samedi, 09 décembre 2006
Engelbart accouche d'une souris
n. f.
# 1.
[SOC] * Petit rongeur dont l'espèce la plus commune, au pelage gris, cause des dégâts dans les maisons.
* pop. Jeune femme.
# 2.
[PERIPH] Dispositif de pointage à l'écran à l'aide d'un curseur dont les mouvements sont asservis à ceux du dispositif en question. Ces mouvements sont mesurés selon deux axes par le roulement d'une bille (souris mécanique) ou par le nombre de cases traversées par des pinceaux lumineux portés par la souris sur un miroir quadrillé qui sert de tapis (souris optique). Depuis fin 1999, une nouvelle race de souris optique est apparue : celle-ci utilise une LED rouge pour illuminer sa surface de travail, qu'elle filme, utilisant un DSP analysant les images pour déterminer ses mouvements.
C’est un objet devenu presque banal à force d’être pris en main des centaines de fois par jour par nombre d’entre nous. Et pourtant, En 1996, le Président Jacques Chirac, inaugurant la toute nouvelle Bibliothèque François Mitterrand, demandait à son Ministre de la Culture de l’époque, Jacques Toubon, ce qu’était une souris. Les journalistes en rirent et les Guignols de l’Info reprirent l’histoire en brocardant un Jacques Chirac qui ne savait pas ce qu’était une souris et bientôt l’appelait le mulot. Mais cette candeur eut peut être du bon, de nombreux autres Français découvrirent alors ce qu’est une souris d’ordinateur et l’existence d’Internet et se sentirent moins seul dans leur découverte de l’informatique …
La souris a été inventée par Douglas Engelbart en 1963 au PARC de Xerox. Son équipe du Stanford Research Institute était à la recherche d’un dispositif de pointage capable de mouvoir plus rapidement le curseur sur les écrans des ordinateurs qui, à cette époque, n’affichaient encore que du texte. Il existait bien les quatre flèches haut, bas, gauche, droite que l’on trouve encore sur les claviers aujourd’hui, mais elles ne sont efficaces que pour de très petits déplacements.
C’est Bill English qui construisit – en bois – la première souris. La souris portait le nom "d'indicateur de position X-Y pour système d'affichage" et était conçue en bois, avec à l'intérieur par souci d'ergonomie tout le mécanisme. Malgré ses formes massives, elle n’avait qu’un seul bouton par manque de place pour loger d’autres relais dans le boîtier et, comme le principe de la boule n’avait pas encore été développé, elle se déplaçait par un système de courroies et utilisait deux roulettes perpendiculaires pour enregistrer ses déplacements, une pour l'abscisse, une pour l'ordonnée. Cette souris se tenait dans une main pour pointer, alors que l’autre actionnait un clavier à cinq touches permettant d’enregistrer simultanément des commandes.
La souris a été présentée pour la première fois le 9 décembre 1968 lors de la conférence des sociétés d'informatique tenue à l'université de Stanford en Californie, où Doug Engelbart et son équipe font la démonstration pour la première fois d'un environnement graphique avec des fenêtres à manipuler avec une souris. Il démontre dans cet environnement l'utilisation d'un traitement de texte, d'un système hypertexte et d'un logiciel de travail collaboratif en groupe.
Promue à un bel avenir, la souris révolutionnera le monde informatique, et son industrialisation est devenu largement le fait de la société logitech, dont les fondateurs avaient développé les premiers rongeurs à trois boutons au début des années 80 dans le laboratoire du professeur Nicoud à Lausanne. mais elle ne connaîtra le vrai succès commercial qu'en 1983, vingt ans après son invention, en commençant sur l'ordinateur LISA d'Apple (qui l'acheta pour 40.000 $ à Doug Engelbart et au Stanford Research Institute) et le PC d'IBM, suivi par le Macintosh un an après.
Et on n'arrête pas le progrès !!! Notre souris a subi maintenant une mutation génétique qui va bénéficier à tous ceux qui souffrent de tremblements involontaires … car dans ce manipuler une souris est chose particulièrement délicate, même lorsque la vitesse du pointeur est réglée au plus bas. On peut donc se réjouir de l'invention présentée par Jim Levine, un chercheur du groupe IBM qui a mis au point l'Assistive Mouse Adapter(AMA), qui peut plus ou moins réduire les effets du tremblement et est capable de détecter les faux 'doubles-clics', qui sont simplement l'effet du tremblement, pour les traduire en simples clics. IBM devrait commercialiser l'invention en partenariat avec une petite société d'électronique britannique, Montrose Scam, pour un prix à l'unité d'environ 100 euros).
Pour obtenir quelque chose d'un peu plus complet... disons même pour obtenir une chronologie totalement complète de l'informatique... le mieux est encore de suivre ce lien vers l'Histoire de l'informatique, de Serge Rossi ou encore vers celui-ci où il y a 106 fiches sur l'histoire de l'informatique depuis 1623, date de la première machine à calculer
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jeudi, 30 novembre 2006
Le 30 novembre 1786 la Toscane abolit la peine de mort
Le "Rousseau des Italiens" inspire les réformes judiciaires menées en France (1780) et en Suède (1772) instaurant l'abolition de l'emploi de la torture. Les cas passibles de peine de mort sont drastiquement réduits partout en Europe entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, avant une abolition logique au XXe siècle. Beccaria est publié en 1777 aux États-Unis, où il inspire Thomas Jefferson.
543 villes de 51 pays des cinq continents, dont 34 capitales, ont illuminé ce soir un monument ou un bâtiment symbolique pour manifester leur opposition à la peine de mort dans le cadre d'une campagne intitulée "Villes pour la vie, villes contre la peine de mort" qui a lieu le 30 novembre de chaque année, et qui participe d’une stratégie d’information et de sensibilisation et même de plaidoyer pour faire cesser à terme dans tous les pays, l’existence et l’application de la peine capitale. Cette initiative, dont c'est cette année la quatrième édition, est promue par la Communauté catholique de Sant'Egidio, basée à Rome. Elle est soutenue par les principales associations internationales de défense des droits humains réunies au sein de la « World Coalition Against the Death Penalty », dont Amnesty International, Ensemble contre la Peine de Mort, International Penal Reform et la Fédération Internationale de l'Action des Chrétiens contre la Torture (FIACAT).
En France les villes qui participent sont : Paris, Ajaccio , Arnage, Arras, Besançon, Bobigny, Brest, Chaumont, Erstein, Gap, Givors, Grenoble, Jouy le Poitier, La Rochelle, Le Puy en Velay, Lille, Lyon, Millau, Montaigu, Rennes, Stains, St-Sulpice La Forêt et Tarbes
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lundi, 27 novembre 2006
Qui se souvient de Marie-Charlotte Denizard ?
C'est pourtant la première femme française à annoncer sa candidature à la présidence de la République en 1913. Elle avait été précédée en 1910 par les premières candidatures de femmes féministes aux élections législatives, celles de Hubertine Auclert, Marguerite Durand et Madeleine Pelletier.
Et savez-vous quel est le premier pays à attribuer le droit de vote aux femmes? C'est la Nouvelle Zélande le 27 novembre 1893, et c'est le seul pays à le faire au XIXème siècle.
Mais il faut noter qu'elle était précédée par les Îles Pitcairn en 1838, l'Île de Man en 1866 et par le Wyoming en 1869. Ce droit est obtenu après une pétition d’une impressionnante ampleur : près d’un quart de la totalité des femmes adultes du pays l’ont signée. Toutefois, les femmes ne seront éligibles qu’à partir de 1919. Il faudra attendre la Finlande en 1906, pour voir les premières femmes éligibles à l'égal des hommes. Notons cependant qu'en France sous l'Ancien régime, les veuves dotées d'un fief et les mères abbesses peuvent voter aux États Généraux.
Cette pétition néo-zélandaise de 1893 en faveur du droit de vote pour les femmes, comprend 546 feuilles de papier collées ensemble de manière à former un unique rouleau d'une longueur de 274 mètres. Une note datant de cette époque, écrite au verso de la première feuille, indique que la pétition portait 25.519 signatures lorsqu'elle fut présentée à la Chambre des représentants en 1893; le document tel qu'il nous est parvenu porte en réalité 23.853 signatures. Il est recommandé à l'inscription au Registre international de la Mémoire du monde.
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dimanche, 26 novembre 2006
"Réfléchissez au mouvement des vagues, au flux et au reflux, au va-et-vient des marées, l'océan est une immense force perdue" Victor Hugo
"Réfléchissez au mouvement des vagues, au flux et au reflux, au va-et-vient des marées, l'Océan est une immense force perdue" écrivait Victor Hugo dans Quatre-Vingt-Treize.
Pourtant, dès le XIIème siècle, l'homme avait déjà compris comment exploiter cette force inépuisable en construisant en bord de mer des moulins à marées pour actionner des moulin à grain comme le moulin du Prat, dont le mécanisme a été restauré situé sur le territoire de la commune de la Vicomté-sur-Rance, ou sur l'île de Bréhat avec le moulin à marée du Birlot.
En améliorant cette technique il semblait possible de produire de l'électricité à grande échelle.
L'idée de l'aménagement de l'estuaire de la Rance fut initiée par Gérard Boisnoer en 1921. Dans son étude sur l'utilisation des marées, celui-ci recommande un site particulier : "En attendant que les conditions économiques aient rendu nécessaire l'utilisation des faibles marées, de celle de La Rochelle et de Brest, c'est par la région de Saint-Malo qu'il faut commencer et dans cette région, c'est la Rance qui, en raison des conditions exceptionnelles dans lesquelles elle se présente, est tout indiquée pour être la 1ère grande usine marémotrice."
L'usine marémotrice de la Rance fut conçue en 1943 par la SEUM (Société d'Étude pour l'Utilisation des Marées). Néanmoins, les premiers chantiers ne débutèrent dans l'estuaire de la Rance qu'en 1961. Le 26 novembre 1966, le président Charles de Gaulle inaugure l'usine marémotrice de la Rance. L'inauguration de la route franchissant l'usine eut lieu le 1er juillet 1967 et le raccordement au réseau EDF, le 4 décembre 1967. L'usine de Rance est le seule au monde a pouvoir produire de l'énergie électrique grâce à la force des marées. Elle produit chaque année 500 millions de kWh. Cette réalisation technologique prestigieuse restera sans lendemain, l'électricité produite à partir des marées n'étant qu'à peine rentable. L'usine de la Rance aura pour principale conséquence d'ensabler un peu plus la baie du Mont Saint-Michel.
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dimanche, 05 novembre 2006
50 ans que ça dure !!!
Il y a 50 ans, le 5 novembre 1956, la première session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies, réunie sous la présidence de M. Rudecindo Ortega pour traiter la crise de Suez, décidait par la résolution 998 de créer la première force de maintien de la paix, la FUNU (Force d'urgence des Nations Unies). Son déploiement dans le Sinaï mettait provisoirement fin au conflit Israélo-égyptien déclenché par la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet de la même année.
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mercredi, 01 novembre 2006
The 4 most famous guys in rock
Il y a 65 ans, le 1 novembre 1941 était inauguré le Mount Rushmore National Memorial
En 1923, l’historien Doane Robinson avait suggéré de sculpter une statue géante au cœur des Black Hills du Sud Dakota afin d'attirer les touristes. Il pensait à trois personnages de légende : Kit Carson, Jim Bridger et John Colter. Il fit appel au sculpteur Gutzon Borglum, ami de Rodin, qui choisit plutôt les 4 Présidents Américains pour symboliser la démocratie. 14 ans, 400 ouvriers et 1 million de dollars furent nécessaires pour ériger cette statue de 20 mètres de haut représentant de gauche à droite George Washington (pour sa lutte pour l’indépendance et 1er président), Thomas Jefferson (auteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis), Théodore Roosevelt (pour la protection de l’environnement et l’ouverture au commerce mondial) et Abraham Lincoln (pour avoir mit fin à l’esclavage).
La scène inspirera Hitchcock pour son film "La mort aux trousses", où Cary Grant et Eva Marie Saint, poursuivis par l'espion James Mason, tentent de se dissimuler jusque sur le nez de Georges Washington. Vingt ans plus tard, le visage des cinq musiciens de Deep Purple remplaçait celui des quatre présidents sur la pochette d'un disque.
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lundi, 30 octobre 2006
on ne rigolait pas en ce temps là !
Plaque commémorant l'exécution du Duc Henri II de Montmorency le 30 octobre 1632
Cour Henri IV, Mairie de Toulouse
Lorsqu'il était gouverneur du Languedoc, le condamné s'était rendu coupable de désobéissance envers le roi Louis XIII et son inflexible ministre, le cardinal de Richelieu.
Le 30 octobre 1632, le duc de Montmorency est décapité dans la cour d'honneur du Capitole, le palais où siège le conseil municipal de Toulouse, les capitouls. On doit fermer les portes du Capitole pour empêcher les Toulousains, favorables au duc, d'entraver l'exécution.
Il ne fut point décapité par la hache mais par une sorte de cimeterre légèrement courbé. Cette arme est conservée au Capitole de Toulouse dans une gaine de maroquin garnie de velours.
14:15 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 22 octobre 2006
Budapest, 1956
J'avais 7 ans. Lors de la fête de mon école, on m'avait costumée en hongroise. Cette année là, je volais la vedette à une autre fille de ma classe qui était déguisée en alsacienne … les soviétiques venaient d'envahir Budapest ! Un peuple entier se suicidait en se jetant sans armes contre les chars russes.
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Le Sang des Hongrois
Je ne suis pas de ceux qui souhaitent que le peuple hongrois prenne à nouveau les armes dans une insurrection vouée à l’écrasement, sous les yeux d’une société internationale qui ne lui ménagera ni applaudissements, ni larmes vertueuses, mais qui retournera ensuite à ses pantoufles comme font les sportifs de gradins, le dimanche soir, après un match de coupe.
Il y a déjà trop de morts dans le stade et nous ne pouvons être généreux que de notre propre sang. Le sang hongrois s’est relevé trop précieux à l’Europe et à la liberté pour que nous n’en soyons pas avares jusqu’à la moindre goutte.
Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il peut y avoir un accommodement, même résigné, même provisoire, avec un régime de terreur qui a autant de droit à s’appeler socialiste que les bourreaux de l’Inquisition en avaient à s’appeler chrétiens.
Et, dans ce jour anniversaire de la liberté, je souhaite de toutes mes forces que la résistance muette du peuple hongrois se maintienne, se renforce, et répercutée par toutes les voix que nous pourrons lui donner, obtienne de l’opinion internationale unanime le boycott de ses oppresseurs.
Et si cette opinion est trop veule ou égoïste pour rendre justice à un peuple martyr, si nos voix aussi sont trop faibles, je souhaite que la résistance hongroise se maintienne encore jusqu’à ce que l’Etat contre-révolutionnaire s’écroule partout à l’est sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions.
La Hongrie vaincue et enchaînée a plus fait pour la liberté et la justice qu’aucun peuple depuis vingt ans. Mais, pour que cette leçon atteigne et persuade en Occident ceux qui se bouchaient les oreilles et les yeux, il a fallu et nous ne pourrons nous en consoler, que le peuple hongrois versât à flots un sang qui sèche delà dans les mémoires.
Dans la solitude où se trouve aujourd’hui l’Europe, nous n’avons qu’un moyen (d'être fideles à la Hongrie), et qui est de ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, de ne jamais justifier, chez nous et ailleurs, fût-ce indirectement, ce qui les a tués.
Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer, dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité.
Notre fois est qu’il y a en marche dans le monde, parallèlement à la force de contrainte et de mort qui obscurcit l’histoire, une force de persuasion et de vie, un immense mouvement d’émancipation qui s’appelle la culture et qui se fait en même temps par la création libre et le travail libre.
Ces ouvriers et ces intellectuels hongrois, auprès desquels nous tenons aujourd’hui avec tant de chagrin impuissant, ont compris cela et nous l’ont fait mieux comprendre. C’est pourquoi si leur malheur est le nôtre, leur espoir nous appartient aussi. Malgré leur misère, leurs chaines, leur exil, ils nous ont laissé un royal héritage que nous avons à mériter: la liberté, qu’ils n’ont pas seulement choisie, mais qu’en un seul jour ils nous ont rendue !
Albert Camus
Paris, 23 octobre 1957
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samedi, 07 octobre 2006
Indigènes
Récits éblouissants d'une héroïque histoire,
Que les âges futurs nommeront fabuleux!
Adieu, bouches de feu vomissant la mitraille,
Glaives qui rayonnez, quand gronde la bataille,
Comme des éclairs lumineux!
Hier, on entendait la trompette d'alarmes,
La plainte des blessés, le cliquetis des armes,
Le clairon du zouave et le cri des spahis;
Hier, comme un héros d'une antique épopée,
Brillait du fier pacha la formidable épée,
Étincelante de rubis.
Hier, les lourds canons, épouvantant la terre,
Retentissaient au loin comme un glas funéraire
Qui couvre l'agonie et l'adieu des mourants;
Hier, les nations, muettes, dans l'attente,
Regardaient en tremblant cette arène sanglante
Où se mesuraient trois géants.
Mais aujourd'hui la paix, divinité sereine,
Découvrant de ses biens la source toujours pleine,
Aux regards du vaincu, comme à ceux du vainqueur,
Vient offrir les douceurs, chères à la mémoire,
De la patrie absente. Hier c'était la gloire,
Mais aujourd'hui c'est le bonheur.
C'est le jour des héros, qui, repliant leur tente,
S'éloignent en vainqueurs de la scène éclatante
Où leurs noms ont brillé dans un drame immortel.
Ils s'en vont radieux, conduits par l'espérance,
Suspendre les lauriers conquis par leur vaillance
Au toit du foyer paternel.
Comme le naufragé sauvé de la tempête,
Les fils de Mahomet, en ce grand jour de fête,
Aux vivats des chrétiens viennent mêler leurs chants,
Et les nobles accents de cette voix sonore
S'élèvent solennels des rives du Bosphore
Aux sommets glacés des Balkans.
Octave Crémazie
(Québec 1827- Le Havre 1879)
Claude-Joseph-Olivier Crémazie est né à Québec, le 16 avril 1827. Il fait ses études de philosophie au Petit Séminaire de Québec qu'il abandonne pour fonder, en 1843, avec son frère Joseph, une librairie qui deviendra l'un des foyers de la culture de la ville, dont, l'arrière-boutique est un lieu de rencontre des plus grands auteurs québécois. Il participe à la fondation de l'Institut Canadien de Québec en 1847. A partir de 1849, Octave Crémazie commence à publier ses poèmes dans le Journal de Québec et l'Abeille. Malheureusement, la librairie fait faillite en 1862, et Octave doit s'enfuir clandestinement de Québec pour Paris, sous le nom de Jules Fontaine. Il vit très difficilement et assiste au siège de Paris, qu'il commentera dans son Journal du siège de Paris. Il perd son frère en 1872. Il travaillera à Bordeaux puis au Havre pour des libraires. Il y meurt d'une péritonite, le 16 janvier 1879.
Consacré «barde national» au milieu du siècle dernier, il est considéré Un des plus importants écrivains romantiques du Canada français.
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