vendredi, 04 juillet 2008
Enfin !!!
et encore ...
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jeudi, 19 juin 2008
tableau impressionniste ...
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mercredi, 18 juin 2008
"DU MARIAGE" selon Léon Blum
"L’essence même du mariage, tel qu’il est institué dans nos mœurs est d’unir une jeune fille vierge à un homme déjà fait, et de remettre à l’expérience de l’homme l’éducation de la vierge. A la base du système se trouve le principe ou, selon moi, le préjugé de la virginité des filles. Mais en accordant que les filles doivent parvenir au mariage dans cet état de fraîcheur et d’ignorance, encore faudrait-il que ces novices y trouvassent de bons maîtres, et que leur préparation conjugale fût confiée à de sûres mains. Le système actuel interdit aux filles d’acquérir avant le mariage une expérience même théorique de l’amour. Et d’autre part, par un effet détourné, il empêche la plupart des hommes de se procurer dans des conditions convenables cette expérience qu’il faut bien pourtant qu’un des deux époux possède. Si les jeunes garçons pendant la période de liberté qui précède le mariage sont contraints de requérir les leçons de prostituées, est-ce de leur part un libre choix, une préférence ? Ne préféreraient-ils pas, au contraire, trouver à leur portée, dans leur connaissance intime, la maîtresse qu’ils sont obligés de demander au hasard ? Au lieu de monnayer, dans des rencontres brèves et furtives, l'ardeur de leur jeunesse, ne préféreraient-ils pas l’apporter toute à une amie qui soit leur égale, qu’une tendresse commune aurait comme eux préparée à la connaissance et à l’échange du désir ? Or, c’est là précisément ce qu’une convention sociale leur interdit comme l’acte le plus répréhensible et le plus lâche, et si cette convention se justifie évidemment dans l’état des mœurs, n’a-t-elle point cependant pour suite nécessaire de rejeter les jeunes gens au plaisir vénal, aux louches contacts, aux habitudes vicieuses, à l’ignoble passivité que ce mode de plaisir comporte ? Sous les peines les plus sévères, vous défendez aux jeunes filles d’arriver au mariage déjà instruites de l’amour, mais du même coup vous leur gâtez leurs futurs maîtres. C’est commettre trop de fautes à la fois." (Du mariage, Léon Blum, éd. Albin Michel, 1937)
image : Caricature de Léon Blum par Sennep
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samedi, 12 avril 2008
Ce fut une soirée exceptionnelle !!!
Nous vous en avons parlé la semaine dernière, il ne fallait pas rater cette soirée jazz au Mesnil Saint Denis !
Commençons par le groupe Big Brazos, avec Jérôme Travers (chant et guitare rythmique), connu également sous le nom de Docteur Blues dans le milieu du blues français sur Internet, Lionel Le Puil (guitare lead et chant), André Fougeroussefont-family: Arial"> (harmonica et chant) et Etienne Faïsse (basse et chant).
C'est un quatuor qui a déjà écumé les festivals jazz de toute la France (comme le Cahors Blues Festival auquel ils participent régulièrement) en semant la bonne humeur partout où ils passent ! Du blues, du cajun, du country...de la bonne musique dans l'esprit du blues d'antan, avec des compositions en français et de bons arrangements vocaux.
Puis vient Lucy Dixon, une artiste comme il y en a peu ! Elle possède la délicatesse et l'assurance des vrais grandes chanteuses de jazz, une qualité de timbre exceptionnelle, un swing naturel.
Elle écrit, compose et chante avec une poésie qui touche dès la première note. Sa voix est un instrument sensible et puissant. Lucy Dixon possède un univers bien à elle, subtil mélange de jazz, de soul et de groove, fait de douceur et de multiples petits détails vocaux qui font tout le charme de son spectacle. Elle nous entraîne dans son univers par une hypnose lente : elle multiplie sa voix avec une loop-machine pour imiter les instruments auxquels elle n'a pas accès.
Lucy Dixon danse aussi et use sans excès des claquettes. Bref, la Soul traverse la chanteuse anglaise, de la voix jusqu'aux pieds. Son corps entier est le vecteur de ses émotions. Les mélodies se mêlent, s'enchevêtrent pour nous offrir un spectacle sobre et élégant où elle nous conte ses amours et ses voyages, en anglais ou en français. Le résultat est on ne peut plus réussi. Les chansons découlent les unes des autres et on est très vite happé par l'ambiance.
Lucy Dixon, qui vit à Paris depuis 2000, s'est adjoint une équipe de musiciens français dont les noms évoquent les scènes jazz underground : Vincent Théard au clavier, Thomas Gromaire à la guitare, David Aknin à la batterie, Cyril Guiraud au saxophones, et Alex Hiele à la contrebasse l'accompagnent avec justesse et talent !
Quelques photos du spectacle (à venir ...) dans l'album photo de ce blog (colonne à gauche ...)
Et si vous avez manqué ce spectacle, vous pouvez vous consoler grâce à internet ...
D'abord le CD de Big Brazos "Je l'emporterai au paradis" que l'on peut écouter sur http://www.myspace.com/bigbrazos
Et surtout plusieurs enregistrements de Lucy Dixon "live" au china club à Paris sur Youtube !!!
Lucy Dixon live china club
Lucy Dixon - Stormy Weather
Lucy Dixon - Kill you
Lucy Dixon - Words
Lucy Dixon – Feet
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lundi, 03 mars 2008
LA PLUS ETRANGE CREATURE AU MONDE
Aujourd'hui commence le 10ème printemps des poètes sur le thème "l'éloge de l'autre".
J'aime ce poème de Nazim HIKMET, surtout quand il est dit par Yves Montand
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante.
Comme le moineau, mon frère,
Tu es comme le moineau
Dans ses menues inquiétudes.
Comme la moule, mon frère,
Tu es comme la moule
Enfermée et tranquille.
Tu es terrible, mon frère,
Comme la bouche d’un volcan éteint.
Et tu n’es pas un, hélas,
Tu n’es pas cinq,
Tu es des millions.
Tu es comme le mouton, mon frère,
Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand le bourreau lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.
Tu es la plus drôle des créatures, en somme,
Plus drôle que le poisson
Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
Et s’il y a tant de misère sur terre
C’est grâce à toi, mon frère,
Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous somme écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
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mercredi, 13 février 2008
un lion a tiré sa révérence ...
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mercredi, 30 janvier 2008
Du 31 janvier au 7 février, exposition d'encadrement d'art à Maurepas
Classiques, anciens ou contemporains, plus de 300 encadrements reflèteront la recherche, la sobriété, l’originalité, dans le seul but du respect de l’image et de faire de chaque travail une pièce unique.
Exposition ouverte tous les jours de 14h à 18h30. Entrée libre.
Renseignements : 01 30 50 25 76 - 01 30 50 43 14 - 01 30 49 04 96.
Venez nombreux !
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lundi, 17 décembre 2007
Yeux ouverts
"Nous sommes tous solitaires, solitaires devant la naissance (comme l'enfant qui naît doit se sentir seul!); solitaires devant la mort; solitaires dans la maladie, même si nous sommes convenablement soignés; solitaires au travail car même au milieu d'un groupe, même à la chaîne, comme le forçat ou l'ouvrier moderne, chacun travaille seul. Mais je ne vois pas que l'écrivain soit plus seul qu'un autre. Considérez cette maison: il s'y fait presque continuellement un va-et-vient d'êtres: c'est comme une respiration. Ce n'est qu'à de très rares périodes de ma vie que je me suis sentie seule, et encore jamais tout à fait. Je suis seule au travail, si c'est être seule qu'être entourée d'idées ou d'être nés de son esprit; je suis seule, le matin, de très bonne heure quand je regarde l'aube de ma fenêtre ou de la terrasse; seule le soir quand je ferme la porte de la maison en regardant les étoiles. Ce qui veut dire qu'au fond je ne suis pas seule.
Mais dans la vie courante, de nouveau, nous dépendons des êtres et ils dépendent de nous. J'ai beaucoup d'amis dans le village; les personnes que j'emploie et sans lesquelles j'aurai du mal à me maintenir dans cette maison après tout assez isolée, et manquant du temps et des forces physiques qu'il faudrait pour faire tout le travail ménager et celui du jardin, sont des amies; sans quoi elles ne seraient pas là. Je ne conçois pas qu'on se croie quitte envers un être parce qu'on lui a donné (ou qu'on en a reçu) un salaire; ou, comme dans les villes, qu'on ait obtenu de lui un objet (un journal mettons) contre quelques sous, ou des aliments contre une coupure. (C'est d'ailleurs l'idée de base de Denier du rêve1: une pièce de monnaie passe de main en main, mais ses possesseurs successifs sont seuls). Et c'est ce qui me fait aimer la vie dans les très petites villes ou au village. Le marchand de comestibles, quand il vient livrer sa marchandise, prend un verre de vin ou de cidre avec moi, quand il en a le temps. Une maladie dans la famille de ma secrétaire m'inquiète comme si cette personne malade que je n'ai jamais vue, était ma parente; j'ai pour ma femme de ménage autant d'estime et de respect qu'on pourrait en avoir pour une sœur. L'été, les enfants de l'école maternelle viennent de temps en temps jouer dans le jardin; le jardinier de la propriété d'en face est un ami qui me rend visite quand il fait froid pour boire une tasse de café ou de thé. Il ya aussi bien entendu, hors du village, des amitiés fondées sur des goûts en commun (telle musique, telle peinture, tels livres), sur des opinions ou des sentiments en commun, mais l'amitié, quelles qu'en soient les autres raisons, me paraît surtout née de la sympathie spontanée, ou parfois lentement acquise, envers un être humain comme nous, et de l'habitude de se rendre service les uns aux autres. Quand on accueille beaucoup les êtres, on n'est jamais ce qui s'appelle seul. La classe (mot détestable, que je voudrais voir supprimer comme le mot caste) ne compte pas; la culture, au fond, très peu: ce qui n'est certes pas dit pour rabaisser la culture. Je ne nie pas non plus le phénomène qu'on appelle «la classe», mais les êtres sans cesse le transcendent."
Marguerite Yourcenar, Yeux Ouverts, entretiens avec Matthieu Galley
Il y a 20 ans, le 17 décembre 1987 mourrait à Mount-Desert (États-Unis), Marguerite de Crayencour, plus connue sous l’anagramme de Marguerite Yourcenar.
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mardi, 20 novembre 2007
Il y a 30 ans, Sadate à Jérusalem ...
Aucun rappel à la radio, à la télé, et pourtant, il y a 30 ans, le 19 novembre 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate stupéfiait le monde entier en se rendant à Jérusalem pour y rencontrer le Premier ministre, Menahem Begin
“Un seul homme armé de courage vaut une majorité”, disait Andrew Jackson, eh bien Sadate était cet homme! Il était, comme il l’avait dit lui-même, allé “jusqu’au bout du monde”
Quelques jours plus tôt, le 9 novembre 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate lance une "bombe" en pleine Assemblée nationale : "Je suis prêt à aller au bout du monde. Je suis prêt à aller dans leur pays, même à la Knesset, pour m'entretenir avec eux". Sadate vient d'appuyer sur l'accélérateur, et c'est l'Histoire qui s'emballe ... Yasser Arafat, présent, applaudit à tout rompre. Les conseillers du raïs sont atterrés, les Américains, consternés. Les analystes, sceptiques : Sadate bluffe, Sadate fanfaronne ! Mais les Israéliens prennent le président égyptien au mot et l'invitent à Tel-Aviv.
Cette visite est la première jamais effectuée par un chef d'Etat arabe en Israël depuis sa création en 1948. Accueilli à son arrivée par les membres du gouvernement, il se rend alors à la Knesset, à Jérusalem, où il prononce un discours qualifié d'historique : "Je suis venu à vous aujourd'hui sur deux pieds assurés, afin que nous puissions construire une vie nouvelle, afin que nous puissions établir la paix pour nous tous sur cette terre, la terre de Dieu - nous tous, musulmans, chrétiens et juifs [...].
Le destin a voulu que mon voyage - une mission de paix - coïncide avec la fête musulmane d'Al-Adha, la fête du sacrifice consenti quand Abraham - l'ancêtre des Arabes et des Juifs - obéit au commandement de Dieu et se remit à Lui, non par faiblesse mais par force spirituelle et dans une totale liberté, accepta de sacrifier son fils avec une foi inébranlable, établissant ainsi pour nous des idéaux qui donnent à la vie une profonde signification… le premier fait est qu'il ne peut y avoir de bonheur pour quiconque au prix du malheur d'autrui [...].
Vous voulez vivre avec nous dans cette région du monde, et je vous le dis en toute sincérité : nous vous accueillerons avec plaisir parmi nous, en sûreté et en sécurité [...].
Devant la Knesset, Sadate réitère fermement les conditions traditionnelles de l'Égypte pour arriver à une paix durable. Il exige le retrait total des territoires occupés par Israël depuis 1967 et réaffirme qu'il n'y aura pas de paix séparée avec l'État hébreu sans les Palestiniens.
Je vous le dis, en vérité, que la paix ne sera réelle que si elle est fondée sur la justice et non sur l'occupation des terres d'autrui. Il n'est pas admissible que vous demandiez pour vous-mêmes ce que vous refusez aux autres [...].
En toute honnêteté, je vous dis que la paix ne peut être obtenue sans les Palestiniens. Ce serait une grossière erreur, dont les conséquences seraient imprévisibles, que de détourner nos yeux du problème ou de le laisser de coté [...].
Si vous avez trouvé la justification légale et morale de l'établissement d'une patrie nationale sur un territoire qui n'était pas le vôtre, alors il vaut mieux que vous compreniez la détermination du peuple palestinien à établir son propre Etat, une fois de plus, dans sa patrie. Quand quelques extrémistes demandent que les Palestiniens abandonnent cet objectif suprême, cela signifie en réalité qu'on leur demande d'abandonner leur identité, et tous leurs espoirs pour l'avenir [...].
Permettez-moi de résumer la réponse à la question "Qu'est-ce que la paix pour Israël ?" La réponse est qu'Israël devrait vivre à l'intérieur de ses frontières, à coté de ses voisins arabes, en sécurité et en paix, dans le cadre de garanties acceptables que l'autre coté obtiendra également. Comment cela peut-il être réalisé ? Comment pouvons-nous arriver à ce résultat pour obtenir une paix permanente et juste ? Voici les faits auxquels on doit faire face avec courage et clarté. Il y a de la terre arabe qu'Israël a occupée et qu'il continue à occuper par la force des armes. Nous insistons sur un retrait complet de ce territoire arabe, y compris Jérusalem arabe, Jérusalem où je suis venu comme dans une cité de paix, la cité qui a été et qui sera toujours l'incarnation vivante de la coexistence entre les fidèles des trois religions [...].
Il est inacceptable que quiconque puisse penser à la position de Jérusalem en termes d'annexion ou d'expansion. Jérusalem doit être une ville libre, ouverte à tous les fidèles [...].
J'ai déclaré plus d'une fois qu'Israël est devenu un fait que le monde a reconnu et dont la sécurité et l'existence ont été garanties par les deux superpuissances [...].
Nous déclarons même que nous acceptons toutes les garanties internationales que vous pourriez imaginer, d'où qu'elles viennent [...].
L'expérience de l'histoire nous enseignera peut-être, à nous tous, que les fusées, les navires de guerre et les armes nucléaires ne peuvent établir la sécurité, mais, au contraire, détruisent tout ce qu'elle bâtit [...].
" La paix n’est pas une manipulation de slogans qui la réclament afin de défendre des convoitises ou de dissimuler des ambitions. La paix, dans son essence, est opposée à toutes les convoitises et toutes les ambitions [...].
La paix n'est pas seulement une signature apposée sous un texte. C'est une nouvelle écriture de l'Histoire." (source : http://medintelligence.free.fr/crisesMO.htm )
Discours sadate à la knesset le 20/11 (en anglais) http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Peace/sadat_s...
"Non, monsieur, nous n’avons pris aucune terre étrangère. Nous sommes revenus dans notre patrie". La réponse du Premier ministre israélien n’apporte aucune ouverture de paix. Begin réitère la position de son pays qui refuse catégoriquement de reconnaître un État palestinien indépendant mais suggère que "tout puisse devenir négociable". Il propose donc un projet d’autonomie pour les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qui pourront gérer leurs affaires économiques et civiles; Israël sera responsable de la sécurité.
Même si la visite de Sadate en sol israélien n'amène pas la paix dans la région, elle lève une barrière psychologique importante. Par contre, le rapprochement de l'Égypte avec Israël entraîne une vive condamnation de la plupart des gouvernements arabes. L'initiative de Sadate attire l'attention du monde entier, mais aggrave également la fracture au sein du monde arabe. Ce que les Arabes reprochent au président Sadate, c’est de ne pas avoir respecté la décision prise en commun, au lendemain de 1973, de n’accepter qu’une paix globale en échange d’un retrait total des territoires occupés en 1967 et la création d’un État palestinien. L’Algérie, la Libye, l’OLP, la Syrie et le Sud-Yémen constituent le Front de la fermeté et considèrent la visite de Sadate comme un acte de "haute trahison". Dans les territoires occupés, l’opposition s’affirme également : les maires des principales villes dénoncent toute initiative qui ignorerait l’OLP. Et lorsque le président égyptien invite les parties impliquées dans le conflit moyen-oriental à une conférence en décembre en Égypte, cinq de ses voisins refusent l'invitation et dénoncent les positions égyptiennes.
Le 5 décembre 1977, l'Égypte rompt ses relations avec l'Algérie, l'Iraq, la Libye, la Syrie et le Yémen sud. Néanmoins, les pourparlers se poursuivent avec Israël qui fait connaître ses propositions : évacuation du Sinaï, maintient des colons sous la protection de l’ONU et d’Israël, report de toute discussion sur les territoires occupés. Le 25 décembre, une rencontre entre Sadate et Begin aboutit à une impasse.
Les négociations continuent cependant, longues, laborieuses, et l'intervention du président américain Jimmy Carter sont à plusieurs reprises nécessaires, et ce n'est qu'en juillet 1978, à la conférence tripartite de Leeds qui réunit les ministres des Affaires étrangères d'Israël, d'Égypte et des États-Unis, que l'on commence à entrevoir une solution.
Le 5 septembre 1978, Jimmy Carter convoque Sadate et Begin pour un sommet à Camp David.
Le 17 septembre 1978, les deux États signent des accords de paix qui comprennent deux "accords-cadres" :
· le premier concerne la conclusion de la paix entre l’Égypte et Israël : en échange de l’établissement de relations normales entre l’Égypte et Israël, Begin s’engage à rendre aux Egyptiens.par étape toute la péninsule du Sinaï occupé en 1973 (l’Égypte récupérera le Sinaï le 25 avril 1982) et à y démanteler ses implantations de colons. L’Égypte ne peut y effectuer qu’un déploiement militaire limité. L'Egypte permet en outre à Israël d'emprunter le Canal de Suez.
· en revanche, dans le second texte consacré aux Palestiniens, "Cadre pour la paix au Proche-Orient", si Israël a dû accepter que la résolution 242 reste le cadre de référence des négociations, pour la Cisjordanie et Gaza, les parties appellent à la conclusion d’accords transitoires d’un période de cinq ans. Le processus proposé est mort-né, et c’est en vain que l’Égypte tente d’entraîner la Jordanie et l’OLP dans la négociation, et, le 19 septembre, l’OLP condamne la "reddition" de Sadate et son passage du côté des intérêts américano-israéliens.
La question de l’autonomie palestinienne est donc reléguée en annexe, ce qui satisfait le Premier ministre israélien, qui, quelques jours auparavant, à la Knesset, affirme : "Israël ne reviendra jamais aux frontières d’avant la guerre de 1967, Israël ne permettra jamais que soit créé un État palestinien en Cisjordanie. Jérusalem, une et réunifiée, restera pour l’éternité la capitale d’Israël". La Syrie prend la tête de l’opposition au président Sadate. Yasser Arafat déclare que ""la Palestine a été vendue, et les droits nationaux du peuple palestinien ont été vendus pour une poignée de sable du Sinaï".
Ces accords séparés, qui ne règlent donc pas la question palestinienne, isolent donc l'Égypte pour un temps, mais un tabou est brisé, les ennemis commencent à se parler ... et à la Knesset, Bégin conclut, après la présentation du texte de ces accords : "La nation subit les contractions d’une naissance. Toute grande chose naît dans la douleur...Pour cette paix, nous avons sacrifié douze mille de nos fils, parmi les meilleurs, au cours de cinq guerres .Nous voulons mettre fin à cela. Adoptons la résolution et commençons à discuter".
Le 10 décembre 1978, Menahem Bégin et Anouar el.Sadate reçoivent le prix Nobel de la paix.
Les négociations reprennent ensuite avec lenteur, et le traité de paix définitif est signé le 26 mars 1979 à Washington.
Du 27 au 31 mars 1979, une nouvelle conférence arabe déclare que l’appartenance de l’Égypte à la Ligue arabe est suspendue. Le 12 juin 1979, le siège de la Ligue arabe est transféré à Tunis. (Mais, en 1987, au sommet d’Amman, les dirigeants arabes décideront de renouer leurs relations diplomatiques avec l’Égypte, qui est réintégrée au sein de l’organisation en 1989. Le siège de la Ligue regagne alors la capitale égyptienne).
Les négociations sur l'autonomie palestinienne s’ouvrent le 25 mai 1979. Les négociateurs ne parviennent pas à s’entendre, ce qui conduit progressivement à une crise.
Le premier échange d'ambassadeurs entre Israël et l'Egypte a lieu en février 1980.
Le 14 mai 1980, Jérusalem-Est est annexée par la Knesset. En multipliant les créations de colonies et les expropriations de terres palestiniennes, le gouvernement israélien entend isoler les villes palestiniennes les unes des autres ; en outre, un réseau de routes nouvelles quadrille la Cisjordanie afin de relier les colonies entre elles. Les autorités israéliennes s’emparent des ressources hydrauliques et prennent le contrôle de la distribution d’électricité. L’objectif de Begin est clair : gagner du temps pour modeler en Cisjordanie des réalités nouvelles qui videront de toute signification l’autonomie palestinienne, si jamais elle voit le jour. Il déclare que "la Palestine tout entière appartient au peuple juif. C’est le droit de chaque juif de s’installer là où il le désire sur ce territoire".
Le 6 octobre 1981, le président Sadate était assassiné par des extrémistes musulmans, et Hosni Moubarak lui succédait. De ses funérailles, on retiendra une image marquante, celle de quatre présidents américains (Reagan alors en fonction, Carter, Nixon et Ford) présents au Caire, alors qu’aucun chef d’Etat du monde arabe n’a fait le déplacement. Tout un symbole, en forme de cinglant désaveu.
30 ans après ...
D'après un rapport de l'organisation non gouvernementale israélienne La Paix maintenant, publié le mercredi 7 novembre, la construction de nouvelles implantations bat toujours son plein dans les territoires palestiniens ... Citant les chiffres officiels du bureau israélien central des statistiques, La Paix maintenant indique qu'il y a désormais 267 500 Israéliens vivant dans les colonies (sans compter les habitants des quartiers de colonisation situés à l'est de Jérusalem) et que l'augmentation s'effectue au rythme annuel de 5,8 % alors que la progression démographique n'est que de 1,8 % en Israël.
"Si cela continue, il n'y aura plus d'Etat palestinien mais un Etat de colons", a souligné Yariv Oppenheimer, secrétaire général de l'organisation La Paix maintenant. En effet, au fur et à mesure que le temps passe, la Cisjordanie est grignotée par la colonisation, ce qui rend de plus en plus improbable la création d'un Etat palestinien auquel doit normalement aboutir le processus qui sera engagé lors de la réunion israélo-palestinienne qui doit se tenir le 26 novembre aux Etats-Unis, à Annapolis. La réunion d'Annaplois est censée relancer les négociations israélo-palestinienne, dans l'impasse depuis sept ans ...
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lundi, 22 octobre 2007
Un jour sur terre
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