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samedi, 06 janvier 2007

L'hiver

Pour Papydom : Toujours le largo de l'hiver de Vivaldi par l'Amsterdam baroque orchestra


podcast
 

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vendredi, 05 janvier 2007

Philippe le Bel, les impôts et le droit au logement !!!

Les loyers chers à Paris, cela ne date pas d'hier … ainsi le 5 janvier 1307, il y a donc 700 ans aujourd'hui, vingt-huit Parisiens étaient pendus suite à une émeute qui avait éclaté quelques jours plus tôt à Paris en raison du rétablissement de la monnaie forte par Philippe IV le Bel, les propriétaires parisiens entendant se faire payer des loyers exigibles d'avance en monnaie forte, alors que les salaires étaient encore versés en monnaie faible, ce qui aboutissait à un triplement des charges pesant sur les locataires … D'où, fin 1306, de graves émeutes à Paris, où les artisans de corporations semblent avoir joué un rôle de premier plan. L'exécution de meneurs et de chefs des corporations, la suppression, provisoire, des corporations parisiennes laissent soupçonner que cet épisode mal connu n'a fait que révéler et exacerber des antagonismes sociaux profonds.

medium_philippe_le_bel_et_revoltes.jpg"Cette même année, le roi de France Philippe IV voulut, ainsi qu'il l'avait promis auparavant au pape Benoît XI, rétablir en bon état la monnaie ayant cours dans tout le royaume ; et il fit ordonner, vers la fête de saint Jean Baptiste, partout par les villes et les châteaux du royaume, ainsi qu'il fut consigné dans l'acte, qu'à partir de la Nativité de la Vierge en septembre, tous les contrats seraient passés en bonne monnaie, à la valeur de la monnaie ayant cours au temps de son aïeul Saint Louis, et que tous les revenus et loyers des maisons seraient versés en bonne monnaie. C'est pour cette raison qu'une révolte éclata et beaucoup d'autres par la suite. Les citoyens de Paris, surtout les pauvres et les moyens, qui louaient leurs maisons, à cause de l'augmentation par trois du prix des loyers, ourdirent une conspiration d'abord contre les propriétaires des maisons et ensuite contre le roi. En effet, ces gens en armes et désespérés assiégèrent le roi dans le Temple(1), où il s'était réfugié avec ses sergents d'armes, ses chevaliers, de nombreux barons et conseillers afin qu'il ne puisse recevoir de nourriture et objets de première nécessité avant de leur avoir parlé pacifiquement à propos de leur requête (ce que le roi refusait, au contraire, il se dérobait). Et parce qu'on disait que le conseiller du roi sur ce sujet était Étienne Barbette, citoyen de Paris et voyer de la ville (2), ils se réunirent en une seule foule, puis une partie alla incendier entièrement la maison que ledit Étienne avait en dehors de la ville, et l'autre mit à sac une autre maison qu'il avait dans la ville. medium_philippe_le_bel_et_templiers.jpgEt la foule tenait le roi, ses frères et ses barons si bien assiégés dans le Temple qu'aucun d'eux ou de leurs hommes n'osait entrer ou sortir. Ce fut la raison de bien des malheurs : en effet, le roi par la main armée des nobles répondit par la violence, et plusieurs émeutiers furent tués, et d'autres pendus aux arbres près de la ville le jour de l'Épiphanie, pour que tous les voient ; d'autres encore qui n'étaient que suspects, furent emprisonnés quelque temps dans les prisons royales. Il saisit les biens de tous les gens qui avaient été pendus. Quelques innocents furent pendus ; tandis que d'autres, conscients du péril où ils étaient, choisirent la fuite." Extrait de la Chronique de Jean de Saint-Victor dans Recueil des historiens de France (Traductions du latin)

 

Eh oui, le règne de Philippe IV n'est pas marqué par une réussite extraordinaire en tout, notamment en matière de Finances publiques ! Bien au contraire, nombre de ses initiatives gouvernementales se sont soldées par des échecs, mais son règne marque le début des finances publiques modernes car c'est à partir de celui-ci que les historiens ont identifié une volonté de transformer les finances privées du roi en des finances nationales.

medium_banquiers_juifs.jpgLa nécessité de développer de véritables finances publiques vient du fait que le roi ne pouvait plus gouverner avec les seuls revenus du domaine royal augmentés de taxations extraordinaires levées en vertu des institutions féodales (aides demandées en certains cas aux vassaux), domaniales (tailles levées sur les paysans) ou obtenues du clergé aux fins prétendues de croisade (décimes), ou des villes (subsides) sous des prétextes divers. Il lui faut donc faire appel à un certain nombre d'expédients tels que des dévaluations (en 1295-1296, 1303 et 1305) qui lui vaudront d’être appelé "faux monnayeur" par le Pape Boniface VIII, allié aux banquiers florentins, créanciers du roi, suivies de rétablissements de valeur en 1306 et 1313 pour conjurer l’inflation qui, à la longue appauvrit le Trésor, ou de plusieurs confiscations des biens, qui s'accompagnent d'expulsions collectives : en 1306 les Juifs, en 1277, 1291 et 1311 les banquiers Lombards, qui jouaient un rôle important dans le grand commerce (le plus riche Parisien du temps était probablement le Placentin Gandoufle ou Gandolphe d'Arcelles) et dans les finances royales (les frères florentins Biccio et Musciato Guidi de Franzesi, dits Biche et Mouche, furent les banquiers et les conseillers du roi en matière monétaire)., et en 1307 le célèbre ordre du Temple en 1307 …

medium_pape_et_philippe_le_bel.jpgPhilippe le Bel tenta bien d'établir une imposition directe régulière par différents moyens qui assureraient à l'Etat des ressources stables : centièmes, cinquantièmes, vingtièmes ou autres, assis sur le capital, le revenu, ou par famille ("par feu"). Pour obtenir l'assentiment à cette mesure, à partir de 1302 le roi va convoquer pour la première fois ensemble les ordres du Royaume, représentants de la Noblesse, du clergé ou des villes, chacun octroyant une assistance financière spécifique. L’appellation d’Etats généraux leur sera donnée postérieurement. Mais l'administration de Philippe le Bel, que celui-ci a "laïcisée", est impuissante à fixer l'assiette en matière d'impôt, incapable de connaître le chiffre de la population, la richesse des individus et du pays, de réunir les renseignements indispensables à un gouvernement rationnel. Les projets fiscaux du roi sont donc des échecs.

Par contre les bases historiques des institutions actuelles des Finances publiques sont solidement posées : Philippe le Bel crée un Trésorier, véritable ancêtre du ministre des Finances, et des receveurs spécialement chargés d’encaisser les recettes et de payer les dépenses. Cette création d’un corps spécifique de comptables royaux sera suivi après Philippe IV de l’instauration d’un serment obligatoire devant les chambres des comptes à qui est confié leur contrôle. C’est l’origine lointaine de l’actuelle Cour des comptes.

Et par les consultations des représentants de la Noblesse, du clergé ou des villes, le roi et ses conseillers contribuent à créer une "opinion publique nationale" et la "raison d'État" au niveau de la justification publique.

Comme on le voit, en 700 ans les préoccupations n'ont pas changé !!! vie chère, revenus trop faibles, lourds impôts, fraude fiscale … avec quelque fois des poussées de violence qui pourraient rappeler les "Jacqueries" d'autrefois ?

mardi, 02 janvier 2007

une année douce et heureuse

A tous ceux qui me font l’amitié de leur visite, je souhaite une bonne année 2007.

Que cette année soit douce à tous ceux qui vous sont chers et qu'elle vous apporte tout ce que vous espérez.

lundi, 01 janvier 2007

Nouvelle année

medium_mucha-alphonse-les-saisons.jpg

 

Nouvelle année, année nouvelle,

Dis-nous, qu'as-tu sous ton bonnet ?

J'ai quatre demoiselles

Toutes grandes et belles

La plus jeune, en dentelles,

La seconde en épis,

La cadette est en fruits

Et la dernière en neige.

Voyez le beau cortège !

Nous chantons, nous dansons

La ronde des saisons.

 

Louisa Paulin

 

Louisa Paulin est aujourd'hui considérée comme un des auteurs occitans modernes les plus importants de sa génération. Née à Réalmont dans le Tarn en 1888, elle redécouvre dans les années 30 l'occitan, la langue de sa jeunesse ; encouragée par le félibre Antonin Perbosc et Joseph Salvat elle va construire une œuvre originale qui marquera son époque.

Et encore de Louisa Paulin ...

 

Nouvelle année, qu'as-tu dans ta besace?

Douze garçons, tous forts et courageux.

Douze garçons, pour vous servir, Madame.

Douze garçons, pour vous servir, Monsieur.

Les trois premiers sont souvent en colère,

Les trois suivants savent rire et chanter.

Les trois suivants remplissent vos corbeilles,

Monsieur, Madame, et même vos greniers.

Les trois derniers font ce qu'ils ont à faire.

Tout en pleurant, ils enterrent leur mère.

Ne pleurez plus, holà! mes douzes mois,

Morte l'Année, l'Année vit, me voilà!

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samedi, 30 décembre 2006

La chanson du gui

Le soir étend sur les grands bois

Son manteau d'ombre et de mystère ;

Les vieux menhirs, dans la bruyère

Qui s'endort, veillent et des voix

Semblent sortir de chaque pierre.

L'heure est muette comme aux temps

Où, dans les forêts souveraines,

Les vierges blondes et sereines

Et les druides aux cheveux blancs

Allaient cueillir le gui des chênes.

 

Réveillez-vous, ô fiers Gaulois,

Jetez au loin votre suaire

Gris de la funèbre poussière

De la tombe et, comme autrefois,

Poussez votre long cri de guerre

Qui fit trembler les plus vaillants,

Allons, debout ! brisez vos chaînes

Invisibles qui vous retiennent

Loin des bois depuis deux mille ans.

Allez cueillir le gui des chênes.

 

Barde, fais vibrer sous tes doigts

Les fils d'or de la lyre altière,

Et gonfle de ta voix de tonnerre

Pour chanter plus haut les exploits

Des héros à fauve crinière

Qui, devant les flots triomphants

Et serrés des légions romaines

Donnèrent le sang de leurs veines

Pour sauver leurs dieux tout puissants

Et le gui sacré des grands chênes.

 

Envoi :

 

Gaulois, pour vos petits-enfants,

Cueillez aux rameaux verdoyants

Du chêne des bois frissonnants

Le gui aux feuilles souveraines

Et dont les vertus surhumaines

Font des hommes forts et vaillants.

Cueillez pour nous le gui des chênes.

 

Gaston COUTÉ

mardi, 26 décembre 2006

segolene et nicolas par khalifa

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lundi, 25 décembre 2006

The Godfather of Soul died yesterday


podcast

dimanche, 24 décembre 2006

L'ASSASSINAT DU PÈRE NOËL

Dans la cité des Étoiles, l'Assassin du Père Noël se les caillait dur. À l'angle du boulevard Saturne et de l'impasse de la Lune, le gel soudait les doigts de sa main droite au métal de la barre de fer qu'il serrait depuis une heure. Peu lui chaulait: cette année, il aurait son Noël. Depuis qu'il était môme, même l'orange, il ne l'avait jamais eue. Alors, cette année...

Bien au chaud dans son épaisse houppelande, bien au sec dans ses bottes de cuir, le bourgeois bedonnant avançait vers son destin. "Viens mon Pelot, approche mon Foie-gras" murmurait l'Assassin du Père Noël à l'ombre emmitouflée.

Quand la buée du souffle du bourgeois dégela son regard, l'Assassin du Père Noël ne fit ni une ni deux: un coup droit dans la face! Les bottes du cossu ripèrent et sa masse gisait de tout son long dans la gadoue. La grande barbe blanche du bonhomme fut maculée du même rouge que celui de l'épaisse houppelande.

"Merde! Et merde et merde..." jura longtemps l'Assassin du Père Noël tandis que parmi les joujoux répandus sur la chaussée la poupée battait l'air de ses jambes en plastique en répétant "Maman, maman...".

Alors le souvenir furieux de l'enfant qu'il était se mit à l'injurier: "Putain de toi", sanglotait-il, "maintenant Il ne viendra plus jamais." Désemparé par ce chagrin de lui-même, l'Assassin du Père Noël ramassa un à un les wagons dispersés du train électrique. De ses doigts mal assurés, il consola la poupée en appuyant sur la touche Off. Même la panoplie de policier, il la remit dans la grande hotte à moitié déglinguée.

L'Étoile du Berger scintillait au dessus du bâtiment B7 et des guirlandes clignotaient aux fenêtres quand l'Assassin du Père Noël a pris sa décision: il dépouilla, sans faire ni une ni deux, le cadavre du Vieux; il enfila dessus son cuir la houppelande rouge et troqua ses Santiag' contre les grosses bottes; il se chargea de la pesante hotte et se mit en chemin.

http://www.pps.jussieu.fr/~eleph/Autre/noels et il y a d'autres contes …

Joyeux Noel à tous !!!

 

En image

medium_IRHT_081722-p_clermont_ferrand.jpg

En musique

 
podcast

 Quel Est Ce Chant Si Pur ? (Pe Trouz War An Douar)

Hugues Aufray

 


Et avec une petite vidéo amusante reçue ce matin ...

 

Ballade des proverbes

Tant gratte chèvre que mal gît,

Tant va le pot à l'eau qu'il brise,

Tant chauffe-on le fer qu'il rougit,

Tant le maille-on qu'il se débrise,

Tant vaut l'homme comme on le prise,

Tant s'élogne-il qu'il n'en souvient,

Tant mauvais est qu'on le déprise,

Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

Tant parle-on qu'on se contredit,

Tant vaut bon bruit que grâce acquise,

Tant promet-on qu'on s'en dédit,

Tant prie-on que chose est acquise,

Tant plus est chère et plus est quise,

Tant la quiert-on qu'on y parvient,

Tant plus commune et moins requise,

Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

Tant aime-on chien qu'on le nourrit,

Tant court chanson qu'elle est apprise,

Tant garde-on fruit qu'il se pourrit,

Tant bat-on place qu'elle est prise,

Tant tarde-on que faut l'entreprise,

Tant se hâte-on que mal advient,

Tant embrasse-on que chet la prise,

Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

Tant raille-on que plus on n'en rit,

Tant dépent-on qu'on n'a chemise,

Tant est-on franc que tout y frit,

Tant vaut "Tiens !" que chose promise,

Tant aime-on Dieu qu'on fuit l'Eglise,

Tant donne-on qu'emprunter convient,

Tant tourne vent qu'il chet en bise,

Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

Prince, tant vit fol qu'il s'avise,

Tant va-il qu'après il revient,

Tant le mate-on qu'il se ravise,

Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

François VILLON

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