vendredi, 27 octobre 2006
Hier soir, le jury populaire a tranché ?
J'étais hier soir au Zénith. Qu'ai-je vu? Une cinquantaine de jeunes pro-Ségolène devant la tribune qui ont commencé le petit jeu délétère des sifflements contre Laurent Fabius dès qu'il s'est mis à parler, l'empêchant quasiment de s'exprimer, le huant avant même qu'il ne réponde à la question sur l'Europe, une oratrice ovationnée au début, chahutée et sifflée pendant et largement huée à la fin par un public lassé d'entendre ses formules creuses, ses déclamations droitières et incohérentes et sa stratégie de victimisation dès qu'elle est en situation d'échec. A coté d'elle, deux orateurs brillants, aux discours impressionnants : Fabius qui fait des propositions précises et de gauche, Strauss-Kahn le plus chaleureux, tous deux très acclamés.
Devant moi, un couple d'Antillais, elle à fond pro-Ségolène, lui, a priori du même avis que sa femme, applaudit de plus en plus mollement. A la fin de la soirée, il applaudira à tout rompre Laurent Fabius, il ovationnera Dominique Strauss-Kahn. Alors elle, dépitée lui crie "mais où t'es, toi?"
Eh oui, si la salle est partagée au début, plus la soirée avance, moins Ségolène Royal se fait applaudir et plus elle se fait huer. Elle n'a besoin de personne pour échouer à convaincre une salle de militants dont beaucoup étaient pourtant encore indécis.
Et à la sortie Ségolène Royal déboussolée, agacée, ulcérée... qui dit ne pas avoir peur du peuple mais donne un "avertissement" pour que les sifflets ne se reproduisent plus! Elle qui prône les jurys citoyens crie "pause" dès le premier débat un peu chahuteur ! Comment fera-t-elle face à une droite qui n'est pas vraiment tendre, à moins qu'elle ne refuse aussi les débats avec Sarkozy ?
23:55 Publié dans chronique à gauche | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
mercredi, 25 octobre 2006
Il y a 100 ans, la création d'un ministère du travail
Discours de René Viviani à la Chambre des députés quelques jours plus tard, le 8 novembre 1906
"Messieurs, ici dans cette enceinte et hors de cette enceinte, un malentendu formidable s'appesantit généralement sur les problèmes sociaux. En se retournant vers le passé, on aperçoit la Révolution française avec le droit individuel qu'elle a forgé de ses mains puissantes, de ses mains exaspérées contre la réaction économique des corps privilégiés et contre la réaction politique de l'ancien régime. Et, le regard ébloui par l'éclat qui se dégage de cette Révolution, on n'aperçoit pas toujours une autre Révolution silencieuse, obscure, profonde, qui s'appelle la révolution économique. Par la concentration des capitaux entre quelques mains et par le développement du machinisme sur le même champ de travail, deux collectivités sont dressées : les intérêts capitalistes ont pris corps sous la forme de sociétés anonymes ; les intérêts ouvriers ont pris corps sous la forme de collectivités ouvrières, qui hélas ne sont pas toujours des collectivités syndicales. Et alors, de ces collectivités ouvrières, peu à peu s'est dégagée une âme collective, peu à peu a surgi le droit collectif. C'est ici que le malentendu commence. Le droit collectif doit-il absorber, anéantir, dissoudre le droit individuel ? Je pense qu'il n'y a pas de régime qui se propose pour but l'abolition du droit individuel, l'anéantissement de cette liberté personnelle qui se rattache à l'essence de l'être humain. (Vifs applaudissements.). Je pense que si l'on regardait de plus près ces collectivités ouvrières, on verrait que les unités qui les constituent sont venues précisément demander à la puissance de l'action collective de décupler la puissance sociale de l'individu (nouveaux applaudissements) ; que les hommes viennent précisément y défendre cette liberté personnelle, ce droit individuel, opprimés depuis un siècle par toutes les puissances sociales, financières et économiques déchaînées sur la démocratie. (Vifs applaudissements.)
Et de ces collectivités, quelle est donc la revendication qui monte vers nous ? Messieurs, de moins en moins le bruit des conflits politiques passera le seuil de cette Chambre, mais, de plus en plus, le bruit sinistre des conflits sociaux parviendra à nos oreilles. Quel est donc le conflit qui est d'ailleurs à la racine du monde et que personne ici ne doit ignorer ? C'est le conflit entre la misère et la propriété. [...]
Qu'est-ce donc qui vous effraye ? Ce qui vous effraye dans les revendications sociales, ce n'est pas ce qu'elles contiennent, c'est ce qu'elles annoncent, ce qu'elles présagent. C'est ce cortège d'attitudes intransigeantes, de formules rudes, de violences, de paroles débordantes, c'est ce jaillissement perpétuel de pensées, c'est cet ébranlement général, cette fièvre universelle qui semblent se communiquer à tout.
Oui mais alors, s'il y a faute, à qui la faute ? Qui donc a créé l'oeuvre révolutionnaire dont les conséquences apparaissent devant tous les regards ? Quelle est donc la main puissante qui a créé l'homme moderne avec tous ses désirs, toute ses revendications, toutes ses audaces, toutes ses ambitions ?
Ah ! pour votre honneur historique, ne laissez pas dire que l'homme moderne est sorti tout entier de la seule situation économique, reprenez votre part et n'opposez pas à l'héritage glorieux des grands ancêtres la mesure pratique et injurieuse du bénéfice d'inventaire." (Vifs applaudissements.)
01:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 22 octobre 2006
PUTAIN D'TA RACE !
La préfecture de Saint Denis a retiré les badges d’accès de 70 salariés travaillant à l’aéroport de Roissy, ce qui les prive de leur emploi ! Sans badge, pas de travail … Que leur reproche-t-on exactement? Simplement d'être de confession musulmane… Pour se justifier, le sous-préfet de la zone aéroportuaire de Roissy, Jacques Lebrot, invoque «le risque terroriste». Il soutient qu'il y a 3 "terroristes potentiels. La précaution est nécessaire, mais ces cas, s'ils sont avérés (on se souvient de l'"affaire" du bagagiste Abderazak Besseghir), ne justifient pas des licenciements en masse.
Les lettres-type envoyées ne précisent jamais à leurs destinataires les griefs permettant d'établir le "comportement dangereux" qui est reproché, et ce bien que le Préfet prétende avoir des informations en sa possession. En revanche, il est demandé à la personne suspectée de rapporter « la preuve de son innocence » sous peine de se voir retirer son habilitation et par voie de conséquence perdre son emploi !!!.
Les musulmans seraient a priori coupables jusqu’à la preuve de leur innocence ?
En fait, il apparaîtrait que les faits reprochés soient exclusivement liés au culte, à des convictions personnelles, à des pratiques alimentaires et à des voyages effectués pour la plupart lors de pèlerinages ou dans des pays musulmans.
Le délit de sale religion est désormais constitué et constitue un dangereux précèdent.
13:20 Publié dans chronique à gauche, coup de gueule, mobilisation | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Budapest, 1956
J'avais 7 ans. Lors de la fête de mon école, on m'avait costumée en hongroise. Cette année là, je volais la vedette à une autre fille de ma classe qui était déguisée en alsacienne … les soviétiques venaient d'envahir Budapest ! Un peuple entier se suicidait en se jetant sans armes contre les chars russes.
01:53 Publié dans Histoire, souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Le Sang des Hongrois
Je ne suis pas de ceux qui souhaitent que le peuple hongrois prenne à nouveau les armes dans une insurrection vouée à l’écrasement, sous les yeux d’une société internationale qui ne lui ménagera ni applaudissements, ni larmes vertueuses, mais qui retournera ensuite à ses pantoufles comme font les sportifs de gradins, le dimanche soir, après un match de coupe.
Il y a déjà trop de morts dans le stade et nous ne pouvons être généreux que de notre propre sang. Le sang hongrois s’est relevé trop précieux à l’Europe et à la liberté pour que nous n’en soyons pas avares jusqu’à la moindre goutte.
Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il peut y avoir un accommodement, même résigné, même provisoire, avec un régime de terreur qui a autant de droit à s’appeler socialiste que les bourreaux de l’Inquisition en avaient à s’appeler chrétiens.
Et, dans ce jour anniversaire de la liberté, je souhaite de toutes mes forces que la résistance muette du peuple hongrois se maintienne, se renforce, et répercutée par toutes les voix que nous pourrons lui donner, obtienne de l’opinion internationale unanime le boycott de ses oppresseurs.
Et si cette opinion est trop veule ou égoïste pour rendre justice à un peuple martyr, si nos voix aussi sont trop faibles, je souhaite que la résistance hongroise se maintienne encore jusqu’à ce que l’Etat contre-révolutionnaire s’écroule partout à l’est sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions.
La Hongrie vaincue et enchaînée a plus fait pour la liberté et la justice qu’aucun peuple depuis vingt ans. Mais, pour que cette leçon atteigne et persuade en Occident ceux qui se bouchaient les oreilles et les yeux, il a fallu et nous ne pourrons nous en consoler, que le peuple hongrois versât à flots un sang qui sèche delà dans les mémoires.
Dans la solitude où se trouve aujourd’hui l’Europe, nous n’avons qu’un moyen (d'être fideles à la Hongrie), et qui est de ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, de ne jamais justifier, chez nous et ailleurs, fût-ce indirectement, ce qui les a tués.
Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer, dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité.
Notre fois est qu’il y a en marche dans le monde, parallèlement à la force de contrainte et de mort qui obscurcit l’histoire, une force de persuasion et de vie, un immense mouvement d’émancipation qui s’appelle la culture et qui se fait en même temps par la création libre et le travail libre.
Ces ouvriers et ces intellectuels hongrois, auprès desquels nous tenons aujourd’hui avec tant de chagrin impuissant, ont compris cela et nous l’ont fait mieux comprendre. C’est pourquoi si leur malheur est le nôtre, leur espoir nous appartient aussi. Malgré leur misère, leurs chaines, leur exil, ils nous ont laissé un royal héritage que nous avons à mériter: la liberté, qu’ils n’ont pas seulement choisie, mais qu’en un seul jour ils nous ont rendue !
Albert Camus
Paris, 23 octobre 1957
01:05 Publié dans Histoire, souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 21 octobre 2006
UN VOILIER PASSE
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté et la vie. Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit: « Il est parti » Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout.
Son mât est toujours aussi haut. Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et au moment où quelqu'un auprès de moi dit : « Il est parti» Il y en a d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie: « Le voilà ».
C'est cela la mort.
William Blake
Vieille galoche, tu es morte centenaire comme tu en avais toujours révé ...
11:35 Publié dans messages perso ..., poèmes | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
vendredi, 20 octobre 2006
Histoires d'ours !!!
Une clownerie sanglante : Sergueï Starostine, vice-directeur du Département pour la protection et le développement des Ressources de chasse de la région de Vologda, dans le nord-ouest de la Russie, a raconté à la presse que Juan Carlos d'Espagne aurait tué un ours ivre lors d'une partie de chasse truquée en août dernier. Les organisateurs de cette chasse auraient amené dans un champ une cage transportant un ours dompté s'appelant Mitrofan, ils lui auraient donné de la vodka mélangée à du miel et l'auraient poussé en dehors de la cage. Le roi auraient alors tué Mitrofan d'un seul coup de fusil.
Mais savez vous qu'un lointain cousin de Mitrofan eut plus de chance en 1902 aux Etats-Unis? en 1903, Théodore (Teddy) Roosevelt rentra bredouille d'une chasse à l'ours de quatre jours. Croyant lui faire plaisir, les organisateurs enchaînèrent un ourson au pied d'un arbre afin de satisfaire les cartouches du président : outré par cette mise à mort, Théodore Roosevelt fit libérer l'animal. Un caricaturiste reproduisit la scène dans le Washington Star en Novembre 1902, et l'ours devint le symbole du président. Deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom immortalisèrent cette histoire en créant un ours en peluche qu'ils baptisèrent Teddy.
Et maintenant, la chanson de l'ours ...
Dans notre village, autrefois,
Un ours énorme dévastait le bois.
Il faisait peur au bûcheron
Et du berger mangeait tous les moutons.
Le maire et monsieur le curé
Dirent en colère : "Cela ne peut durer.
Cet ours nous enlève tout repos.
Avant huit jours, il faut avoir sa peau."
On partit donc de bon matin
Dans la forêt qui sentait le bon pin
Avec des piques des flambeaux
Car, ce jour-là, il ne faisait pas beau.
Nous avons marché tout le jour
Et, malgré ça, nous n'avons pas vu d'ours.
Pourtant, à la tombée de la nuit,
Dans un sentier, on voit un œil qui luit
Et pan ! Voilà monsieur le Curé
Qui met en joue et s'en est bien tiré
Mais l'ours, qui n'était que blessé,
Tout étourdi, roula dans un fossé.
On l'emporta à la maison
Et, dans la cave, on le met en prison.
Depuis ce jour, apprivoisé,
L'ours pas méchant, joyeux et bien rasé
Se charge d'un tas de travaux.
A la fontaine il va quérir de l'eau.
Il sait conduire le tracteur.
Au nouvel an, il aide le facteur.
Pour la distribution des prix,
C'est son discours qui fut le mieux compris.
Depuis qu'il siège au tribunal,
On s'aperçoit que ça ne va pas plus mal.
Tout marche mieux à la mairie.
Ah, s'ils avaient le même ours à Paris...
Paroles et Musique: Charles Trenet
01:55 Publié dans Bavardage, enluminures, poèmes | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
mercredi, 18 octobre 2006
il y a 10 ans ...
02:50 Publié dans rire | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
mardi, 17 octobre 2006
La vie commence à 60 ans
La jeunesse est pressée
Elle a ses problèmes et ses soucis
Nous les avions aussi
L'existence est une affaire de patience
Où chaque âge a ses plaisirs
Où il faut savoir vieillir
Avec le sourire
La vie commence à soixante ans
Quand on la connaît mieux qu'avant
Et que l'on a appris par cœur
Tous les raccourcis du bonheur
La vie commence à soixante ans
Quand on peut prendre enfin le temps
De répondre aux questions qu'on pose
De s'approcher plus près des choses
Les filles sont compliquées de nos jours
Elles le seront toujours
Toutes celles que j'ai connues dans le temps
M'en ont fait voir autant
Puis un jour un jour vient le grand amour
On fait le chemin à deux
Et la tendresse peu à peu
Nous rend plus heureux
Car ...
La vie commence à soixante ans
Quand on la connaît mieux qu'avant
Et que l'on a appris par cœur
Tous les raccourcis du bonheur
La vie commence à soixante ans
Quand on peut prendre enfin le temps
De répondre aux questions qu'on pose
De regarder plus près les choses
La vie commence à soixante ans
Quand on se réveille en chantant
Avec une voix toute neuve
Et un moral à toute épreuve
Quand on a encore tout à faire
Gratter ses roses être grand-père
Chaque instant est un commencement
La vie commence à soixante ans
La vie commence à soixante ans
La la ...
chanson de Tino Rossi
Paroles: J.P.Boutayre. Musique: Vline Buggy, Yves Dessca 1978
02:04 Publié dans messages perso ... | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
lundi, 16 octobre 2006
un mercredi soir, banlieue de l'Ouest parisien.
Vers 9 heures, 4 ou 5 jeunes black entrent dans la salle, font un petit tour bruyant et ressortent au bout de 5 minutes. Le S.O. n'a même pas eu besoin d'intervenir.
Dehors, les gamins rigolent un peu bruyamment. Ils ne gênent personne, il n'y a là qu'un parking vide! La police interpelle pourtant les gamins, les plaque brutalement à terre. L'un d'eux proteste de son innocence, les policiers appellent du renfort. Les gamins sont embarqués menottés.
Les camarades du service d'ordre qui ont vu la scène protestent à leur tour, la police menace de les embarquer eux aussi.
C'est dangereux la nuit la banlieue, quand la police fait sa ronde! Je sais, j'y étais …
Merci à Placide
23:30 Publié dans chronique à gauche, coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |