prêtait bien à une telle utilisation. J'ai découvert un site où l'on peut admirer plein de photos de ses peintures et tapisseries (http://pintura.aut.org/BU04?Autnum=12.889). J'ai ainsi pu ajouter une "femme lisant" à ma série !!!
Passionné d'art, Maillol et surtout sa muse et amie Dina Vierny avaient constitué une collection de tableaux des artistes qu'ils côtoyaient, Bonnard, Gauguin, Rousseau ... ainsi que de nombreux dessins de Suzanne Valadon, Picasso, Degas, Foujita ... que l'on peut admirer au Musée qui porte son nom.
Il avait presque 40 ans quand une maladie d'oeil le poussa à devenir plutôt sculpteur, mais il n'abandonna jamais la peinture. C'est en 1905 seulement, après la parution d'articles d'Octave Mirbeau, de Gide et de Maurice Denis dans La Revue en avril 1905, et le Salon d'automne où était présenté le plâtre de la Méditerranée, que Maillol s'imposa comme un sculpteur. "La Méditerranée" attira alors l'attention autant par la perfection et la sobriété des formes que par son "silence" (Gide). Refusant le pathétique, les attitudes lisses, "sereines" de ses nus féminins rompent avec le lyrisme et les représentations fortement émotionnelles, déchirées de son contemporain Auguste Rodin, et sa représentation du mouvement, plus figé, qui essaie de préserver et même d'épurer la tradition de sculpture tirée de la Grèce classique et de Rome, s'apparente parfois à un art primitif.
Je vous recommande aussi de lire sur l'histoire d'une des sculptures de Maillol, "L'action enchaînée : hommage à Blanqui", superbe statue de bronze placée à l'origine en face de l’église de Puget-Théniers et maintenant exilée dans un petit square étriqué pour ne pas choquer les bien-pensants par sa nudité !!! une autre version de cette statue fait partie des 18 du Carrousel ...
Enfin, un itinéraire de promenade à Marly-le-Roi
11:20 Publié dans art, femmes, peinture, sculpture | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
vendredi, 30 novembre 2007
2 ans déjà ...
00:10 Publié dans Bavardage | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
mercredi, 28 novembre 2007
Faut-il s'en étonner ?
Dans ces banlieues, les jeunes s'en sont pris aux journalistes lors des derniers affrontements ... Faut-il s'en étonner ?
16:00 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mardi, 20 novembre 2007
Il y a 30 ans, Sadate à Jérusalem ...
Aucun rappel à la radio, à la télé, et pourtant, il y a 30 ans, le 19 novembre 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate stupéfiait le monde entier en se rendant à Jérusalem pour y rencontrer le Premier ministre, Menahem Begin
“Un seul homme armé de courage vaut une majorité”, disait Andrew Jackson, eh bien Sadate était cet homme! Il était, comme il l’avait dit lui-même, allé “jusqu’au bout du monde”
Quelques jours plus tôt, le 9 novembre 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate lance une "bombe" en pleine Assemblée nationale : "Je suis prêt à aller au bout du monde. Je suis prêt à aller dans leur pays, même à la Knesset, pour m'entretenir avec eux". Sadate vient d'appuyer sur l'accélérateur, et c'est l'Histoire qui s'emballe ... Yasser Arafat, présent, applaudit à tout rompre. Les conseillers du raïs sont atterrés, les Américains, consternés. Les analystes, sceptiques : Sadate bluffe, Sadate fanfaronne ! Mais les Israéliens prennent le président égyptien au mot et l'invitent à Tel-Aviv.
Cette visite est la première jamais effectuée par un chef d'Etat arabe en Israël depuis sa création en 1948. Accueilli à son arrivée par les membres du gouvernement, il se rend alors à la Knesset, à Jérusalem, où il prononce un discours qualifié d'historique : "Je suis venu à vous aujourd'hui sur deux pieds assurés, afin que nous puissions construire une vie nouvelle, afin que nous puissions établir la paix pour nous tous sur cette terre, la terre de Dieu - nous tous, musulmans, chrétiens et juifs [...].
Le destin a voulu que mon voyage - une mission de paix - coïncide avec la fête musulmane d'Al-Adha, la fête du sacrifice consenti quand Abraham - l'ancêtre des Arabes et des Juifs - obéit au commandement de Dieu et se remit à Lui, non par faiblesse mais par force spirituelle et dans une totale liberté, accepta de sacrifier son fils avec une foi inébranlable, établissant ainsi pour nous des idéaux qui donnent à la vie une profonde signification… le premier fait est qu'il ne peut y avoir de bonheur pour quiconque au prix du malheur d'autrui [...].
Vous voulez vivre avec nous dans cette région du monde, et je vous le dis en toute sincérité : nous vous accueillerons avec plaisir parmi nous, en sûreté et en sécurité [...].
Devant la Knesset, Sadate réitère fermement les conditions traditionnelles de l'Égypte pour arriver à une paix durable. Il exige le retrait total des territoires occupés par Israël depuis 1967 et réaffirme qu'il n'y aura pas de paix séparée avec l'État hébreu sans les Palestiniens.
Je vous le dis, en vérité, que la paix ne sera réelle que si elle est fondée sur la justice et non sur l'occupation des terres d'autrui. Il n'est pas admissible que vous demandiez pour vous-mêmes ce que vous refusez aux autres [...].
En toute honnêteté, je vous dis que la paix ne peut être obtenue sans les Palestiniens. Ce serait une grossière erreur, dont les conséquences seraient imprévisibles, que de détourner nos yeux du problème ou de le laisser de coté [...].
Si vous avez trouvé la justification légale et morale de l'établissement d'une patrie nationale sur un territoire qui n'était pas le vôtre, alors il vaut mieux que vous compreniez la détermination du peuple palestinien à établir son propre Etat, une fois de plus, dans sa patrie. Quand quelques extrémistes demandent que les Palestiniens abandonnent cet objectif suprême, cela signifie en réalité qu'on leur demande d'abandonner leur identité, et tous leurs espoirs pour l'avenir [...].
Permettez-moi de résumer la réponse à la question "Qu'est-ce que la paix pour Israël ?" La réponse est qu'Israël devrait vivre à l'intérieur de ses frontières, à coté de ses voisins arabes, en sécurité et en paix, dans le cadre de garanties acceptables que l'autre coté obtiendra également. Comment cela peut-il être réalisé ? Comment pouvons-nous arriver à ce résultat pour obtenir une paix permanente et juste ? Voici les faits auxquels on doit faire face avec courage et clarté. Il y a de la terre arabe qu'Israël a occupée et qu'il continue à occuper par la force des armes. Nous insistons sur un retrait complet de ce territoire arabe, y compris Jérusalem arabe, Jérusalem où je suis venu comme dans une cité de paix, la cité qui a été et qui sera toujours l'incarnation vivante de la coexistence entre les fidèles des trois religions [...].
Il est inacceptable que quiconque puisse penser à la position de Jérusalem en termes d'annexion ou d'expansion. Jérusalem doit être une ville libre, ouverte à tous les fidèles [...].
J'ai déclaré plus d'une fois qu'Israël est devenu un fait que le monde a reconnu et dont la sécurité et l'existence ont été garanties par les deux superpuissances [...].
Nous déclarons même que nous acceptons toutes les garanties internationales que vous pourriez imaginer, d'où qu'elles viennent [...].
L'expérience de l'histoire nous enseignera peut-être, à nous tous, que les fusées, les navires de guerre et les armes nucléaires ne peuvent établir la sécurité, mais, au contraire, détruisent tout ce qu'elle bâtit [...].
" La paix n’est pas une manipulation de slogans qui la réclament afin de défendre des convoitises ou de dissimuler des ambitions. La paix, dans son essence, est opposée à toutes les convoitises et toutes les ambitions [...].
La paix n'est pas seulement une signature apposée sous un texte. C'est une nouvelle écriture de l'Histoire." (source : http://medintelligence.free.fr/crisesMO.htm )
Discours sadate à la knesset le 20/11 (en anglais) http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Peace/sadat_s...
"Non, monsieur, nous n’avons pris aucune terre étrangère. Nous sommes revenus dans notre patrie". La réponse du Premier ministre israélien n’apporte aucune ouverture de paix. Begin réitère la position de son pays qui refuse catégoriquement de reconnaître un État palestinien indépendant mais suggère que "tout puisse devenir négociable". Il propose donc un projet d’autonomie pour les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qui pourront gérer leurs affaires économiques et civiles; Israël sera responsable de la sécurité.
Même si la visite de Sadate en sol israélien n'amène pas la paix dans la région, elle lève une barrière psychologique importante. Par contre, le rapprochement de l'Égypte avec Israël entraîne une vive condamnation de la plupart des gouvernements arabes. L'initiative de Sadate attire l'attention du monde entier, mais aggrave également la fracture au sein du monde arabe. Ce que les Arabes reprochent au président Sadate, c’est de ne pas avoir respecté la décision prise en commun, au lendemain de 1973, de n’accepter qu’une paix globale en échange d’un retrait total des territoires occupés en 1967 et la création d’un État palestinien. L’Algérie, la Libye, l’OLP, la Syrie et le Sud-Yémen constituent le Front de la fermeté et considèrent la visite de Sadate comme un acte de "haute trahison". Dans les territoires occupés, l’opposition s’affirme également : les maires des principales villes dénoncent toute initiative qui ignorerait l’OLP. Et lorsque le président égyptien invite les parties impliquées dans le conflit moyen-oriental à une conférence en décembre en Égypte, cinq de ses voisins refusent l'invitation et dénoncent les positions égyptiennes.
Le 5 décembre 1977, l'Égypte rompt ses relations avec l'Algérie, l'Iraq, la Libye, la Syrie et le Yémen sud. Néanmoins, les pourparlers se poursuivent avec Israël qui fait connaître ses propositions : évacuation du Sinaï, maintient des colons sous la protection de l’ONU et d’Israël, report de toute discussion sur les territoires occupés. Le 25 décembre, une rencontre entre Sadate et Begin aboutit à une impasse.
Les négociations continuent cependant, longues, laborieuses, et l'intervention du président américain Jimmy Carter sont à plusieurs reprises nécessaires, et ce n'est qu'en juillet 1978, à la conférence tripartite de Leeds qui réunit les ministres des Affaires étrangères d'Israël, d'Égypte et des États-Unis, que l'on commence à entrevoir une solution.
Le 5 septembre 1978, Jimmy Carter convoque Sadate et Begin pour un sommet à Camp David.
Le 17 septembre 1978, les deux États signent des accords de paix qui comprennent deux "accords-cadres" :
· le premier concerne la conclusion de la paix entre l’Égypte et Israël : en échange de l’établissement de relations normales entre l’Égypte et Israël, Begin s’engage à rendre aux Egyptiens.par étape toute la péninsule du Sinaï occupé en 1973 (l’Égypte récupérera le Sinaï le 25 avril 1982) et à y démanteler ses implantations de colons. L’Égypte ne peut y effectuer qu’un déploiement militaire limité. L'Egypte permet en outre à Israël d'emprunter le Canal de Suez.
· en revanche, dans le second texte consacré aux Palestiniens, "Cadre pour la paix au Proche-Orient", si Israël a dû accepter que la résolution 242 reste le cadre de référence des négociations, pour la Cisjordanie et Gaza, les parties appellent à la conclusion d’accords transitoires d’un période de cinq ans. Le processus proposé est mort-né, et c’est en vain que l’Égypte tente d’entraîner la Jordanie et l’OLP dans la négociation, et, le 19 septembre, l’OLP condamne la "reddition" de Sadate et son passage du côté des intérêts américano-israéliens.
La question de l’autonomie palestinienne est donc reléguée en annexe, ce qui satisfait le Premier ministre israélien, qui, quelques jours auparavant, à la Knesset, affirme : "Israël ne reviendra jamais aux frontières d’avant la guerre de 1967, Israël ne permettra jamais que soit créé un État palestinien en Cisjordanie. Jérusalem, une et réunifiée, restera pour l’éternité la capitale d’Israël". La Syrie prend la tête de l’opposition au président Sadate. Yasser Arafat déclare que ""la Palestine a été vendue, et les droits nationaux du peuple palestinien ont été vendus pour une poignée de sable du Sinaï".
Ces accords séparés, qui ne règlent donc pas la question palestinienne, isolent donc l'Égypte pour un temps, mais un tabou est brisé, les ennemis commencent à se parler ... et à la Knesset, Bégin conclut, après la présentation du texte de ces accords : "La nation subit les contractions d’une naissance. Toute grande chose naît dans la douleur...Pour cette paix, nous avons sacrifié douze mille de nos fils, parmi les meilleurs, au cours de cinq guerres .Nous voulons mettre fin à cela. Adoptons la résolution et commençons à discuter".
Le 10 décembre 1978, Menahem Bégin et Anouar el.Sadate reçoivent le prix Nobel de la paix.
Les négociations reprennent ensuite avec lenteur, et le traité de paix définitif est signé le 26 mars 1979 à Washington.
Du 27 au 31 mars 1979, une nouvelle conférence arabe déclare que l’appartenance de l’Égypte à la Ligue arabe est suspendue. Le 12 juin 1979, le siège de la Ligue arabe est transféré à Tunis. (Mais, en 1987, au sommet d’Amman, les dirigeants arabes décideront de renouer leurs relations diplomatiques avec l’Égypte, qui est réintégrée au sein de l’organisation en 1989. Le siège de la Ligue regagne alors la capitale égyptienne).
Les négociations sur l'autonomie palestinienne s’ouvrent le 25 mai 1979. Les négociateurs ne parviennent pas à s’entendre, ce qui conduit progressivement à une crise.
Le premier échange d'ambassadeurs entre Israël et l'Egypte a lieu en février 1980.
Le 14 mai 1980, Jérusalem-Est est annexée par la Knesset. En multipliant les créations de colonies et les expropriations de terres palestiniennes, le gouvernement israélien entend isoler les villes palestiniennes les unes des autres ; en outre, un réseau de routes nouvelles quadrille la Cisjordanie afin de relier les colonies entre elles. Les autorités israéliennes s’emparent des ressources hydrauliques et prennent le contrôle de la distribution d’électricité. L’objectif de Begin est clair : gagner du temps pour modeler en Cisjordanie des réalités nouvelles qui videront de toute signification l’autonomie palestinienne, si jamais elle voit le jour. Il déclare que "la Palestine tout entière appartient au peuple juif. C’est le droit de chaque juif de s’installer là où il le désire sur ce territoire".
Le 6 octobre 1981, le président Sadate était assassiné par des extrémistes musulmans, et Hosni Moubarak lui succédait. De ses funérailles, on retiendra une image marquante, celle de quatre présidents américains (Reagan alors en fonction, Carter, Nixon et Ford) présents au Caire, alors qu’aucun chef d’Etat du monde arabe n’a fait le déplacement. Tout un symbole, en forme de cinglant désaveu.
30 ans après ...
D'après un rapport de l'organisation non gouvernementale israélienne La Paix maintenant, publié le mercredi 7 novembre, la construction de nouvelles implantations bat toujours son plein dans les territoires palestiniens ... Citant les chiffres officiels du bureau israélien central des statistiques, La Paix maintenant indique qu'il y a désormais 267 500 Israéliens vivant dans les colonies (sans compter les habitants des quartiers de colonisation situés à l'est de Jérusalem) et que l'augmentation s'effectue au rythme annuel de 5,8 % alors que la progression démographique n'est que de 1,8 % en Israël.
"Si cela continue, il n'y aura plus d'Etat palestinien mais un Etat de colons", a souligné Yariv Oppenheimer, secrétaire général de l'organisation La Paix maintenant. En effet, au fur et à mesure que le temps passe, la Cisjordanie est grignotée par la colonisation, ce qui rend de plus en plus improbable la création d'un Etat palestinien auquel doit normalement aboutir le processus qui sera engagé lors de la réunion israélo-palestinienne qui doit se tenir le 26 novembre aux Etats-Unis, à Annapolis. La réunion d'Annaplois est censée relancer les négociations israélo-palestinienne, dans l'impasse depuis sept ans ...
12:45 Publié dans à méditer, coup de coeur, coup de gueule, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 04 novembre 2007
Buffon et Linné, éternels rivaux de la biologie ?
Historiquement, Buffon et Linné ont marqué de façon décisive l’histoire des sciences de la vie. Ces deux naturalistes du XVIIIe siècle entreprirent de mettre un peu d’ordre dans le foisonnement des espèces vivantes.
Carl von Linné (1707-1778), médecin et botaniste suédois, s’attacha à classifier les trois règnes, animal, végétal et minéral. Il s’était fixé pour objectif de répertorier l’ensemble du règne végétal et animal en le classifiant selon le principe d’une nomenclature binominale en latin, toujours en vigueur, malgré les innombrables modifications imposées par les nouvelles découvertes de la science. Dans ce système, chaque être vivant est systématiquement identifié par deux noms. Le premier s’écrivant avec une majuscule, correspondant à un "genre" (par exemple "Homo" pour l’homme) et le second (avec une minuscule) à une espèce "sapiens" pour l’homme moderne, "habilis" pour le plus ancien humain fossile, etc.). Ce nom en latin, compréhensible dans le monde entier, a ainsi permis aux botanistes du monde entier de s'affranchir des noms locaux et d'échanger des graines ou des informations de manière plus sûre. En 1735, le scientifique suédois Carl Linné présenta pour la première fois son système de classification à partir des caractéristiques sexuelles des plantes
Le second, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707 - 1788), était adversaire des classifications car il estimait les êtres vivants trop complexes pour être classés selon quelques caractères comme l’avait fait son confrère suédois. Il ébaucha une théorie de l’évolution. Il écrivit une Histoire naturelle du monde, où il étudia et décrivit les êtres vivants, mais s’attacha peu à en classer les éléments. Il nota systématiquement pour chacune des espèces ses traits caractéristiques, son environnement, les mœurs de chaque individu qu’il avait observé. Ainsi, il décrivit le cheval comme "la plus noble conquête que l’homme", le lion "roi des animaux" et sous sa plume, le chat devint "un domestique infidèle" avec "un caractère faux" qu'on ne conserve que pour mieux l'opposer à la souris, "encore plus incommode"... Mais si ces descriptions font aujourd’hui sourire, Buffon n’en a pas moins fait de nombreuses observations pertinentes en signalant, par exemple, que "les chauve-souris n’ont de commun que le vol avec les oiseaux". Il a influencé des générations de naturalistes, parmi lesquels notamment Jean-Baptiste de Lamarck et Charles Darwin, et a posé les bases de la réflexion écologique.
Si, depuis trois cents ans, le monde scientifique les oppose, par un clin d’oeil de l’histoire, les deux hommes se sont retrouvés unis à l'occasion du tricentenaire de leur naissance, alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés de leur vivant et qu’ils ne s’appréciaient guère et se critiquaient vertement. Mais le recul montre que leurs approches étaient complémentaires.
Ainsi L’exposition "Buffon et Linné, un regard croisé sur la nature" organisée par le Muséum d’histoire naturelle de Paris les réunit sur les grilles du Jardin des Plantes. Le long des grilles de l'école de botanique, 21 reproductions d'aquarelles, de gravures, de documents de "l'Histoire naturelle" de Buffon issus de la Bibliothèque centrale du Muséum, succèdent aux macrophotographies d'étamines et de pistils de la photographe suédoise Helene Schmitz, qui a cherché à illustrer la classification linnéenne, réconciliant les deux admirateurs de la nature. À découvrir aussi, le "Jardin de Buffon" où germent les nombreuses plantes introduites dans le Jardin du Roy au cours du XVIIIe siècle : l'héliotrope du Pérou, le kiwi de Chine ou encore l'hortensia japonais. En s'entourant des meilleurs botanistes (André Michaux, Joseph Jussieu...), Buffon avait réussi à créer ce qui fut le premier jardin botanique de son époque. Un parcours historique se poursuit dans le Jardin des Plantes.
A Lyon, le Jardin botanique de la Ville, l’Université Claude Bernard-Lyon I et la Société Linnéenne de Lyon proposent une exposition intitulée « Explorer et classer : la quête scientifique », du 18 octobre 2007 au 6 janvier 2008.
Quels sont les systèmes ingénieux que l’homme a mis au point pour collecter ? Comment décrit-on et nomme-t-on une espèce ? Quels sont les critères permettant de classer un objet ou un être vivant ? Au cours de l’exposition, on découvre comment et surtout pourquoi l’on classe le monde environnant : classer pour améliorer la connaissance et la conservation de la biodiversité; classer pour comprendre l’évolution de la vie et la parenté entre les êtres vivants; ou encore classer pour mettre en œuvre des projets de développement durable. Au travers d’exemples historiques, ludiques, actuels, on peut appréhender l’importance des classifications, l’éclairage qu’elles apportent sur le monde, mais aussi leur côté arbitraire et leurs limites.
Et dans l'orangerie du parc, on peut admirer des objets scientifiques, herbiers, animaux naturalisés, ouvrages anciens ... comprendre la démarche scientifique à l'aide de jeux ou de films et participer à de nombreuses animations
A lire :
· Gallimard réédite l'œuvre monumentale de Buffon, publiée pour la première fois en 36 volumes entre 1749 et 1788. Les plus grands naturalistes qui succèderont à Buffon, comme Lacépède ou Cuvier, par exemple, réimprimeront une quarantaine de fois ses œuvres complètes rivalisant avec L’Encyclopédie de Diderot.
· Les fondements de la botanique: Linné et sa classification par Giulio Barsanti, Pietro Corsi, Jean-Marc Drouin... sous la direction de Thierry Hoquet; avec le concours de Gérald Dubois B.Biblio. (Vuibert – 2005)
· Linné : le rêve de l'ordre dans la nature par Hélène Schmitz, Nils Uddenberg et Michel Laurin (Belin – 2007)
· Buffon: la nature en majesté par Yves Laissus (Gallimard – 2007)
· Buffon illustré: les gravures de l'Histoire naturelle (1749-1767) par Thierry Hoquet (Éditeur : Muséum national d'histoire naturelle – 2007) Contient les fac-simile. de l'ensemble des planches de Jacques de Sève et Buvée "l'Américain" illustrant illustrant les quinze premiers volumes de l'"Histoire naturelle" de Buffon, édités entre 1749 et 1767.
· Buffon/Linné : Éternels rivaux de la biologie ? par Thierry Hoquet (Dunod – 2007)
18:42 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 02 novembre 2007
Message d'outre-tombe
Démodés les fantômes, finies les apparitions miraculeuses, out les esprits malins et les tables tournantes ! Et pas besoin d'une réunion familiale compassée chez le notaire, nous allons pouvoir communiquer avec nos proches depuis l'au-delà dans notre salon !!!
Ce petit clic, c'est feu mami qui viendra vous rappeler que vous avez oublié de mettre des fleurs hier sur sa tombe !
Celui-ci, c'est feu papi qui trouvera que le potager qu'il a créé avec amour est maintenant devenu une friche !
Ah bon, ils ne vous l'avaient pas dit ? s'ils se sont mis à internet avec autant d'acharnement, c'est pour pouvoir dialoguer avec vous, même après leur mort ! Dans quelques années, ils viendront ainsi encore se rappeler subitement à votre souvenir au bureau, à la maison, sur votre portable ...
Car le comble du modernisme ce sera bientôt d'envoyer par mail des messages posthumes ... Plusieurs sites s'en occupent pour vous !
14:16 Publié dans Bavardage | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 01 novembre 2007
"Maman, Maman, je n'ai rien aux dents!"
J'habite une résidence "à l'américaine" de l'ouest parisien ... avec tournée des enfants le soir d'halloween.
Bref hier soir au moins une dizaine de coups de sonnettes insistants auxquels je n'ai pas répondu, aidant ainsi les dentistes dans leur combat contre les caries ... En Floride un dentiste a même offert cinq dollars aux enfants qui lui rapporteraient un kilo de bonbons à son cabinet !
Et si l'an prochain on s'y mettait tous ?
11:50 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |