dimanche, 21 janvier 2007
où vont les rêves
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vendredi, 19 janvier 2007
Papillon de Dinard
Le petit papillon couleur safran qui venait chaque jour me trouver au café, sur la place de Dinard, et m'apportait (me semblait-il) de tes nouvelles, sera-t-il revenu, après mon départ, sur cette petite place froide et éventée? Il était improbable que le glacial été breton fît naître des vergers transis tant d'étincelles toutes pareilles, toutes de la même couleur.
Peut-être avais-je rencontré non pas les papillons, mais le papillon de Dinard, et la question était de savoir si ce visiteur matinal venait exprès pour moi, s'il négligeait délibérément les autres cafés parce que je me trouvais dans le mien (Aux Cornouailles) ou parce que ce petit coin était simplement inscrit sur un itinéraire mécanique, qùil suivait chaque jour. Promenade matinale, en somme, ou message secret? Afin de lever le doute, avant de repartir, je décidai de laisser un bon pourboire à la serveuse, avec mon adresse en Italie.
Elle devrait m'écrire un "oui" ou un "non": si le visiteur s'était de nouveau manifesté après mon départ, ou s'il ne s'était plus montré. J'attendis donc que le petit papillon se posât sur un vase de fleurs et, sortant un billet de cent francs, un bout de papier et un crayon, j'appelai la jeune fille. Dans un français plus hésitant que de coutume, en balbutiant, j'expliquai la situation ; non pas toute la situation, mais une partie. J'étais un entomologiste amateur et je voulais savoir si le papillon allait encore revenir, jusqùà quand il pourrait tenir avec ce froid. Puis je me tus, en nage, atterré.
- Un papillon? Un papillon jaune? - dit la charmante Phyllis en écarquillant deux yeux à la Greuze. Sur ce vase? Mais je ne vois rien. Regardez mieux. Merci bien, Monsieur.
Elle mit le billet de cent francs dans sa poche et s'éloigna en tenant un café filtre. Je baissai la tête et, quand je la relevai, je vis que, sur le vase de dahlias, le papillon n'était plus là.
Eugenio Montale
Papillon de Dinard
Traduit de l'italien par Mario Fusco.
Edition Fata Morgana, 1985
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mercredi, 17 janvier 2007
Les femmes qui lisent sont dangereuses
"Car les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations.
Car un texte, signé ou pas, constitue pour les femmes un puits de secrets, un vertige, une possibilité de voir le monde autrement, voire de le vivre autrement, peut donner l'élan de tout quitter, de s'envoler vers d'autres horizons en ayant conquis, par la lecture, les armes de la liberté. [...]
C'est bien pour cela que les femmes qui lisent sont dangereuses. D'ailleurs, les hommes ne vont pas s'y tromper, qui vont empêcher, encercler, encager les femmes pour qu'elles lisent le moins possible et qu'elles lisent ce qu'ils leur enjoignent de lire." (Les femmes qui lisent sont dangereuses - éditions Flammarion)
Hier, en allant acheter un journal, j'ai découvert le livre de Laure Adler et Stefan Bollman, un "beau livre", qui rassemble plus d'une centaine de peintures et de photographies dont celles de Rembrandt, Manet, Matisse, Edward Hopper, etc. ... en suivant un fil d'Ariane, des portraits de femmes face à leur livre, leur journal, ou leur lettre. Les femmes, nous avions plutôt l'habitude de les voir en maternité, en prière, en deuil, au bal, à la toilette, à l'église, au bordel, à l'atelier, et même au travail… Mais à la lecture, non ! Et pourtant les voila, nombreuses, banales, plongées naturellement dans cette activité familière, les visages rêveurs ou concentrés, les corps ramassés ou alanguis, les mains gracieuses et précises… dans des lieux qui transpirent le plaisir et même le bonheur; jardins en été, fauteuils profonds, lits, chambres, intérieurs domestiques... Nues, joliment déshabillées, parfois splendidement vêtues, les femmes qui lisent sont belles !!!
Et je prends même plaisir à compléter cette exposition ...
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vendredi, 12 janvier 2007
" Assassinat commis par le prince Pierre Napoléon Bonaparte sur le citoyen Victor Noir ".
"J'ai eu la faiblesse de croire qu'un Bonaparte pouvait être autre chose qu'un assassin ! J'ai osé m'imaginer qu'un duel loyal était possible dans cette famille où le meurtre et le guet-apens sont de tradition et d'usage. Notre collaborateur Paschal Grousset a partagé mon erreur, et aujourd'hui nous pleurons notre pauvre et cher ami Victor Noir, assassiné par le bandit Pierre-Napoléon Bonaparte.
Voilà dix-huit ans que la France est entre les mains ensanglantées de ces coupe-jarrets qui, non contents de mitrailler les républicains dans les rues, les attirent dans des pièges immondes pour les égorger à domicile. Peuple français, est-ce que décidément tu ne trouves pas qu'en voilà assez ?" Henri Rochefort (le quotidien "la Marseillaise", le 11 janvier 1870).
Victor Noir, pseudonyme de Yvan Salmon (1848-1870), journaliste à La Marseillaise mort à l'âge de vingt-deux ans, est resté célèbre pour les circonstances de son décès et une caractéristique de sa pierre tombale … Le prince Pierre Bonaparte, fils de Lucien Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et cousin de Napoléon III, s'estimant diffamé par un article de La Marseillaise, provoque en duel son rédacteur en chef, Pascal Grousset. Ce dernier envoie Victor Noir et un ami au domicile du prince, 9, rue d'Auteuil, en vue d'organiser le duel. L'entrevue se passe mal. Victor Noir, semble-t-il, lève sa canne sur le prince et celui-ci, se saisissant d'un pistolet, fait feu sur le jeune homme et le tue net. Pierre Bonaparte, connu pour son tempérament très violent, sera néanmoins acquitté par la Haute Cour de justice le 21 mars 1870.
Victor Noir est d'abord enterré le 12 janvier 1870 dans le cimetière de Neuilly, et l'émotion de la foule débouche sur de violentes manifestations hostiles à l'Empire et à Napoléon III. En 1885 une cérémonie commémorative a lieu et les restes de celui que beaucoup considéraient comme un martyr de la foi républicaine, sont transférés au Père Lachaise dans un tombeau payé par une souscription nationale. C'est à Jules Dalou, ancien élève de Carpeaux, que fut confiée la réalisation du monument. Avec beaucoup de réalisme, il choisit de représenter le jeune Victor Noir allongé sur une dalle, en habit de cérémonie tel qu'il avait été découvert blessé à mort. La tombe de Victor Noir jouit depuis cette date d'une popularité qui ne se dément pas ! On dit qu'aujourd'hui encore, des jeunes filles et des femmes en mal d'amour viennent, par superstition, effleurer une certaine protubérance du gisant sculpté par Jules Dalou (ce qui explique l'usure du bronze à cet endroit). Celles qui ont vu leurs vœux exaucés ne manquent pas de fleurir la tombe du "séduisant" journaliste.
"Un passé lisse, une femme modèle, des amis précieux, une probité à toute épreuve, une implantation locale, un bon bilan, un parti à sa dévotion, une ambition... A force de manipulation et de séduction des médias, Nicolas Sarkozy s'est façonné une image d'homme politique qui sait " ce que pensent vraiment les Français " et ne se prive pas de le dire tout haut.
Aujourd'hui ministre de l'Intérieur, président de l'UMP, président du conseil général des Hauts-de-Seine et conseiller municipal de Neuilly, serait-il, en outre, l'homme providentiel capable de préserver la droite de ses vieux démons ? Certes, " Sarko " séduit. Mais il faudrait être de bien mauvaise foi pour s'imaginer qu'une telle ambition se bâtit sur des sourires et des poignées de main. Il faut beaucoup de moyens, et peu de scrupules - une méthode, un système.
C'est précisément à cette face moins apparente du personnage, rarement évoquée dans les abondantes pages que la presse lui consacre, que s'intéresse ce livre. Qu'il s'agisse des dessous de son fief des Hauts-de-Seine, de son activité d'avocat d'affaires, de ses fréquentations - pas toujours fréquentables -, de ceux qui lui sont proches ou qui le sont moins aujourd'hui, on trouvera ici tout ce qui manque à son portrait officiel.
Longtemps on a fait à Nicolas Sarkozy la réputation d'un Iago, d'un Brutus, prêt à tuer son père. Aujourd'hui, alors que ses mentors semblent passer la main. les uns après les autres, c'est à un combat fratricide qu'il se prépare. Mais Brutus est-il enfin prêt à devenir César ?" Victor Noir est le nom donné à un collectif de journalistes d'investigation à Libération et au Parisien, qui a écrit "Nicolas Sarkozy ou le destin de Brutus", paru en octobre 2006.
Auteuil, un journaliste symbole d’un soulèvement populaire contre l’Empire … une coïncidence ?
04:30 Publié dans chronique à gauche, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
jeudi, 11 janvier 2007
Un chien est mort
Mon chien est mort.
Je l'ai enterré au jardin
près d'un vieil engin sous la rouille.
Là, ni plus bas, ni plus haut,
un jour il me retrouvera.
Pour le moment
il est parti avec son poil,
avec ses airs mal élevés et son nez froid.
Et moi qui ne crois pas, matérialiste,
au ciel promis, au ciel céleste pour aucun homme quel qu'il soit
pour ce chien ou tout autre chien je crois au ciel,
oui, je crois en un ciel
où je n'entrerai pas,
mais où il m'attend lui en agitant la queue
ainsi qu'un éventail
pour qu'à mon arrivée
l'affection m'y accueuille.
Ah je ne dirai pas ma tristesse ici-bas
celle d'avoir perdu un brave compagnon,
car il ne fut jamais pour moi un serviteur.
Il eut à mon égard une amitié de hérisson
gardant sa suzeraineté,
une amitié d'étoile indépendante
sans autre intimité que celle nécessaire,
sans exagérations:
il ne grimpait pas sur mon linge
me couvrant de poils ou de gale,
il ne se frottait pas à mes genoux
comme les obsédés sexuels à quatre pattes.
Non, mon chien, lui, me regardait
m'accordant l'attention dont j'ai besoin,
l'attention nécessaire
pour faire comprendre à un vaniteux
que dans sa condition de chien,
avec ces yeux-là,
plus purs que les miens,
il perdait son temps,
pourtant il me regardait de ce regard
que m'avait réservé toute sa douce vie poilue,
sa vie de silencieux, près de moi,
sans jamais m'importuner ni rien me demander.
Ah!que j'ai regretté souvent de n'avoir pas de queue
pour vagabonder avec lui sur les rivages,
l'Hiver, à l'Ile-Noire, dans la solitude infinie :
là-haut, l'espace est traversé d'oiseaux glacials
et mon chien bondit, hirsute,
chargé d'un voltage marin plein de mobilité :
mon chien errant et renifleur qui arbore sa queue dorée
face à face avec l'Océan et son écume.
Joyeux, joyeux,
joyeux comme les chiens savent être heureux,
sans plus d'histoire, avec le naturel tout-puissant de l'effronterie.
Il n'y a pas d'adieu pour mon chien disparu.
Il n'y a, il n'y eut de mensonges entre nous.
Il est mort, je l'ai enterré.
Voilà, c'est tout.
Pablo Neruda, la rose détachée, traduction de Claude Couffon.
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mercredi, 10 janvier 2007
Les vieilles douleurs
01:28 Publié dans Bavardage, musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 08 janvier 2007
Dernier espoir
Poussant en pleine liberté,
Non planté par un deuil dicté, -
Qui flotte au long d'une humble pierre.
Sur cet arbre, été comme hiver,
Un oiseau vient qui chante clair
Sa chanson tristement fidèle.
Cet arbre et cet oiseau c'est nous :
Toi le souvenir, moi l'absence
Que le temps - qui passe - recense...
Ah, vivre encore à tes genoux !
Ah, vivre encor ! Mais quoi, ma belle,
Le néant est mon froid vainqueur...
Du moins, dis, je vis dans ton coeur ?
Paul Verlaine
mort un 8 janvier
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dimanche, 07 janvier 2007
"Sainte-Mélanie, priez pour le nouveau commandant militaire du département d'Alger !"
Il y a 50 ans, le 7 janvier 1957, l’armée reçevait les pleins pouvoirs à Alger. C'était le début de la bataille d'Alger, menée par les « paras » du général Jacques Massu, chargé du maintient de l’ordre dans l’agglomération algéroise. Sans s'embarrasser de scrupules ni de juridisme, ils pratiquent la torture pour faire parler les personnes suspectes d'avoir déposé des bombes. Ces hommes, dont beaucoup ont précédemment combattu les Allemands et dénoncé la barbarie nazie, se justifient de leurs actes au nom de la nécessité …
Le réalisateur italien Gillo Pontecorvo a l’idée d’un film sur les "événements" d’Algérie bien avant que ceux-ci se terminent, son projet s’intitule à l’époque "Paras".
Mais son idée va attendre de rencontrer celle de Yacef Saadi, ex-commandant du Front de libération nationale (FLN) d’Alger, trois fois condamné à mort, gracié en 1958 par de Gaulle, et devenu à l’indépendance le créateur de Casbah Films, première maison de production algérienne. Il monte une co-production entre son pays et l’Italie en 1965. Montrant les méthodes hideuses de l’armée française aussi bien que les attentats monstrueux contre les civils perpétrés par les membres du FLN, Gillo Pontecorvo réussit un film honnête et impartial. Ce qui n’est pas de l’avis de tous. Le film est interdit en France à sa sortie. Il est pourtant Lion d’Or au Festival de Venise en 1966, prix de la critique au Festival de Cannes la même année. Il récolte également trois nominations aux Oscars (en 1967 et 1969, Meilleur film étranger, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario) et un énorme succès public à sa sortie à Alger. Mais il n’obtient son visa d’exploitation en France qu’en 1971. Et à quel prix. A sa sortie, le Saint-Séverin, qui affiche le film à Paris, est plastiqué. A Lons-le-Saulnier, dans le Jura, un commando met l’écran en pièces et détruit la copie du film à l’acide sulfurique. Partout en France, le film explosif est retiré des écrans.
En novembre 1971, Massu publiera "La Vraie Bataille d'Alger", qui lui vaudra, l'année suivante, la réplique de Pierre Vidal-Naquet "La Torture dans la République".
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befana i babbo natale au coude à coude !!!
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samedi, 06 janvier 2007
BEFANA : DOLCETTI O CARBONE ???
En Italie où j'ai habité il y a quelques années, le 6 janvier, la Befana, gentille sorcière, apporte des "caramelle" (caramels) et des "cioccolatini" (chocolats) aux enfants qui ont été sages, et du "carbone" (charbon - en fait du sucre noirci ou de la réglisse) à ceux qui ont été vilains. Cette sorcière bien-aimée descend sur terre la nuit du 5 au 6 janvier, à califourchon sur son balai magique. On raconte qu'elle habitait à Bethléem, lorsque les Rois Mages sont venus fêter la naissance de Jésus, et qu'ils ont demandé le chemin à une vieille dame … mais étant occupée à ficeler des fagots, mais de peur qu'on ne la vole, elle aurait préféré d'abord terminer son travail et ranger ses fagots avant de les suivre. A son retour, il n'y avait plus personne, et elle a perdu leur trace et celle de l'Étoile. Depuis ce temps elle parcourt le monde à la recherche de l'enfant divin, à cheval sur son balai, portant un grand sac rempli de friandises, elle vole de maison en maison dans l'espoir de trouver le petit Jésus. Par précaution, elle laisse un cadeau à chaque enfant endormi … on ne sait jamais, si c'était lui ! Ce jour là, on confectionne des biscuits, surnommés les "Befaninis" Et en Toscane, les enfants vont de porte en porte en chantant une petite ritournelle, la "Befanata" pour obtenir des "strenne" (les étrennes de mon enfance !!!)
La Befana vien di Notte
con le scarpe tutte rotte
col vestido da romana
viva viva la Befana.
Enfant, j'étais gâtée, j'avais le droit à des cadeaux pour la Saint Nicolas par mes grands parents maternels, à Noel par mes parents, et aux étrennes par mes grands parents paternels … La galette de mon enfance était une brioche en forme de couronne parfumée de zestes de citron et d'orange, et d'eau de fleur d'oranger, décoré de fruits confits et d'amandes effilées. Je garde une préférence très nette pour cette brioche par rapport aux gâteaux fourrés de frangipane d'aujourd'hui. On y glissait une petite pièce (ça c'était chez ma grand-mère, et on gardait la monnaie!) ou un haricot sec. On partageait la galette en autant de parts que de convives plus une … au cas où un étranger ou un pauvre se présenterait : cette portion supplémentaire était appelée "part du Bon Dieu" ou "part de la Vierge"... Il y avait aussi quelque fois la part de l'absent, rangée dans la huche jusqu'à son retour, une façon tendre de dire "on a pensé à toi".
En Espagne, pays où a longtemps vécu mon mari, ce sont les Rois Mages qui déposent des jouets dans les souliers des enfants le 6 janvier. On raconte que les trois Rois Mages seraient venus d'Orient, guidés par une étoile, afin d'apporter des présents à l'enfant Jésus qui venait de naître.: l'or de Melchior célébrait la royauté, l'encens de Balthazar la divinité et la myrrhe de Gaspard contenait l'idée d'amertume (une des composantes de l'odeur de la myrrhe), annonçant la souffrance à venir, sa mort sur la croix.
Ils perdirent l'Etoile, un soir. Pourquoi perd-on
L'Etoile ? Pour l'avoir parfois trop regardée...
Les deux Rois Blancs, étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles, au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton...
Mais l'Etoile avait fui comme fuit une idée.
Et ces hommes, dont l'âme eut soif d'être guidée,
Pleurèrent en dressant les tentes de coton.
Mais le pauvre Roi Noir, méprisé des deux autres,
Se dit : " Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres.
Il faut donner quand même à boire aux animaux. "
Et tandis qu'il tenait un seau d'eau par son anse,
Dans l'humble rond de ciel où buvaient les chameaux,
Il vit l'Etoile d'or qui dansait en silence.
Edmond Rostand
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