dimanche, 26 novembre 2006
Asterix en orbite
Le 26 novembre 1965 à 15h 47 mn 21 s, la première fusée Diamant décolle de la base algérienne d' Hammaguir et en orbite le premier satellite français baptisé Astérix. Il devait transmettre les paramètres du lanceur, ainsi qu'un signal de positionnement afin d'en calculer précisément l'orbite. Ce spoutnik à la française tourne alors à quelques centaines de kilomètres d'altitude, et tournera jusque 2165 ! La réussite est totale, la France est devenue une puissance spatiale, le troisième pays à satelliser un objet artificiel.
Déjà Le 12 avril 1961, l'exploit de Youri Gagarine avait marqué mon imagination : je revois encore une religieuses polonaise de l'école où j'étais pensionnaire arriver en courant dans le réfectoire en hurlant "un homme dans l'espace !". Elle était fière d'appartenir au bloc soviétique que pourtant elle avait fuit peu de temps avant … est-ce à cette époque que j'ai décidé de travailler "dans les fusées" ? je ne sais pas, mais il est sur que je devais en parler puisque sur une photo de classe de 1966, mes camarades m'avaient fait une dédicace " à notre future astronaute" … et j'ai réalisé ce rêve ! bien sur je ne suis pas allée dans l'espace, mais de Diamant B à Ariane 5 en passant par les engins balistiques, j'ai vécu plus de 30 ans de succès spatiaux français...
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vendredi, 24 novembre 2006
Philippe Noiret s'en est allé au "cinéma paradiso"
Peu d’acteurs doivent leur talent à une voix
Hors du commun, il l’était, il nous enchantait.
Issu d’une génération d’acteurs de choix
Le vieux fusil, déplorons le, s’en est allé.
Immense acteur césarisé à deux reprises
Parfait pourri dans les trois titres en verlan
Pitoyable veuf se vengeant des Allemands,
Excellent et naturel dans toutes les prises.
Nul n’oubliera cette apparence débonnaire
Offrant à tous le portrait du français moyen.
Il caressa les cuisses d’Isabelle Huppert,
Rassembla père et fils en excellent doyen
Et anticipa en allant au paradis.
Tout le septième art regrettera ton génie.
Poème de Stéphane Verger
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre6627-page1.html#...
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mardi, 07 novembre 2006
« rosa, rosa, rosam »
Ou plutôt les catilinaires … Ce discours célèbre de Cicéron, prononcé le 7 novembre 63 av. J.-C, combien d'élèves a-t-il fait transpirer? Plus de 40 ans après, je me souviens encore de son exorde directe: "Quousque tandem abutere Catilina patientia nostra ? " Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ".
J'avoue que j'ai pris un grand plaisir à cette discipline, précisément à cause du côté apparemment « inutile » du latin ! L’art pour l’art, la culture pour la culture, le savoir pour le savoir, la poésie pour la poésie, le luxe quoi !
"De mon temps", on orientait les meilleurs élèves vers le latin, c'est-à-dire vers les études qui étaient considérées comme les plus prestigieuses et qui permettaient de faire toute une série de "carrières", le latin étant obligatoire pour le droit, la médecine, …. En fait, c'était plutôt les enfants des milieux fortunés qui étaient poussés vers ces carrières ... Il y avait donc à l'époque un certain élitisme à faire du latin, remplacé aujourd'hui plutôt par l'allemand ou des langues plus rares qui permettent parfois à nos chérubins de contourner la carte scolaire.
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dimanche, 29 octobre 2006
Principe de précaution mycologique?
«Ne pas ramasser un champignon s'il existe le moindre doute sur son identification". C'est ce qu'on entend sur toutes les ondes depuis que dix personnes ont été hospitalisées ces deux dernières semaines, dont une a dû subir une greffe du foie après avoir mangé des champignons toxiques ramassés dans les bois. "Ne pas consommer les récoltes qui ne sont pas contrôlées par un spécialiste", a rappelé la préfecture. Prudence donc, oui mais à qui s'adresser? Autrefois on disait d'aller demander au pharmacien … mais, principe de précaution oblige, il vous répondra de tout jeter ! Je sais, j'ai testé un jour en mélangeant à ma récolte un petit cep, certes pas en très bon état mais pas toxique du tout … et il n'a pas su le reconnaître!
Alors que faire de ma récolte du jour dans mon jardin? J'ai regardé un tas de sites spécialisés, mais échaudée par les nouvelles alarmistes des médecins, je n'ose pas les reconnaître parmi la foule de photos exposées. Chanterelles? Mais je ne reconnais pas la girole de mon enfance, plus petite et plus jaune.
C'était le seul champignon qu'enfant, j'osais ramasser quand nous allions passer le week end à la campagne, avec les cèpes bien sûr, qui poussaient nombreux dans les bois autour de notre maison, mais que nous trouvions très rarement car nous nous levions trop tard et les chasseurs étaient déjà passés par là … ils méprisaient les giroles pourtant délicieuse en omelette, car dans les landes girondines de mon enfance, champignons riment avec cèpes poêlés et parfumés d'ai et persil, qui servaient généralement d'accompagnement du lapin tiré au petit jour
Alors ces champignons vont sans doute finir dans les ordures, à moins qu'un de mes lecteurs ne m'aide à les identifier …
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dimanche, 22 octobre 2006
Budapest, 1956
J'avais 7 ans. Lors de la fête de mon école, on m'avait costumée en hongroise. Cette année là, je volais la vedette à une autre fille de ma classe qui était déguisée en alsacienne … les soviétiques venaient d'envahir Budapest ! Un peuple entier se suicidait en se jetant sans armes contre les chars russes.
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Le Sang des Hongrois
Je ne suis pas de ceux qui souhaitent que le peuple hongrois prenne à nouveau les armes dans une insurrection vouée à l’écrasement, sous les yeux d’une société internationale qui ne lui ménagera ni applaudissements, ni larmes vertueuses, mais qui retournera ensuite à ses pantoufles comme font les sportifs de gradins, le dimanche soir, après un match de coupe.
Il y a déjà trop de morts dans le stade et nous ne pouvons être généreux que de notre propre sang. Le sang hongrois s’est relevé trop précieux à l’Europe et à la liberté pour que nous n’en soyons pas avares jusqu’à la moindre goutte.
Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il peut y avoir un accommodement, même résigné, même provisoire, avec un régime de terreur qui a autant de droit à s’appeler socialiste que les bourreaux de l’Inquisition en avaient à s’appeler chrétiens.
Et, dans ce jour anniversaire de la liberté, je souhaite de toutes mes forces que la résistance muette du peuple hongrois se maintienne, se renforce, et répercutée par toutes les voix que nous pourrons lui donner, obtienne de l’opinion internationale unanime le boycott de ses oppresseurs.
Et si cette opinion est trop veule ou égoïste pour rendre justice à un peuple martyr, si nos voix aussi sont trop faibles, je souhaite que la résistance hongroise se maintienne encore jusqu’à ce que l’Etat contre-révolutionnaire s’écroule partout à l’est sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions.
La Hongrie vaincue et enchaînée a plus fait pour la liberté et la justice qu’aucun peuple depuis vingt ans. Mais, pour que cette leçon atteigne et persuade en Occident ceux qui se bouchaient les oreilles et les yeux, il a fallu et nous ne pourrons nous en consoler, que le peuple hongrois versât à flots un sang qui sèche delà dans les mémoires.
Dans la solitude où se trouve aujourd’hui l’Europe, nous n’avons qu’un moyen (d'être fideles à la Hongrie), et qui est de ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, de ne jamais justifier, chez nous et ailleurs, fût-ce indirectement, ce qui les a tués.
Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer, dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité.
Notre fois est qu’il y a en marche dans le monde, parallèlement à la force de contrainte et de mort qui obscurcit l’histoire, une force de persuasion et de vie, un immense mouvement d’émancipation qui s’appelle la culture et qui se fait en même temps par la création libre et le travail libre.
Ces ouvriers et ces intellectuels hongrois, auprès desquels nous tenons aujourd’hui avec tant de chagrin impuissant, ont compris cela et nous l’ont fait mieux comprendre. C’est pourquoi si leur malheur est le nôtre, leur espoir nous appartient aussi. Malgré leur misère, leurs chaines, leur exil, ils nous ont laissé un royal héritage que nous avons à mériter: la liberté, qu’ils n’ont pas seulement choisie, mais qu’en un seul jour ils nous ont rendue !
Albert Camus
Paris, 23 octobre 1957
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samedi, 14 octobre 2006
Winnie a 80 ans
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lundi, 09 octobre 2006
Brutale disparition!
Hier matin encore tu étais avec nous tous au meeting de Pantin. J'avais pris des photos et j'ai passé un long moment cette nuit à les retoucher, en particulier celle où tu es assis à coté de Philippe .. Eh oui, sur l'une tu fermais les yeux, sur l'autre c'était Philippe qui faisait la grimace, alors je m'étais amusée à les mixer. Et comme je voulais les mettre sur notre site internet, j'avais bien peaufiné le résultat! Peut être avais tu juste un peu la "grosse tête", ce qui ne te ressemblait vraiment pas!
Et puis à midi, j'avais un message de ta femme qui me disait de ne pas oublier de t'inscrire sur le comité de soutien de Laurent.
Enfin en milieu d'après midi, la terrible nouvelle …
Alfredo, je ne sais pas si tu aimais cette musique, mais j'ai tout de suite pensé aux paroles de cette chanson !
Je suis rital et je le reste
Et dans le verbe et dans le geste
Vos saisons sont devenus miennes
Ma musique est Italienne
Je suis Rital dans mes colères
Dans mes douceurs et mes prières
J'ai la mémoire de mon espèce
Je suis Rital et je le reste
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samedi, 07 octobre 2006
Indigènes
Récits éblouissants d'une héroïque histoire,
Que les âges futurs nommeront fabuleux!
Adieu, bouches de feu vomissant la mitraille,
Glaives qui rayonnez, quand gronde la bataille,
Comme des éclairs lumineux!
Hier, on entendait la trompette d'alarmes,
La plainte des blessés, le cliquetis des armes,
Le clairon du zouave et le cri des spahis;
Hier, comme un héros d'une antique épopée,
Brillait du fier pacha la formidable épée,
Étincelante de rubis.
Hier, les lourds canons, épouvantant la terre,
Retentissaient au loin comme un glas funéraire
Qui couvre l'agonie et l'adieu des mourants;
Hier, les nations, muettes, dans l'attente,
Regardaient en tremblant cette arène sanglante
Où se mesuraient trois géants.
Mais aujourd'hui la paix, divinité sereine,
Découvrant de ses biens la source toujours pleine,
Aux regards du vaincu, comme à ceux du vainqueur,
Vient offrir les douceurs, chères à la mémoire,
De la patrie absente. Hier c'était la gloire,
Mais aujourd'hui c'est le bonheur.
C'est le jour des héros, qui, repliant leur tente,
S'éloignent en vainqueurs de la scène éclatante
Où leurs noms ont brillé dans un drame immortel.
Ils s'en vont radieux, conduits par l'espérance,
Suspendre les lauriers conquis par leur vaillance
Au toit du foyer paternel.
Comme le naufragé sauvé de la tempête,
Les fils de Mahomet, en ce grand jour de fête,
Aux vivats des chrétiens viennent mêler leurs chants,
Et les nobles accents de cette voix sonore
S'élèvent solennels des rives du Bosphore
Aux sommets glacés des Balkans.
Octave Crémazie
(Québec 1827- Le Havre 1879)
Claude-Joseph-Olivier Crémazie est né à Québec, le 16 avril 1827. Il fait ses études de philosophie au Petit Séminaire de Québec qu'il abandonne pour fonder, en 1843, avec son frère Joseph, une librairie qui deviendra l'un des foyers de la culture de la ville, dont, l'arrière-boutique est un lieu de rencontre des plus grands auteurs québécois. Il participe à la fondation de l'Institut Canadien de Québec en 1847. A partir de 1849, Octave Crémazie commence à publier ses poèmes dans le Journal de Québec et l'Abeille. Malheureusement, la librairie fait faillite en 1862, et Octave doit s'enfuir clandestinement de Québec pour Paris, sous le nom de Jules Fontaine. Il vit très difficilement et assiste au siège de Paris, qu'il commentera dans son Journal du siège de Paris. Il perd son frère en 1872. Il travaillera à Bordeaux puis au Havre pour des libraires. Il y meurt d'une péritonite, le 16 janvier 1879.
Consacré «barde national» au milieu du siècle dernier, il est considéré Un des plus importants écrivains romantiques du Canada français.
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lundi, 02 octobre 2006
1981, révolution radiophonique
Il y a 25 ans, le 2 octobre 1981 une loi autorisait les radios locales sans publicité en France .
Aujourd’hui, nous ne connaissons plus que le bouton FM sur notre récepteur radio, pourtant ma génération a découvert Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Sheila, Jacques Dutronc et Michel Polnareff dans "Salut les copains" ou vibré avec Albert Ducrocq pour les premiers pas de Neil Amstrong sur la lune en écoutant Europe n°1 sur les « grandes ondes » (G.O. ou L.W.).
Comment imaginer qu'avant 1981, on n'écoutait sur le territoire français que Paris Inter et quelques radios que l'on appelait alors « périphériques », car leurs émetteurs étaient à leurs débuts implantés hors de nos frontières pour respecter le monopole de la télévision et de la radiodiffusion puisque la loi du 2 mai 1837, toujours en vigueur, prévoyait que sera puni « quiconque transmettra sans autorisation, des signaux d’un lieu à un autre, soit à l’aide d’une machine télégraphique, soit par tout autre moyen ».: les plus anciennes, nées avant la guerre, Radio Luxembourg et Radio Andorre, que l'on ne captait que dans le sud-ouest, puis Radio Monte Carlo, créée par Goerring et qui émettait dans le Sud-est (contrairement à la loi … mais en fait elle était contrôlée par l'état français), et enfin la plus jeune, née en 1955, Europe n°1, qui hérite du monopole de la télévision et de la radiodiffusion en Sarre, région alors administrée par la France. Cela donne une idée de l’ampleur révolutionnaire de la libéralisation des ondes lors de l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, et de la déferlante de contenus radiophoniques qui s’en est suivie.
Et qui se souvient également que quinze années plus tôt, en 1964, cette révolution radiophonique avait été précédée par une autre, en Grande-Bretagne, en France, et aux Pays-Bas, les radios pirates ! Avec la plus célèbre d’entre elles, Radio Caroline … en effet le monopole des ondes règne aussi chez nos voisins britanniques et les « braillards » sont interdits d’antenne sur la BBC. L'irlandais Ronan O’Rahilly va donc diffuser uniquement la musique qu’il aime depuis un bateau ancré dans les eaux internationales. Radio Caroline (du prénom de la fille de Kennedy) ouvre son antenne le jour de Pâques 1964 à midi avec une chanson des Beatles. Le succès va durer près de 30ans, ponctué de soubresauts, d’abordages des garde-côtes anglais, et de changement de navire émetteur … jusqu’à sa disparition en 1991.
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