mercredi, 14 mars 2007
la "trêve hivernale" se termine vendredi ...
La "trêve hivernale" des expulsions prend fin. A partir de ce vendredi 6h, tout locataire peut de nouveau être expulsé de son logement D’après la Fondation de l'Abbé Pierre, s'appuyant sur des données du ministère de l'Intérieur, 160.645 personnes sont menacées ... Pendant ce temps des c... déclarent à Lesparre que baptiser leur rue du nom de l’abbé Pierre déprécierait leur maison ... dommage que la bêtise ne tue pas, cela ferait un logement à récupérer!
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lundi, 12 mars 2007
Mélancolie, de Philippe Soupault
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dimanche, 11 mars 2007
« Pour la Patrie, les sciences et la gloire »
Au début de 1794, l'Etat manque dramatiquement de cadres scientifiques et techniques. A l'instigation de quelques savants réputés, ralliés aux nouvelles idées, parmi lesquels on trouve le géomètre Monge et le chimiste Fourcroy, le Comité de Salut public confie par un décret du 21 ventose de l'an II (11 mars 1794), à Jacques-Elie Lamblardie, Gaspard Monge, et Lazare Carnot la mission d'organiser une nouvelle École centrale des travaux publics, qui deviendra l’Ecole Polytechnique.
Dans la lignée des humanistes et de la révolution française, le droit divin est remplacé par le culte de la connaissance encyclopédique, des belles lettres et des belles sciences. L'école doit permettre aux plus méritants, aux esprits les plus fins d'accéder aux plus hautes fonctions et ceci quelle que soit leur condition de naissance. Ses enseignants sont nommés parmi les plus grands noms de la science et ses élèves sont recrutés par un concours qui se déroule dans toute la France. Pour que tous ceux jugés dignes par leurs connaissances et leur intelligence d'entrer dans la nouvelle école ne soient pas gênés par des problèmes d'argent, les futurs élèves reçoivent pour se rendre à Paris des frais de route et perçoivent un salaire.
La mise en place au XXIXème siècle des autres grandes écoles, les Mines fondée en 1783, Normale Supérieure qui a vu a également le jour en 1794, les Arts et Métiers créée en 1803, Centrale en 1829, etc. ... correspond à cette logique de sélection et de formation élitiste. En fait, c'est un système de sélection sociale qui se met peu à peu en place, réputé pourtant particulièrement objectif car fondé sur les capacités intellectuelles des individus et sur leur volonté d'apprendre sans autre considération, d’où le système des bourses, les internats, les aides diverses qui sont mises en place pour que les plus méritants ne soient pas arrêtés par des problèmes matériels.
En fait, les besoins sociaux montrent que l'on a un plus grand besoin d'exécutants que de dirigeants, on doit donc former une minorité d'intellectuels et une très large majorité de manuels, avec un corolaire, la sélection est la condition pérenne de la stabilité du système social.qui repose sur une convention sociale particulièrement forte : Diplôme = Niveau de qualification = Emploi = niveau de salaire Pour cela, la sélection s'opère à partir des connaissances scientifiques et littéraires, la partie « classique » de l'enseignement, les capacités à conceptualiser, abstraire, sont privilégiées. Les aspects de culture générale sont particulièrement prépondérants; le modèle mis en avant est celui de l'intellectuel cultivé, homme de « belles » lettres et de « fines » sciences. Cette organisation renforce la dualité entre l'« intellectuel », paré d'une certaine noblesse, et le « manuel », celui qui n'a pas réussi à atteindre cet idéal.
Mais cette organisation, qui a d’abord bien fonctionné et a permis à la France de réaliser sa mutation de l'agricole vers l'industriel, montre aujourd’hui ses limites. Jusqu'à la fin des années soixante, un échec scolaire n'était nullement synonyme d'échec social, et quel que soit le niveau de sortie de l'école, chaque individu trouvait un emploi, avait un salaire, était intégré socialement. Aujourd’hui la disparition des ouvriers, des chefs d'équipe, des agents de maîtrise, des cadres ou administratifs dans les usines montre que l'adaptation de l'individu à l'évolution de la société dans laquelle il vit est une nécessité permanente, un ouvrier ou un employé ne peut plus espérer aujourd’hui rester dans la même entreprise pendant 30 ou 40 ans, la perspective d’acquérir progressivement une qualification a disparu, et même avec deux ou trois années d'études supplémentaires, la jeune génération peut s'attendre en moyenne à un sort moins favorable que celui de ses parents. La promotion ne va plus de soi, l'inflation des diplômes encombre les itinéraires qui mènent au sommet ... Si «l'ascenseur social» est en panne, comme on le répète, c'est pour la raison très simple que les classes dirigeantes n'ont plus besoin, comme à l'époque de Jules Ferry et de l'essor industriel, du savoir et du savoir-faire de la majorité des citoyens : que ceux d'en bas restent donc au sous-sol ou dans les caves de la société !
Alors certes, notre pays doit continuer à former des « élites », mais le redémarrage de l’« ascenseur social » ne peut être basé seulement sur l’élitisme républicain et la proposition, comme on l’entend dans la campagne présidentielle, d’ouvrir l’accès aux classes préparatoires et aux écoles supérieures à des jeunes de ZEP ... Il est également impératif que l’ensemble des futurs citoyens puisse trouver une place où évoluer dans le monde contemporain !
Lire l’histoire de l’Ecole sur son site http://www.polytechnique.fr/institution/historique.php
Lire aussi un article sur le livres de Bruno Belhoste, La Formation d’une technocratie. L’École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire (Paris, Belin, 2003) paru dans la revue les Annales historiques de la révolution française http://ahrf.revues.org/document1564.html.
Bruno Belhoste propose une analyse globale du système polytechnicien au XIXe siècle, de ses pouvoirs et de ses savoirs, et une étude détaillée des origines des élèves et de leurs destins. Il fournit ainsi une réponse documentée et argumentée à la question des origines de la technocratie française.
* * *
Le symbole de l’école, le X, viendrait de l'importance des mathématiques dans son enseignement. : « C'est de l'importance même donnée à l'enseignement de l'ana, dont toute la langue est faite d'x et d'y qu'est venu le surnom d'X, universellement admis pour désigner les polytechniciens. Tous ne sont pas des mathématiciens, mais tous possèdent une connaissance du calcul différentiel et intégral suffisante pour les applications des services publics. Disons de plus qu'aux époques troublées de notre histoire, en 1830 et en 1848, cette connaissance leur a particulièrement servi à ne pas être confondus avec tous les individus qui se déguisaient en polytechniciens pour se donner l'apparence de défenseurs de l'ordre. À ceux-là, quand on les rencontrait, on leur demandait la différentielle de sin x ou de log x, et, s'ils ne répondaient pas, on les faisait immédiatement coffrer.» (L'argot de l'X de Lévy et Pinet - 1894). D'après certains, il viendrait également des deux canons croisés, symboles de l'artillerie, qui figurent sur le blason de l'école, mais cette explication n'est pas attestée par des sources vérifiables.
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samedi, 10 mars 2007
Le 10 mars 1911, la France accepte d'aligner son heure légale sur celle du méridien de Greenwich.
Capitaine Haddock (un sextant dans les mains) : Voilà ... Rentrons, maintenant. Je vais faire mes calculs...
Le point indiqué par les parchemins était : 20°37'42" de latitude nord, 70°52'15" de longitude ouest. Voici notre position : même latitude, 71°2'29" de longitude ouest. Nous avons donc dépassé le point indiqué, et nous n'avons rien vu... Je n'y comprends rien !...
Tintin : Capitaine, nous sommes des ânes !...
Capitaine Haddock : Que voulez-vous dire ?...
Tintin : Voyons, capitaine, le méridien par rapport auquel vous avez compté les degrés de longitude, c'est naturellement le méridien de Greenwich ?...
Capitaine Haddock : évidemment, ce n'est pas celui de Tombouctou !
Tintin : Attendez ! Le chevalier de Hadoque, lui, a certainement compté en prenant comme méridien d'origine le méridien de Paris, qui est situé à plus de deux degrés à l'est du méridien de Greenwich !...
Capitaine Haddock : Mille sabords ! vous avez raison ! Comment n'y avons-nous pas songé plus tôt ?... Nous avons donc été trop loin vers l'ouest !... Il faut rebrousser chemin !
(Les aventures de Tintin dans Le trésor de Rackham le Rouge d'Hergé)
LE REMPLACEMENT DU MÉRIDIEN DE GREENWICH
« Périodiquement, on agite la question d'unifier le méridien, et cela ne serait pas un mal, surtout pour les navigateurs. Mais il y a un hic. Les Anglais veulent conserver le leur, celui de Greenwich, qui retarde de neuf minutes et vingt et une secondes sur le nôtre. Ils ont de bonnes raisons pour y tenir. La majeure partie des cartes employées aujourd'hui dans la marine mondiale, sont des cartes anglaises.
De notre côté, nous voudrions que ce fût le méridien de Paris qui eût gain de cause. Nos raisons ne sont pas moins bonnes. C'est la France qui a innové cette mesure de l'arc du méridien terrestre, c'est l'Académie française qui a envoyé des savants à travers le globe (jusqu'en Laponie) pour établir cette réglementation, et c'est enfin la France qui a dressé les premières et les meilleures cartes, sans compter que ces premiers travaux ont été bien plus coûteux que ceux qui ont suivi, et que, bien entendu, c'est la France qui a payé.
Mais est-il bien politique, à l'heure où beaucoup de nos propres géographes se servent du méridien de Greenwich, et où nous voudrions voir notre système métrique adopté par l'Angleterre, de refuser son méridien ? Nous ne le pensons pas, et ils avaient été bien inspirés, nos députés, lorsqu'en 1897, ils demandaient à ce qu'on adoptât le méridien de nos voisins. Mais c'était, à cette époque, une tare que de faire la moindre concession à l'Angleterre, qui, de son côté, avouons-le, ne nous faisait pas très bonne figure, non plus. D'autant plus que, depuis 1885, le méridien de Greenwich avait été reconnu - par une convention régulière - méridien international.
A cette époque, toujours, la Société astronomique de France avait défendu notre vieux méridien français, avec des avocats comme MM. Janssen et Oppert, de l'Institut ; Capari, ingénieur hydrographe, et d'autres personnages de qualité... scientifique. « La Société astronomique de France, considérant qu'au congrès de Washington, la proposition du méridien de Béring (il devait traverser Venise, Rome et coupait l'Afrique par le milieu), qui avait un caractère éminemment géographique, impersonnel et d'ordre universel, n'a pas été adoptée, ne juge pas à propos d'en adopter un qui n'a, à aucun degré, le caractère auquel la France est toujours restée fidèle dans les réformes dont elle a pris l'initiative... »
Cette bisbille de méridiens est d'autant plus regrettable, qu'en même temps serait résolue la question de l'unification de l'heure. Mais c'est toujours la difficulté pareille qui se dresse dans les unifications, même celle des langues. Quel méridien adopter sans froisser les chauvinismes toujours en éveil ; il y en a plusieurs en usage : celui de l'île de Fer, d'abord, - Ab Jove principium - Cadix, Vienne, Poulkow, Washington, Oudjeïn, Greenwich, Paris, peut-être d'autres que nous ignorons.
Notre seul avantage est que nous pouvons arguer de notre antériorité. Mais encore une fois, cet argument serait-il bien politique ? Vers 1895, on avait proposé, dans la louable intention de mettre tout le monde d'accord, d'adopter le méridien de Jérusalem, de même qu'on demanda d'adopter le latin comme langue universelle. Mais si cette langue rencontre peu d'adversaires, attendu que la majorité du monde intellectuel la parle, le méridien de Jérusalem n'eût contenté que les catholiques. Aussi, fallut-il renoncer à cette fantaisiste proposition.
Le méridien ne date pourtant pas d'aujourd'hui, puisque si nous en croyons nos lectures, le calife Haroun-al-Raschid, le héros des «Mille et une Nuits», eut le premier l'idée de faire mesurer la grandeur exacte de la terre, tentative qui ne réussit pas, puisqu'on croyait la terre beaucoup plus petite qu'elle ne l'était réellement (on ignorait alors l'Amérique et l'Océanie). On remit la question sur le tapis sous Louis XIII et Louis XIV, et c'est alors que brille cette constellation d'astronomes italiens qui forment un des plus beaux fleurons de la science française : les Cassini.
A côté de ces noms illustres, il nous faut inscrire ceux des Méchain, des Delambre, des Legendre qui établirent précisément les différences de longitude entre les méridiens de Paris et de Greenwich, et celui d'Arago, qui, sur la recommandation de Monge, accompagna Biot, collabora en 1806 avec Chaix et Rodriguez à l'achèvement des travaux de mensuration terrestre depuis Dunkerque jusqu'aux îles Baléares. Il nous faut ajouter aussi le nom du capitaine Périer qui, en 1872, redressa une erreur concernant le passage du méridien à Perpignan, et tout récemment, dans les Andes de Quito, les noms de nos compatriotes MM. Lacombe et Maurain.
On voit que la France a toujours tenu la plus large place dans les travaux d'établissement des méridiens, et que nous avons quelque droit vraiment à vouloir que le méridien de Paris soit reconnu comme seul méridien ; mais nous répèterons toujours : « Est-ce bien politique ? Devons-nous montrer la même intransigeance qu'en 1897 ? Sommes-nous comme sous Louis XIII, qui fit remplacer internationalement le méridien de l'île de Fer par celui de Paris le 1er juillet 1634 ; sommes-nous comme sous Louis XIII, le seul peuple scientifique du monde ? » L'humanité a marché depuis.
Peut être aurions-nous dû profiter de la proposition faite par un enseigne de vaisseau, M. Jacotin, qui avait, il y a une dizaine d'années, conseillé aux nations civilisées, d'adopter comme méridien unique et international, le 280° astronomique ; M. Jacotin donnait ses raisons, qui auraient dû paraître très bonnes, ou du moins très sages. Ce 280° méridien était celui dans le plan duquel se trouvait le soleil quand l'homme parut sur la terre, c'est-à-dire le premier jour de l'an 1 de la genèse.
Tout le monde aurait été satisfait, même les chauvinistes ; le difficile était de prouver ce que l'on entendait par l'an 1 de l'humanité ? Était-ce l'apparition de ces grands singes anthropomorphes et pithécanthropes, qui ont fait couler tant d'encre et dont la science veut faire nos grands-pères ? Était-ce aussi ces êtres ni hommes ni singes, qui sont venus sur terre les derniers du règne animal et que les préhistoriens ont classés dans l'humanité ? Or, cette humanité, saluée par le soleil au plan du 280°, est-elle celle de la Bible, et voilée sous le nom d'Adam ? On voit que la question était aussi complexe qu'intéressante, et que ce sont peut-être ces causes qui ont empêché la proposition de M. Jacotin d'être examinée. » (D'après un article paru en 1907 – source http://www.france-pittoresque.com/anecdotes/81b.htm )
Au cours du IIe siècle ap.J.C., Ptolémée, mathématicien et géographe grec, plaça le méridien zéro à l'ouest de toutes les terres connues à cette époque, à savoir sur l'île Ferro (aujourd'hui Hierro), l'île la plus occidentale de l'archipel des Canaries.
Pourtant, pendant des siècles, chaque pays utilisa un méridien zéro différent. C'était le cas en particuliers de ceux de Paris, d'Upsala, de Berlin, de Christiania (Oslo), de Copenhague, de Naples, de Rome, De Saint-Pétersbourg, et de Vienne ! A l'intérieur de certains pays, la situation pouvait même être compliquée par le choix de méridiens d'origine séparés de seulement quelques kilomètres !
En France, Louis XIII convoqua en 1634, une assemblée internationale de mathématiciens, astronomes et géographes pour mettre de l'ordre. Celle-ci fixa officiellement comme méridien zéro celui de l'île Ferro : « Dans la sphère armillaire, Le méridien eft foûtenu à angles droits fur l'horizon, dans deux entaillûres ; c'est luy qui foûtient les poles du monde, & au milieu duquel on fait tourner les autres cercles pour s'en fervir. Il y a autant de Méridien que de degrez dans l'équateur, car tous les Méridiens font de grands cercles paffans par les pôles du monde, & par les points de l'équateur, & qui fervent de Méridien particulier à quelque lieu. Il y a de grandes difputes, touchant le lieu que l'on devoit affigner pour le premier Meridien. Mais en l'an 1634. le 25 d'Avril, les plus fameux Mathématiciens de l'Europe affemblez dans l'Arfenal de Paris, par l'ordre du Cardinal Duc de Richelieu, convinrent qu'il le falloit faire paffer par l'Ifle de Fer, qui eft la plus Occidentale des Canaries : ce qui a été reçu comme une Loy, & depuis on a toûjours conté les Méridiens depuis cet endroit. Les points d'Orient & d'Occident, font les deux pôles du Méridien. On peut encore confiderer plufieurs chofes fur le Meridien, fçavoir la longitude qui eft l'arc de l'équateur compris entre le premier Meridien & le Meridien particulier du lieu. » (texte de l’astronome Jean Richer, publié en 1701 chez Jean Jombert, avec privilège du Roi).
Cette décision fut adoptée par la plupart des nations d'Europe, mais non appliquée ! De son côté, le roi Charles II d’Angleterre créa un Observatoire Royal (Royal Observatory) à Greenwich (faubourg du sud-est de Londres), le 22 juin 1675 dans le but précis de trouver une solution au problème du calcul de la longitude pour les navires anglais en mer et hors de portée de vue de la terre. Quand aux autres pays, ils continuèrent à baser leurs propres mesures de longitude sur les usages locaux : ainsi l'Italie utilisait le méridien de Naples, les Suédois utilisaient celui de Stockholm et les Espagnols celui de Ferro.
Mais avant le 18e siècle, il n'existait aucun moyen de calculer la longitude en mer. Pour une nation maritime comme l'Angleterre, il était essentiel de trouver une façon de définir la longitude en mer. Une solution consistait à utiliser les étoiles et le mouvement de la lune comme horloge géante dans le ciel.
En mars 1675, Charles II désigna John Flamsteed comme premier Astronome Royal. Cet ecclésiastique de 28 ans fut chargé «de s'appliquer avec le plus grand sérieux et la plus grande diligence à la rectification des tables des mouvements célestes et la position des étoiles fixes de façon à ce que l'on puisse découvrir la longitude tant désirée des lieux pour perfectionner l'art de la navigation.». Flamsteed commença ses observations en 1676, mais ce n'est qu'avec la publication du premier Almanach nautique rédigé en 1767 par le 5ème Astronome Royal, Neville Maskelyne, que les marins purent utiliser les méthodes de l'astronomie résolvant le problème de la longitude en mer. Grâce à ces percées essentielles dans les méthodes de navigation, la Grande-Bretagne devint le producteur de cartes nautiques le plus important des 18e et 19e siècles.
Dans les années 1850, il devint évident aux yeux de tous qu'un système d'heure et de longitude international s'imposait. Le temps moyen de Greenwich, déjà utilisé par les marins britanniques, fut adopté au Royaume-Uni par la compagnie ferroviaire Railway Clearing House en 1847, puis par la plupart des autres compagnies dans l'année suivante. Le GMT fut légalement adopté comme temps officiel à travers toute la Grande-Bretagne en 1880. Il fut adopté par l'île de Man en 1883, Jersey en 1898 et Guernesey en 1913. L'Irlande l'adopta en 1916, supplantant ainsi le temps moyen de Dublin.
En 1884, lors de la conférence internationale de Washington, la lutte entre la France et le Royaume-Uni fut rude sur le choix du méridien zéro. Vingt-cinq pays y furent représentés. La délégation française proposa d'adopter un méridien "neutre", ni français ni britannique, comme celui de l'île Ferro. Mais cela revenait à adopter le méridien choisi par les Français deux siècles plus tôt ! De plus, il aurait fallu y construire un observatoire, le connecter par télégraphe aux autres ... La délégation britannique proposa d'adopter le méridien passant justement par l'Observatoire de Greenwich En contrepartie, elle se déclara prête à accepter comme système international le système métrique français. Beaucoup de pays soutinrent cette proposition et, après un mois de délibérations, il fut convenu que l'on adopterait le Méridien à Greenwich comme longitude 0° – le méridien d'origine pour le monde entier. Il fut également convenu que la longitude serait mesurée dans deux directions depuis le méridien d'origine, «la longitude est étant positive, la longitude ouest négative». Sur les 25 pays participants, 22 adoptèrent la résolution, seule la République Dominicaine, représentée par L. de J. Galvan, vota contre, quant au Brésil, représenté par Luis Ceuls, et la France, représentée par A. Lefaivre et P. Jansen, ils s'abstinrent. La convention internationale adopta donc comme méridien zéro le méridien de Greenwich, situé à 2°20'14"à l'ouest de celui de Paris. Ainsi tous les pays d'Europe occidentale, sauf la France, se référèrent-ils au même fuseau horaire ... La République dominicaine et le Brésil se rallièrent toutefois progressivement au choix général au cours des décennies suivantes.
Le temps civil de Paris, devenu le temps légal français en 1891, sera toutefois abandonné en 1911 quand la France intégrera le système international des fuseaux horaires adopté en 1884. Pour les Français la nouvelle heure retarde alors de 9 minutes et 21 secondes sur l'ancienne.
Des signaux horaires furent émis depuis l'observatoire royal de Greenwich à partir du 5 février 1924. celui-ci fut finalement transféré en 1946 à Herttmoncew Castle dans le Sussex. Le complexe de bâtiments de Greenwich fut donc confié au Musée Maritime National. En 1990, les astronomes déménagèrent de nouveau pour s'installer cette fois à Cambridge; et, en octobre 1998, le Royal Greenwich Observatory de Cambridge fut officiellement fermé. En même temps que cette fermeture, le nom de l'Observatoire à Greenwich (qui pendant trente ans avait été connu sous le nom de Old Royal Observatory) fut changé par mandat royal pour devenir le Royal Observatory Greenwich.
Aujourd'hui, le méridien de Greenwich est utilisé comme méridien zéro par tous les marins du monde, mais le système métrique n'est pas encore utilisé sur les routes britanniques !
Un peu de science maintenant : Le Greenwich Mean Time (GMT) a servi de référence temporelle dans le monde pendant une majeure partie du XXe siècle. La mesure du GMT étant basée sur le temps solaire moyen, midi GMT ne correspond pas forcément à la mesure astronomique du moment où le Soleil culmine à Greenwich. À cause de la vitesse variable de la Terre sur son orbite elliptique et de l'inclinaison de son axe de rotation sur l'écliptique, cette heure peut être décalée jusqu'à 16 minutes sur l'heure solaire apparente (cette différence s'appelant l'équation du temps). La rotation de la Terre se ralentit progressivement et, de plus, présente des irrégularités imprévisibles. La durée des jours augmente donc très lentement en moyenne. Avec le développement des horloges atomiques, le GMT ne fut plus suffisamment précis. Le 1er janvier 1972, GMT fut remplacé par le temps universel, divisé entre le temps universel coordonné (UTC) lié au temps atomique international (TAI), défini par le bureau international des poids et mesures (BIPM) (Pavillon de Breteuil à Sèvres en France), maintenu à partir de quelques 300 horloges atomiques au césium réparties dans le monde et UT1, reflétant la rotation de la Terre. L’UTC a la même fréquence que le TAI mais en diffère par un nombre entier de secondes, nombre qui peut être incrémenté ou décrémenté pour assurer que la différence entre UTC et le temps universel UT reste inférieure à 0,9 s.
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jeudi, 08 mars 2007
le 8 mars, journées de la femme !!
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mercredi, 07 mars 2007
A380
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mardi, 06 mars 2007
Pour Framboisine et Papydom
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dimanche, 04 mars 2007
Rien de spécial ce jour-là
J’ai entendu tout à l’heure que c’était aujourd'hui la fête des grands-mères. Pour moi ce n’est rien d'autre qu'une date purement commerciale, créée dans les années 80 par la marque de café « Grand'mère » ... sans aucun intérêt donc ! même si je ne suis pas aussi grinçante qu’Anne Sylvestre (allez, je vous fais un festival !) ...
Rendez-vous plutôt pour la fête des mères ?.
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samedi, 03 mars 2007
La campagne à Paris pour quelques jours.
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Promenades et souvenirs (I)
LA BUTTE MONTMARTRE
Il est véritablement difficile de trouver à se loger dans Paris. Je n'en ai jamais été si convaincu que depuis deux mois. Arrivé d'Allemagne, après un court séjour dans une villa de la banlieue, je me suis cherché un domicile plus assuré que les précédents, dont l'un se trouvait sur la place du Louvre et l'autre dans la rue du Mail. Je ne remonte qu'à six années. Évincé du premier avec vingt francs de dédommagement, que j'ai négligé, je ne sais pourquoi, d'aller toucher à la Ville, j'avais trouvé dans le second ce qu'on ne trouve plus guère au centre de Paris : une vue sur deux ou trois arbres occupant un certain espace, qui permet à la fois de respirer et de se délasser l'esprit en regardant autre chose qu'un échiquier de fenêtres noires, où de jolies figures n'apparaissent que par exception. Je respecte la vie intime de mes voisins, et ne suis pas de ceux qui examinent avec des longues-vues le galbe d'une femme qui se couche, ou surprennent à l'œil nu les silhouettes particulières aux incidents et accidents de la vie conjugale. J'aime mieux tel horizon « à souhait pour le plaisir des yeux », comme dirait Fénelon, où l'on peut jouir, soit d'un lever, soit d'un coucher de soleil, mais plus particulièrement du lever. Le coucher ne m'embarrasse guère : je suis sûr de le rencontrer partout ailleurs que chez moi. Pour le lever, c'est différent: j'aime à voir le soleil découper des angles sur les murs, à entendre au dehors des gazouillements d'oiseaux, fût-ce de simples moineaux francs... Grétry offrait un louis pour entendre une chanterelle, je donnerais vingt francs pour un merle; les vingt francs que la ville de Paris me doit encore !
J'ai longtemps habité Montmartre; on y jouit d'un air très pur, de perspectives variées, et l'on y découvre des horizons magnifiques, soit « qu'ayant été vertueux, l'on aime à voir lever l'aurore », qui est très belle du côté de Paris, soit qu'avec des goûts moins simples, on préfère ces teintes pourprées du couchant, où les nuages déchiquetés et flottants peignent des tableaux de bataille et de transfiguration au-dessus du grand cimetière, entre l'arc de l'Étoile et les coteaux bleuâtres qui vont d'Argenteuil à Pontoise. Les maisons nouvelles s'avancent toujours, comme la mer diluvienne qui a baigné les flancs de l'antique montagne, gagnant peu à peu les retraites où s'étaient réfugiés les monstres informes reconnus depuis par Cuvier. Attaqué d'un côté par la rue de l'Empereur, de l'autre par le quartier de la mairie, qui sape les après montées et abaisse les hauteurs du versant de Paris, le vieux mont de Mars aura bien bientôt le sort de la butte des Moulins, qui, au siècle dernier, ne montrait guère un front moins superbe. Cependant, il nous reste encore un certain nombre de coteaux ceints d'épaisses haies vertes, que l'épine-vinette décore tour à tour de ses fleurs violettes et de ses baies pourprées.
Il y a là des moulins, des cabarets et des tonnelles, des élysées champêtres et des ruelles silencieuses, bordées de chaumières, de granges et de jardins touffus, des plaines vertes coupées de précipices, où les sources filtrent dans la glaise, détachant peu à peu certains îlots de verdure où s'ébattent des chèvres, qui broutent l'acanthe suspendue aux rochers; des petites filles à l'œil fier, au pied montagnard, les surveillent en jouant entre elles. On rencontre même une vigne, la dernière du cru célèbre de Montmartre, qui luttait, du temps des Romains, avec Argenteuil et Suresnes. Chaque année, cet humble coteau perd une rangée de ses ceps rabougris, qui tombent dans une carrière. - Il y a dix ans, j'aurais pu l'acquérir au prix de trois mille francs... On en demande aujourd'hui trente mille. C'est le plus beau point de vue des environs de Paris.
Ce qui me séduisait dans ce petit espace abrité par les grands arbres du Château des Brouillards, c'était d'abord ce reste de vignoble lié au souvenir de saint Denis, qui, au point de vue des philosophes, était peut-être le second Bacchus, Dionusisz, et qui a eu trois corps dont l'un a été enterré à Montmartre, le second à Ratisbonne et le troisième à Corinthe. C'était ensuite le voisinage de l'abreuvoir, qui, le soir, s'anime du spectacle de chevaux et de chiens que l'on y baigne, et d'une fontaine construite dans le goût antique, où les laveuses causent et chantent comme dans un des premiers chapitres de Werther. Avec un bas-relief consacré à Diane et peut-être deux figures de naïades sculptées en demi-bosse, on obtiendrait, à l'ombre des vieux tilleuls qui se penchent sur le monument, un admirable lieu de retraite, silencieux à ses heures, et qui rappellerait certains points d'étude de la campagne romaine. Au-dessus se dessine et serpente la rue des Brouillards, qui descend vers le chemin des Bœufs, puis le jardin du restaurant Gaucher, avec ses kiosques, ses lanternes et ses statues peintes... La plaine Saint-Denis a des lignes admirables, bornées par les coteaux de Saint-Ouen et de Montmorency, avec des reflets de soleil ou des nuages qui varient à chaque heure du jour. A droite est une rangée de maisons, la plupart fermées pour cause de craquements dans les murs. C'est ce qui assure la solitude relative de ce site : car les chevaux et les bœufs qui passent, et même les laveuses, ne troublent pas les méditations d'un sage, et même s'y associent. La vie bourgeoise, ses intérêts et ses relations vulgaires, lui donnent seuls l'idée de s'éloigner le plus possible des grands centres d'activité.
Il y a à gauche de vastes terrains, recouvrant l'emplacement d'une carrière éboulée, que la commune a concédés à des hommes industrieux qui en ont transformé l'aspect. Ils ont planté des arbres, créé des champs où verdissent la pomme de terre et la betterave où l'asperge montée étalait naguère ses panaches verts décorés de perles rouges.
On descend le chemin et l'on tourne gauche. Là sont encore deux ou trois collines vertes, entaillées par une route qui plus loin comble des ravins profonds, et qui tend à rejoindre un jour la rue de l'Empereur entre les buttes et le cimetière. On rencontre là un hameau qui sent fortement la campagne, et qui a renoncé depuis trois ans aux travaux malsains d'un atelier de poudrette. Aujourd'hui, l'on y travaille les résidus des fabriques de bougies stéariques. Que d'artistes repoussés du prix de Rome sont venus sur ce point étudier la campagne romaine et l'aspect des marais Pontins ! Il y reste même un marais animé par des canards, des oisons et des poules.
Il n'est pas rare aussi d'y trouver des haillons pittoresques sur les épaules des travailleurs. Les collines, fendues çà et là, accusent le tassement du terrain sur d'anciennes carrières; mais rien n'est plus beau que l'aspect de la grande butte, quand le soleil éclaire ses terrains d'ocre rouge veinés de plâtre et de glaise, ses roches dénudées et quelques bouquets d'arbres encore assez touffus, où serpentent des ravins et des sentiers.
La plupart des terrains et des maisons éparses de cette petite vallée appartiennent à de vieux propriétaires, qui ont calculé sur l'embarras des Parisiens à se créer de nouvelles demeures et sur la tendance qu'ont les maisons du quartier Montmartre à envahir, dans un temps donné, la plaine Saint-Denis. C'est une écluse qui arrête le torrent; quand elle s'ouvrira, le terrain vaudra cher. Je regrette d'autant plus d'avoir hésité, il y a dix ans, à donner trois mille francs du dernier vignoble de Montmartre.
Il n'y faut plus penser. Je ne serai jamais propriétaire : et pourtant que de fois, au 8 ou au 15 de chaque trimestre (près de Paris, du moins), j'ai chanté le refrain de M. Vautour :
Quand on n'a pas de quoi payer son terme
Il faut avoir une maison à soi !
J'aurais fait faire dans cette vigne une construction si légère !... Une petite villa dans le goût de Pompéi avec un impluvium et une cella, quelque chose comme la maison du poète tragique. Le pauvre Laviron, mort depuis sur les murs de Rome, m'en avait dessiné le plan. A dire le vrai pourtant, il n'y a pas de propriétaires aux buttes de Montmartre. On ne peut asseoir légalement une propriété sur des terrains minés par des cavités peuplées dans leurs parois de mammouths et de mastodontes. La commune concède un droit de possession qui s'éteint au bout de cent ans... On est campé comme les Turcs; et les doctrines les plus avancées auraient peine à contester un droit si fugitif où l'hérédité ne peut longuement s'établir.[1]
Gérard de NERVAL
Promenades et souvenirs a paru dans l'Illustration du 30 décembre 1854, puis des 6 janvier et 3 février 1855. Ce récit est donc le dernier à avoir été publié du vivant de Nerval.
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1. Certains propriétaires nient ce détail, qui m'a été affirmé par d'autres. N'y aurait-il pas eu, là aussi, des usurpations pareilles à celles qui ont rendu les fiefs héréditaires sous Hugues Capet ?
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